Citations de James Patterson (1009)
Je me hisse sur la pointe des pieds et je pose délicatement ma bouche sur la sienne. Je le sens maladroit, sa main effleure mon bras, il n’ose pas écarter les lèvres.
C’est un timide.
- Moi aussi, j’ai passé une excellente soirée.
Il est tout pâle.
Un grand timide.
- Appelez-moi.
Il acquiesce machinalement, puis je le vois pencher légèrement la tête.
- Pour quelle raison devrais-je vous appeler ?
La question me désarçonne.
- Au cas où vous auriez envie que... qu’on dîne à nouveau ensemble.
- On a déjà dîné ensemble. Pourquoi recommencer ?
J’écarquille les yeux, comme hébétée.
- Je vous ai eue !
Et il éclate de rire.
- Si vous aviez vu votre tête.
Un à zéro. Il m’a bien eue, effectivement. Sa blague est gentiment ringarde, mais elle a fonctionné.
Les marches de l’escalier en volute grincent, comme il fallait s’y attendre. La demeure s’exprime de toutes parts, elle siffle et souffle et souffre telle une créature fatiguée, âgée de plusieurs siècles.
La vie n’est pas faite pour s’ennuyer. On est censé aimer son boulot, et non le supporter faute de mieux. On n’est pas censé s’engager avec quelqu’un parce que c’est le « moment », ou parce qu’on a envie d’avoir des enfants, mais parce qu’il vous fait vibrer.
J’abrite un monstre au fond de moi. Un monstre capable de somnoler pendant des jours et des mois sans donner de nouvelles.
[...]
Un monstre qui ne disparaîtra jamais.
Un monstre qui me rongera inexorablement jusqu’au jour de ma mort.
Nous abritons tous un monstre au fond de nous. Certains le laissent plus facilement sortir que d’autres, c’est tout.
Le Rade est exclusivement fréquenté par les autochtones. Des commerçants, des ouvriers, un flic de temps à autre, et c'est aussi bien comme ça . L'été bat son plein dans les Hamptons, tous les rupins du coin ont investi leurs villas. Je n'ai rien contre les mecs qui portent un pull aux manches nouées autour du cou et les bonnes femmes liftées qui ne tarderont pas à ressembler au Joker, mais pas pendant mon jour de congé.
J’en arrive à me demander s’il vaut mieux perdre son âme sœur, dans un accident ou à la suite d’un divorce, ou bien ne jamais la rencontrer. Est-il préférable de perdre l’être aimé, comme le veut l’expression, ou bien de ne jamais avoir aimé ?
La prison, pour ce que j’ai pu en voir de l’autre côté de la barrière, est un univers à part. En particulier pour ceux qui sont condamnés à perpétuité. Perdre espoir est un poison dangereux, capable de transformer n’importe qui en mort vivant.
Le secret d'une longue amitié est de ne pas en abuser.
Toute forme d'évolution est une réaction à des modifications de l'environnement. Certaines espèces parviennent à s'adapter, d'autres pas.
Nous nous souvenons tous des jours les plus sombres de notre vie, qui deviennent, au gré du temps, indissociables de notre être.
Ce n’est pas que je me fiche de tout en dehors de mon boulot, c’est plutôt que le boulot de flic ne vous laisse jamais en paix. À force de côtoyer la mort, la misère et la souffrance, on n’est plus capable de les laisser au vestiaire en rentrant chez soi. Ces trucs-là ne partent pas au lavage et ne s’évanouissent pas quand votre amoureux vous serre dans ses bras. Ils vous polluent au point de vous rendre toxique, alors vous vous mettez en retrait de façon à n’infecter personne. Une partie de vous-même reste soigneusement enfermée au fond d’un placard.
Il roule lentement en regardant sur la droite, à l'endroit où elles se tiennent . Plusieurs d'entre elles émergent de l'ombre en le cherchant des yeux. Les réverbères jettent une lueur crue sur leurs robes moulantes et courtes, leurs cheveux crêpés, leurs seins remontés. Il en comptent une demi-douzaine, des minces, et des girondes , des Blanches, des Blacks , des hispaniques. Une véritable panoplie de victimes potentielles. "Des victimes". C'est amusant de penser à elles en ces termes. Pas comme des femmes, mais comme des proies.
L’accès à la cave leur fait face, également protégé par un verrou. Elles ont trouvé un peu étrange qu’une porte intérieure soit barricadée de la sorte, sans s’en inquiéter davantage. Le reste de la demeure suffit amplement à leurs besoins, leur envie de flipper a des limites, la cave peut bien conserver ses mystères.
- Vous savez ce qui vous manque, Murphy ? Si je puis me permettre.
- Vas- y.
- Vous devriez tirer un coup.
Pour la première fois depuis longtemps, j'éclate de rire, et ça me fait du bien.
- Vous devriez draguer Justin. (...)
Je lève les yeux au ciel.
- Vous savez quel est votre problème? Vous avez peur d'être heureuse.
- Merci Docteur . (...)
- Un dernier conseil, me crie-t-elle. Allez dormir. Vous avez une sale gueule.
[...] il serait bien incapable de déterminer ce qui le rassasie le plus: l’approche initiale, lorsqu’il s’introduit subrepticement dans la vieille demeure; l’acte physique; la douleur et la souffrance...
... L’embarras du choix. Un peu comme s’il fallait décider ce que l’on préfère dans la pizza: le fromage, la sauce tomate, ou la garniture. Autant d’ingrédients inséparables dont la conjugaison contribue au délice final.
On se baignait à poil, ce qui était strictement interdit par mon père. Tout ce que mon père nous interdisait strictement, on essayait de le faire.
Je me suis déjà rendue sur les lieux d'une bonne centaines d'assassinats et je peux analyser un cadavre aussi vite que n'importe qui. Mais je n'étais pas préparée à ça. J'ai senti une vague de compassion m'envahir.
La mariée portait encore sa robe blanche.
- Les livres, c'est l'anarchie ! Nous voulons de l'ordre. Les livres, c'est l'anarchie !
Qui sont ces gens intimement persuadés que les livres n'apportent que l'anarchie, la peur et le mal?
Le plus flippant, c'est qu'ils semblent normaux.
Là, dans la lumière douce, lové dans la femme dont j'étais un peu plus épris chaque jour, la dure réalité de mon insigne et de mon uniforme s'est évanouie.