AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jamie Ford (34)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Ballade de Willow

Les Presses de la Cité viennent d’éditer un bien joli livre, un roman publié en 2013 aux Etats-Unis et traduit récemment par Isabelle Chapman : “La ballade de Willow” de l’écrivain américain Jamie Ford.

Un grand merci à Mathilde Boisserie pour l’envoi de cette fiction qui m’a littéralement captivé deux jours durant !



En cette année 1934, les stigmates de la Grande Dépression sont partout visibles dans Seattle où des milliers d’individus, du jour au lendemain privés d’emploi, vivent dans la rue.

Au milieu de cette misère extrême un adolescent d’origine chinoise, William Eng, sillonne la grande ville à la recherche de sa maman devenue ces dernières années une actrice adulée. Il est accompagné de Charlotte, une amie de son âge jolie comme un cœur et débrouillarde malgré sa cécité. Ils ont réussi à s’enfuir ensemble de l’orphelinat du Sacré-Cœur réputé pour sa rigidité implacable.



Après cinq longues années de séparation, les retrouvailles dans la loge d’un théâtre entre Liu Song, de son nom de scène Willow Frost, et son fils William, sont le point de départ d’un incroyable récit, d’une histoire familiale particulièrement dramatique que le jeune garçon est maintenant en âge d’entendre et peut-être même de comprendre.



De longs flash-back entraînent le lecteur au cœur des folles années 20 où règne la prohibition, où ragtime et fox-trot se dansent jusqu’au bout de la nuit, où l’industrie cinématographique est en plein essor avec l’apparition des premiers films sonores.



Dotée d’une voix enchanteresse Liu Song était promise à une belle carrière artistique mais la disparition prématurée de ses parents en a décidé autrement. Violée par son beau-père la voilà fille-mère, élevant seule son bébé dans le Chinatown de Seattle.

Pauvre Liu Song ! Contre la fatalité le plus grand des courages s’avère parfois dérisoire et la descente aux enfers est inéluctable...



Les péripéties ne manquent pas dans “La ballade de Willow” et s’enchaînent au rythme de courts chapitres, chacun agrémenté d’un titre avec l’année des faits entre parenthèses.

L’intrigue est vivante et, malgré de nombreux retours en arrière, pas le moins du monde décousue. Le personnage de Willow est particulièrement attachant et son parcours de vie insolite fait vibrer la corde sensible du lecteur.

Les passionnés du septième art apprécieront l’ambiance frénétique des studios de cinéma qui à l’époque florissaient en dehors d’Hollywood.



Ce deuxième roman de Jamie Ford reconstitue avec brio l’ambiance de l’Amérique de l’entre-deux-guerres d’abord insouciante puis cauchemardesque avec la crise de 29.

Un large public devrait bientôt emboîter le pas de Willow dans cette longue ballade attendrissante.

Commenter  J’apprécie          540
La Ballade de Willow

En 1934, lorsque William Eng croit reconnaître sa mère sur le grand écran d’un cinéma de Seattle, après cinq longues années de séparation sans nouvelles, il est bouleversé et part à sa recherche en compagnie de son amie Charlotte, une fillette aveugle.

« […] Willow Frost est beaucoup de personnes à la fois, pensa William, une chanteuse, une danseuse, une star de cinéma, mais avant tout, Willow Frost est ma mère ».

Les deux enfants s’enfuient d’une institution religieuse inhumaine et partent à la recherche de cette femme dont William conserve un souvenir tendre et flou.

Jamie Ford est un conteur habile mais son style est simple et ses personnages manquent cruellement de subtilité. L’intérêt de ce bon roman de détente, un peu trop à l’eau de rose à mon goût, réside dans la toile de fond de ce mélodrame attendrissant. Jamie Ford s’est bien documenté et il est vraiment passionnant de découvrir la vie grouillante de Chinatown, ses mœurs patriarcales odieuses, ses activités économiques, sa diaspora chinoise confrontée au racisme, les ravages de la Grande dépression, le développement de la prohibition et la naissance du cinéma.

Et pour peu que de délicieuses odeurs de cuisine chinoise viennent vous chatouiller le nez, vous entendrez La ballade de Willow…

Je remercie les éditions des Presses de la cité et Babelio pour la découverte de ce roman.

Commenter  J’apprécie          320
La Ballade de Willow

Dans les années 30 à Seattle, William, un jeune pensionnaire d'un orphelinat, part à la recherche de sa mère qu'il pense avoir reconnue dans un film. Mais quand elles ont lieu, les retrouvailles tant espérées ne sont pas comme il les avait imaginées.



Sa mère, devenue une actrice célèbre du nom de Willow, lui fait le récit de leur vie avant leur séparation et des raisons qui l'ont contrainte à son abandon. Elle lui raconte les conditions de sa conception, ses difficultés de fille-mère chinoise dans une Amérique raciste et patriarcale, la crise économique qui a jeté des milliers d'américains à la rue, et l'a conduite, elle aussi, à une faillite personnelle. le sort semble s'être acharné sur Willow et ses parents. Une fatalité qui ne peut qu'impacter défavorablement l'avenir de William et de sa mère.



Le roman de Jamie Ford, évoquant la vie des chinois de Seattle à cette période emblématique des Etats-Unis, où la Grande Dépression de l'entre-deux guerres coïncide avec le développement du cinéma et de la prohibition, aurait pu être passionnant. Malheureusement, souvent mélodramatique et manichéenne, l'histoire peine à convaincre. Et même si l'auteur semble bien connaitre le contexte historique, l'ensemble reste assez gentillet et superficiel. Toutefois, consciente d'être peu sensible à ce genre de narration, je suis persuadée que La Ballade de Willow a des qualités pour séduire d'autres lecteurs.



Merci à Babelio et aux Editions des Presses de la Cité pour la lecture de ce livre.



Commenter  J’apprécie          290
La Ballade de Willow

C'est à un voyage émouvant que nous convie "la ballade de Willow", un voyage dans la communauté chinoise de Seattle dans les années 20 et 30.



A travers l'histoire dramatique de Liu Song et William, l'auteur plonge le lecteur au milieu du quartier chinois de Seattle. Cette immersion dans la communauté asiatique américaine est très intéressante, en particulier la mise en lumière des difficultés rencontrées par les asiatiques nés américains. Victimes de discriminations de toutes part, trop modernes pour être chinois, pas assez blancs pour être américains, ils sont partagés entre deux cultures, entre modernité et traditions.

Jamie Ford a la bonne idée de faire de Liu Song une actrice / chanteuse, ce qui lui permet de montrer le décalage entre la vision des asiatiques colportée par le monde du spectacle et la réalité du quotidien de la communauté chinoise. Tandis que les salles de théâtre et les cinémas évoquent une Chine riche, fastueuse et mystérieuse, les chinois de Seattle mènent une vie marquée par la misère et le rejet.



Mais s'il est un drame social, le roman de Jamie Ford est avant tout une belle histoire d'amour d'une mère pour son fils, une belle histoire qui touche le cœur.

L'auteur aime profondément ses personnages et cet amour sincère leur fait véritablement prendre vie, leur donne corps. William et Liu Song inspirent la tendresse. Ils sont profondément aimables tout en restant crédibles.



Jamie Ford a un vrai talent de conteur. Le récit est prenant et la narration en forme d'allers et retours entre passé et présent set intelligemment menée. Le lecteur est emmené ainsi jusqu'à un dénouement qui apparaitra à certains comme un happy end un peu naïf mais qui ravira les lecteurs qui, comme moi, sont tombés sous le charme de William et Liu Song.



L'écriture est simple, sans fioritures, fluide. Il est bien agréable de lire une histoire simple et touchante racontée simplement, loin de toute prétention et de tout cynisme.



Je remercie vivement Babelio et les éditions Presses de la cité pour la rencontre de ces belles âmes que sont Liu Song et William.



Challenge Variété 13 (catégorie : "un livre qui vous a fait pleurer")
Commenter  J’apprécie          260
La Ballade de Willow

J'ai découvert ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.

C'est un beau roman "d'apprentissage" qui nous plonge dans l'Amérique des années 20 et des années 30. Avec un petit air de Dickens. Le héros, un jeune garçon sino-américain nommé William Eng nous fait penser un peu à Oliver Twist, un Oliver Twist qui se serait égaré dans le chinatown de Seattle.

La première partie du roman est centrée sur ce jeune enfant qui vit dans un orphelinat religieux de Seattle. Malgré l'aide de certaines religieuses pas toujours très tendres, il se sent esseulé et son amitié avec Charlotte la jeune aveugle et Sunny, le petit amérindien mi-cherokee l'aide un peu à surmonter sa tristesse. A douze ans il ne pense qu'à une chose: retrouver sa mère.

Lors d'une sortie au cinéma, il voit sur l'écran sa mère, Liu Song Eng, devenue une artiste à la mode et qui fait carrière sous le nom de Willow Eng ("willow": le saule, traduction de son prénom chinois).

Dès lors, un seul but le guide: retrouver sa mère et vivre avec elle.

Oui mais voilà, tout n'est pas si simple dans la société américaine corsetée des années 20 et 30, marquée par une ségrégation très forte à l'encontre des Asiatiques et un moralisme patriarcal à toute épreuve.



La deuxième partie du roman est à mon sens plus rythmée et plus captivante: on y voit l'odyssée de la pauvre Liu Song Eng, alias Willow Frost, la mère de notre jeune héros. C'est une jeune femme issue de l'immigration récente chinoise; elle vient d'un milieu artistique, ses parents sont artistes d'opéra chinois. A la suite de la terrible épidémie de grippe espagnole, notre héroïne devient orpheline et se retrouve sous la coupe de son beau-père, "Oncle Leo" qui va la maltraiter et abuser d'elle.

Malgré ces débuts plus que difficiles, elle va réussir à garder son fils près d'elle pendant ses premières années et mener une carrière artistique.

Je n'en dis pas plus, c'est émouvant et très vivant.

On vibre à l'évocation de ce milieu artistique qui se produit sur des scènes dans des lieux pas toujours très "fréquentables" (speakeasies..), on se révolte contre la condition de ces jeunes Asiatiques qui doivent se conformer aux traditions implacables de leur milieu, tout en subissant une discrimination impitoyable au sein de la société américaine.

Ainsi les jeunes Chinoises ne pouvaient accoucher à l'hôpital et les mariages mixtes étaient quasiment impossibles.

Les orphelins d'origine afro-américaine ou asiatique ne trouvaient pas de famille adoptante. Une jeune mère célibataire pouvait se faire retirer la garde de son enfant si on jugeait son mode de vie pas assez "moral".



Tous les travers de la société de l'époque sont remarquablement bien évoqués. Les personnages sont très attachants et nous permettent de mieux comprendre la société chinoise et la mentalité chinoise de l'époque. J'ai été sensible aussi au beau portrait de femme incarné par Liu Song. Une femme qui se débat dans un milieu difficile et qui se fait un nom dans le cinéma.

Enfin c'est l'Amérique des années folles et ensuite l'Amérique de la crise, l'Amérique de l'immigration et des carrières rapides.

Bref un beau moment de lecture.



Commenter  J’apprécie          250
La Ballade de Willow

Seattle, Chinatown, dans les années 30. Dans ce roman, on voyage dans les années de prohibition et de la Grande Dépression sous le regard d'une jeune femme d'origine chinoise et de son fils, William.

Tout commence par l'orphelinat dans lequel celui-ci vit depuis ses sept ans; autant vous dire qu'à cette époque, ce lieu n'avait rien de plaisant, encore moins pour un "jaune" qui n'a d'ailleurs aucune chance de se faire adopter, tout comme sa seule amie, Charlotte, aveugle et abandonnée par son père.

A 12 ans, William apprend que sa mère Liu Song est toujours vivante et peu après, la reconnaît sous les traits de l'artiste Willow, actrice, danseuse et chanteuse. Celle-ci vient se produire dans sa ville d'enfance, Seattle: la chance pour William de la retrouver, et pour Charlotte d'échapper au centre pour aveugles qui l'attend.

Si le début du roman m'a laissée dubitative quant à la crédibilité des situations comme à ce côté un peu trop romanesque à mon goût, je me suis ensuite laissée emporter par le récit de la vie de Liu Song avant qu'elle ne devienne Willow et abandonne son fils qu'elle aimait tant. On y découvre le Chinatown de cette époque, les coutumes et croyances chinoises qui perdurent dans le Nouveau Monde, ainsi que la difficulté pour une jeune fille-mère de parents chinois, artistes de surcroît, d'élever son enfant dans une société bien-pensante.

La Ballade de Willow est un roman touchant, ancré dans les années 30, parsemé de références à cette époque en pleine mutation. L'industrie du cinéma vient de naître, Willow et son ami Colin font partie des pionniers, tout comme ils appartiennent à l'univers tout autant admiré que décrié des artistes.

Merci Babelio et les Presses de la Cité pour cette jolie découverte.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          230
La Ballade de Willow



Je remercie Mathilde Boisserie des éditions Presses de la Cité, et Elise Remy de Babelio pour m'avoir sélectionnée pour cette lecture.

Malheureusement, une lecture qui ne m'a pas enthousiasmée outre mesure.

L'écriture trop simple, quelques incohérences... voilà que je n'ai versé la larme que j'aurai dû verser alors que l'histoire avait tout pour faire pleurer dans les maisons aux toits de chaume. Ou alors c'est ça ! Il y avait trop d’ingrédients mélodramatiques et un petit manque de subtilité pour que j'y crois vraiment.

Je donne la moyenne à cette lecture surtout pour le décor... Seattle et son quartier chinois, les débuts du cinéma, les années 20/30, la grande dépression... et j'ai tout de même cherché à savoir comment ça finissait.

Ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais je lui prédis un certain succès.
Commenter  J’apprécie          210
La Ballade de Willow

Je remercie Babélio et les éditions Presse de la cité, qui m'ont permis de découvrir cet ouvrage.

Cette histoire retrace le parcours d'un petit garçon, chinois, qui recherche sa maman, dans l’Amérique des années 20 pendant la grande dépression. L'univers des orphelinats qui sont pour le moins sordides est mis en avant, la condition des femmes aussi, qui n'est guère mieux, à fortiori celle des étrangères qui se heurtent en plus de leurs traditions, à la bêtise humaine et au racisme dans le pays qui les accueille.

C'est un ouvrage qui se lit facilement, de par la fluidité de son texte. C'est une jolie histoire, sensible.

Le seul bémol est, que personnellement, je ne recherche pas trop les histoires d'enfants malheureux, les petits "Poil de Carotte, Guillou, Cropette et autres..." ne sont pas ma tasse de thé. Mais ce ne sont là que mes goûts. Si vous aimez ce type de littérature, je suis sure que vous serez enchantés par cet ouvrage.
Commenter  J’apprécie          170
La Ballade de Willow

Tout d’abord, un grand merci à Matilde Boisserie des Editions Presses de la Cité et à Babelio, qui, à travers Masse Critique, m’a permis de recevoir ce roman.



Ce roman, sans prétention, à la Dickens, qui se passe en 1934 à Seattle, prend de l’épaisseur et de l’ampleur au fil des pages. Tout commence dans un orphelinat où se trouve William, petit garçon de 12 ans, qui a été abandonné, comme tous les enfants, soit par leurs parents ou soit placés par les services sociaux. En effet, à cause du krach boursier et de la grippe qui a causé une hécatombe dans de nombreuses familles, beaucoup d’entres-elles se sont vues obliger d’abandonner leurs enfants dans des orphelinats. Ou on les y a obligé…



Lors d’une des rares sorties de l’orphelinat, William reconnaîtra sa mère sur une bande annonce au cinéma, annonçant sa venue pour des spectacles à Seattle. Il n’aura de cesse de la retrouver. Il s’échappera de l’orphelinat en compagnie d’une de ses camarades, qui elle, est aveugle. Ils la retrouveront et il aura droit à un début d’explication de sa mère sur les raisons de son abandon. Mais, il sera retrouvé par la sœur Briganti qui le ramènera à l’orphelinat, lui expliquant que sa mère avait signé tous les papiers pour son abandon et qu’il appartenait à l’orphelinat.



Des évènements difficiles vont venir ponctuer cette histoire et on découvrira les raisons qui ont amené Willow, jeune mère célibataire, chinoise, sans famille aucune, a abandonné son fils qu’elle aimait par-dessus tout. On vivra avec elle, toutes les difficultés, désespoirs et souffrances qui ont jalonné sa vie depuis sa plus tendre enfance.



On découvre également le rôle que les services sociaux, par l’intermédiaire de Madame Peterson, ont pu jouer auprès de jeunes mères célibataires, au nom de la sacro sainte moralité chrétienne et des convenances.



Grâce à ce roman on découvre un épisode de ce qu’a été la vie des habitants et plus précisément, des Chinois à Seattle, pendant ces années difficiles de grande disette.

Commenter  J’apprécie          150
La Ballade de Willow

Lu dans le cadre de Masse Critique.



Seattle, 1934. William Eng, jeune garçon d'origine chinoise vit dans un orphelinat catholique. Il pense sa mère morte quand il la reconnaît sous les traits de l'actrice Willow Frost dans une bande-annonce au cinéma. Commence un périple pour retrouver cette mère et comprendre les raisons de son abandon.



Jamie Ford a construit son roman en se focalisant sur William puis sur sa mère via des flash-backs. L'histoire est classique et déjà lue/vue: enfance malheureuse, pauvreté, épreuves, ... Ce qui n'enlève rien à la qualité de l'ouvrage de l'auteur américain. Son écriture sonne juste, ses personnages sont crédibles et traités en profondeur. On sent l'attachement du créateur pour ses créatures.

On suit avec grand intérêt la quête de William sur la vérité tout comme l'histoire de sa mère et les raisons qui l'ont amenée à abandonner son enfant. On se prend de sympathie pour ces deux personnages attachants et s'efforçant de s'en sortir dans des mondes difficiles.



Entre l'histoire de Willow et celle de son fils, on navigue entre les années 1920 et la première moitié des années 1930. Sans entrer dans de longues descriptions contextuelles, Jamie Ford définit un cadre historique et socio-économique concret. On assiste aux conséquences du krach boursier de 1929, aux poussées révolutionnaires qui soulèvent certains activistes, ulcérés par la période, etc.



L'auteur met en opposition deux mondes. On a d'un côté les bidonvilles crasseux en banlieues de Seattle, les files d'attente sans fin devant les soupes populaires, les suicides, toute la misère noire de la Grande Dépression.

Et de l'autre le monde glamour et paillettes lié à l'effervescence de l'activité cinématographique. Hollywood n'a pas encore le monopole et plusieurs firmes répandent leurs productions muettes puis parlantes à-travers tous les Etats-Unis en crise. Cette façade de strass est néanmoins nuancés par la description de l'envers du décor et la vie des artistes. Jamie Ford, au vu des remerciements en fin d'ouvrage, s'est livré à des études poussées sur son sujet.



Enfin, La Ballade de Willow montre également avec beaucoup de recherche la vie du Chinatown de Seattle: la difficulté de concilier les traditions séculaires de la Chine avec les coutumes américaines, le racisme banal vis-à-vis des étrangers, surtout en période de crise, etc.

Liu Song/Willow se trouve en butte, dans sa jeunesse à un double ostracisme, au sein de sa propre communauté. Née aux Etats-Unis, elle a donc la nationalité américaine. Pourtant, elle se trouve prise entre deux mondes, sans totalement pouvoir appartenir à l'un ou l'autre: trop occidentale pour les Chinois et trop chinoise pour les Occidentaux. Et d'autre part, fille de comédiens de l'opéra traditionnel chinois, elle est considérée d'emblée comme peu fréquentable.



Voici donc un livre agréable à lire et qui pose des questions intéressantes sur les choix que la vie amène à faire à tout un chacun.
Commenter  J’apprécie          110
La Ballade de Willow

Années 1930. William a été abandonné par sa mère alors qu’il n’avait que 7 ans. Placé dans un orphelinat, ce petit garçon chinois va grandir entouré d’enfants, dans l’attente potentielle du retour de sa mère. Alors que l’espoir de la revoir s’amenuise de jour en jour, il reconnaît le visage de sa mère dans une bande-annonce. Son sang ne fait qu’un tour : il doit la retrouver. William va braver tous les interdits mis en place par les soeurs de l’orphelinat pour revoir celle qu’il appelle son ah-ma.



Énormément de lecteurs ont été conquis par l’univers crée par l’auteur. Pour ma part, je n’ai malheureusement pas été entièrement transporté dans le Chinatown Américain des années 1930. Racisme, prohibition, diaspora… sont autant d’éléments qui sont abordés et mis concrètement en scène dans l’histoire.



La Ballade de Willow est ponctuée de scènes au présent et de plongées dans le passé de Willow, la ah-man de William. L’histoire n’est pas décousue pour autant, elle se lit avec aisance et fluidité. Le tout est dynamique, avec des rebondissements surprises et actions qui s’enchaînent. L’histoire se veut mélodramatique, on sent que l’auteur a envie que nous versions quelques larmes en lisant son livre : malheureusement, je n’ai pas été touché plus que ça, ni par les personnages, ni par le récit en lui-même.



De plus, il y a de nombreuses fautes de frappe dans ce livre, de bêtes erreurs d’orthographe et de syntaxe qui ont freiné ma lecture. Tout le monde fait des fautes d’orthographe, c’est humaine, mais quand on en retrouve presque à chaque chapitre, ça commence à devenir pénible.



J’ai passé un moment de lecture divertissant, mais le récit ne m’a pas plus touché que ça. Je ne doute pas que d’autres lecteurs puissent apprécier à sa juste valeur cette histoire.
Lien : https://analire.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          100
La Ballade de Willow

Une incursion à Chinatown à Seattle en 1934 : Un monde chinois avec ses traditions et ses codes plongé dans un monde américain perturbé par la Grande dépression et la prohibition.



William, jeune garçon d'origine chinoise est pensionnaire depuis cinq ans à l'orphelinat du Sacré Coeur et lors de la sortie annuelle croit reconnaitre sa mère dans une des actrices du film qu'on leur a autorisé de voir .

Il fugue accompagnée de son amie Charlotte, une jeune fille aveugle pour retrouver sa mère mais, si la vie à l'orphelinat est stricte , le vagabondage de deux enfants dans les rues de Seattle les plonge dans un monde sans pitié où les pauvres sont traqués et même si William peut rencontrer sa mère dans la loge du théâtre où elle se produit , ils sont reconduits à l'orphelinat .



Dans la seconde partie du roman , Liu Song, de son nom de scène Willow Frost revient sur les événements des années vingt qui l'ont obligée à abandonner son fils : à la mort de sa mère, elle reste avec son beau-père , violée par lui ,elle s'enfuit pour cacher l'existence de son enfant mais la vie de mère célibataire chinoise, rejetée par sa communauté et non admise chez les "blancs" est un défi permanent.

Seul trésor pour elle : sa voix et après des années de vache maigre l'entrée par la grande porte dans le milieu cinématographique en plein essor .



La syntaxe, ou la traduction parfois maladroite ont un peu gâché ma lecture .

Certes l'histoire de William et Willow est émouvante, les chapitres sont courts , les retours en arrière ne hachent pas le récit mais il m'a manqué un rythme , une profondeur dans l'analyse des personnages et je ne suis jamais rentrée en harmonie avec l'histoire .

Dommage !

Beaucoup de remerciements à Babelio et aux Presses de la Cité, en particulier à Mathilde Boisserie .
Commenter  J’apprécie          100
Une place à soi

Dora Jean Beatty, 43 ans, vit seule avec son chat Mister Marble. Stérile ou plutôt « infertile », comme préfère dire son médecin, elle n'a jamais eu d'enfant bien qu'elle ait été longtemps mariée avec Harold, un plombier un peu porté sur la bouteille. Mais un beau jour, celui-ci est sorti pour aller acheter du lait et il n'est jamais revenu. Et maintenant Dora attend patiemment son retour tout comme elle a attendu celui de son père, marin au long cours toujours parti sur toutes les mers du monde. Elle travaille à mi temps dans une école hôtelière et cache son infortune à ses amies et connaissances. Elle dort même sur un seul côté du lit, n'osant pas s'étendre au milieu...

Une jolie histoire finement observée et racontée. Un personnage de femme attachante douée d'un fort caractère comme le montre une chute que le lecteur ne racontera pas même si elle cadre parfaitement avec la psychologie de Dora et avec la logique de toute sa modeste existence. C'est bien écrit, agréable à lire, un tantinet sentimental mais ni fleur bleue ni niais. Les hommes ne sont pas montrés sous le meilleur jour ce qui ne peut que plaire en ces temps de féminisme triomphant. Un texte plaisant, intéressant et à conseiller.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
Commenter  J’apprécie          80
La Ballade de Willow

J'ai terminé "La ballade Willow", un livre que je n'aurais sans doute pas lu si je ne l'avais reçu de l'éditeur grâce à Masse critique de Babelio. Mais il est parfois bon de changer ses habitudes de lecture, et je ne le regrette pas.

Seattle ville cosmopolite animée est le cadre de ce roman qui débute en 1934. Le jeune William Eng est en pension dans un orphelinat gouverné par des religieuses, les enfants sont strictement encadrés et menés à la baguette. D'ailleurs soeur Briganti n'hésite pas à les attacher à leur lit afin qu'ils ne se mouillent pas ! Il est le seul enfant d'origine chinoise, donc difficilement adoptable. La dernière fois qu'il a vu sa mère, elle était inanimée dans une baignoire... il ne sait pas ce qu'elle est devenue... il l'imagine morte.

Il s'est lié d'amitié avec Charlotte, une jeune aveugle à priori également sans famille.

Lors d'une promenade, William est frappé par une affiche de cinéma qui le bouleverse : l'interprète féminine du film, Willow Frost, déjà célèbre, ressemble étrangement à sa mère. Il en fait part à Charlotte et tous deux décident de s'échapper pour tenter de la rencontrer.

Le roman nous ramène alors en 1921, Liu Song, la mère de William a 17 ans, elle travaille après le lycée chez Butterfield ; tandis que son vieux patron joue du piano dans la boutique, elle chante dans la rue pour attirer les clients. Elle a une très belle voix. Mais en rentrant le soir elle retrouve sa mère agonisante. Elles vivent toutes deux sous la coupe de celui qu'elle doit appeler "oncle Léo". Après la mort de sa mère, elle se retrouve sous sa coupe et doit cèder à tous ses désirs... un enfant va naitre et la jeune fille fera tout pour tenter de le garder.... C'est une longue histoire, avec beaucoup de rebondissements, qui nous fait traverser cette époque difficile de la Grande dépression.

Un roman touchant, parfois un peu invraisemblable, avec beaucoup de références au cinéma de l'époque, et à la chanson... mais le style est banal... tout cela ne me semble pas tellement nouveau, et me laisse une impression de déjà lu, mais qui plaira sans doute à beaucoup de lecteurs. Un roman à faire pleurer dans les chaumières, ou à distiller en feuilleton dans le quotidien régional. Cela me rappelle justement une revue à laquelle était abonnée ma grand-mère !

Commenter  J’apprécie          81
La Ballade de Willow

L’histoire se déroule à Seattle et commence en 1934. William, un garçon de 12 ans d’origine chinoise vit depuis cinq ans dans un orphelinat tenu par des religieuses. Il a peu de souvenir de ce qui s’est passé qui l’a mené ici et ne sait pas pourquoi sa mère, sa « ah-ma » Liu Song l’a abandonné. Alors quand il la reconnait dans un film au cinéma sous le nom de Willow Frost, il prend la décision de la retrouver à tout prix.



Le roman alterne les chapitres en 1934 à des flash-backs dans les années 20 pour comprendre comment et pourquoi William a été abandonné. C’est la période de la Grande Dépression suite au krach de 1929 et l’écriture et les descriptions détaillées encrent vraiment le récit dans son contexte historique. C’est aussi la période de la prohibition et du développement du cinéma, on a donc vraiment un contexte riche et intéressant.



En outre, l’histoire se déroule également en partie à Chinatown et cette immersion dans la communauté chinoise m’a bien plu. On sens que l’auteur maitrise son sujet et la découverte est intéressante.



La ballade de Willow est une jolie histoire d’amour entre un fils et sa mère, mais c’est également un roman parfois dur. J’ai apprécié les personnages de William et de Willow et également certains personnages secondaires comme Charlotte et Sunny les amis de Willaim, mais j’ai surtout été conquise par l’univers riche et précis que l’auteur nous fait découvrir.


Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
Commenter  J’apprécie          70
La Ballade de Willow

L’histoire se déroule dans les années 1930, à Seattle. William a douze ans et cela fait cinq ans qu’il vit dans une institution religieuse pour orphelins. Sa mère n’est jamais revenue le chercher et il sait peu de choses de son abandon. Un jour de sortie au cinéma, il croit reconnaître sa mère en temps qu’actrice, surnommée Willow. Est-ce vraiment elle ? Si elle est riche, pourquoi ne le reprend-elle pas ? Avec sa seule amie, William fugue, en quête de vérité.



Dès les premières lignes, j’ai compris que ce roman me plairait et me toucherait. C’est une histoire difficile. Son contexte économique particulier, d’une part. Suite à la crise économique, les Etats-Unis entrent dans la Grande dépression. La population s’appauvrit, les américains peinent à survivre, souvent contraints de dormir dehors et d’abandonner leurs enfants. C’est aussi une période de ségrégation, où les personnes d’origine africaine ne sont pas les seuls visés. Les asiatiques également (William et Willow ont la nationalité américaine mais ont de la famille chinoise). On n’autorise pas de mariage « mixte », ces personnes devaient entrer dans les lieux publics par la porte de service et non pas la porte principale etc, etc. Cela est tout simplement abominable.



Le personnage de Willow m’a fasciné. Je voulais découvrir sa vie, comprendre ses choix et j’ai été émue, triste et aussi déçue par ce qui lui arrivait et ses désillusions. J’ai aimé le fait qu’elle s’accroche autant à la vie et qu’elle continue de se battre en dépit de ce qui lui arrivait.



La ballade de Willow est un bon roman écrit avec sensibilité. J’ai aimé découvrir cette sombre époque malgré sa dureté. Les personnages sont fascinants et j’ai eu du mal à les quitter. Un roman que je recommande !
Lien : http://romansurcanape.fr/la-..
Commenter  J’apprécie          70
La Ballade de Willow

Jamie Ford décide de nous raconter une histoire en relation avec sa famille avec son roman fiction La ballade de Willow. Il emmène son lecteur au coeur des Etats-Unis après la Grande Dépression où il est encore mal vu d'être chinois et encore plus une femme. Une histoire touchante qui nous est raconté à travers le regard d'un petit garçon.



William est depuis 5 ans dans un orphelinat catholique nommé l'institution du Sacré-Coeur. Il rêve de retrouver sa mère comme les autres locataires. Il sait, comme son amie, Charlotte qu'ils ne pourront jamais être adoptés. Lui, parce qu'il est chinois et elle, parce qu'elle est aveugle. Le jour de l'anniversaire des garçons, date identique pour tous grâce à l'idée des soeurs pour une gestion plus facile, il découvre à l'écran au cinéma, une bande annonce où une femme asiatique est présente. Son coeur se serre, il est persuadée, c'est son ah-ma, sa mère. Mais comment en avoir la certitude? Par chance, elle se produit dans la même ville pour quelques jours, il faudrait qu'il aille voir. Soutenu par son amie Charlotte, il va arriver à la rencontrer.

De cette rencontre, va naître le récit de l'histoire de sa mère et de sa naissance. Ainsi pendant plus de la moitié du roman, le récit d'une jeune fille abusée par son beau-père qui doit élever un enfant seule dans un pays qui accepte très mal les chinoises et des chinois qui ne respecte pas les filles au père. Face à sa solitude, elle va utiliser son don pour le chant pour survivre et nourrir son fils. Mais la pression que son beau-père lui enlève son enfant au prétexte que c'est un homme lui est insupportable. Alors à la suite de sa fausse couche, elle confit son fils à une assistante sociale qui va placer son fils dans un institut catholique afin de l'aider à suivre le bon chemin.



Une histoire qui se lit très bien et très vite car il faut dire que l'auteur maîtrise très bien les mots. Mais bon, j'avais que je me suis ennuyée à chaque page car je m'attendais à quelque chose que je n'allais pas prévoir. Même si, un petit élément m'a légèrement surprise, il apporte juste un côté plus larmoyant à l'histoire. Tout est fait pour que l'on puisse se dire, que c'est bien triste et que c'est dommage pour ce petit garçon et de cette jeune fille. Il faut reconnaître que l'auteur parle de chose réel comme le racisme, le fait que les immigrés viennent avec le même état d'esprit que dans leur pays et ne sont pas très solidaires, la difficulté d'être une femme libre et seule.



On a un récit fidèle d'une période historique qui malheureusement ne me suffit pas. L'histoire si touchante pourrait-elle paraître, tout est assez prévisible et donc sans surprise. Pourquoi en faire une histoire qui finit bien? Pour être gentil avec les lectrices et des mouchoirs? En plus, cela m'a beaucoup fait penser à Julie Otsuka qui à l'avantage de faire des romans plus courts, elle.
Commenter  J’apprécie          70
La Ballade de Willow

N°871– Février 2015



LA BALLADE DE WILLOW – Jamie Ford – Presses de la Cité.(2013)

Traduit de l’américain par par Isabelle Chapman.



Avec deux « l », ce qui donne, dès le titre la dimension poétique de l'ouvrage. La traduction du titre original « Songs of Willow Frost » est bien rendue.

Nous sommes en 1934 à Seattle, aux États-unis. William Eng est pensionnaire depuis cinq années dans la très stricte institution du Sacré-Chœur où sa mère, Lui Song l'a abandonné au plus fort de la crise économique. Il avait alors 7 ans. Il n'est d'ailleurs pas le seul et pas mal de ses camarades d'infortune ont connu le même sort. Pour eux, seule une adoption peut leur permettre d'échapper à cet enfermement ou le très hypothétique retour de leur parents. Devant le peu de nouvelles, le garçon avait fini par se faire à l'idée que sa mère était morte. Les distractions sont rares dans l’établissement et un jour, par hasard, au cinéma, il reconnaît le visage de sa mère dans la bande annonce, ce qui bouleverse le gamin. Elle se fait appeler maintenant Willow Frost et a entamé une carrière de danseuse après avoir été chanteuse de rues puis de danseuse dans un speakeasy, activités brusquement interrompues par un internement dans un asile psychiatrique. Il décide donc de s'échapper pour la rejoindre.

L'auteur nous balade dans Chinatown et dans Seattle dont il nous détaille l’histoire et la géographie évoque les traditions chinoises et la crise de 1929 qui ressuscita les instincts mortifères de certains et qui obligea les familles pauvres à se séparer de leurs enfants devenus une charge. Il ne nous épargne rien du parcours difficile de Lui Song devenue Willow Frost, de l’impossibilité de vivre une vraie histoire d'amour avec Colin, un chinois, future vedette de cinéma, qui est éperdument amoureux d'elle mais qui sera lui aussi victime des traditions et des obligations familiales. Nous assistons à son combat de « fille-mère » ce qui à l'époque était fort mal vu dans une Amérique puritaine et dans la société chinoise, surtout quand cela touchait les gens du spectacle. Il nous parle de l'amitié qui existe entre William et Charlotte, la petite aveugle de l’orphelinat qui finira par refuser son départ avec son père. En réalité il nous fait partager le destin de Willow et de son fils, tous deux marqués définitivement par la malchance qui amène la mère à se sacrifier pour garder son fils mais qui est quand même forcée de l'abandonner. Il dénonce les mauvais traitements infligés aux enfants dans cet orphelinat par des religieuses désireuses sans doute de leur faire payer les erreurs de leurs parents et surtout désireuses de se débarrasser de leur pensionnaires quand un opportunité se présente. Du point de vue documentaire, ce roman est intéressant, précis dans ses descriptions et ses évocations, en revanche, je n'ai guère retrouvé la dimension poétique promise par le titre. J'ai même mis quelques temps à entrer dans l'histoire et ce n'est que vers la fin que les images décrites m'ont paru plus touchantes, plus émouvantes, que ce roman est véritablement devenu bouleversant. L'auteur mérite cependant d'être regardé comme un véritable conteur.

Une question est soulevée par ce roman, c'est celle de la culpabilité que peuvent ressentir les enfants ainsi abandonnés par leurs parents. Cette vision judéo-chrétienne, cultivée pendant des siècles par la religion catholique, dans le seul but de déstabiliser les hommes et de compliquer leur vie qui l'est déjà assez, m'a toujours paru hors de la réalité et pour tout dire inutile. Cette affirmation qui n'ajoute rien à l'existence des humains qui ne font ici-bas qu'un bref passage, mérite d'être combattue.

Un autre thème est celui de la malchance qui accable certains et en épargne d'autres. Cela me rappelle ce mot de Blaise Cendras « La chance on ne l'apprend pas, on l'a ». Ce roman me paraît l'illustrer parfaitement. On y donne bien entendu l'explication qu'on veut !

Un autre point soulevé par ce roman est le pardon, d'ailleurs à peine esquissé. Pour être accordé il doit être sollicité et Willow ne fournit à William qu'une explication sur sa conduite, pas une véritable demande d'absolution. Certes son fils lui pardonne mais elle ne le sait pas. Seule la suite nous le laisse deviner. Le roman se termine sur cet « happy end » qui tombe bien mais ne correspond malheureusement pas toujours à la réalité de la vraie vie, mais nous sommes dans une fiction, n'est-ce pas ?



.©Hervé GAUTIER – Février 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          70
La Ballade de Willow

Et si ce livre avait été construit sur l'axiome "Les bonnes choses ont une fin. Les mauvaises continuent éternellement." ? Pour mieux démontré que l'énergie, l'amour le met à bas.

Deux parcours : celui de la mère et celui de son fils.

L'action se situe à Seattle dans et aux abords du quartier chinois aux lendemains du jeudi noir.

L'auteur introduit son lecteur dans un monde complètement inconnu : celui de ces émigrès chinois et plus particulièrement d'une famille d'artistes. Ils seront décimés par la grippe espagnole. Sauf la mère d'une adolescente de quinze ans douée des dons de ses parents. Cette mère, remariée à un blanchisseur, meurt et sa fille se retrouve en proie à cet homme, qui abuse d'elle. Un enfant s'annonce et elle fuit. Tant de turpitudes et de malheurs ... hélas, oui c'est possible. La suite c'est la survie de cette jeune femme et l'amour entre elle et son petit. Comment par amour elle devra accepter de le confier à un orphelinat. Et comment l'enfant vers ses dix ans mettra tout en oeuvre pour la retrouver.

Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est bien sûr ce plongeon dans cette époque, la façon dont par mille détails l'auteur nous fait revivre les débuts du cinéma (qu'est ce qu'un nicklelodéon , un mutoscope ?) mais surtout des personnages décrits en finesse. Les personnages secondaires comme la Soeur Briganti, la lumineuse Charlotte, l'ami Sunny et Colin l'amoureux sont ciselés pour mieux entourer et Williams et Willow.

Un double parcours d'initiation avec une formidable énergie pour s'en sortir et se retrouver. Si cela n'est pas un très bon roman populaire , au sens noble du terme !

Ce n'est pas habituellement mon choix de lecture, alors merci à la MasSe Critique de Babélio qui m'a permis de découvrir une perle !
Commenter  J’apprécie          60
La Ballade de Willow

Ce roman « La Ballade de Willow » de Jamie Ford traduit de l'américain par Isabelle Chapman m'a été proposé par Elise Remy de Babelio et Mathilde Boisserie des éditions Presses de la Cité , dans le cadre du programme « Masse Critique de Babelio RENTREE 2015 ».

Avant de vous faire part de mon analyse, je tenais à les remercier, toutes deux, de m'avoir permis cette lecture.

L'histoire se déroule durant les années d'entre-deux-guerres, en Amérique, dans la ville de Seattle. Vous voyez, cette métropole dans l'état de Washington, à l'extrême nord ouest des Etats Unis, qui accueillait, il n'y a pas si longtemps Bella, Edward le vampire et Jacob, le loup-garou, ou encore plus récemment, le beau Christian Grey et la si influençable Anastasia Steele.

Ici point de fantastique ou de délire sado-maso, l'histoire est construite autour de l'existence d'un jeune garçon de 12 ans, William Eng, d'origine chinoise, qui vit dans un orphelinat catholique depuis cinq longues années déjà. Il n'a pour seuls amis de son âge, dans cet établissement qui les a recueillis, la jolie Charlotte, aveugle quasiment depuis sa naissance, et Sunny le jeune indien d'origine cherokee.

Lors de la séance annuelle de cinéma de septembre, offerte par les religieuses à tous les garçons, afin de fêter collectivement leurs anniversaires, William reconnaît sur l'écran le visage de sa mère, qui n'est autre que l'actrice chinoise Willow, de son vrai nom Liu Song. Il apprend que la tournée dans laquelle elle se produit, comme chanteuse, en cette année 1934, passe par Seattle. A partir de cet instant, William n'a plus qu'une idée en tête, c'est de la rencontrer pour s'assurer que son imagination ne le trompe pas, mais aussi tenter de comprendre pourquoi ils ont été séparés.

S'en suit, quelques péripéties dans le Seattle sinistré en cette période de profonde dépression, avant qu'il ne la retrouve et ne l'aborde, somme toute assez facilement...

Le livre est plaisant à lire, même si constamment, j'ai été polluée par cette impression latente de connaître la trame de l'histoire mettant en scène un orphelin en quête de ses origines, maintenant classique, à force d'être déployée en littérature et au cinéma. le plus appréciable, dans cet ouvrage, restera l'évocation d'une part, du milieu des émigrés chinois venus s'installer au cœur d'une ville industrielle américaine subissant de plein fouet les effets dévastateurs de la crise économique liée au krach boursier de 1929 et d'autre part, celle de la narration de la naissance de l'industrie du cinéma.

Le temps passé sur ce livre a été agréable, Jamie Ford possède incontestablement un vrai talent de narrateur. Néanmoins, c'est avec une légère déception, ma lecture achevée, que je n'ai été, comme cela advient parfois, ni bousculée dans mon être émotionnel, ni poursuivie dans mes rêveries par ses personnages au destin pourtant chaotique.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jamie Ford (82)Voir plus

Quiz Voir plus

Jeu du vrai ou faux [44. Onomatopées animales]

1. Le son caractéristique des congénères réels de Woody Woodpecker est «pic! pic! pic!».

VRAI
FAUX

10 questions
54 lecteurs ont répondu
Thèmes : animaux , onomatopées , sons , bruitCréer un quiz sur cet auteur

{* *}