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Citations de Jaroslav Hašek (118)


- Vous avez lu?
- Non, je n'ai rien lu?
- Mais vous savez la nouvelle?
- Non.
- Enfin, vous savez bien ce que je veux dire?
- Non, je ne m'occupe de rien du tout.
- Mais ça devrait vous intéresser tout de même, voyons?
- Je ne m'intéresse à rien de rien. Le soir je fume tranquillement mon cigare, je bois mes demis de bière, je dîne, mais je ne lis pas. Les journaux mentent. À quoi bon me fatiguer la tête?
- Alors, vous ne vous intéressez même pas à cet assassinat à Saraïévo?
- Aucun assassinat ne m'intéresse, qu'il ait lieu à Prague, à Vienne, à Saraïévo ou à Londres. Pour ça, il y a les autorités! Les tribunaux et la police. Moi, ça ne me regarde pas. S'il se trouve des types assez imbéciles pour aller se faire tuer n'importe où, c'est bien fait pour eux. Il n'est pas permis d'être crétin à ce point-là.
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Je vous déclare avec obéissance, mon lieutenant, que je suis excessivement content, répondit le brave soldat Chvéïk ; cela sera quelque chose de magnifique quand nous tomberons ensemble sur le champs de bataille de Sa Majesté l'empereur et son auguste famille impériale et royale ...
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Sérieusement, je ne comprendrai jamais pourquoi les fous se fâchent d’être si bien placés. C’est une maison où on peut se promener tout nu, hurler comme un chacal, être furieux à discrétion et mordre autant qu’on veut et tout ce qu’on veut. […] Tout le monde était libre de dire ce qu’il avait envie de dire, tout ce qui lui passait par la tête. On se serait cru au Parlement.

CHAPITRE IV – COMMENT CHVÉÏK FUT MIS À LA PORTE DE L’ASILE D’ALIÉNÉS.
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- Je suis innocent, je suis innocent! répéta l'homme aux poils hérissés.
- Jésus-Christ aussi était innocent, répondit Chvéik, et on l'a crucifié quand même. Depuis que le monde existe, c'est toujours et partout des innocents qu'on s'est le plus foutu. Maul halten und weiter dienen! comme on disait au régiment. C'est encore ce qu'il y a de mieux et de plus chic.
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- Quoi donc? fit-il.
- Eh bien, notre Ferdinand... il n'y en a plus!
[...]
- Jésus-Marie, n'en v'là d'une nouvelle! s'écria Chvéïk. Et où est-ce que ça lui est arrivé, à l'archiduc, voyons?
- À Saraïévo. Des coups de revolver. Il y était allé avec son archiduchesse en auto.
- Ça, par exemple! Ben oui, en auto... Vous voyez ce qu'c'est, m'ame Muller, on s'achète une auto et on ne pense pas à la fin... Un déplacement, ça peut toujours mal finir, même pour un seigneur comme l'archiduc... Et surtout à Saraïévo! [...]
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Et tandis que l’officier de service au bureau criait à Chvéïk qu’on devrait fusiller des saletés comme lui, dans les chambrées du premier étage la commission continuait à tuer les simulateurs à petit feu. Sur soixante-dix soldats, deux seulement purent s’en tirer. L’un avait la jambe coupée par un obus, l’autre un cancer aux os.
[…] Tous les autres, sans exception des trois poitrinaires mourants, furent reconnus « bons pour le service armé », ce qui fournit au président de la commission le prétexte d’un discours.
[…] À en croire le président, ce n’étaient tous que des canailles et du fumier, et il n’existait pour eux qu’une seule alternative, aller au front et se battre pour S. M. l’Empereur, ce qui leur permettrait de reprendre leur place dans la société humaine et leur ferait pardonner, après la guerre, le crime de s’être dit malades pour échapper aux tranchées. « Mais, pour ma part, ajouta-t-il, je n’en crois rien, car je suis persuadé, au contraire que c’est la corde qui vous attend tous ! »

CHAPITRE VIII – COMMENT CHVÉÏK FUT RÉDUIT AU TRISTE ÉTAT DE SIMULATEUR.
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Notre colonel Makavoc nous disait toujours : « La discipline, tas d’abrutis, il la faut, parce que, sans elle, vous grimperiez aux arbres comme des singes, mais le service militaire fait de vous, espèces d’andouilles, des membres de la société humaine ! » Et c’est vrai ! Imaginez-vous un parc, mettons celui de la Place Charles, et sur chaque arbre un soldat sans discipline. C’est toujours ça qui m’a fait le plus peur.

CHAPITRE PREMIER – COMMENT LE BRAVE SOLDAT CHVÉÏK INTERVINT DANS LA GRANDE GUERRE.
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Je dois donner l'extrême-onction aux soldats de l'hôpital de la place Charles... Mais, du diable si je sais encore comment on fait.
_ Rien de plus facile, monsieur l'aumônier, répondit Chvéïk, nous n'avons qu'à acheter un catéchisme, c'est une sorte de guide-âne pour les passeurs spirituels qui ont perdu la tramontane.
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A chaque exécution d'un condamné à mort assiste un prêtre qui l'obsède de sa présence...
Et en tous ces lieux les serviteurs des Églises brandissent leurs crucifix comme pour dire: " On va te couper la tête, von va te pendre, on va t'égorger, ton corps va être traversé par 15 000 volts, mais ta souffrance n'est rien du tout auprès de celle du Crucifié."...
Et les abattoirs de la Grande Guerre n'ont pu fonctionner non plus sans la bénédiction des prêtres.
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Déjà à ma naissance, j’épuisais ma mère en perturbant systématiquement son sommeil.
A l’âge de trois mois, j’assassinai ma nourrice à coups de dents. Les suites de cet acte se sont déroulées dans l’enceinte de la cour d’assises de Prague. En mon absence, ma mère y a été condamnée à trois mois de prison pour négligence coupable de surveillance de nourrisson.
A cet âge tendre, j’étais déjà si lâche et si poltron, que je ne me suis pas déplacé au tribunal pour y prononcer ne serait-ce qu’un seul mot en faveur de ma pauvre mère.
(p.158) – « Ma confession »
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Durant les cinq à six années de mon séjour en Russie, j’ai été à plusieurs reprises tué ou bien assassiné par les soins de divers clans et individus. De retour dans ma patrie, j’appris que j’avais été trois fois pendu, deux fois fusillé et même, une seule fois il est vrai, découpé en rondelles par des rebelles kirghizes au bord du lac pittoresque de Kalé-Ychéla. Finalement j’ai été poignardé par des marins en goguette au cours d’une bagarre dans une taverne d’Odessa. Cette dernière version me semble la plus plausible.

(p.147) – « Comment j’ai rencontré mon nécrologue »
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C’est toujours au nom d’une divinité bienfaisante, sortie de l’imagination des hommes, que se prépare le massacre de la pauvre humanité.
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Moi, en pareil cas, je m’achèterais un browning. Ça n’a l’air de rien, c’est petit comme un bibelot, mais avec ça vous pouvez tuer en deux minutes une vingtaine d’archiducs, qu’ils soient gros ou maigres. Entre nous, M’ame Muller, vous avez toujours plus de chance de ne pas rater un archiduc gras qu’un archiduc maigre.
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L’adjudant alluma sa pipe, et il permit
également à Chvéïk de bourrer la sienne. Le
brigadier mit du charbon dans le poêle et la
station de gendarmerie de Putim devint ainsi le
lieu le plus agréable du monde ; l’endroit le plus
tranquille, une sorte de nid bien chaud dans la
nuit tombante d’hiver, un merveilleux endroit
pour bavarder amicalement.
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Pensez donc, un revolver, ce n’est pas un jouet d’enfant. Il y a pas longtemps, chez nous, à Nusle, un monsieur a joué avec un revolver et il a tué toute sa famille, y compris le concierge qui est monté au troisième pour voir ce qui se passait.

CHAPITRE PREMIER – COMMENT LE BRAVE SOLDAT CHVÉÏK INTERVINT DANS LA GRANDE GUERRE.
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Ce qui est embêtant, c'est qu'aujourd'hui il n'y a pas moyen de distinguer un homme honnête d'une crapule .
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"Je vous déclare avec obéissance, monsieur l'aumônier, que je ne sais pas du tout comment je suis arrivé ici. Mais je ne me plains pas d'y être. Seulement, j'ai la guigne. Je n'ai jamais que de bonnes intentions et, à la fin du compte, tout tout tourne mal, je suis un vrai martyr..
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"Vous n'auriez pas, par hasard, une ceinture sur vous pour que j'en finisse?

- Si, et je vous la prêterai volontiers, répondit Chvéîk en quittant sa ceinture, d'autant plus que je n'ai encore jamais vu comment on fait pour se pendre dans une cellule. Ce qui est embêtant, continua-t-il en regardant autour de lui, c'est qu'il n'y a pas un seul piton ici."
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Le général était justement en route pour une
tournée d’inspection et il se rendait à Budeiovitz.
Il avait l’habitude, lorsqu’il découvrait un léger
flottement dans la discipline des casernes
qu’il visitait, de faire appeler le commandant de
la garnison et de lui tenir le langage suivant :
– Avez-vous un revolver ?
– Oui, mon général.
– Bien. À votre place, je sais l’emploi que j’en ferai,
car ce que je vois ici ressemble plus à une
pétaudière qu’à une caserne.

Après chacune des tournées d’inspection du
général, çà et là, l’un ou l’autre des officiers se faisait
sauter la cervelle. Le général von Schwarzburg enregistr
ait la nouvelle avec satisfaction :
– Parfait ! Parfait ! disait-il. Voilà ce qui s’appelle un soldat.

De plus, il avait la manie de déplacer les officiers
et de les envoyer dans des garnisons perdues.
– Lieutenant, où avez-vous été à l’école des Cadets ?
demanda-t-il à Lukach.
– À Prague, mon général.
– Que vous a-t-on appris là-bas, si vous ne savez même
pas qu’un officier est responsable de son subordonné ?
Primo : Vous devisez avec votre ordonnance comme avec
un ami intime, vous lui permettez de parler sans être interrogé.
Secundo : Vous lui permettez d’insulter votre supérieur. Il faut
que tout cela se paie. Comment vous appelez-vous, lieutenant ?
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Après un temps de réflexion, maman répondit à M. Syrovatko : « Bon d’accord, sortez avec ma fille, le grand air lui fera du bien. » Elle ajouta que Lidka devait être de retour à la maison avant huit heures, parce qu’on ne l’attendrait pas pour le souper, et puis que ça n’était pas convenable pour une jeune fille de rentrer tard, et que les voisins en profiteraient pour cancaner.

(p.46) – « Fiançailles dans notre famille » (Extrait du journal d’un enfant sage)
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