AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jacques Mailhos (232)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sauvage

Histoire originale. Elle nous transporte dans l’hiver sauvage en Alaska.



Mes reproches : une tendance trop importante de la narratrice à mélanger réel et imaginaire, à trop confondre ses “visions” et la réalité. Ça en devient un peu lourd.



Le style est un peu simple, ce qui est volontaire, car la narratrice a 17 ans. Mais j’aurais aimé qu’il soit un peu plus élaboré. Et j’exècre les “malgré que”…



Sinon, lecture très agréable ! On se lie d’attachement au père de la narratrice, et le livre nous donne envie de partir en forêt dans la neige.



Commenter  J’apprécie          00
Sauvage



Nous sommes en Alaska, région froide où le soleil fait de courtes apparitions.

C’est également une région riche en bois et en gibier. Tracy, 17 ans, trouve son équilibre dans la course à travers les arbres et la chasse à l’aide de pièges qu’elle confectionne elle-même.

Elle grandit au sein d’une famille de mushers et ses dizaines de chiens. Elle rêve de participer à la prochaine course mais son père refuse de l’envisager, débordé qu’il est par la mort récente de sa femme et le manque d’argent.

Tracy, depuis sa plus petite enfance, se comporte de façon atypique : elle est brutale, peu affectueuse avec ses parents et son frère, ne comprenant pas quelle différence existe entre les humains et les animaux, entretenant de fait une relation très particulière avec les chiens.

Un évènement mettant en péril l’équilibre familial va créer un sentiment de tension permanente qui alimentera sa bestialité jusqu’à un point de non-retour.

Ce premier roman est de toute beauté. De magnifiques descriptions de la nature alternent avec celles de la vie âpre des mushers, enrichie par l’affection des chiens et la griserie des courses en traîneau.

L’auteure brosse le portrait d’une jeune fille entière, sauvage, généreuse, authentique et qui ne trouve pas sa place dans la société. Le style est fluide comme le traîneau qui glisse sur la neige, les personnages sont traités en profondeur comme les couches de neige au cœur de l’hiver.

C’est une vraie pépite que je vous conseille de découvrir.

Commenter  J’apprécie          100
Sauvage

Sauvage, Tracy l'est assurément. Cette jeune fille de 17 ans est passionnée par les courses de chiens de traîneaux et les forêts enneigées autour de sa maison en Alaska. Déscolarisée très tôt en raison de comportements violents, elle passe l'essentiel de son temps à s'occuper des tâches domestiques et à s'échapper dès qu'elle le peut, dans les bois environnants. Car Tracy a un secret. Elle aime goûter le sang des animaux. Mais pas des humains. Ca non jamais, sa mère aujourd'hui décédée lui a fait promettre qu'elle ne goûterait jamais le sang d'un humain. A 17 ans Tracy a su conserver sa promesse. Jusqu'à ce que Jesse, un garçon de son âge en quête de petits boulots vienne frapper à la porte de leur maison.

Un roman sauvage on peut le dire. Le récit est très rythmé, on ne s'ennuie pas.

La touche de fantastique est subtile et sert uniquement l'histoire. J'ai beaucoup apprécié la description des conditions de vie de ce peuple qui habite l'Alaska. Le climat est rude. La terre et les hommes aussi.

C'est un peu une existence en mode survie qui marque le quotidien des habitants, surtout lorsque l'hiver est là.

Je ne suis donc pas étonnée de leur passion pour les courses de traîneaux qui sont un bon moyen d'échapper à leur dure réalité. Dans le cas de Tracy, cela tourne à l'obsession et c'est très bien rendu par l'auteure.

Celle-ci nous dépeint les règles du jeu et de la meute de chiens. On sent presque le vent glacial fouetter notre visage lorsque les chiens s'élancent sur la piste.

La psychologie des personnages est très fouillée. Le récit offre des rebondissements intéressants.

Un bon moment de lecture.

Un roman à mi-chemin entre le fantastique et le nature-writing.
Commenter  J’apprécie          330
Sauvage

Pour ce qui me concerne c'est une déception. Trop de fantastique, trop de surnaturel, je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire. Cela m'a paru long, ce qui n'est jamais bon signe.
Commenter  J’apprécie          20
Sauvage

Un livre merveilleusement écrit, mais si dur !!!



Cette soif de sang de Tracy…. son unique moyen d'approcher les autres, de connaitre leurs pensées, leur histoire.



Personnage si dérangeant…

je suis resté mal à l'aise tout au long de ma lecture
Commenter  J’apprécie          20
Sauvage

Sauvage, un titre qui illustre à la fois les immenses espaces enneigés de l'Alaska et surtout le caractère de l'héroïne de ce roman, Tracy.



Quel personnage fascinant et complexe ! J'ai eu un coup de coeur pour cette adolescente de 17 ans écorchée vive et secrète, qui a hérité de l'étrange don de sa mère, qu'elle porte en elle comme une malédiction. Une héroïne attachante et révoltée, qui s'exprime avec violence et brusquerie pour mieux cacher ses blessures et ses sentiments.



Dans la forêt et auprès de ses chiens, Tracy est dans son élément et n'a qu'une idée en tête : participer à l'Iditarod, célèbre course de chiens de traîneau en Alaska, et prendre ainsi la relève de son père, musher reconnu qui a stoppé sa carrière après la mort de sa femme.



Mais une rencontre inattendue avec un inconnu va tout bousculer, et elle va désormais devoir se tenir sur ses gardes dans cette forêt qui était à la fois son refuge, son terrain de jeu et de chasse. Le danger rôde et elle sera prête à tout pour protéger les siens.



Le climat est pesant, la tension monte au fil des pages dans ce décor grandiose et inquiétant, on sent les brûlures du froid et le goût du sang, la frontière entre la réalité et l'imaginaire se fait plus floue, on perd ses repères, jusqu'à ce que la vérité éclate, comme une bombe.



J'ai été scotchée par la force de ce roman.
Commenter  J’apprécie          175
Sauvage

🛷 Sauvage - Jamey Bradbury 🛷

Traduction : Jacques Mailhos @editions_gallmeister



À dix-sept ans, Tracy Petrikoff possède un don inné pour la chasse et les pièges. Elle vit à l’écart du reste du monde et sillonne avec ses chiens de traîneau les immensités sauvages de l’Alaska. Immuablement, elle respecte les trois règles que sa mère, trop tôt disparue, lui a dictées : «ne jamais perdre la maison de vue», «ne jamais rentrer avec les mains sales» et surtout «ne jamais faire saigner un humain». Jusqu’au jour où, attaquée en pleine forêt, Tracy reprend connaissance, couverte de sang, persuadée d’avoir tué son agresseur. Elle s’interdit de l’avouer à son père, et ce lourd secret la hante jour et nuit. Une ambiance de doute et d’angoisse s’installe dans la famille, tandis que Tracy prend peu à peu conscience de ses propres facultés hors du commun.



Les éditions Gallmeister nous offre encore un roman fort avec une héroïne exceptionnelle. Tracy est différente, depuis toute petite elle part seule dans les bois pour courir et chasser, par plaisir mais aussi par besoin car Tracy ressent une faim particulière : celle du sang. Boire le sang des animaux l'apaise et lui donne accès à leurs vies, leurs savoirs, leurs sentiments. Un jour, occupée à se rassasier, elle n'entend pas l'homme arriver derrière elle, se fait surprendre, sort son couteau, tombe et s'évanouit... Cette agression va être un déclencheur mais chut n'en disons pas plus la dessus 😉. Les paysages des forêts de l'Alaska qui nous sont dépeints sont juste magnifiques, on s'imagine très bien sur un traîneau tiré par les chiens qu'élève la famille de Tracy, glissant sur la neige.😍

Un roman fantastique au cœur des terres dures et pures de l'Alaska où la tension et l'angoisse monte crescendo, porté par une jeune héroïne singulière, en quête d'elle-même.
Commenter  J’apprécie          43
Sauvage

Encore un sacré roman chez Gallmeister avec une héroïne marquante et la nature sauvage omniprésente. C'est un roman qui m'a fait sortir de ma zone de confort, j'ai souvent été mal à l'aise avec certaines situations dans lesquelles Tracy m'a plongée. Je suis un peu perplexe à l'issue de cette lecture, même si j'ai été absorbée et passionnée par ce roman. À découvrir !
Commenter  J’apprécie          180
Sauvage

Jamey Bradbury écrit là son premier roman et il est assez incroyable à lire.



Nous sommes quasiment en permanence dans la tête de Tracy, une jeune fille de 17 ans, au don très particulier. Elle vit avec sa famille en Alaska, en bordure de forêt. Elle aime ses chiens, rêve de participer à l'Iditarod, longue course en traîneau, quand elle aura 18 ans.



Un enchaînement d'événements dramatiques va d’entraîner Tracy vers un point de non retour. Son don particulier lui permet de ressentir, et même de de mettre à la place de tout être vivant qu'elle "goûte" ou qu'elle "boit". Cette part de sauvagerie héritée de sa mère , Tracy ne la maîtrise pas vraiment mais ne peut s'empêcher d'y succomber.



Jamey Bradbury nous donne à voir à travers le comportement de Tracy, un monde étrange, brut, dangereux, le monde sauvage des grandes étendues de forêts d'Alaska où ne peuvent survivre que les êtres, humains ou non qui sont au plus proche de la nature, qui peuvent même se fondre en elle, comme cette jeune femme qui court vers un destin qu'elle a finalement accepté.



Beaucoup de scènes dans ce livre sont choquantes, difficilement compréhensibles et à la fois exaltantes. La puissante qui monte en Tracy depuis son plus jeune âge. Son besoin impérieux, avide, de ressenti qui lui fera commettre des actes terribles. Sa communion avec les animaux et la nature. Son franchissement de limites, irréversible.

tout cela est à la fois effrayant et beau. Des mots simples, dépouillés, pour coller au plus prés de ce que Tracy vit . De ce qu'implique son comportement. De ce qui fera d'elle ce qu'elle deviendra à la fin de ce récit. Froid comme la neige et la glace d'Alaska, chaud comme le sang qui bouillonne en chaque être vivant.



Une lecture qui marque, à plus d'un titre. L'émergence d'une auteure à suivre. Et les éditions Gallmeister qui publient toujours de superbes romans américains.

Ici un nature writing très noir, trés sauvage.
Commenter  J’apprécie          60
Sauvage

Ce livre fait partie de ceux qui ne m'ont pas laissée indemne pendant et après la lecture. De ceux qui nous hante encore pendant une semaine et vient nous rendre visite même la nuit, nous renifler, vérifier qu'on respire encore, à l'image de Tracy, la jeune héroïne sauvage mi-humaine mi-louve. Faisant partie de la nature sauvage de l'Alaska, elle possède un don exceptionnel, hérité de sa mère. Très adaptée à l'environnement glacial dans lequel elle vit, un jour, sa vie est chamboulée par un inconnu qui l’attaque dans la forêt. La personne blessée disparaît et c'est à ce moment là qu'elle bascule dans un torrent de doutes, culpabilité, honte, rage et folie. Son côté sauvage s'intensifie, ses sens évoluent, sa force décuple, ses talents de musher, de trappeur, de survivaliste se développent également. Malheureusement, en parallèle, la folie l'envahit comme une ombre qui se referme sur elle, elle perd pied avec la réalité, goutte à goutte ; sont-ce des gouttes de sang d'ailleurs ?

Jamey Bradbury nous livre ici un récit des plus originaux, qui vient interroger les limites de l'humain, les limites entre soi et les autres, entre l'humain et l'animal, entre le normal et le pathologique, entre la réalité et l'imaginaire. Au final, nous n'en pouvons plus, nous ne savons plus, nous doutons de tout et la peur nous saisit tel un prédateur assoiffé de sang.
Commenter  J’apprécie          60
Sauvage

j'ai lu la version papier (pas l'audio présentée sur cette fiche) avec une belle et intrigante couverture bleue. Ce roman m'a été proposé par mon libraire.

Je l'ai lu en deux temps : je me suis arrêtée à la moitié pendant une quinzaine de jours car j'avais d'autres impératifs littéraires (Masse critique, lecture professionnelle) et parce que rétrospectivement j'avais besoin d'un temps d'arrêt pour "digérer" cette écriture et cette histoire; j'ai lu la deuxième moitié en deux jours et cette fois je suis davantage entrée dans l'histoire, mais sans pour autant m'y immerger pleinement.

Lorsque j'ai démarré, j'ai été décontenancée :

- par l'écriture ! je ne suis pas fan du discours indirect libre: je trouve ça souvent "fatiguant", suivant comment c'est amené et si ça concerne un chapitre ou tout le récit. Comme je lis pour me détendre, découvrir etc, en cette période professionnellement très chargée, ce n'était peut-être pas le type d'écriture idéal ?!

- par l'histoire : c'est le troisième roman que je lis en sept-huit mois qui traite de la vie dans les territoires d'extrême nord, où la vie est dure, on survit plutôt, où les rapports humain/animaux sont ambigus, avec une forme de vénération, d'attachement affectif très fort d'un côté, mais quand c'est nécessaire, c'est la boucherie: que de sang dans ce livre ! De plus, cette troisième immersion dans les vastes terres m'a paradoxalement presque rendue claustrophobe, car le lecteur est enfermé dans la tête de l'héroïne... et c'est très chaotique, là-dedans !

J'ai eu des sentiments mitigés vis-à-vis du personnage de Tracey : c'est visiblement une enfant sauvage (d'où le titre), elle est très animale, à mi chemin entre l'humaine et .... je ne sais pas trop quoi, et tout ce qui pourrait vraiment expliquer sa nature, ses actions, son comportement, est presque éludé. Je n'ai pas été surprise par son choix à la fin : c'était une évidence ! Mais Quid de Jesse qui l'obsédait avant ?

J'aurais aussi vraiment voulu que le personnage de la mère soit davantage explicité car elle est pour beaucoup dans l'identité de sa fille : tous ces comportements de la mère et de la fille relèvent-ils du chamanisme ? La mère semble elle-même avoir vécu ce que sa fille vit : pourquoi n'a-t-elle pas pu le gérer ? pourquoi laisse -t-elle sa fille sans autre réponse que son suicide et une poignée de règles qui laissent deviner vaguement/supposer ce qu'elle a traversé dans son enfance jusqu'à la maternité ? Soit je suis passée à côté de plein de choses dans ce roman (dans ce cas, mea culpa), soit il y a vraiment de nombreuses ellipses que je trouve frustrantes. Le petit frère Scott aurait aussi mérité un autre traitement. Quant à Jesse, la part de mystère reste aussi frustrante ...

Il y a aussi des moments un peu oniriques d'une grande beauté : les courses en traîneau, les balades dans la forêt dans la neige, une certaine tendresse dans certains moments familiaux...

mais du sang et des silences trop nombreux.

Je referme donc l'ouvrage en incapacité de vraiment dire si je l'ai aimé ou pas et de le noter.

En bref : Il y a un décor, une ambiance, mais plusieurs histoires, plusieurs temps qui s'entrelacent parfois de façon trop confuse, trop d'ellipses, une écriture pour moi trop hachée, pour que l'histoire et ses personnages m'enveloppent et m'entraînent pleinement.

Je mets 3 étoiles, par défaut ?!
Commenter  J’apprécie          40
Sauvage

Je vous le dis directement c'est une lecture particulière ! Pas de coup de cœur pour moi mais je n'ai pas non plus détesté. D'ailleurs c'est Tracy l'héroïne qui est si particulière. Je me suis parfois attachée à elle comme une envie de prendre soin d'elle et parfois elle me choquait avec sa sauvagerie. Et pourtant c'est un roman que je n'ai pas pu lâcher malgré les passages dérangeants. Je ne veux pas trop vous dévoiler mais vous voilà prévenus. Ce que j'ai adoré par contre ce sont les descriptions de paysages, je me retrouvais dans le grand froid de l'Alaska avec des espaces enneigés à perte de vue sur un traîneau tiré par des chiens. Je ne sais pas quelle fin j'imaginais mais celle-ci m'a semblé triste et inévitable dans un sens. En tout cas l'autrice a une sacrée imagination et une très belle façon de l'écrire.

Commenter  J’apprécie          10
Sauvage

Tout est sauvage dans ce roman : le titre, les paysages et le climat, la plume de l'auteur, le personnage principal et son caractère, et l'histoire en elle-même.

Jamais je n'ai connu de personnage aussi "sauvage". J'ai beaucoup aimé la première partie du roman pour l'originalité et l'ambiance qui s'en dégage, mais j'ai juste été un peu déçue par la fin, pas aussi épique que je l'espérais. Je ne m'attendais pas à cette fin mais en soit, elle aussi, elle reste dans le thème : sauvage.

Un roman qui fait voyager et qui donne froid dans le dos !
Commenter  J’apprécie          143
Sauvage

La couverture en poche est vraiment envoûtante. Mais je n'ai pas réussi à me laisser autant envoûter par le récit que par la couverture.

Tracy, 17 ans, qui a perdu sa mère, vit avec son père et son frère. Son père est musher, et elle-même rêve de faire l'Iditarod. Elle adore chasser en forêt, et un jour elle se retrouve évanouie, persuadée d'avoir poignardée un homme...

Le début nous plonge dans l'histoire, mais très vite, je me suis lassée des descriptions et des préparations de courses... Il faut, selon moi, lire une bonne centaine de pages pour arriver à une réelle intrigue dans le récit, avec des bouts de ficelles à dénouer.

Je suis donc partagée sur l'écriture et l'histoire, entre récit initiatique, avec un peu de mystère et un soupçon de fantastique.

Si le début est un peu trop descriptif, le reste du récit se lit facilement, mais je n'ai pas vraiment accroché à cet univers.
Commenter  J’apprécie          61
Sauvage

Alerte tornade coup de coeur !

Et une nouvelle fois, ce sont les éditions Gallmeister qui nous offre un premier roman fascinant mettant en scène une jeune héroïne, après les soeurs Nell et Eva de Dans la forêt , après Turtle de My Absolute darling. Je suis béate d'admiration face à la capacité de cette maison d'éditions à dénicher des trésors qui sortent des sentiers battus et rebattus de la littérature américaine.



Fin fond de l'Alaska, Tracy, donc, 17 ans, en colère, rebelle, renvoyée de son établissement scolaire pour s'être battue avec un camarade, mère décédée, un père qui tente de la canaliser en lui interdisant ce pour quoi elle vit : prendre soin de ses chiens de traineau, faire du mushing, sortir dans les bois, chasser. Ce n'est pas seulement une envie d'être à l'extérieur, elle en a organiquement besoin.



«  J'ai senti quelque chose de sauvage monter en moi. Un puissant désir de courir aussi loin que je pouvais, jusqu'à ce que la tête se vide intégralement et que ma peau s'arrête de bourdonner que que je sois capable de me concentrer suffisamment longtemps pour poser un collet et attendre qu'une petite bête se pointe, et alors là je pourrais m'abandonner complètement quelques instants, mes yeux et mes oreilles cesseraient de m'appartenir, ce seraient ceux d'une marte ou bien d'un écureuil. »



J'ai rarement rencontré une héroïne aussi marquante. Car Tracy - comme souvent les jeunes personnages de Stephen King - a un « don », un don surnaturel ( que je tairai absolument, quelques billets de retour le dévoilent, fuyez pour avoir le privilège d'être surpris, horrifié, esbaudi, mal à l'aise. Un don qui est surtout une façon pour elle de faire vivre la mémoire de sa mère décédée dans des circonstances mystérieuses, de comprendre ce legs, de grandir avec et d'accepter sa nature profonde.



Que signifie être sauvage ? Jusqu'où va aller Tracy avec ce « Wild inside » ( titre original ). L'auteur sème des péripéties sur la route de Tracy : une agression dans la forêt, un agresseur en liberté, un jeune homme mystérieux qui s'installe chez elle et son père, une compétition de mushers ... J'ai vibré à mesure que la tension s'installe, monte, se tord jusqu'à la paranoïa, jusqu'à cette fin imprévisible et pourtant si cohérente et superbe. J'ai aimé que Jamey Bradbury laisse beaucoup de place à l'imagination du lecteur. Jamais ou quasi elle ne décrit ces personnages mais son écriture dense et riche sonde au plus près les émotions de Tracy. On est viscéralement avec elle dans les paysages grandioses de l'Alaska.



Entre thriller psychologique, conte initiatique avec une pointe de fantastique. Un incroyable roman , original, intense et hypnotique qui palpite encore une fois ses pages refermées. Une bombe !





Lu dans le cadre de l'US Book Challenge

Lire un livre avec une couverture rendant hommage aux paysages américains.

https://www.facebook.com/groups/294204934564565/
Commenter  J’apprécie          16639
Sauvage

Voilà un petit moment que je n'avais pas pris le temps de participer aux lectures communes du #Picabo River Book Club. Intriguée par le résumé de ce roman et motivée par les bonnes critiques lues, je me suis laissée tenter par ce roman qui s'annonçait énigmatique et surprenant.... j'étais loin du compte en matière de surprises !



Nous faisons ici connaissance avec Tracy, une adolescente qui a perdu sa mère depuis peu et qui essaie, avec son père et son frère, de continuer à vivre. Mais Tracy n'est pas comme tout le monde, elle a besoin d'aller en forêt et ne peut rester enfermée entre quatre murs pour étudier. Un jour, elle est attaquée en forêt par un homme, qui a disparu après sa perte de connaissance. A partir de là, Tracy sera en permanence sur ses gardes et aura, plus que jamais, besoin de s'évader dans la forêt. Que lui est-il arrivé cette nuit là ? Qui est cet homme ? Et qui est cet inconnu qui vient demander du travail quelques jours plus tard ? Quel lien Tracy entretient-elle avec la forêt ?



Comme je le disais juste avant, Tracy n'a rien d'une adolescente ordinaire. Elle s'ennuie dans le quotidien ordinaire et elle se sent vide quand elle ne va pas en forêt. Entraînée à des pratiques peu ordinaires, elle a un besoin viscéral de chasser et de se nourrir de ses proies. C'est une personnalité complexe, passionnée de grands espaces, qui n'a pas tous les codes de la vie en société. Souvent, elle laisse parler son côté "sauvage" au lieu d'essayer de discuter. Ses rapports avec son père et son frère sont compliqués car on comprend, au fil du roman, qu'elle partageait beaucoup avec sa mère qui était, elle aussi, introvertie et liée à la nature. L'arrivée de Jesse va changer, un peu, ses rapports aux autres. C'est un personnage énigmatique dont je n'ai pas réussi à vraiment percer tous les secrets.



Ce roman me laisse une impression mitigée. En effet, de nombreuses de questions restent sans réponses à la fin de l'histoire. Même si cela permet au lecteur d'imaginer la suite, j'ai beaucoup de mal avec les fins ouvertes. Ensuite, autant l'autrice prend un soin méticuleux à nous décrire les paysages, les animaux ou les scènes de chasse, on a peu de descriptions physiques des protagonistes. Ainsi, chacun est libre de se les représenter comme il l'entend et c'est assez rare pour être noté. La narration est particulière, pas du tout linéaire. On saute du présent au passé assez régulièrement et il y a peu de marqueurs de temps nous l'indiquant. De plus, les dialogues ne sont pas clairement marqués mais rapportés au style indirect. Cette particularité m'a plu et m'a emportée. La petite dose de surnaturel ne m'a pas séduit, même si elle amène une particularité supplémentaire à Tracy. Néanmoins, le suspense est permanence présent, l'atmosphère crée autour de cette histoire est oppressante et nous incite à nous tenir sur nos gardes. Pour terminer, sur le plan émotionnel, ce roman est fort car il montre la force du lien à la nature et le besoin vital qu'elle représente pour certains. En le refermant, je n'ai qu'une envie, aller faire du traîneau en Alaska !!



Pour conclure, j'ai passé avec "Sauvage" un moment de lecture surprenant et enrichissant. Je n'ai cependant pas réussi à vraiment m'attacher aux protagonistes et l'absence de réponses à certaines de mes questions me laisse un peu sur ma faim.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
Commenter  J’apprécie          80
Sauvage

Un livre coup de poing ! Après avoir lu, le roman de Gabriel Tallent, My absolute Darling, Sauvage a été pour moi une belle découverte. J'avoue que si j'avais lu le résumé, je pense que je serais passée à côté, le fantastique n'étant pas mon genre de prédilection et cela aurait été bien dommage.

D'autres ayant déjà résumé ce roman, je pense inutile d'y revenir ! Je vous situe simplement l'action : une famille en Alaska, un père et sa fille mushers, un petit frère une maman morte depuis quelques années et là on commence une histoire incroyable ! Parfois dérangeant, à la limite un roman qui peut mettre mal à l'aise et pourtant, oubliez tout ça, allez y surtout si vous aimez la neige et les chiens. Le côté fantastique ne m'a jamais dérangé. J'ai aimé l'écriture de cette jeune romancière, ses descriptions des paysages enneigés, sa façon de parler des chiens, de leurs comportements, la psychologie des personnages ! Tout est magnifique !!!
Commenter  J’apprécie          30
Sauvage

Sauvage a été pour moi un gros coup de coeur, dans cette double rencontre, avec l'auteure Jamey Bradbury pour son premier roman, et avec le personnage principal Tracy adolescente de dix-sept ans. C'est un roman publié aux éditions Gallmeister, qui savent si souvent nous révéler de belles pépites.

Nous sommes en Alaska, nous découvrons ici le milieu du mushing, c'est-à-dire les courses en traîneau avec plusieurs chiens et parfois se déroulant sur plusieurs jours.

La narratrice, Tracy, nous fait découvrir son univers insolite, parfois onirique. Tracy vit avec son père Bill et son frère Scott, ce dernier est solitaire, silencieux et taciturne, son univers est fait de livres et d'une passion pour la photographie. Il s'entend peu avec Tracy. Le père est musher et transmet peu à peu son amour des courses en traîneau à sa fille unique. D'ailleurs, une quarantaine de chiens de traîneau peuple leur habitat en pleine campagne de l'Alaska, la famille se préparant pour la grande course annuelle de l'Iditarod.

Lorsque j'ai fait la rencontre de cette fameuse Tracy, je me suis dit, dès les premières pages, que je la connaissais déjà. Elle ressemblait étrangement à d'autres jeunes filles du même âge que j'avais déjà côtoyées en d'autres livres, ne serait-ce que Dans la forêt ou My Absolute Darling. Ainsi je me suis souvenu de ces personnages Nell et Eva, et aussi de Turtle... Il y avait comme un air de famille...

Ce sont toujours des jeunes filles secrètes et tourmentées, bousculées, parfois de manière violente, mais qui survivent dans une nature sauvage et hostile...

Comment vous parler de l'histoire ? Elle est singulière et inquiétante, présentant à certains moments une once de fantastique. La nature très présente y est un personnage à part entière.

La narratrice nous invite à découvrir l'intimité troublante de sa personne, au fil des pages elle se penche et questionne comme des respirations sa nature secrète et profonde. Dans ce voyage intérieur, elle convoque souvent sa mère. Celle-ci est décédée accidentellement il y a deux ans, fauchée par une voiture, elle était partie un soir comme tant d'autres fois marcher dans la nuit noire au bord de la route.

Tracy a une obsession pour le sang et les couteaux. Peut-être que cela lui vient de sa mère.

Le souvenir de sa mère, qui la nuit partait avec son manteau rouge flottant dans le noir, lui revient sans arrêt comme un écho insatiable.

La nature est presque un personnage à part entière de ce livre. J'ai aimé ces pages qui évoquent des paysages grandioses et magnifiques.

Des arbres emmitouflés de givre, les bois silencieux écrasés de silence. La terre brusquement tangue, craque, s'effondre sous le blizzard qui arrive sans prévenir. Il y a l'émerveillement devant ces espaces sauvages faits de montagnes, de rivières, de forêts et de vallées., façonnée par la neige à perte de vue qui recouvre l'espace infini. Ce sont des kilomètres de terres impossibles à connaître. C'est comme un vertige brutal.

Et brusquement il y a le sentiment que l'on peut arpenter ce territoire de part en part toute une vie sans jamais en voir le bout, comme seuls les élans et les ours savent peut-être le faire.

Alors il y a quelque chose d'animal et de sauvage qui s'éveille dans le récit et ce ne sont plus les bêtes ni la forêt qui y sont pour quelque chose.

Un esprit de liberté souffle sur ce livre et j'ai trouvé cela merveilleux, puissant.

Tracy joue avec cette nature comme dans une complicité farouche et brutale. Elle relève des pièges, capture des écureuils, des hermines, des martes qu'elle achève en les égorgeant, non pas par plaisir, mais comme s'il fallait survivre. Elle a le couteau facile et une obsession du sang qui revient comme quelque chose de vital.

Son côté chasseuse, elle l'a hérité de sa mère.

Elle a aussi un rapport incroyable avec les chiens comme si elle savait lire dans leurs pensées.

Mais brusquement des événements insolites vont venir bousculer ce voyage intérieur. Des rencontres fortuites, violentes...

Les personnages ressemblent parfois à des animaux, se mouvant comme des oiseaux, ou comme des proies traquées.

C'est un livre empli de secrets et sans doute que la mère en a emporté plus d'un lorsqu'elle est partie ce soir-là marcher le long de la route.

Des secrets et des mensonges. C'est comme si Tracy ne savait pas vivre autrement, ou qu'on ne lui avait pas appris à vivre autrement...

Parfois elle reconnaît que les secrets permettent aussi de ne pas faire de mal aux personnes que l'on aime.

Un secret plus fort qu'un autre va alors porter le livre. La forêt devient peu à peu un lieu de résignation.

On se demande où va l'histoire, on est pris à la gorge, on retient son souffle dans le silence blanc et étouffant qui nous entoure. Le climat est lourd, oppressant d'angoisse. Et brusquement tout finit par s'emboîter.

J'ai trouvé le personnage de Tracy fascinant, déroutant, quelque chose de chamanique la fait se dresser au milieu des pages, on pourrait en être presque révulsé à certains moments, mais elle m'a pris par la main et je l'ai suivie dans le dédale de son histoire, comme si j'étais entré dans son champ magnétique, emporté dans ce vertige et ne pouvant plus faire marche arrière.
Commenter  J’apprécie          477
Sauvage

Dans l’excellent Sauvage, Jamey Bradbury met en scène une jeune fille, Tracy, qui entre dans l’intimité des bêtes en buvant leur sang et qui cherche son identité dans la nature de l’Alaska.
Lien : https://www.lesoir.be/233487..
Commenter  J’apprécie          00
Sauvage

Finalement, c’est le récit d’un vampire. Le roman est classé plutôt comme Nature Writing, mais au final, cette histoire d’une ado tuant ses proies en forêt d’Alaska et buvant leur sang pour se sentir bien est une fiction mêlant fantasmagorie et environnement naturel, l’environnement étant ici au service d’une psyché humaine exacerbée, aux limites de plus en plus confuses entre humain et animal. Ceci dit, c’est très bien tourné, envoûtant, on se demande à chaque page de ce monologue un peu halluciné, entre quelques belles descriptions de nature ou de courses de traîneau, où ces dérives de comportement vont nous mener. L’ intrigue est fort fort bien menée et crédible, l’ensemble est surprenant, mais maîtrisé. L’auteur réussit un beau travail, on n’oubliera pas ce roman. Pourtant, malgré l’attrait indéniable de ce singulier roman, toutes ces histoires de sang m’ont mise mal à l’aise, à la limite du dégoût, ces chasses quasi caractérielles juste pour boire du sang et se régénérer, c’est assez pénible et pas du tout écolo. Et puis, j’ai eu du mal à comprendre comment la si belle relation filiale de cette ado, très bien décrite dans la profondeur de ses attachements, a pu la conduire à tout plaquer pour s’adonner à son animalité. ca ne fonctionne pas : un si bon milieu, de si bons parents, et donc une belle capacité sentimentale et civilisée, ça jure avec ce retour abrupt vers une animalité abrupte.

Le roman a agi comme une vague sur moi : le premier tiers, je me sens emportée, c’est nouveau, original, il y a de très belles tournures de style qui compensent habilement le jargon un peu primaire de la jeune fille, l’ambiance hivernale, les us et coutumes d’habitants du froid, la pénétration dans une famille particulière du grand Nord, piquent l’intérêt. Le deuxième tiers, c’est un peu le ressac, je suis lasse de ce ton, j’ai sans doute du mal à m’identifier au personnage et je commence à me laisser embrouiller dans sa tête, pas très saine. Là, je suppose que l’auteur sait de quoi elle parle quand elle décrit son héroïne comme envahie par les pensées des autres, car pour écrire une fiction aussi forte et originale, il a certainement fallu qu’elle se dépossède pas mal d’elle-même et rentre dans un monde imaginaire dont elle a pu avoir du mal à tracer les limites. Puis la troisième partie, j’étais de nouveau emportée, plus par la complexité mystérieuse de la personnalité centrale que par l’intrigue, et j’ai eu la sensation paradoxale de satisfaction d’une lecture absorbante et singulière, dérangée par l’immoralité de cette meurtrière et sa fuite des responsabilités pour une immersion totale en forêt. Cette fuite ferme le récit par une outrance peu crédible, le sauvage, cantonné à un besoin de tuer, et l’imaginaire l’emportant. A la fin, j’ai pris le parti du père, ce père qui a tout perdu, pas de la fille, la narratrice. J’espérais la voir revenir à la maison après juste une fugue. Merci quand même au récit d’avoir laissé cet espoir ouvert. Sans compter que tout du long, on sait qu’il fait froid, mais ça n’est jamais un souci pour elle, semble-t’il. Moi qui sait combien de travail le retour à la nature exige, en particulier pour maintenir son îlot de chaleur, j’ai du mal à croire que la narratrice soit partie sans rien dans la forêt où n’importe qui est menacé de mourir de froid s’il n’a pas prévu au minimum des allumettes et un abri bois.

Commenter  J’apprécie          41




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Mailhos (1317)Voir plus

Quiz Voir plus

L'enfant du samedi

Qu'allait chercher Isabella au centre commercial quand elle y découvre Hannah abandonnée

Des pommes de terre
Une plante verte
Une bouteille de vin
Des chocolats

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : L'enfant du samedi de Valerie BlumenthalCréer un quiz sur cet auteur

{* *}