Il se sent immense en découvrant la composition de sa chambre devenue celle d'une maison de poupée. C'est fou ce qu'un changement de perspective peut transformer la vision du monde, surtout pour lui tellement habitué à voir les choses à hauteur d'un enfant de six ans.
Les croyances, les légendes, les histoires qu'on raconte ne manquent pas de surnaturel, tant l'imaginaire vietnamien est peuplé de démons, de génies, de fées et de dieux dotés de capacités incroyables, mais être témoin réellement d'une réalisation impossible a de quoi renverser.
La poisse, c'est comme la chance, on n'y peut rien par définition.
Même si ce qu'il voit ou entend aujourd'hui l'offusque, Jean a conscience tout de même que tout n'est pas rose quand les Français exercent leurs pouvoirs et en abusent. Il n'a pas oublié ce qu'il a vu un jour lors d'une visite dans une exploitation agricole. Un contremaître blanc traitait ses employés vietnamiens comme des esclaves. Il les faisait travailler à la cadouille, une canne mince et souple équivalente au fouet.
Il ne veut pas lui mentir. C'est son amie et l'amitié ne se bâtit pas sur des mensonges.
Toujours eu un problème avec les vitres.
Dés ses premières traces de doigt avec la buée des carreaux. Au-delà du verre de séparation, il n'existait ni joie ni souffrance. On ne pouvait rien partager avec le reflet fantôme de sa solitude. Quoi qu'il arrive, on ne vous aiderait pas.
Comme avec la télé. Des quantités de gens avaient beau défiler à l'écran, personne ne sortait des fenêtres pour vous filer un coup de main. (p.57)
En vérité, Calmar, avec C majuscule, c'est la raison sociale de sa petite entreprise. Le côté tentaculaire colle bien à ce genre de métier. Pieuvre fait trop gros et trop négatif. Poulpe ne fait pas sérieux à cause de la célèbre série de polars. Dans Calmar, il y a calme et la promesse qu'on va y arriver. Evidemment, par ricochet, on le nomme aussi calmar, mais sans majuscule, il préfère.
Toute la gauche est tibétaine. Toute la droite est communiste et veut vendre aux chinois tout ce qu'elle a en magasin
C’est une écriture à part que nous livre Jan Thirions. De la poésie, de l’humour et une façon d’emmener le lecteur sur ses chemins torturés. On ne peut qu’être séduit par ce roman. D’abord par la justesse des personnages, l’humour, le déroulé de l’intrigue. Thirion prend son temps et c’est tant mieux, on est au cœur de l’histoire du début à la fin, le temps d’une échappée macabre et machiavélique. Jan Thirion est joueur d’échecs, il pose ses pions les uns après les autres pour le plus grand plaisir des lecteurs. A lire dans les Landes, aux arômes d’aiguille de pin… ou ailleurs !
A voir aussi la critique de la boutique du polar
http://www.laboutiquedupolar.com/blog/20-manieres-de-se-debarrasser-des-limaces/
Un fourgon de la Brink's est positionné comme une clé USB à l'extremité de la galerie marchande