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Citations de Jacques Sternberg (220)


L'opposition

En 2005 aux élections législatives, avec 75 % des suffrages, la gauche remporta la plus écrasante victoire qu'elle ait jamais enregistrée.
Quelques semaines plus tard, ne pouvant digérer leur défaite, tous les hauts responsables de droite, presque tous les P.D.G. réactionnaires et la plupart des directeurs de grosses entreprises se mirent en grève. Exactement comme les prolos autrefois.
C'est alors que le pays connut un essor tout à fait inespéré.
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Le Pacifisme

C'est en hiver 2002 qu'éclata brusquement la Troisième Guerre mondiale. Ne pouvant plus contenir leur potentiel d'agressivité avivé par une crise décidément insoluble, quatre grandes puissances libérèrent leurs missiles à haute nuisance pour les envoyer en plein centre des villes les plus peuplées. Le conflit ne dura qu'une seule nuit et fit 550 millions de victimes.
Deux ans plus tard, la France et l'Allemagne qui étaient restées modestement en dehors de ce carnage nucléaire voulurent retrouver, pour le troisième fois, les sortilèges virils de la grande boucherie qu'elles organisaient si régulièrement depuis plus d'un siècle. C'est alors qu'on enregistra un fait unique dans l'Histoire et les annales militaires ; soucieux de retrouver une guerre "propre" menée par des fantassins, les deux pays proclamèrent tapageusement la mobilisation générale à laquelle répondirent 1 245 Français et 896 Allemands.
On dut admettre qu'on venait d'entrer dans l'ère de la lucidité et qu'il était temps de penser à un désarmement général. Cela se fit dans le monde entier, à tous les niveaux de la technologie du meurtre : on détruisit les fusils des baraques foraines comme les fusées tueuses les plus perfectionnées.
Le XXIe siècle allait sur ses 5 ans quand, pour la première fois, des êtres venus d'ailleurs, d'une lointaine galaxie, débarquèrent sur la Terre.
Les Stryges ne pouvaient que décevoir les camés de l'étrange conventionnel : ils n'avaient rien des monstres galactiques qui crachaient le feu depuis tant d'années dans les magazines de science-fiction. Ils nous ressemblaient comme des frères et ils étaient venus en force pour le prouver : une armada de deux millions de Stryges armés jusqu'aux dents. Les hommes, désarmés jusqu'aux dents également, ne purent qu'accueillir les envahisseurs avec des fleurs, de l'étonnement et un semblant de cordialité. Qui ne donna le change à personne. Les Stryges colonisèrent les Terriens bien plus rapidement et plus facilement que les Européens jetés face aux Indiens ou aux Africains.
Non sans un certain nombre de massacres tout à fait gratuits. Pour l'exemple, peut-être. Ou pour le plaisir alors. Par jeu. Pour ne pas perdre la main.
Les Stryges ressemblaient, en effet, aux Terriens comme des frères. Mais à ceux d'avant la Troisième Guerre mondiale.
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Les assistés

En ce temps-là, les problèmes ne manquaient pas et le quotidien en dispensait à satiété, mais ceux du chômage avaient été résolus pour une raison d'une désarmante simplicité : partout, les salariés ne travaillaient plus qu'à mi-temps.
En effet, tant était allé l'homme au langage qu'il avait fini par y couler.
A l'ère atomique avait succédé l'ère de la parole. Le besoin de croire au sens profond de la vie, le refus de toute glaciale lucidité, la soif de se raconter, de justifier chaque sursaut psychologique, la névrose d'analyser son cas personnel, de se confesser par téléphone, à la radio, la télévision, à son psychanalyste ou en public ; toute cette hystérie amorcée depuis plusieurs décennies devint une nouvelle façon de vivre à l'aube du XXIe siècle.
En effet, plus personne ne travaillait à temps complet, les lois en avaient décidé ainsi. Une moitié de la journée devait être consacrée au travail et l'autre à disséquer ce que l'on vivait, pourquoi on avait agit ainsi, ce qu'il aurait fallu faire et ce que l'on ferait ou ce que l'on s'interdirait de faire.
Au commencement était le verbe. A la fin, également.
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Les rats

Il y avait longtemps qu'ils préparaient leur coup et, un matin, ils passèrent à l'action. Tous en même temps.
Sortant de leur monde souterrain des égouts, les rats montèrent à l'assaut de la civilisation, en une seule gigantesque armée qui déferla dans les coulisses de la capitale. Les rats savaient où se diriger et ils le prouvèrent en commençant par saboter les centrales électriques pour couper le courant, vital pour l'homme, inutile pour eux. Ensuite ils envahirent tous les centres nerveux et commerciaux de l'alimentation, se livrant à un pillage impossible à réprimer. Ils n'étaient pas invincibles, mais ils avaient le nombre pour eux. Un rat mort était instantanément remplacé par dix autres rats agressivement en vie.
La panique des citadins tourna très vite à l'hystérie, avivée par l'épouvante et la répulsion.
Cela se passait par une journée caniculaire de juin qui faisait de toute la ville un gigantesque brasier de puanteur toxique, de merde bétonnée surchauffée, de pollution qui bouffait chaque centimètre cube d'air stagnant.
Le soir même, contre toute attente, on vit les rats regagner leurs égouts, titubants, à moitié asphyxiés, intoxiqués. Ils ne revinrent jamais à la surface du sol. Il fallait être un humain pour supporter, à l'air libre, de pareilles conditions de vie.
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Le rideau ne se lève pas encore, car il est chez le teinturier. (Le rien)
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Les futurs de Sternberg ne laissent aucune chance à l'avenir.
(Préface,de Gérard Klein)
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Mais si la phrase a péri dans la périphrase et si le temps des discours semble enfin avoir fait son temps, celui des actes froidement exécuté connait des jours fastes.
(Échappement libre)
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Se donner la peine de monter à la tribune pour dénoncer toute ambition ne peut naturellement être qu'un acte d'ambitieux.
(Échappement libre)
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Mais chaque homme s'imagine volontier être immortel et les preuves de ce mirage ne suffisent pas, dirait-on, à ébranler cette certitude .
(Si loin du monde...)
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Mais est-on encore capable de freiner la vitesse qui s'est emparée du monde ?
(Comment vont les affaires ?)
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En réalité,le monde est toujours là, à peu près intact et l'or est toujours enfouis dans les caves des banques, de même que le bonheur demeure toujours un mythe dont les chefs d'état et les sociologues pimentent leurs discours ou leurs théories.
(BONNES VACANCES)
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Et,à cet instant précis tous les avions qui sillonnaient le ciel tombèrent, comme des objets de plombs, non pas vers la terre, mais du ciel dans le gouffre de l'espace.
(La persévérance vient à bout de tout)
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Il avançait vers nous et,à cet instant, sa lenteur me donna froid dans le dos.
LES EPHEMERES
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J'ai fait l'amour avec B. C'était plus agréable que je n'aurais pu le croire.

NOUS DEUX
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Seriez-vous, en dépit de votre indifférence pour tout ce qui vous entoure, un esprit avide de d'explications logiques ?
BIEN SINCÈREMENT À VOUS
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J'ai l'habitude des orages. On s'en sort détrempé mais une nuit passe et le lendemain, à l'aube, on se retrouve à sec.
BIEN SINCÈREMENT À VOUS
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Tous les chemins mènent au bureau et toutes les sorties des bureaux donnent dans des entrées de bureaux.
BIEN SINCÈREMENT À VOUS
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Et nous respectons, à la lettre bien entendu, cette devise pleine d'une noble moisissure.
BIEN SINCÈREMENT À VOUS
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C'est le jour de la visite hebdomadaire de ma maitresse légitime. Après avoir fait l'amour, avec autant de passion que si nous prenions un bain de pieds, nous nous retrouvons muets et gênés.
FIN DE SIÈCLE
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3 FEVRIER 1999
Mon voisin de palier vient d'être condamné à dix ans de prison. Il avait commis un délit extrêmement grave : dans une crise de rage il avait arraché les fils du haut-parleur qui est encastré dans les murs de tous les appartements
FIN DE SIÈCLE
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