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Critiques de Jacques Lob (135)
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Transperceneige - Intégrale

Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé, d'un bout à l'autre de la planète roule un train qui jamais ne s'arrête.

C'est le "Transperceneige" aux mille et un wagons.

C'est le dernier bastion d'la civilisation !

Il abrite et transporte en ses flancs les derniers survivants de ce monde, ceux que la mort blanche a condamné au voyage à perpétuité....

Proloff est un fumier d'queutard, un passager des wagons d'queue...

On dit qu'ils sont des milliers à être entassés dans des fourgons à bestiaux, à crever d'faim et d'froid !

Adeline Belleau appartient au groupement d'aide au tiers-convoi...

Et tandis que dans leur sillage, violence et maladie font rage, tandis que "sainte-loco" poursuit sa course aveugle, Proloff et Adeline remontent obstinément le convoi...

Cet album est une trilogie.

Un premier album "le Transperceneige" écrit par Jacques Lob, dessiné par Jean-Marc Rochette.

Apocalyptique, noir et blanc, tendu, nerveux et tragique, il est superbe.

Paru initialement, au début des années 80, dans l'excellente revue "A suivre", il est transposé en album en 1984 chez "Casterman".

Les deux chapitres suivants, "L'arpenteur" et "La traversée" m'ont beaucoup moins accroché.

Si le dessin de Rochette n'a rien perdu de sa puissance, le scénario, repris par Benjamin Legrand est moins prenant, moins coulant.

Mais ces deux suites, qui datent de 1999 et de 2000, si elles ne sont pas, à mon avis, au niveau du premier opus, restent tout de même deux excellents albums de SF apocalyptique.

Cette trilogie, parue chez "Casterman", offre, en fin de volume une postface, richement illustrée, qui fait l'historique de la série et présente ses auteurs.

Et c'est une fichue bonne idée...





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Lob de la jungle

A l'heure où le professeur Raoul a hurlé le dernier cri qui dessaoule, à l'heure où la coccinelle a poussé Newton dans ses ultimes raisonnements, à l'heure où l'Histoire de France est racontée par les grands historiens Swouiss et veston dans la petite petite petite lucarne, à l'heure où les deux fameux explorateurs du siècle dernier, - Jules Stanley et Joseph Livingroom - parcourent encore ensemble l'Afrique en tous sens, le monde entier est toujours sans nouvelles de Lob ... Lob de la jungle.

En son temps, un dénommé Gotlib aurait bien remis la main sur Grolarzan l'homme hippopotame et sur Maigrichonzan l'homme girafe, tous deux élevés dans la "jongle" hostile ...

Quelque part aux confins de la creuse sauvage et mystérieuse, on aurait bien aperçu Bwana, le seigneur de la futaie ; mais de Lob de la jungle ... peau de zébi ... de nouvelles aucunes !

Qui était-il ?

Où se cachait-il ?

Un certain Jean-Pierre Dionnet qui a écrit la préface de cet album, - de quoi se mêlait-il ? - aurait retrouvé sa trace chez les humanoïdes associés.

Pourtant on se souvient comment, en 1974, Lob avait provoqué le buzz en déclarant dans le journal de Pilote :

"L'an 2000 viendra quand même !"

Il avait dû fuir devant l'énormité de son intervention, avec à ses trousses les séides de Giscard.

D'abord, Lob s'était réfugié au delà du grand bouchon, dans les "Fonds Jolis" où il s'était lié d'amitié avec Submerman.

Mais sans relâche poursuivi, pourchassé, il était monté à bord du Transperceneige, le dernier train parcourant les déserts glacés d'une civilisation anéantie.

Et finalement, il aurait embarqué à bord d'une soucoupe volante en compagnie d'un dénommé Gigi, et peut-être avec le fameux Lone Sloane.

Mais ceci ne nous regarde pas, et reste en tout cas à confirmer par Philippe Druillet !

"Lob de la jungle" est un album, paru en 1980, dans la collection "Pied Jaloux" des éditions "Les Humanoïdes Associés".

C'est un album "choral".

Ils sont venus, ils sont tous là ... ou presque :

Alexis, Benoit, Clavé, Druillet, Forest, Gotlib, Guilmard, Goetzinger, Mandryka, Pichard, Solé et Vern.

Que de amis, rien que des amis ...

Une quinzaine de récits pour une centaine de pages ...

Un certain Jean-Pierre Dionnet qui a rédigé la préface, - de quoi s'est-il mêlé ? - y a prétendu que l'album ne révolutionnerait pas l'art de la BD.

Il faut dire que la faim, ce moteur implacable et commun à toute espèce vivante, l'avait contraint à sortir de sa torpeur originelle !

Mais il a tout de même aussi laissé entendre que Jacques Lob aurait vendu au diable un tout petit morceau d'âme pour acquérir talent et invention ... Serait-ce possible ?

Approchez, approchez ! Venez assister à la lutte implacable et séculaire du bien et du mal !

Le combat se déroulera en deux manches et une belle, s'il y a lieu.

A ma gauche : le bien ...

A ma droite : le mal ...

Tous les coups lui sont permis !

Approchez, approchez ! Venez parcourir la galaxie à la recherche de la planète Homph, venez découvrir l'affaire du pont Dupont, les bas-fonds du monde animal et Magic-City.

Vous y serez aux premières loges devant la pitoyable déchéance du professeur Adamus et, comme Wenceslas, vous y vivrez peut-être le destin fabuleux de pilote d'essai à la brouette française ...

Approchez ! Approchez !

Homph ...
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Transperceneige - Intégrale

Le premier tome de cette intégrale : "L'échappé", correspond à la bande dessinée d'anticipation apocalyptique qui a vu le jour dans la revue (À Suivre) au début des années 1980, illustré par Jean-Marc Rochette sur un scénario de Jacques Lob (décédé en 1990) et parue pour la première fois en album en 1984. le tome deux ("L'Arpenteur") et le tome trois ("La Traversée"), toujours dessinés par Rochette (mais on reconnaît dans ces planches plutôt le peintre qu'il est également), paraissent respectivement en 1999 et 2000, sur des scénarios de Benjamin Legrand.



Personne ne sait exactement ce qui s'est passé...après la grande catastrophe, la terre a basculé dans une ère glaciaire aux températures extrêmes qui ont fait périr presque toute l'humanité...en plein mois de juillet... Les quelques milliers de survivants paniqués ont pu investir le Transperceneige : un train, long de quelques kilomètres et à la pointe de la technologie. (Providence ou calcul de risque des plus nantis ?)

Dès le départ, dans cette Arche-de-Noë-sur-rails, archibondée d'humains aux abois, la hiérarchie à l'horizontale s'est immédiatement imposée. Derrière la Sainte Loco(motive) se trouvent les "wagons dorés", réservés à l'élite politique, religieuse, militaire et autres pourris imbus de leur prétendu pouvoir. Suivent les "wagons des secondes" pour les "chanceux", mais sous l'assujettissement des militaires...et...les wagons-de-queue où les plus défavorisés entassés comme du bétail essaient de survivre dans des conditions innommables (je vous laisse deviner ce qu'on y mange quand les vivres commencent à manquer...).

Proloff, "queutard" de cette dernière zone a décidé de vouloir échapper à cette non-vie pour remonter dans les "secondes"...escapade qui ne plait pas au staff militaire. Adeline, une "seconde", militant pour l'intégration des "queutards", va croiser son chemin...



Dans une mise en page classique, les dessins réalistes complètent parfaitement les nombreux dialogues et mettent en évidence le comportement des personnages. Ces illustrations se déploient en noir, blanc et gris, à l'intérieur des wagons mais, dominent les lignes noires, le blanc et le blanc quand on peut regarder les immenses étendues blanches enneigées que le Transperceneige traverse...dès que ce train apparaît en entier, une "voix-off" commente en strophes, que ce monstre de métal transbahute sans but, accentuant ainsi les sentiments d'oppression et de claustrophobie...



Les deux tomes suivants ne sont pas les suites directes du premier album, mais on reste dans le même univers...avec un autre train, plus imposant, sans fenêtres, clivant le même enfer blanc à -85°C, abritant une autre tranche d'humanité, guère plus enviable...

Des mensonges, manipulations politiques et médiatiques, la religion de Sainte Loco, des jeux télévisées, la décérébration par des voyages virtuels...sont sensés garder ce dernier magma humain et égoïste sur les rails et empêcher déprimes et suicides...

Puig Vallès, un arpenteur solide et Val, créatrice de rêves et (!) fille du conseiller principal, sont les éléments positifs qui cherchent à connaître la vérité...



Les illustrations aux traits maintenant flous (parfois juste esquissés) sont prédominé par une palette de teints encore plus sombres. Noir d'encre, noir, gris foncé, gris plus clair soulignent la claustration écrasante d'une vie dans les wagons sans ouvertures...

Dans le troisième et dernier album, les dessins s'éclaircissent de nouveau, quand un message capté sur les ondes ouvre l'espoir de trouver un objectif à ce voyage dans un monde figé à jamais...

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Les mémoires de Submerman

Le commandant Cousteau, en son temps, n'a pas tout dit.

Le public n'y était pas prêt.

Et le commandant Goujon, malgré sa formidable découverte, resta un parfait inconnu dans le monde de l'au-delà de l'eau, c'est à dire chez nous.

Il avait pourtant découvert la cité aquatique des Fonds Jolis.

Il était pourtant devenu l'ami de Submerman, le souverain débonnaire et incontesté de cette cité.

Heureusement, en 1967, les travaux du docteur Lob et du professeur Pichard ont été publiés dans "Pilote", le journal d'Astérix et Obélix.

Mâtin, quelle histoire !

Ils ont raconté la grande aventure au-delà du grand bouchon.

On en sut alors un peu plus ...

En 1979, ce petit album de la collection 16/22, aux dimensions atypiques et éponymes, fait revivre la série étonnante et un peu oubliée de Jacques Lob et de Georges Pichard.

Il contient "l'aventure spongieuse", 16 pages parues, en 1968, dans le deuxième Super Pocket ; "les mémoires de Submerman", 8 pages parues dans le premier ; "l'ambulant", 16 pages parues, en 1969, dans le cinquième Super Pocket ; "la faune des profondeurs", 16 pages parues dans le quatrième et "le tour du courant-doux", 16 pages parues dans le troisième Super Pocket.

L'album est étonnant.

Il est plein de poésie, de fantaisie et de fraîcheur.

Il est un petit moment de bonheur dans la grisaille, qu'en ce beau mois de septembre, on ne voit pas encore arriver !

Peut-être faut-il le garder pour cet hiver ?

Et, pour plus de plaisir encore, se replonger dans les vieux numéros de "Pilote", le journal d'Astérix et Obélix ...





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Transperceneige - Intégrale

J'avais vu il y a quelque temps l'adaptation cinématographique qui a été tirée de cette bande-dessinée et ce fut pour moi un enchantement de voir que je disposais dans les fonds de la médiathèque dans laquelle je travaille l'intégrale en bande-dessinée et heureusement que cela s'est déroulé dans ce sens et que le film qui en a été tirée est une très bonne adaptation et que la bande-dessinée originale est loin de m'avoir déçue, au contraire, elle dépasse de loin toutes mes attentes et mes espérances.



"Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé d'un bout à l'autre de la planète roule un train qui jamais ne s'arrête. C'est le transperceneige aux mille et un wagons." Ce train est en réalité une parfaite représentation de la société car en tête du convoi se trouvent les dirigeants politiques tout la haute société qui se pavanent et ont droit à des chambres individualisées avec au menu, des mets les plus raffinés tandis qu'en queue du convoi se trouvent entassés des centaines d'hommes et femmes qui ne bouffent, pour ce qui est de la viande "quand il y en a" que des rats. C'est de la vermine et tous vivent dans des conditions d'hygiène très peu respectables. Proloff est l'un d'entre eux et c'est lui qui va faire que les choses changent. Trouble-fête, il va être convoqué par les autorités et va traverser wagon après wagon afin de voir ce qui se passe de l'autre côté. En fait, l'on a soi-disant besoin de lui pour raconter ce qui se passe en queue de ce train, qu'il puisse donner un aperçu du nombre de personnes qui y vivent là-bas afin de pouvoir les faire passer dans d'autres wagons car Sainte machine ou "Sainte loco" perd de la vitesse et il est envisagé de détacher les derniers wagons afin d'alléger la charge de la machine. Réalité ou bien foutaises ? Proloff n'est pas dupe, il sait très bien que l'on veut se débarrasser de tous ceux et celles que l'on appelle les "indésirables", qui seraient porteurs de toutes sortes de maladies et que sais-je encore . Comment ce dernier va-t-il s'y prendre pour alerter ces camarades ? Peut-il encore les sauver ? Ce sera également le cas d'Adeline, passagère de deuxième classe et que l'on rencontre dans le deuxième tome de cette série. Aura-t-elle réellement la moindre chance de sauver toutes ses amis ? Pour ceux qu vivent en tête du convoi, on leur vend du rêve si ce n'est que pour eux, ceux qui vivent dans l'arrière de cette immense machine (ou navette spatiale puisque l'on prend bien soin de leur faire gober ce que l'on veut qu'ils croient), cela est le cadet de leurs soucis... Sainte loco, ce transperceneige qui jamais ne s'arrête va-t-elle réussir à poursuivre sa route dans ce monde qui n'en est plus un car les conditions climatiques en sont devenues invivables, avec des températures extérieures avoisinant les - 90 degrés ?



Lob fut vraiment un génie en son temps, un précurseur et la preuve se trouve ici? Avec Rochette et Legrand qui l'ont soit accompagné soir succédé dans ce pari complètement fou mais ô combien réaliste, le lecteur ne peut pas sortir indemne d'une telle lecture, ou alors c'est qu'il est complètement insensible à la cruauté et à la barbarie humaine qui, malheureusement encore aujourd'hui, sont toujours d'actualité. Un lecture que je vous recommande fortement et le graphisme, en noir et blanc, est non seulement tout à fait adapté à ce genre de récit et nous plonge un peu plus au cœur de l'horreur !
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Superdupont, tome 3 : Opération Camembert

La France a peur.

Son économie alors florissante est à deux doigts de sombrer dans le marasme le plus profond.

Mais c'est qui qu'a fait quoi, hein, je vous le demande ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? Un tiens vaut mieux que deux et la caravane lasse ? Bref, l'Hexagone est en passe de péricliter, son fleuron qu'est le camembert n'étant plus apte à la vente ! Zabotache !

Alors nous qui sommes habitués à de telles vilenies supputons bien encore un sale coup de l'Antifrance ! Comment ? J'ai balancé le final ? Ça me ferait mal, je serai au courant tout de même...



« Saperlotte ! Voilà qui est plus fort que du Roquefort ! »

De l'aveu même de notre champion national au regard d'airain, il ne sera pas dit que Caleçonboy, enfin que Superdupont sera resté les bras croisés à assister au naufrage imminent de toute une nation au PIB en rade et au PNB en berne. Du coup, Stéphane a peur itou. Et je vous parle même pas de l'individualisme économique, du monopsone où bien encore de la variable endogène, François Lenglet n'y survivrait pas...



La belle et bonne blague de potaches que voilà, encore.

Lob, Gotlib et Solé jouent à fond la carte de la caricature franchouillarde. Pourquoi faire les choses à moitié.

Prenez un type au physique moyen, attifez-le comme un sac, accordez-lui quelques super pouvoirs dont celui du chauvinisme exacerbé et vous voilà avec une parodie de super-héros à peine susceptible de faire trembler du calfouette le plus pathétique des mutants ricains, flageoletman. Je vous laisse imaginer son super pouvoir...

Il n'en reste pas moins que le trait est d'une précision et d'une beauté redoutable. Les dialogues sont de petites perles de pensées rétrogrades.

Le tout prend facilement pour qui n'attend rien d'autre que de passer un excellent moment en absurdie.

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Transperceneige - Intégrale

Le train perce la neige qui recouvre la planète gelée.

Il fonce, il ne peut pas s'arrêter ; ralentir c'est mourir.

Qu'ont fait les hommes pour être condamnés à errer ainsi à travers l'immensité blanche ? Quel est leur but à part celui de survivre ?

Survivre en établissant des privilèges, des lois implacables, des croyances.

Le train en devient Dieu, une chenille géante digérant ses hommes, malaxant leurs ombres et leurs lumières, tenant leurs vies entre ses rails, dans son mouvement infernal, glacial.



"Sainte Loco source de vie roulez pour nous."



Une BD en noir et blanc, aux traits sombres et froids. L'ambiance est bien rendue ; noirceur éblouissante ou blancheur obscure. Trois parties comme trois wagons, qui s'accrochent, se décrochent. L'adaptation en série par Netflix est un peu différente.
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Les apparitions OVNI

En juin 1947, au dessus d'une région montagneuse de l'état de Washington, un aviateur du nom de Kenneth Arnold déclarait avoir aperçu neuf objets plats traversant le ciel, silencieusement, à une allure fantastique, comme des soucoupes que l'on aurait fait ricocher sur l'eau.

Le lendemain, un journaliste inventait l'expression "soucoupes volantes ! ...

"Les apparitions O.V.N.I." est un album de bande-dessinée.

Intrigant, original et rare, il s'avère être finalement assez passionnant.

Il est fait d'une science-fiction toute spéculative.

Son propos est de nous faire participer à un mystère, à une aventure.

Il est le recueil des dossiers "soucoupes volantes", annoncés par la 508ème couverture de "Pilote" et parus, entre 1969 et 1975, dans le journal d'Astérix et Obélix.

Jacques Lob en est le scénariste. Les dessins sont réalisés par Robert Gigi.

L'ouvrage est préfacé par l'écrivain et ufologue Aimé Michel.

"Les apparitions O.V.N.I." est une intégrale.

Elle regroupe trois albums : "le dossier des soucoupes-volantes", "Ceux venus d'ailleurs" et "O.V.N.I. dimension autre" parus chez Dargaud en 1972, 1973 et 1975.

L'album est construit sous forme de dossiers alternant bande-dessinée, photos et articles rédactionnels.

Souvent très pris au sérieux, cet ouvrage pousse très loin la théorie des visites extra-terrestres sur notre planète.

Il semble être un solide plaidoyer pour l'existence des petits hommes verts !

Pourtant, il me semble que la personnalité du scénariste éclaire le ton donné.

Jacques Lob, qui déjà nous a présenté Submerman dans "Pilote", qui réalisera, en 1982, avec Rochette, "Le transperceneige" dans le journal "A suivre", qui travaillera aussi avec Druillet, est un passionné de science-fiction ...

De plus "Pilote" s'amuse, comme chacun le sait, à réfléchir.

Est-il l'hebdomadaire des théories fumeuses ?

Certes non ... Mais il aime à ajouter de l'ironie ...

Quoi qu'il en soit, "Les apparitions O.V.N.I." est un superbe album, soigné et captivant.

Il est du genre de la bande-dessinée qui annonce "Métal Hurlant", "U.S.A. magazine" ... et bien d'autres plaisirs !

Mâtin, quelle bonne nouvelle ! ...













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Transperceneige - Intégrale

Eh bien, voilà, c’est fait ! Les humains ont réussi à bousiller la Terre. La voilà plongée dans un hiver sans fin. Les reliquats de l’humanité se trouvent embarqués dans un train aux centaines de wagons. Ce train circule à toute vitesse et ne doit en aucun cas s’arrêter sous peine de voir tous les hommes trépasser. Alors, il roule ! Il roule mû par une force vivante quasi magique.

Tout le monde ne voyage pas en Première Classe. Loin de là. Un nombre important d’individus a réussi à pénétrer dans les wagons de queue, ceux où étaient stockées les conserves. Il règne un froid de canard, mais comme ils sont nombreux, cela réchauffe. Mais surtout… Ils ont des vivres… Au début… Et puis…



Critique :



Transperceneige est l’une des histoires postapocalyptiques en bande dessinée qui marque. Cette œuvre marque tellement qu’un Sud-Coréen en a tiré un film… Mais ce n’est pas le propos du jour.

Que nous narre ce récit ? L’histoire d’un survivant. D’un homme qui s’échappe de son wagon à bestiaux de queue de convoi où il ne reste quasi plus de vivants et qui, affrontant le froid extérieur et le déplacement du train, parvient à casser une fenêtre des toilettes et à s’immiscer dans la « bonne » partie du train. Pas de bol : des militaires veillent et il se fait arrêter. Dans le convoi, certains s’émeuvent des conditions de vie de leurs semblables en queue de train et apprenant la nouvelle, une jolie jeune fille exige de rencontrer le prisonnier…

A partir de là, le lecteur découvre l’organisation qui prévaut dans cet univers fermé.



Ayant eu l’opportunité de me procurer l’édition de luxe, j’ai pu en apprécier la qualité de la reliure, du papier et des commentaires en fin d’ouvrage. Cependant, l’histoire n’est pas terminée et nul ne sait quand paraîtra la suite en version « luxe ».



Encore une petite précision : c’est du noir et blanc. Si vous êtes allergiques à ce type d’album, vous voilà prévenus…

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Transperceneige, Tome 1 : L'échappé

J'ai choisi d'enchaîner la lecture des trois tomes -- en alternant avec de la vraie littérature -- et j'écris volontairement cette critique avant d'avoir terminé le troisième car je m'aperçois que des événements répétitifs s'enchaînent et que, arrivé au bout, je crains de mélanger ces histoires et ne plus savoir dans quel sens roule le train...



Bon, le premier, "L'échappé " n'a pas de mal à sortir du lot même s'il n'atteint jamais de sommet dans le genre. Est-ce vraiment de la science fiction que ce train qui avance sans but dans un monde glacé, avec une lutte des classes recréée dans un univers clos, des privilégiés qui mène le monde -- enfin, le train -- , des pauvres bougres qui croupissent dans les wagons de queue (on les appelle des queutards!... -- alors que ce sont plutôt ceux des wagons de tête qui profitent des plaisirs sexuels faute d'autres dérivatifs)?



On a quand même une petite intrigue, un "queutard" échappé qui va rencontrer une belle pasionaria éprise d'égalité et de fraternité, Adeline. Petite idylle entre eux, naturellement, mais dénouement plutôt dramatique...



Les dessins m'ont paru très moyens, même ceux des seins de la belle Adeline, la pauvre. Trois étoiles quand même, car il faudra aller bien plus bas pour les tomes suivants, je le crains...



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Transperceneige - Intégrale

J'ai vu le film "Snowpierce" de 2013 réalisé par Bong Joan Ho. J'avais aimé.

Lors de notre réunion des mercredis du livre de la bibliothèque, une lectrice nous a présenté la bande dessinée "Transperceneige" de Lob/Rochette/Legrand, que je me suis empressée d'emprunter.

J'ai ainsi appris que le film était une adaptation de celle-ci.

Ce volume rassemble trois tomes :

Le transperceneige

L'arpenteur

La traversée

Le Terre, suite à une grave erreur scientifique, se trouve plongée dans une ère glaciaire. Seule la vie continue au sein de ce train qui représente la société avec tous ses travers.

Quelles que soient les circonstances, le fond de l'être humain ne change pas.

Les "queutards", dans les derniers wagons, sont les pauvres.

La classe moyenne se trouve au milieu du train.

Les nantis, avec tout le confort, bien sûr, en tête.

Les dessins en noir et blanc sont parfaitement adaptés à l'univers dans lequel,

« parcourant la blanche immensité

d'un hiver éternel et glacé

d'un bout à l'autre de la planète

roule un train qui jamais ne s'arrête.

C'est le transperceneige aux mille et un wagons ».

J'ai aimé cet univers glaçant, dans tous les sens du terme.



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Transperceneige, Tome 1 : L'échappé

Si je n'avais pas vu le magnifique film de Bong Joon-ho, qui parvient à mettre la thématique de la BD en valeur en complexifiant l'histoire et les personnages, j'y aurais mis 3 étoiles.



Si je n'avais pas lu autant de Comics adultes des années 80, je n'aurais pas compris en quoi celui-là se démarque et je lui aurais donné 3 étoiles.



Si je l'avais lu en croyant que c'était une oeuvre récente, je lui aurais donné 2 étoiles.



Beaucoup de passages ont mal vieilli. Et après avoir dit tout cela, je me sens un peu coupable d'avoir tant aimé. Transperceneige, c'est d'abord une idée géniale et un thème riche. Je comprends pourquoi elle donne lieu à de si bonnes adaptations.
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Les mange-bitume

Paru dans le journal PILOTE, au début des années 70, Les mange-bitume a fait l'objet de cet album devenu assez rare.

Lob raconte une société d'avenir aux aspects aussi détaillés que terrifiant.

Confinés dans leurs véhicules, les humains se trouvent captifs d'une circulation routière automatisée et ininterrompue... L'isolement pouvant amener à des drames atroces.

Le réalisme du dessin de José Bielsa, renforce le propos d'un récit glaçant où la machine risque de s'emballer avant de s'arrêter.

Ado, cette histoire lue dans Pilote m'avait marqué.

Quarante années après, et l'album trouvé dans un Emmaüs, j'ai retrouvé les mêmes émotions qu'à la haute époque de la lecture dans Pilote.
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Lone Sloane, tome 2 : Delirius

Cette nouvelle aventure de Sloane emmène notre héros aux yeux rouges sur la planète Delirius, une planète entièrement dédiée à la satisfaction de tous les vices (une sorte de Las Vegas de l'espace). Sloane se trouve alors au cœur d'un jeu de dupes opposant un empereur despotique à une mystérieuse secte.



C'est Lob qui est aux commandes du scénario de ce volume. L'intrigue est ici plus classique que dans "les 6 voyages de Lone Sloane" dans le sens où il y a un véritable arc narratif. "Delirius" ressemble moins à un trip psychédélique que son prédécesseur. Mais n'allez pas croire que je vois là un défaut. L'intrigue est passionnante, inventive et parfaitement menée.

Et puis, une BD de Druillet ne peut pas être conventionnelle. Le dessinateur fou s'amuse toujours autant visuellement. Les couleurs qui claquent, les lettrages dingues, le découpage qui s'affranchit de toute contrainte... bref, tout ce qui fait Druillet est bien présent dans "Delirius". C'est un bonheur total !



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Transperceneige, Tome 1 : L'échappé

Il y a peu, mourrait G.J. Arnaud.

J'avais adoré sa "Compagnie des Glaces", ses rails à l'infini et sa Caste des Aiguilleurs.

D'ici à relire, en hommage, 98 tomes d'une seule bouchée, faut pas pousser la locomotive trop loin. Alors, histoire de renouer quand même avec l'ambiance ferroviaire, j'avais le choix entre "La bête humaine" de Zola et le sifflet à vapeur de Gabin en conducteur; l'"Eternity Express" de Jean-Michel Truong et ses petits vieux embarqués vers un optimum trompeur de retraite idéalisée ... et ce "Transperceneige" de Rochette et Lob (1984).

J'ai prix un billet à bord du dernier cité, un ticket aller ET retour en sachant le voyage dystopique en diable, en voyageur condamné à perpétuité. Les trains de la Cie d'Arnaud s'arrêtent quelquefois en gare, celui de Zola respecte les horaires et prend des passagers, tandis que le "Transperceneige" jamais ne stoppe.



La 4 de couverture de l'album reprend les deux premières vignettes de la BD, le texte en phylactères cible bien ce qui va suivre 134 pages durant.



"Parcourant la blanche immensité

D'un hiver éternel et glacé

D'un bout à l'autre de la planète

Roule un train qui jamais ne s'arrête.

C'est le Transperceneige aux mille et un wagons.

C'est le dernier bastion de la civilisation."



S'y est embarqué ce qui reste d'une humanité décimée. Tournent tournent autour de la Terre celles et ceux qui ont réchappé à l'apocalypse climatique de la Mort Blanche. Règnent règnent un froid sibérien et une éternelle nuit. Tombent tombent de blancs et gros flocons et rarement se montre le soleil. Courent courent les rails enneigés sous l'étrave de Sainte Loco (dixit les propos mystiques de la Secte de ses Adorateurs).



"L'immobilisme c'est la mort" avait écrit Arnaud, "la mobilité, la vie".



En de telles circonstances, les hommes s'arrangeront toujours pour reconstruire un semblant d'Avant, quitte aux mêmes erreurs, quitte à refonder la même pyramide sociale. Le "Transperceneige" n'échappe pas à ce scénario éternellement réécrit en pays de dystopie. Il y a les "queutards" (je cite) en fin de convoi surpeuplé ("... que l'on décroche leurs wagons, Sainte loco n'en ira que plus vite"), ce sont des épaves rongées par la faim et la maladie. Il y a le "tiers convoi", nuée de miliciens, de contrôleurs et de militaires, tous garants d'un ordre qui ne demande qu'à s'effilocher. Il y a "Ceux de l'Avant", bien entendu nourris en suffisance et à l'aise dans les "Wagons Dorés". Tous les travers induits par la société se retrouvent au fil des wagons: la pauvreté et l'isolement du quart-monde, le lucre, la main-mise financière et sociale de certains sur d'autres, la folie... un microcosme s'agite, le même que le notre, les hommes fourmillent dans toutes leurs faiblesses, bons sentiments, peurs et lâchetés. Rien ne s'invente, tout se recrée.



Lors, ... un Queutard outré, féroce et décidé remonte le convoi pour enfin dire "stop" et son fait à Celui qui conduit et que personne n'a jamais vu. Ce sera le grain de sable dans l'huile des bielles qui peu à peu vont se gripper.



Si le voyage vous tente, prenez un billet, le train entre en gare pour son ultime voyage. Il y aura, à vous attendre, la Mama qui vous nourrira à point ou saignant; les chairs faciles du wagon-bordel; la chlorophylle synthétique des wagons-serres, un restaurant luxueux où l'on sert les deniers vins sur Terre, toute une enfilade de couloirs sombres et étroits où croiser l'autre signifie souvent entrevoir l'éclair d'une lame de couteau.



Il y aura le blanc de la neige défilant de part et d'autre derrière les vitres encrassées, celui des rares néons allumés dans le couloir et les compartiments, celui des visages blafards sous le manque de lumière. Il y aura le noir des coins sombres, celui des visages mal rasés, des cernes sous les yeux lourds, des rides sur les crânes rasés et au coin des regards blessés.



Il y aura le trait d'encre de Chine noire sous la plume de Rochette, ses taches sombres sur les choses comme la noirceur des hommes sur leurs intentions. Il y aura les mots de Lob dans les phylactères. Ce sera, sous vos yeux, de la BD-roman de la grande époque du magazine (A SUIVRE). Nous sommes en 1984 pour la première édition en album Casterman. Deux suites verront le jour (1999 et 2000) ainsi qu'une adaptation ciné en 2013.



Les premiers tours de roues des locomotives de la Cie des Glaces datent de 1980, ceux du "Transperceneige" de 1984. Les univers se ressemblent, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'ils se complètent.



Le "Transperceneige", bande dessinée d'anticipation post-apocalyptique très réussie, adulte et argumentée, me laisse augurer, je l'espère de suites de qualité.



(A SUIVRE)
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Transperceneige - Intégrale

C'est à la lecture de ce genre d’œuvre que l'on se rend compte que la bande dessinée mérite bien son titre de 9ème art. Les 3 récits (bien qu'écrits à plusieurs années d'intervalle entre la 1ère et la 2ème) composent une œuvre forte et cohérente tant sur le fond que sur la forme.



Le choix du noir et blanc retranscrit bien l'atmosphère claustrophobe. Dans le 1er récit, le dessin très fouillé, réaliste est très expressif. A partir de la 2ème histoire, le trait change de style. Le dessin est plus sombre et moins détaillé. Rochette excelle dans les deux styles. Sur la forme, un des aspects les plus réussi est le contraste saisissant entre l'extérieur et l'intérieur du train. Les images représentant l'intérieur du train sont surpeuplées. Tout l'espace des cases est occupé, par des hommes ou des objets, il n'y a pas de place pour le vide. L'impression de confinement, d'étouffement qui s'en dégage offre un contraste radical avec les vues de l'extérieur du train. Sur certaines de ces images, grandes cases horizontales, le train n'est plus qu'une ligne qui traverse l'espace, un détail perdu entre de grands paysages blancs et l'immensité noire du ciel. Ces images sont belles comme des plans en cinémascope.



Les intrigues des différents récits sont passionnantes et brassent des thèmes essentiels de façon très pertinente.

Le 1er récit aborde la lutte des classes à travers le destin d'un homme issu des derniers wagons qui va remonter le train accompagné d'une militante des droits de l'Homme.

Dans les 2ème et 3ème récit, l'univers s'étoffe, les enjeux se complexifient. On s'intéresse moins à la lutte des classes pour se concentrer sur le thème du totalitarisme. On découvre les méthodes utilisées par une minorité pour conserver le pouvoir : stratégie de la peur, notamment en utilisant la désinformation ; endormissement des masses via des jeux de hasard. Les médias sont bien sûr pointés du doigt comme un élément essentiel de la mécanique totalitaire. Ici, on est moins attaché au destin individuel d'un héros qu'à une destinée collective, qui n'est rien moins que la survie de l'humanité.



Même si j'ai préféré la simplicité et la linéarité brute du 1er récit, l'ensemble de cette série constitue une lecture passionnante. Ce convoi de survivants, c'est de nous qu'il parle. Si on se sent à ce point concerné par le devenir de cette arche de Noé, c'est bien parce qu'au fond on se dit qu'on est déjà à bord de ce train.

Une œuvre forte, d'une puissance émotionnelle rare.
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Transperceneige - Intégrale

J'ai découvert cette histoire par l'adaptation cinématographique il y a quelques années.

C'est avec plaisir que je me suis lancée dans l'oeuvre originale.

L'histoire est découpée en trois tomes et deux époques différentes. La première est l'histoire du Transperceneige, un train ultra perfectionné créé à l'origine pour le luxe et les loisirs des puissants. Quand la catastrophe survient il devient le dernier bastion de l'humanité en mouvement perpétuel pour ne pas se figer. La vie est rude et nous suivons Proloff, un membre des wagons de queue dans sa fuite vers l'avant jusqu'à la Loco.

La seconde partie relate l'Histoire du Crève-glace, un second train survivant où l'on suit Puig Vallès et Val.

Entre complots et manipulation de masse, endoctrinement, confinement et mensonges, les pires bassesses de l'humanité sont représentées sous des graphismes durs, marqués mais qui rend l'histoire particulièrement prenante et passionnante dans toute son horreur, même si le crescendo est bien plus réussi dans la première partie avec Proloff et se suffit largement à elle-même, j'ai apprécié les éléments de réponse apportés par la seconde partie un peu moins rythmée mais tout aussi glauque.

Une très bonne découverte BD que je conseille vivement aux amateurs de science-fiction si tant est que le format BD vous attire et que le froid ne vous rebute pas trop, car dans les coeurs comme hors du train, il est omniprésent.
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Submerman - une nouvelle aventure extraordi..

En ce début d'année 1967, "Pilote", le journal d'Astérix et Obélix, s'apprête à nous raconter une nouvelle aventure extraordinaire et à nous faire découvrir le peuple aquatique de la cité des fonds jolis.

Le commandant Goujon, du cargo "Tritonus", va prendre le départ pour effectuer une plongée d'essai à bord de sa nouvelle soucoupe sous-marine.

Il pénètre dans le petit engin, suivi de son mécanicien, le fidèle Walter Ego, et du journaliste Mike Baragouin qui enregistrera ses impressions de plongée.

La soucoupe s'enfonce majestueusement dans les profondeurs mystérieuses de la mer.

Le spectacle est féérique.

Des poissons multicolores papillonnent autour du petit sous-marin.

250....280....510....580 mètres....

Aucun être humain n'a encore contemplé ce paysage étrange et émouvant.

Soudain ! Qu'est-ce que c'est que ça ? !!!

Un homme, sans masque, ni bouteilles, par 600 mètres de fond, respire librement sous l'eau !

L'inconnu file comme une torpille.

Serait-il le représentant d'une race inconnue vivant au fond des mers ?

Serait-il un authentique homo aquaticus ?

De retour à la surface, la nouvelle fait sensation !

Dans une taverne louche et enfumée d'un port de l'Atlantique, deux individus, attablés au fond de la salle, suivent l'affaire avec attention.

Il s'agit de Hans Mundfer, surnommé l'amiral, et de son complice François Lebahu, deux aventuriers sans scrupules.

Ils se dirigent, ensuite, vers un vieux blockhaus où habite Émile Plancton, diplômé de l'école des très hautes études scientifiques appliquées, qui passe son temps à bricoler de vieux submersibles de récupération....

Les dessins, au style très personnel, sont de Georges Pichard.

Le scénario est écrit par Jacques Lob.

Il souffle, en 1967, sur cette première aventure, un vent de nouveauté.

L'originalité du graphisme, l'humour décalé de son écriture et un ton très "pop" annoncent, quelques années en avance, les très colorées seventies.

Les deux auteurs vont créer au fil du développement de la série un véritable univers sous-marin de plus en plus poétique.

En juin 1968, dans le premier numéro de "Super Pilote Pocket", ils nous présenteront en exclusivité "les mémoires de Submerman" où ce dernier parle de son enfance.

Submerman sera d'ailleurs au sommaire des neuf numéros du mythique opuscule.

La redécouverte de cet O.P.A.L.* de la BD réserve encore aujourd'hui bien des plaisirs.

Se plaçant hors de tout genre, il semble intemporel et n'a de ce fait que peu vieilli.

Cela dit, il ne vous reste plus qu'à découvrir dans cette première aventure la bien triste histoire du pauvre Submerman...et c'est trop cool !



* Objet plongeant agréable à lire
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Transperceneige - Intégrale

"Roule, roule, train du malheur, dans la plaine immense..."

Avec quelques variantes -glaciaires et glaçantes- on aurait presque envie de chanter cette vieille rengaine réaliste d'autrefois..



Le sujet est formidable: une traversée sans fin, une hiérarchie sociale reconstituée à l'horizontale depuis les wagons de tête jusqu'aux wagons de queue...Comme d'autres lecteurs j'ai beaucoup moins accroché aux suites du premier épisode, moins en tension et moins passionnants que le premier.



Quant au dessin...ce n'est pas ce que je préfère ici, moi qui suis une adepte du noir et blanc en BD: je le trouve lourd et peu abouti, sans magie ni expressivité ... aucune comparaison avec la poésie d'un Tardi, l'excellence d'un Pratt, la violence d'un Comes, l'humour corrosif d'un Ted Benoît, la pertinence tendre et ironique d'un Guy Delisle..



Bref, à part l'histoire, j'ai moyennement kiffé, comme disent les djeunes!



J'ajoute que le film qui en est l'adaptation et dont j'attendais beaucoup -y compris de me donner l'envie de relire le livre- m'a totalement emmerdée... Grosse machine, prévisible, lassante, ennuyeuse à souhait...



Bilan doublement mitigé, donc!



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Lone Sloane, tome 2 : Delirius

Chaque jour, des millions de visiteurs prompts à dilapider des fortunes débarquent sur le continent unique de la planète folle. Ce continent n'est qu'une gigantesque cité grouillante et tumultueuse où s'entassent tous les plaisirs du monde !

Délirius

Ses paradisiums, ses casinos somptueux, ses tripots de bas étage, ses boites à rêve, ses temples de débauche, ses défouloirs, ses arènes sanglantes et ses spectacles !

Ses attractions qui coupent le souffle, cassent les nerfs !

Délirius est un monde affolant régi par l'argent, la violence et la corruption...

Sloane, le néoterrien aux yeux rouges rencontre, à bord d'O Sidarta son vaisseau, trois étranges prélats vêtus de rouge et de masques de fer.

Ils sont les prêtres de la "rédemption rouge", la plus importante et surtout la plus inquiétante secte de Délirius.

Ils parlent d'un trésor fabuleux, de l'impôt prélevé chaque mois sur les plaisirs de Délirius pour le compte de l'Impérator tout puissant. Il est entreposé dans les caves du gouverneur Kadenborg et gardé par de terrifiantes machines qui forment un système de défense réputé infranchissable.

De savants esprits de "la rédemption rouge" ont trouvé la faille de ce système et conçu un plan pour s'approprier la totalité du trésor.

Mais Lone Sloane est le seul homme capable de mener à bien cet exploit....

Lone Sloane apparaît, en 1970, dans le journal Pilote.

Druillet y signe un court récit de 8 pages intitulé : "le trône du Dieu noir".

Il introduit, à cette occasion, un nouvel élément dans la BD : sa folie.

Par un graphisme audacieux, par l'éclatement de toutes ses mises en page, par son coloriage sans nuance, par l'inventivité de ses récits, il révolutionne l'art de la Bande-Dessinée.

L'album des aventures de Sloane et de son ami Yearl, dans la cité folle, est une "super-production" des éditions "Les Humanoïdes associés". Il est celui que je préfère.

"Délirius", assez caractéristique des années 70, est un bel album de SF, très éloigné de tout ce qui pouvait se concevoir à l'époque.

C'est une belle réussite grâce au talent et à l'audace de son auteur.

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