Jacques de Langlade

Ici vont apparaître les énormes disparités qui séparent le paysan du pays de Galles des superbes propriétaires de vastes domaines dont la vie se déroule entre les soirées londoniennes, les chasses automnales et les voyages. Les financiers, dont l'importance grandit à mesure que les progrès scientifiques bouleversent le paysage, prônent la rentabilité au détriment du respect de la personne humaine, suscitant ainsi ces bas-fonds de Londres où croupissent les victimes de la révolution industrielle. Plus encore, l'augmentation considérable de la richesse du pays, qui est contrôlée par un groupe d'hommes d'affaires puissants, menace les fondements mêmes de la société en ravalant au rang de figurants tous ces nobles déchus, orgueilleux, dont la fortune a été dilapidée en extravagances, au profit des banquiers de la City, des commerçants des quartiers chics de la ville, où le négoce florissant côtoie la prostitution.

Ainsi va la société victorienne, établie sur des contradictions, des injustices, des hypocrisies qui dissimulent mal les scandales qui vont exploser et détruire ce bel édifice. Hommes politiques, artistes, aristocrates, savants vont à présent défiler devant nous, sonnant le glas d'une époque, d'un siècle, condamnés par leurs propres triomphes. Trafalgar, Waterloo, l'empire des Indes, le rêves africain ne suffisent pas à effacer les taudis, la prostitution, les compromissions d'une société en voie de dissolution.

Si l'on pouvait apprendre aux anglais à parler et aux irlandais à écouter, la société serait tout à fait civilisée.

L'ambition est le dernier bastion des ratés.

On n'avait pas évoqué l'avenir de la jeune princesse. Savait-elle qu'elle était l'héritière présomptive du trône d'Angleterre ? Elle ne le savait pas encore mais sa mère lui glisse un jour, dans son livre d'histoire, la généalogie des rois hanovriens et lui annonce qu'elle est leur héritière. La jeune enfant prend d'abord la nouvelle avec un sang-froid étonnant mais, l'enfance reprenant le dessus, elle se met à fondre en larmes.

Ah ! la cravate de George Brummell ! Le prince de Galles, Alvanley, Pierrepoint se bousculaient chez lui pour assister à l'extraordinaire spectacle : le Beau en train de nouer sa cravate. Il lui fallait plus d'une heure pour parvenir au résultat désiré et, bien souvent, il en éliminait trois ou quatre avant de parvenir à la perfection.

J'ai vu le dernier jour deux poètes, M. Victor Hugo et M. de Lamartine, qui sont très bien payés, m'a-t-on assuré. Je n'ai pu m'empêcher de songer en cette occasion à notre Byron, à ses grandes boucles brunes, à son amitié. L'on m'a demandé de faire un compliment à M. Victor Hugo qui possède un haut front vaste, malgré les sous-pieds qu'il porte. Je lui ai dit très en face en anglais : "Oeuvre splendide, monsieur." Il n'a pas saisi tout de suite, mais il a été satisfait de mon air. Voilà le principal ! D'ailleurs je n'ai pas lu ses poèmes et lui, je pense, ne savait pas assez qui j'étais.

Les femmes sont faites pour être aimées, non pour être comprises.

Les apparences qu'on sauve ne font que masquer la vérité.