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Critiques de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre (102)
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Paul et Virginie

Après m’être passablement ennuyé à suivre la description d’une vie de famille idyllique évoluant au sein de splendides paysages exotiques, je me suis laissé entraîner par le récit de cette belle histoire d’amour tragique et j’en suis bien vite arrivé à la fin, car le livre est très court.

Comme il s’agit d’un roman et que le but d’un roman consiste, il me semble à être captivant, j’ai été déçu. Si le récit est incontestablement joli, il tire en longueurs, de sorte qu’il provoque un bel ennui.

Par contre, je crois que l’on peut dispenser au récit la nécessité d’être captivant lorsqu’on comprend qu’il s’agit moins d’une histoire romantique que d’une présentation d’une vie morale utopique. Cette utopie que présente le livre est celle de la moralité bourgeoise idéale, telle que la préconisait Rousseau. Cette moralité trouve son τόπος dans l’intériorité d’une individualité qui œuvre en écoutant la voix de la divinité à travers sa création plutôt que les lois sociales humaines.

L’environnement luxuriant dans lequel prend place l’éducation de Paul et Virginie est particulièrement propice à faire entendre la voix de la nature morale et tous les malheurs ne surgissent que lorsque les lois de la société viennent s’entremettre entre les enfants et la nature. La perfection du bonheur où s’épanouissent tous les membres du petit clan disparaîtra complètement aussitôt que certains d’entre eux se laisseront convaincre que les passions de la société ne sont pas que de creuses illusions. L’histoire d’amour elle-même, que Saint-Pierre nous donne comme historiquement authentique, constitue ainsi l’occasion idéale pour exposer le maléfice que constitue la société et que la nature seule peut procurer la félicité véritable.

Le passage où le prêtre vient dire à Virginie que c’est la volonté de Dieu qu’elle aille en France chercher l’assurance de l’argent est particulièrement révélateur sur ce point : le prêtre, symbolisant les institutions humaines, présente la recherche de la sécurité comme étant la volonté de la religion institutionnalisée, au lieu de laisser la petite Virginie continuer à se confier en la providence divine, qui lui procurait déjà tout ce dont elle avait besoin là où elle était. (p.138)

Bref, vu comme réquisitoire utopique, ce petit livre a vraiment de quoi faire rêver tout homme de bonne volonté, mais il faut se souvenir qu’il s’agit d’une idéalisation qui se fonde sur une conception de l'amour extraordinairement naïve et romantique.

C’est ainsi que Flaubert, en faisant lire Paul et Virginie à la petite Emma, dans l’optique de la faire rêver à « ...la maisonnette de bambous, au nègre Domingo, au chien Fidèle, mais surtout à l’amitié douce de quelque bon petit frère, qui va chercher pour vous des fruits rouges dans des grands arbres plus hauts que des clochers, ou qui court pieds nus sur le sable, vous apportant un nid d’oiseau » (Madame Bovary, 1e partie, VI, p.46), ne pouvait trouver mieux pour la rendre parfaitement inepte au mariage bourgeois prosaïque que sera le sien.
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Paul et Virginie

J'ai envie de dire d'emblée qu'avec Paul et Virginie, on nage en plein romantisme mais ce serait à tort. En effet, si cette oeuvre classique de la fin du XVIII e siècle annonce le romantisme, nous n'en sommes encore qu'aux prémisses.

Et pourtant, tous les ingrédients sont là : Exotisme, évasion, mélancolie et goût du morbide...



Tel Rousseau et ses Rêveries du promeneur solitaire, Bernardin de Saint-Pierre aime à décrire la nature bienveillante. Et pour cela, il a choisi un cadre idéal qui n'est autre que l'Île de France (future île Maurice). De par sa végétation luxuriante, cette île nous apparaît comme le paradis, un havre de paix où rien n'a d'importance hormis l'amour de la nature.

Tels deux enfants "sauvages", Paul et Virginie y sont nés et y ont grandi ensemble, élevés en frères de lait, par deux mères très affectueuses qui n'avaient d'autre ambition que le bonheur de leur progéniture. Un cadre idyllique pour un amour idyllique.

Il est vrai que cet amour peut paraître de nos jours très "gnan gnan" mais il faut, bien entendu, la replacer dans son contexte et sans nul doute, cette oeuvre très courte apporte un éclairage sur la littérature du Siècle des Lumières et sur les précurseurs du mouvement romantique.

L'amour y est rêvé, idéal, absolu et ...malheureux.



En outre, on retrouve dans ce roman, tout le désenchantement qu'apporte la société des hommes, celle qui est symbolisée par le royaume de France enlisé dans ses vieux principes monarchiques, décadent, cupide et hypocrite. Bernardin de Saint-Pierre s'insurge contre cette civilisation qui corrompt et annihile toute bonne volonté, toute vertueuse soit elle et prône un retour à la nature et à la vie simple, guidée par l'amour de son prochain et la vertu. Il y a un côté très moralisateur dans ce roman qui vise bien sûr les contemporains de l'auteur mais pourtant, il ne me paraît pas si désuet. Qu'auraient pensé Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre en voyant notre monde industrialisé qui néglige bien trop son environnement ? J'aime à croire qu'ils y verraient là un monde bien indécent qui ressemble bien plus à l'Enfer qu'au Paradis !



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Paul et Virginie

Un classique d’entre les classiques. Un livre qui connut un destin phénoménal, fit l’objet d’une iconographie allant des assiettes aux statues en passant par le papier peint… Mais est aujourd’hui fort moqué pour les hautes vertus morales dont il se fait le chantre. Or ce sont justement elles qui en font tout le prix !



Je m’explique. C’est une petite histoire édifiante, pieuse, au-dessus de tout soupçon, propre au public juvénile des bonnes familles, pas comme ce licencieux de Voltaire. Et il y apparait des esclaves ; et surtout, des « noirs marrons » ; c’est-à-dire des esclaves en fuite. A cette époque, il faut se rappeler qu’ils étaient si nombreux qu’ils avaient installé leurs villages dans les hauteurs de l’île Maurice et de la Réunion (alors île de France et île Bourbon), contre lesquels les Européens des plaines lançaient régulièrement des raids. Alors qu’on les présentait généralement comme des bêtes sauvages féroces, on les voit ici sauver Virginie. L’esclave est représenté comme un homme ordinaire, qui rend le mal pour le mal et le bien pour le bien, quand des ‘civilisés’ comme la tante de Virginie rendent le mal pour le bien.



Evidemment, le livre ne remet pas en cause l’esclavage en lui-même. Mais il montre le phénomène, et c’est le premier pas. Car on arrive à son deuxième intérêt : les distances. On le sait, la technologie les a abolies. On redécouvre ce temps où trois mois c’était peu pour aller de France aux Mascareignes. Quant on envoyait une lettre, il fallait donc six mois pour avoir une réponse, pour avoir enfin des nouvelles ! Quand un proche était au loin, on n’avait d’autres ressources que d’attendre et prier pour lui.



Contrairement aux Etats-Unis, en France l’esclavages était donc un sujet lointain, largement ignoré. Quelque chose qui se passait à l’autre bout du monde, dans des lieux exotiques dont on n’avait qu’une très vague image. Avec ‘Paul et Virginie’, il fit soudain irruption dans toutes les chambres d’enfants. Du moins c’est ma théorie, mais elle mérite sûrement débat.
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Paul et Virginie

Des années que je repoussais le moment de lire ce grand classique qui, de mon point de vue, sentait par trop le conte philosophique et la romance naïve.



"Paul et Virginie" est bien les deux à la fois et pourtant - au temps pour mes préjugés - j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Est-ce parce que c'est l'été et que la formidable évocation de la nature de l'Ile-de-France (actuelle Ile Maurice) par Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre m'a fait voyager ? Peut-être. Il n'en demeure pas moins que l'auteur a offert à la Littérature un roman beau et poignant, une histoire d'amour pure et inspirante.



Le récit se déroule en Ile-de-France, à Pamplemousse. Deux Françaises, Marguerite et Madame de la Tour, respectivement mères de Paul et de Virginie, ont été reniées par leur famille pour "inconduite" ou "infortune" et ont quitté l'Hexagone pour cette lointaine colonie. Leurs enfants illégitimes sont à l'image de l'enfant sauvage de Rousseau et ils vivent aussi libres que des indigènes. Elevés ensemble, Paul et Virginie développent une complicité certes naturelle mais extraordinaire au regard de la société d'alors ; une amitié vouée à se transformer à l'adolescence en un sentiment plus profond qui ne demande qu'à s'épanouir comme une fleur de papayer. Toutefois, c'est sans compter les moeurs et les ambitions cachées du XVIIIème siècle qui s'entendront pour massacrer l'innocence. Ajoutez là-dessus les périls de la mer tropicale et vous obtenez un grand drame.



"Paul et Virginie" est certes un roman moral qui glorifie la vertu et la chasteté mais, pour moi, c'est avant tout une peinture sociétale servant de cadre à une drame sentimental que n'aurait pas boudé le grand Shakespeare. A final, j'ai passé un bon et beau moment en compagnie des protagonistes et bien que le drame final se devine avant le dénouement, cela ne retire rien à la beauté de la langue, des descriptions et de l'étude minutieuse des personnalités.





Challenge MULTI-DÉFIS 2020

Challenge des 50 Objets

Challenge COeUR D'ARTICHAUT 2020
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Paul et Virginie

Un vieux classique qui vénère dans un langage mielleux, peut-être un peu trop mielleux, le romantisme d'une pureté naïve. Le début du roman m'a fait glissée comme autour des pétales d'une rose, humant son odeur, je me suis laissée enivrer par le récit du vieux narrateur, témoin de la vie paysanne, bien que démunie mais heureuse de Paul et Virginie, de l'amitié aussi probe de leur deux mamans, de leur crise d'adolescence qui va se solder par un amour candide, angélique, de la tragédie qui va briser ce petit monde...mais c'est trop de flatterie, trop de pureté, j'ai eu du mal à me retrouver là-dedans vue mon époque. Mais la deuxième partie, Ouhhh la la la!!!! Ca m'a remué, plus le malheur frappait ce monde chaste, moi, lecteur, je savourais cette partie avec beaucoup d'entrain!
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Paul et Virginie

Cela faisait de nombreuses années que ce roman était sur ma liste de priorités... Un de mes directeurs de recherche, très porté sur les récits insulaires et les romans à portée philosophique, en avait parlé en cours et suscité mon intérêt... Huit ou neuf ans après, je suis déçu. Paul et Virginie est en effet promu comme un équivalent de Roméo et Juliette (rien de moins) et comme une oeuvre pré-romantique. Je veux bien croire ce dernier point quant à son influence ensuite, mais je n'ai pas l'impression de lire ni Shakespeare, ni Goethe, ni Victor Hugo. Cela reste quand même un roman du XVIIIe siècle très marqué par les modes de cette époque : Torrents de larmes, enchaînements de micro-épisodes et discussions métaphysiques, comme on trouverait chez Marivaux et Sade, mais transbahuté sous les tropiques! Marivaux et Sade m'ont chacun subjugué lorsque je les ai découverts, par l'écriture extraordinaire et le contenu. Je n'ai pas vraiment ressenti cela ici non plus, d'autant que Bernardin de Saint-Pierre, grand botaniste, s'attarde beaucoup trop sur les propriétés végétales de telle ou telle plante, et son récit, bien que court, rame...



Son propos est simple : L'Homme, coupé de ses semblables, redevient pur, comme il pouvait l'être dans ce cher paradis perdu d'avant la Chute. Grâce à la vie en autarcie, permise par l'île et l'absence (ou presque) de contact avec ses semblables, il vit et prospère épargné par les tentations, les veuleries, les vices, le mal, et surtout, en harmonie avec la nature. Les mères de Paul et de Virginie ont chacune été rejetées par leurs familles et ont atterri sur l'île de France (île Maurice). Cette seconde vie tropicale leur permet ainsi de goûter des plaisirs bien plus simples, au contact quotidien des merveilles de la Création, à l'abri des vicissitudes, des besoins matériels (ou du moins ils les contentent de leurs mains). Naissent Paul et Virginie dans cette culture, cet état d'esprit de virginité (le nom de Virginie est transparent) absolue, ce cocon où la civilisation et sa violence ne rentrent pas. Enfin... Il est tout de même intéressant de voir qu'ils créent leur cosmos refermé sur lui-même, avec la géographie précise de l'île, les noms qu'ils donnent aux lieux... Ils font société, même si celle-ci est enclavée et plus ou moins fermée de la nôtre. Il y a au moins quelques domestiques nègres pour satisfaire l'aristocrate que je voudrais être!



Paul et Virginie grandiront d'abord frère et soeur, puis comme futurs mariés devant assurer leur lignée et prospérité, toujours sur l'île au sein de la société qui leur est propre. le destin les rattrape malheureusement lorsque l'extérieur vient les contaminer, et plus précisément, de façon symbolique, la proposition d'une tante fortunée voulant éduquer et enrichir financièrement Virginie, ce qui doit ramener celle-ci à la France et donc la civilisation. La vie de Paul, Virginie et leurs mères demeure en effet trop précaire, absolument dépendante des bienfaits de la nature, et ne saurait refuser une telle opportunité d'aide. La tragédie se chargera alors du reste.



Un récit aussi prometteur pour l'asocial misanthrope notoire que je suis n'a pas trouvé tout l'écho émotionnel que j'en attendais... Reste quelques passages agréables et mémorables entre les jeunes futurs amoureux, le merveilleux de ce ménage à quatre dans une pastorale tropicale, ou la discussion entre Paul et le narrateur double de Bernardin de Saint-Pierre, qui lui permet d'expliquer ses vues sur la nature, l'humanité, et de chanter les vertus de la vie solitaire. Même si ce vieillard a un côté prétentieux assez désagréable, on retrouve l'esprit des Lumières et le talent pour la discussion philosophique... Bernardin était un ami de Rousseau, et cela se sent dans le contenu, moins dans le style, encore une fois, même si Jean-Jacques est a contrario souvent trop difficile d'accès.



Les années et les occupations me rendent de plus en plus difficile... Je trouve de moins en moins de nouveaux textes qui me subjuguent et j'enseigne toujours les mêmes qui m'ont transporté par le passé... Je vais explorer d'autres pistes...
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Paul et Virginie

Paul et Virginie naissent sur une île qui sert de refuge à leurs mères face à une société injuste et cruelle. En grandissant, les deux enfants développent une passion réciproque. Malheureusement, une tante de Virginie exige le retour de sa nièce en France ; cette dernière se résigne à partir en espérant revenir épouser Paul tout en lui apportant quelque richesse.



Les descriptions que fait Bernardin de Saint-Pierre nous illustrent une Ile Maurice merveilleuse et idyllique. Les personnages principaux sont l'image même de la pureté et de la vertu ; l'issue tragique du roman ne fait qu'apporter à la noblesse du récit qui s'inscrit comme un roman précurseur du mouvement romantique.

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Paul et Virginie

J’avoue que j’ai lu Paul et Virginie davantage pour découvrir un classique qui apparaît souvent en référence dans d'autres œuvres (romans, films,...) que par réel intérêt pour l’histoire d’amour qui y est racontée et que le résumé en quatrième de couverture laissait deviner un peu trop moralisatrice à mon goût.



Et cette impression s'est confirmée : l'auteur nous expose à travers l'histoire tragique de Paul et Virginie les bienfaits d'une vie simple en harmonie avec la nature, loin d'une société dont découle tous les maux. Mais cette leçon repose sur une vision extrêmement idéalisée qui prouve ses limites lorsque la société s'impose aux jeunes gens qui ne demandaient rien et provoque leur malheur.



Même s'il est loin de m'avoir enthousiasmée, je suis contente d'avoir pu découvrir ce roman qui est l'une des grandes références de la littérature du XVIIIème siècle.
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Paul et Virginie



Ce classique de la fin du 18ème met en scène sous forme d’un récit fait par un vieillard qui les a bien connues la vie de deux familles, monoparentales dirait-on aujourd’hui. Les deux mères ont des situations semblables quoique d’une certaine façon opposées. L’une madame De La Tour, de famille noble a bravé l’opinion de sa famille pour épouser un homme honnête mais non noble. Elle l’a suivi sur cette île mais il est décédé en faisant du commerce. L’autre Marguerite a eu le tort de croire aux promesses de mariage d’un homme qui l’a abandonnée. Elle aussi s’est exilée sur cette île.

Les deux enfants grandissent sans apprendre autre chose que la vertu et le travail. Ces chapitres pleins de la vertu de la vie loin de la société ne sont pas les plus intéressants. Le plaisir vient lorsque Virginie commence à éprouver des sentiments, que Paul ne sait pas lui encore reconnaître en lui.

Pour permettre aux deux familles de faire face à l’avenir, Virginie accepte de partir en France rejoindre une tante qui lui promet d’en faire son héritière. Le malheur viendra de là.



Oeuvre un peu trop imprégnée de morale rousseauiste pour être à mes yeux vraiment un chef d’oeuvre cependant la description de la nature vaut la lecture.



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Paul et Virginie

Paul et Virginie ont été élevés ensemble, comme frère et soeur. Leurs mères respectives leur ont donné le sein à tous les deux, et ils ont grandi dans la plus parfaite harmonie, sur les terres splendides de l'île de France. En grandissant, ils développent l'un envers l'autre de doux sentiments amoureux. Inquiète de cette attirance, la mère de Virginie envoie sa fille étudier en France, loin de Paul qui reste à se languir de son premier amour. Plusieurs années après, Virginie revient sur l'île. Mais le bateau qui la ramène vers l'élu de son coeur fait naufrage.



Que c'est beau! Encore une madeleine de Proust! Je me revois adolescente, pleurant à chaque page. Même quand je me dis que ça dégouline de bons sentiments et d'une guimauve que ne renierait pas Harlequin et Cie, je ne peux m'empêcher d'affirmer que c'est un des plus beaux romans sentimentaux que j'ai jamais lus! Hormis la bluette qui unit les deux héros éponymes, il faut souligner le talent avec lequel l'auteur évoque la nostalgie du paradis perdu, et l'errance adulte sur des terres qui ne seront jamais aussi accueillantes que l'étaient celles de l'enfance protégée. Ah lalala, j'en reprendrais bien une tranche!
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Paul et Virginie

Paul et Virginie, deux êtres nés sur un île ou les mères y trouvèrent refuge, suite à l'incompréhension et l'injustice des hommes.

Ces deux enfants grandissent sur cette île paradisiaque qu'est L'île Maurice, de part la splendeur des paysages mais également 'éloignement de la cour française et ses mœurs corrompus et inhumains.



Les enfants mûrissent et naturellement l’éveil des sens aussi, tous deux s'aiment mais trop tôt. Les mères s'en inquiètent, et même si elles consentent à un futur mariage, mieux vaut essayer des les éloigner, ce qui n'est pas chose simple.

Un jour, une tante de Virginie, exige la présence de Virginie en France, soutenue par le gouverneur et surtout l'Eglise. Dans cette époque vertueuse et pieuse, Virginie ne peut s'opposer à la volonté de Dieu malgré elle.



Une fois partie, tous sont soumis aux mœurs françaises et en subissent les conséquences : le mariage forcé, la décadence du refus, les inégalités liés à la naissance.

Virginie décidera d'aller contre l'aristocratie et de revenir, mais hélas, les éléments en décideront autrement. Un ouragan mettra fin à l'issue idyllique que l'on aurait pu présager.



Ce livre est une petite merveille quant au romantisme de l'époque, à ses descriptions merveilleuses, à la dénonciation de la perversion de l'aristocratie et de la société française. En quelques pages, tout est dit sur cette société néfaste, injuste et absurde.
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Paul et Virginie

Bien sûr Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre vivait au XVIII ° Siècle et la langue qu’il maniait avec grande élégance ne pouvait être que belle et agréable à lire. Mais les idées qu’il défend dans cette œuvre me paraissent très modernes.



D’abord, il y a un romantisme exacerbé et précurseur qui est l’idée maîtresse du roman. Il est certain qu’il faut aimer le romantisme et tout ce qu’il a d’extravagant, de passionnel et d’irréfléchi pour apprécier ce roman ; il faut aimer trembler devant la « brutalité » de l’âme.



Ensuite, outre la beauté de la langue, il y a les descriptions de la nature luxuriante de l’île Maurice et l’éloge de la vie simple et pauvre au « milieu du sauvage »; un thème rousseauiste avant l’heure.



Enfin Bernardin de Saint-Pierre nous conte encore ce que la vie en France pouvait avoir d’injuste et de discriminatoire, de détestable. Sans être spécialiste, il me semble qu’affirmer ces idées sociales devait aussi être assez novateur.





Reste le fond religieux que l’on pourrait penser être traité de façon conventionnelle face à la piété des deux familles. Mais là encore il me semble n’en être rien, car c’est au nom de Dieu et sous les conseils du prêtre que Virginie va aller contre son penchant naturel en quittant ses parents et son amour ce qui déclenchera la tragédie.



Finalement Bernardin de Saint-Pierre ne me semble céder au conventionnel qu’à travers ses descriptions de ce qu’était la vie des frais colons débarquant dans ces nouvelles possessions françaises de ce que pouvait être la vie des esclaves, le tout soumis à la personnalité de tel ou tel gouverneur.



C’est donc un roman fait d’opposition que « Paul et Virginie » ; un roman éloge de la passion impulsive tel que l’on peut définir le romantisme dans son essence, mais aussi un roman d’analyse de ce que sont les vraies valeurs de la vie dans la nature, dans la bonté et dans l’amour, loin des turpitudes des intrigues de la cour.

Un roman, à mon sens résolument moderne.

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Paul et Virginie

Lecture faite dans le cadre d'un challenge autour des classiques de la littérature avec un thème différent chaque mois et ce mois-ci :



Voyage...... Un livre me saute tout de suite aux yeux et entre les mains : Paul et Virginie car je sais qu'il se déroule sur l'Ile Maurice, une histoire d'amour entre deux jeunes enfants, élevés ensemble mais je n'en connais pas beaucoup plus ni sur l'auteur, Bernardin de Saint-Pierre ni sur les détails, le style etc...



Allez on y va et on embarque pour l'Ile de France dans l'Océan Indien, fin du XVIIIème siècle : Deux femmes, Madame de la Tour et Marguerite, se retrouvent, pour des motifs différents, seules et enceintes : La première va donner naissance à une fille Virginie et la seconde à un fils Paul. Elles vont les élever conjointement, comme frère et sœur, faisant de leur amitié une communion maternelle, élevant et éduquant leurs enfants dans un paradis sauvage, menant une vie simple, loin de toute civilisation, simplement aidées par un couple de couleur, Domingue et Marie.



"Chaque jour était pour eux un jour de fête, et tout ce qui les environnait un temple divin, où ils admiraient sans cesse une Intelligence infinie, toute-puissante, et amie des hommes. (p161)"



En grandissant commence à naître un sentiment amoureux chez Virginie qui ne voit plus Paul comme un frère mais comme celui qui fait battre son cœur, encouragé par les projets que forment les deux mères d'unir leurs enfants. Mais des nouvelles arrivent de France où la tante de Mme de la Tour, qui l'avait répudiée, suite à sa mésalliance lors de son mariage,  se sentant mourir et voulant léguer sa fortune à sa seule héritière, Virginie, "exige" qu'elle vienne auprès d'elle afin de la connaître et de parfaire son éducation, vœu soutenu par Monsieur de la Bourdonnais, gouverneur de l'île.



Les deux adolescents vont se trouver séparer pendant plusieurs années, Virginie recevra une proposition de mariage sur le continent, Paul profitera de son absence pour apprendre à lire et écrire afin de partager avec celle qu'il aime les connaissances qu'elle aura acquises mais passera par des moments de désespoir et de craintes de ne pas revoir Virginie.  Vont-ils se retrouver, pourront-ils s'aimer et vivre libres ? Suspense !!!!



Et bien ce fut bien loin de ce que je pensais trouver. Certes il s'agit d'un roman d'amour et pour ceux qui me connaissent, vous savez que ce n'est pas un domaine où je m'aventure car je trouve cela toujours un peu "gnangnan" mais j'ai découvert que l'histoire aborde bien d'autres thèmes.



De son vrai nom, Henri Bernardin de Saint-Pierre, botaniste s'installe, après une carrière militaire, sur l'Ile de France (ancien nom de l'Ile Maurice), lieu dont il va s'inspirer pour situer son roman. Grâce à cela et à sa formation de botaniste, les descriptions des plantes, des paysages, du contexte de l'époque et en particulier de l'esclavage, de la présence des familles françaises toutes puissantes sur l'île sont largement évoqués. L'auteur se fait le narrateur de l'histoire, histoire qui lui est racontée par un vieillard à qui il demande à qui appartenait les deux cabanes désormais en ruines où vécurent les deux femmes, leurs enfants et leurs domestiques.



A la fois roman d'amour certes, mais également d'apprentissage, d'éveil à la nature, aux sens mais également avec un

fond de philosophie reprenant les préceptes de Jean-Jacques Rousseau et Voltaire voire Sénèque sur les bienfaits du stoïcisme, d'une vie simple, de la pureté des sentiments quand ils ne sont pas envenimés par les règles, la cour et les classes sociales, regard sur l'esclavagisme et le sort réservé à ceux qui tentent de s'enfuir, la condition féminine à travers les deux mères répudiées, issues de milieux différents mais également par la confrontation entre mariage d'amour et mariage de raison sans oublier également le sens que l'on donne à la richesse.



"Un mal au milieu des plaisirs est pour les riches une épine au milieu des fleurs. Pour les pauvres, au contraire, un plaisir au milieu des maux est une fleur au milieu des épines ; ils en goûtent vivement la jouissance.(p226)"



D'autres idées s'affrontent également et en particulier durant un dialogue entre le vieillard, témoin de l'histoire, et Paul sur l'éducation et les bienfaits de la lecture :



"Lisez donc, mon fils. Les sages qui ont écrit avant nous, sont des voyageurs qui nous ont précédés dans les sentiers de l'infortune, qui nous tendent la main, et nous invitent à nous joindre à leur compagnie lorsque tout nous abandonne. Un bon livre est un bon ami. (p230)"



Certes l'écriture peut nous sembler un peu ampoulée, parfois excessive que ce soit dans la formulation mais également dans les événements relatés avec une alternance entre les scènes de bonheur au milieu d'une végétation luxuriante, abondante et celles qui s'apparentent à un récit d'aventures et de drames offrant une fin dans le plus pur style mélodramatique.



S'il avait fallu que je vous donne mon impression au milieu du récit j'aurai écrit que oui ce sont deux enfants dont on se doute qu'ils vont s'aimer mais arriver à la moitié du récit j'y ai trouvé plus de matière, plus de réflexions qui donnaient une profondeur aux pensées et aux messages de l'auteur, un récit pas si léger que cela finalement et j'y ai pris un certain plaisir, mais peut-être parce qu'elles rejoignaient des convictions personnelles.



Certes l'écriture peut nous paraître un peu chargée, grandiloquente, reflets d'une époque mais la construction avec plusieurs intervenants : l'auteur, le vieillard mais également l'introduction du dialogue que j'ai trouvé particulièrement savoureux et philosophique entre le vieillard et Paul durant l'absence de Virginie, permettent de donner des points de vue différents : le témoin direct et l'écrivain-chroniqueur.



"Mon fils, les talents sont encore plus rares que la naissance et que les richesses ; et sans doute ils sont de plus grands bien, puisque rien ne peut les ôter, t que partout ils nous concilient l'estime publique : mais ils coûtent cher. On ne les acquiert que par des privations en tout genre, par une sensibilité exquise, qi nous rend malheureux au-dedans et au-dehors, par les persécutions de nos contemporains. (p220)"



C'est finalement un roman en forme de "leçon" de vie : vie naturelle, sauvage contre vie maîtrisée et entrant dans les codes de la "bonne éducation" et le dénouement laisse à penser que Bernardin de Saint-Pierre penchait plus pour la première, y trouvant plus de bienfaits et de bonheur que dans la deuxième. L'auteur était un précurseur à la manière de Thoreau, à un retour à la nature et à une sorte d'autosuffisance qu'elle soit nourricière, sociale mais également philosophique.



J'ai aimé le voyage et cela me confirme que nous avons parfois une fausse idée des romans classiques, qu'il faut franchir le pas, lire et ensuite savoir de quoi on parle et non pas tenir un discours sur ce que l'on pense être. Lisons avant de porter un jugement et ensuite parlons-en.



Mon édition était agrémentée d'illustrations dont je vous ai mis quelques exemples et qui reflètent les moments décisifs de l'histoire.



J'ai aimé.
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Paul et Virginie

Port-Louis de l'Ile de France. Première moitié du XVIII° siècle.

"Tu me demandes pourquoi tu m'aimes, mais tout ce qui a été élevé ensemble s'aime".

Tels deux oisillons blottis dans un même nid, Paul et Virginie se connaissent depuis toujours. Madame de la Tour, la mère de Virginie est une veuve pauvre et courageuse. Marguerite, la mère de Paul (qui ignore qu'il est un bâtard) est une Bretonne "vive,bonne et sensible". Ces mères modèles et pieuses ont tissé une amitié solide suite à leur infortune respective.Bonté, beauté de la nature souveraine et généreuse,naïveté, sanctification du labeur ("Dieu nous a condamnés au travail")...harmonie des êtres et des choses. Paul est robuste, travailleur et intelligent. Virginie charmante, sensible, pudique (prude!!), nostalgique. Paradis terrestre où le bien prévaut.

Mais dans ce drame romantique et pathétique, le mal s'insinue sournoisement.

Les innocents grandissent. Leur trouble d'adolescents s'attise aussi. "Un mal n'arrive guère seul."Un cruel esclavagiste bat son esclave. La riche et odieuse tante de madame de la Tour veut assurer sa succession et a "de grandes vues" sur Virginie. Départ de Virginie, soumise.Déchirement.Chagrin.Renvoi.Retour.Ouragan. Naufrage. Mort.

A mon avis, démodé (le passage où tous pleurent le futur départ de Virginie et que le couple d'esclaves se joint à eux: "Ah, madame!...ma bonne maîtresse!..ma mère" fait vraiment mélo), Paul et Virginie est toutefois à lire pour comprendre l'époque, les thèmes poétiques (Bernardin de Saint-Pierre était un adepte de Rousseau et de La Nouvelle Héloïse) et les émotions religieuses du romantisme; pour le dépaysement et le charme suranné de ce paradis exotique.

L'opposition nature bonne et société corrompue est bien rendue.

Le drame nous est conté par un vieux sage qui conseille Paul avec pertinence.

Alors, démodé ou indémodable?

Un classique incontournable!
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Paul et Virginie

Ce livre, que j'ai lu trop tardivement, a comme un goût de paradis perdu.

Bernardin de Saint Pierre rêvait d''un bonheur simple, dans une terre de bonne entente et de prospérité tranquille.

Paul et Virginie sont les enfants de l'impossible bonheur que la tempête anéantira.
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Paul et Virginie

Roman édifiant du XVIII e siècle, le texte pare de vertus divines la nature qui ici, permet de vivre simplement des fruits de son travail .



Deux femmes seules, chacune ayant un enfant, s'organisent pour vivre ensemble et se porter soutien afin d'élever leur enfants. Dans un environnement paradisiaque où Dieu a tout donné, fruits, eau, soleil les enfants vont vivre libres dans la pureté et la paix. Les enfants grandissent tout beaux tout mignons...



Et puis peu à peu, Virginie sent ses sentiments pour Paul évoluer. Les pulsions, le désir, l'amour font que la mère de Virginie pousse sa fille à rejoindre une vieille tante en France. La distance va éprouver l'amour qui lie les deux tourtereaux.



Je n'ai pas été séduite par ce texte, la vision rousseauiste de la nature couplée à une longue leçon de morale en fait un texte un peu lourd qui reste à la surface de l'histoire d'amour à mon avis.
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Paul et Virginie

Comment ne pas succomber au charme du roman favori d'Emma Bovary ? Lecture et relecture m'ont chaque fois emmenée au loin, sur cette île Maurice idéalisée dans la plus pure tradition rousseauiste. Tout est une caricature enchanteresse et nous rappelle à quel point la nature est sublime, la société est corrompue et le vrai sens de la vie consiste à regarder les arbres donner des fruits. Bien sûr il faut lire avec beaucoup de recul et de nuance mais on garde un goût sucré jusqu'à la dernière page.
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Paul et Virginie

Dans les terres intérieures d l'île Maurice, le narrateur découvre deux cabanes en ruine et s'en fait raconter l'histoire par un vieillard. C'est là qu'ont grandi Paul et Virginie, élevés comme frère et sœur par leurs mères dans l'innocence et la nature sauvage....

Très belle écriture, beaux sentiments et court roman.
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Paul et Virginie

Bernardin de Saint-Pierre, apôtre du retour à la nature, fustigeur des grands, des gens riches de son temps, nous livre ici un hymne à la simplicité en la personne de ce couple devenu célèbre : Paul et Virginie.

Tels des naufragés vivant en autarcie, ils grandissent dans ce qui nous est dépeint comme un éden, un paradis terrestre où si la richesse est absente, la noblesse des sentiments suffit à la félicité de ces êtres. Malheureusement, la réalité du monde finira par les rattraper.

Le livre est court, la lecture plaisante. Etrange comme ces thèmes déclinés ici d’un retour à une vie plus simple, d’un rapprochement avec la nature résonnent avec ce que nous vivons aujourd’hui.

Et en passant, puisque l’action se situe à l’île Maurice, une pensée pour ses habitants qui se battent en ce moment contre une marée noire pour sauver leur paradis.
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Paul et Virginie

Oeuvre romanesque, la seule et unique marquante de Jacques-Henri Bernardin de Saint Pierre, dont je connaissais l'issue sans ne l'avoir jamais lue, ni étudié durant mon cursus scolaire.

Pour certains, la romance est plutôt "gnan gnan". Pas plus que d'autres plus modernes, dirai-je. Tout au moins le style en est moins factuel, plus riche en vocabulaire, en descriptions de paysages idylliques aux airs de Paradis. Descriptions un peu ennuyeuses pour le lectorat qui privilégie l'action au détriment de la toile de fond.

Un classique qui a mal vieillit assurent d'autres. Justement non, tant il aborde une idée du bonheur, bien loin des contingences matérielles, dans laquelle la nature tient une grande place.

Pour preuve , notre Virginie n'était pas plus heureuse loin de son île  sur laquelle , elle et Paul élevés dans une promiscuité jugée horrifiante pour les bonnes âmes telles que sa tante  bien née.

Un récit que l'on peut trouver un peu long, si  l'on s'en tient à la seule histoire d'amour tragique de nos 2 protagonistes. Mais si l'on regarde bien entre les lignes l'auteur pousse aux questionnements tant il aborde divers thèmes, différents enseignements ayant traits aux valeurs morales telle que la vertu ( terme démodé, certes, mais n'est-on pas, un tant soi peu, éduqué dans les préceptes du "bien" ?  Et au XVIIIe siècle, petri de religion, il n'existe donc aucune alternative pour notre héroïne.

Bernardin de Saint Pierre aborde d'autres thèmes du genre : pour vivre heureux vivons cachés, le combat entre la raison et le coeur. On pourrait même trouver quelques images symboliques  dans les dernières heures de la jeune femme refusant de délester de ses vêtements, la main sur son coeur, partagée entre les convenances régies par la société ( toujours actualité, d'ailleurs ) et ses sentiments personnels. Dommage que notre Virginie, en jeune fille modèle, n'est pas été une de nos rebelles contemporaines, plus encline à privilégier son bonheur que celui des autres.  Parfois à trop penser aux autres l'on se perd soi-même. 

J'ai donc aimé ce conte moral et romanesque au dénouement tristement tragique qui aurait pu avoir un joli happy-end et qui fait dire que parfois il vaut mieux écouter son coeur que sa raison. 

 
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