C'est une douce musique que celle d'un cœur qui bat. Boum, boum. Boum, boum. Le cœur qui s'apprête à sortir de notre poitrine. Boum, boum. Boum, boum. Le cœur qui dort du sommeil du juste. Boum, boum. Boum, boum. Le cœur qui s'éteint. Boum, boum.
C'est une bien belle musique que celle des battements de cœur, mais une musique que l'on n'entend pas. La ressentir, oui. Le cœur qui bat si vite que l'on a l'impression que notre cage thoracique vibre, le cœur qui s'affole tellement sous l'effort qu'il remonte dans notre gorge dans un effort vain pour s'échapper, le cœur qui se détend, comme notre corps, alangui sur le lit. On la ressent, mais on ne l'entend pas, sauf si on colle notre oreille sur la poitrine de l'être aimé. On croit l'entendre, mais ce n'est qu'une impression. Ce pouvoir d'écouter, qui nous permettrait pourtant d'accéder à la vérité, nous a filé entre les doigts. Mais l'a-t-on déjà détenu ?
L'art des battements de cœur est un retour vers les origines. Retour de Julia, qui part sur les traces de son père, et retour de son père, à travers ce passé qui afflue. L'art des battements de cœur est typiquement l'ouvrage qui peut changer le regard que l'on porte sur les choses qui nous entourent, du moins pendant une fraction de seconde. Il nous oblige à écouter, à lire à l'intérieur, à ressentir et pas simplement à voir. Il nous oblige à aller au-delà des apparences pour retrouver qui l'on est, pour comprendre qui sont les autres.
Véritable hymne à la vie, à l'amour, j'ai vécu cette histoire dans toute sa simplicité. J'ai accompagné Julia dans sa quête, j'ai aimé Tin Win et Mi Mi d'un amour pur, vrai. J'ai eu l'étrange sensation de rentrer dans une bulle où le temps se serait arrêté, de vivre une vie en parallèle, d'ouvrir les yeux. Je n'ai pas appris à écouter les battements de cœur, j'aurais tellement aimé, mais les miracles n'existent pas, et mon oreille est réfractaire, mais malgré tout, j'ai appris à arrêter le temps, et, l'espace de quelques secondes, à revenir à l'essentiel. Une lecture qui m'a bouleversée, un apprentissage, une immersion, un retour aux sources.
Merci infiniment à Pierre Krause et à la Masse Critique Babelio qui m'ont permis de faire une belle rencontre. Ce premier semestre 2015 est riche de bien belles découvertes...
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