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Citations de Jane Thynne (54)


Vous n’avez pas été arrêté, Fräulein Vine. Nous vous avons priée de venir pour vous interroger.
- Pour m’interroger, mais à quel sujet ? Je ne sais rien du tout.
- J’espère que vous n’êtes pas en train de suggérer que nous vous aurions amené ici sans raison. Cela pourrait constituer en soi un délit passible d’emprisonnement.
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Clara avait maintes fois remarqué cette propension germanique à se réfugier dans le passé. Les nazis avaient beau se hâter de reconstruire leur pays, une immense nostalgie pour la vieille Allemagne n’était jamais très loin. Elle avait appris que pour inventer leurs contes au début de l’Allemagne moderne, les frères Grimm avaient feint de les tenir de vieilles paysannes rencontrées dans les bois, comme pour créer une tradition orale qui n’avait jamais vraiment existé. Celle d’un pays mythique dont les racines plongeaient dans l’époque médiévale. Pour ce qui était de la sauvagerie, le fait est que les nazis n’avaient aucun mal à renvoyer le pays tout entier au Moyen Âge.
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C'est vrai. La loyauté est un de mes points faibles.
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Les vérités, ces temps-ci, à Berlin, on se contentait de les murmurer. Il n'y avait que les mensonges qu'on criait sur les toits.
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En temps normal, quand les gens étaient témoins d’un délit, ils appelaient la police. Maintenant, ils s’en gardaient bien. Ils évitaient les corps recroquevillés dans le caniveau. Ils dormaient sans être réveillés par les cris perçants, les bruits de moteur et les claquements de portière, qui signifiaient qu’on était en train d’arrêter leur voisin. C’était comme si les nazis menaient une expérience sur l’ensemble de la population, espérant lui inoculer la violence par petites doses régulières, avec pour résultat qu’elle commençait à être immunisée.
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Au cours des jours suivants, alors même qu’un jeune communiste hollandais avait été rapidement appréhendé et accusé d’avoir mis le feu, les représailles continuèrent comme si de rien n’était. Des groupes de chemises brunes sillonnaient en camions les quartiers communistes, procédant à des arrestations massives, brisant les vitres et pillant les magasins. Des mesures limitant fortement la liberté individuelle s’ensuivirent.
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« Est-ce que les hommes mariés devraient tous avoir une famille ?

- Bien entendu. Il est important que nous montrions le bon exemple. Joseph (Goebbels) en veut au moins cinq ! Toutefois, cela ne s’applique pas au Führer. Il dit qu’il n’aura jamais d’enfants parce qu’ils n’arriveraient pas à être dignes de lui. »
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....
« Fräulein Harker, Berlin est différent de votre propre pays. Vous ne pouvez pas dire tout ce que vous pensez. Ne donnez jamais votre opinion à quelqu’un que vous ne connaissez pas.

- Je suis journaliste, Lotte ! C’est mon boulot d’exprimer mon opinion.

- Je sais. Mais dans la nouvelle Allemagne - comment dire ? -, les opinions individuelles ne sont pas très importantes. » Elle jeta des regards autour d’elle, en quête d’inspiration. « C’est difficile à expliquer, mais....ici les gens sont contents de faire partie de quelque chose de plus vaste et de plus fort qu’eux-mêmes. Ils ont l’impression de s’être suffisamment battus. »
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[Echange entre Helga, l’allemande et Clara l’anglaise, toutes deux actrices dans les studios de Ufa de Berlin et en attente d’un rôle. Elles ont été approchées par des SS influents]

- Si c’est ce que tu penses de Bauer, pourquoi sors-tu avec lui ?

Helga croisa les bras et tira une longue bouffée de sa cigarette. Le regard qu’elle fixa sur Clara était légèrement humide.

« La raison, la voici, Clara. Je ne suis pas comme toi. Je ne suis pas une étrangère possédant une famille restée au pays et un gros bonnet de la politique pour père. Je suis Helga Schmidt, avec un logement minable dans le pire quartier de la ville et deux sous en poche. Je n’ai rien à mon nom, excepté ce corps et un petit peu de talent. J’ai besoin de profiter de toutes les occasions qui se presentent. »
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À mon avis, un uniforme est une façon de se donner des airs. Comme un acteur portant un costume. On oublie ainsi ce qu'il est en dessous.
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(...) les Américains préféraient que les affaires étrangères restent ce qu'elles étaient... étrangères à leur vie.
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Il dirigeait une armée de l'ombre, forte de cinquante mille hommes, redoutée par tout le monde en Allemagne, dont le quartier général se trouvait Prinz Albrecht Straße, dans de sinistres bâtiments. Tel un gaz empoisonné, les hommes de Heydrich se glissaient absolument partout.
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Rosa avait un grand respect pour les mots. Elle les avait toujours considérés comme des outils d'accès à la connaissance. Et elle pensait que choisir les mots justes, les agencer avec soin, aidait à voir le monde sous un plus beau jour. Voilà pourquoi elle avait d'abord voulu être écrivain. (...) Mais à présent elle comprenait que les mots pouvaient aussi servir à obscurcir, pas seulement à éclairer. Des mots abstraits, et une affreuse phraséologie officielle poussaient comme un maquis de ronces autour d'une idée. Des murs de jardons administratifs pouvaient dissimuler des horreurs. Rosa prit conscience de la puissance et de la dangerosité des mots.
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Pour quelqu'un dont le travail reposait sur la communication, il était paradoxal qu'il n'ait jamais communiqué avec elle. Les agents apprenaient à résumer ce qu'ils avaient à dire dans des codes, mais quel code contenait le silence?
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Ce matin nous avons eu une causerie sur une méthode infaillible pour que notre prochain enfant soit un garçon. Des conseils émanant directement de Herr Himmler, apparemment. Assurez-vous que votre partenaire ne boive pas d’alcool pendant une semaine et fasse beaucoup d’exercice.
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Emmy était assise sur un trône rouge somptueux orné d'ananas qui aurait davantage convenu à un pape. Elle n'avait pas encore l'air aussi enceinte que son mari dont l'embonpoint tirait sur les coutures de son uniforme, mais elle grossissait lentement, sûrement, comme un dirigeable en cours de gonflage.
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Quelque chose dans l'expression du visage de Kennedy, le sérieux de son regard, fit naître chez Clara un désir ardent d'expliquer. Elle était en compagnie d'un Américain, fils d'un personnage influent, qui, jusqu'à récemment, avait cru que le fascisme constituait une solution appropriée pour l'Europe.
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Il arrive qu'on passe à côté de l'amour comme à côté d'un arbre en fleurs, sans y prêter attention, en fonçant vers un avenir qu'on s'imagine florissant et éternel, sans s'apercevoir qu'on a déjà laisser passer sa chance d'être heureux.
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Ce n'était pas un hasard si les nationaux socialistes adoraient l'opéra. C'était vraisemblablement la seule forme artistique suffisamment bruyante pour couvrir les cris de protestation dans la rue.
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Le charme est dangereux parce qu'il arrête le regard. C'est comme une pierre précieuse. Il étincelle et éblouit, et nous empêche de voir ce qu'il y a vraiment là. Le mot lui-même est associé à l'enchantement et à la magie. Il signifie illusion. Il implique lustre, éclat, clinquant destiné à détourner l'attention.
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