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Critiques de Jason Starr (42)
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Frères de Brooklyn

Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2009)



Je n’achète pas souvent de polars ou de thriller, à part chez des auteurs chevronnés comme Chattam, parce que j’ai toujours un peu peur d’être déçu, de tomber sur un livre fade ou une mauvaise histoire. Encore moins quand il s’agit de l’édition brochée ! Un après-midi avec moi dans une librairie vous permettrait de comprendre pourquoi il est préférable que je reparte avec une pile de poche qu’avec une pile de brochés. Bref, Jason Starr, je connaissais pas, et si son attachée de presse ne me l’avait pas adressé, je ne l’aurais probablement jamais lu.



Ça aurait été dommage ! Pas que Frères de Brooklyn soit le roman de l’année, non, j’ai déjà eu mon coup de cœur thriller 2007, et c’est pour Prédateurs. Le livre est d’ailleurs auto-catalogué thriller, je ne suis pas spécialement d’accord, je l’aurais plutôt glissé sous l’étiquette “Polar”, parce que le thriller est censé nous faire vibrer, nous passionner (to thrill, en anglais), et que Frères de Brooklyn n’est pas assez sombre et palpitant pour nous faire dresser le poil.



C’est un polar bâti sur l’histoire d’une rivalité sportive et amoureuse. D’un côté, Ryan Rossetti, fils d’alcoolique, qui a été un des espoirs du baseball New-Yorkais, avant de voir sa carrière sportive professionnelle s’arrêter après un accident. Il vit depuis chez ses parents, est peintre en bâtiment, rêve de monter son entreprise et de gagner de l’argent. De l’autre, Jake Thomas, son voisin et ami d’enfance, avec qui il a toujours été en rivalité. Jake, lui, a poursuivi sa carrière dans le baseball, et est devenu une star millionnaire et capricieuse. Entre eux, Christina, la fiancée de Jake. L’histoire de la rivalité, la jalousie, les affaires louches, la vie morne et sombre des quartiers de Brooklyn, se retrouvent le temps d’un week-end où les coups bas et les vengeances sont permis.



En somme, un bon polar, avec tous les ingrédients pour en faire un bon bouquin ! La fin est un peu… abrupte, ça finit un peu sans se finir, mais ça ne suffit pas pour rendre le tout désagréable.
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Harcelée

Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2009)



De Jason Starr, j’avais lu l’an dernier son polar Frères de Brooklyn, qui s’implantait déjà au cœur des relations amoureuses. Si Starr n’a pas changé de cadre pour son dernier thriller Harcelée, l’action se passant toujours à New-York mais dans un quartier plus chic, le ton et la force de l’histoire sont pourtant sans commune mesure.



Katie Porter est une jeune “provinciale” américaine fraichement installée dans la Grosse Pomme. Elle partage son appartement avec une fille de son genre, bosse dans un cabinet où elle déteste son boss, et ne connaît pas vraiment de succès amoureux. Avec sa copine Amanda, elles chassent les hommes. Ces temps-ci, elle fréquente Andy, un jeune tombeur un peu gamin, qui vit avec trois autres colocataires. Ce n’est pas l’amour fou, loin de là, et l’un comme l’autre se posent beaucoup de questions sur leur relation.



Dans le club de fitness qu’elle fréquente régulièrement, Katie retrouve par hasard une connaissance d’enfance, Peter, qui bosse à la réception. Si cette rencontre était inattendue pour elle, il n’en est pas vraiment de même pour Peter, qui voit déjà Katie comme sa future épouse. Car le jeune homme est éperdument amoureux d’elle, et ce depuis toujours. Pour elle, il a tout quitté, s’est installé à New-York, et les travaux de leur futur appartement, acheté en plein coeur de la ville, sont sur le point de se terminer.



Depuis quelques années, il sait tout d’elle. Il l’a suivie, connait ses habitudes, ses manies. Il sait qu’elle l’aime, et qu’il faut juste forcer un peu le destin pour qu’elle prenne conscience de cet amour. D’où ce travail dans le club de gym où elle se rend, pour l’aborder. Le reste est un film dont Peter a écrit le scénario, et dont ils n’ont plus qu’à jouer les scènes. Seulement voilà, quand les premiers éléments perturbateurs arrivent, dont Andy, et que tout ne marche pas comme prévu, la machine s’emballe et tout devient hors de contrôle…



Roman captivant, Harcelée est une véritable réussite pour Starr, qui signe là un de ses meilleurs romans. Impuissant dans notre rôle de lecteur, on observe lentement le piège se refermer sur Katie, bouillonnant de ne pouvoir rien faire, si ce n’est tourner frénétiquement encore et encore les pages, pour en savoir un peu plus. Ironiquement, on se retrouve nous aussi pris au piège dans cette histoire, incapable de reposer le pavé avant d’en avoir achevé la lecture. Une fin un peu bâclée, qui ne parvient pourtant pas à gâcher un des thrillers les plus réussis de cette fin d’année !
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La ville piège

Même s’il n’y a pas de grands rebondissements dans l’intrigue, j’ai bien aimé suivre David dans cette « descente aux enfers ». D’autant plus, que c’est lui le narrateur ainsi, il nous fait part de son état psychologique et de ses agissements face à ces divers malheurs qui lui tombent dessus. Du coup, on ne peut que se demander comment il va se sortir de « ce merdier ». Et c’est ce point-là qui nous interroge jusqu’au dénouement.

Malgré tout, il ne faut pas s’attendre à grand chose dans ce roman, il n’y a rien de bien exceptionnel mais l’écriture de l’auteur étant dynamique et le fait qu’il n’y a aucun temps morts, il se lit donc très vite.

Quant au dénouement, et là j’ai vraiment été déçue, je ne l’ai pas compris, cela ne colle pas du tout ce à quoi je m’attendais et même si je ne m’attendais pas non plus à quelque chose de surprenant, je l’ai trouvé malheureusement bâclé et donc je suis restée sur ma faim.

Pour conclure, un livre qui m’a fait passer dans l’ensemble un bon moment de lecture mais dont la fin m’a totalement déçu.
Lien : https://meschroniquesdelectu..
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Sombres desseins

Max Fisher a tout pour être heureux ,une entreprise innovante et prospère ,une maîtresse pulpeuse ,Angéla et tout l'argent qu'il désire .Seule ombre au tableau ,sa femme ,qu'il déteste .Alors il va décider de s'en débarrasser grâce au réseau d'Angéla qui connait un tueur à gages .Seulement ,dès le contrat lancé ,tout va partir en sucette! Un bon thriller ,drôle et plein de rebondissements .

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Casual Fling, tome 1

Séducteur habile

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Ce tome contient une histoire complète qui n'appelle pas de suite. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par Jason Starr, dessinés et encrés par Dalibor Talajić, mis en couleurs par Marco Lesko, avec des couvertures réalisées par Dani. Le tome contient également un texte de 2 pages du scénariste explicitant les circonstances de la création de la série, un texte d'une page de l'artiste, 2 pages de crayonnés pour les couvertures, la couverture variante de Mike Deodato Jr.



Dans un appartement de Manhattan, le papa Matthew Ryan est en train de préparer le petit déjeuner pour ses deux enfants de moins de dix qui sont déjà attablés : Emily et Justin. Son épouse Jennifer est déjà habillée, avec son manteau à la main, et elle farfouille dans son sac à la recherche de ses clés ou de son portable. Elle ramasse le biberon de Justin qui vient de tomber, et s'en va alors que l'alarme incendie se déclenche parce que le papa vient de rater les œufs. Il lui rappelle qu'ils ont rendez-vous à dix-neuf heures pour le récital de ballet de leur fille. Dans une grande tour de Manhattan, elle fait visiter les bureaux de la firme où elle est associée, à de nouveaux gros clients : Angela Foley, Harrison Wexler et Michael Stern. Arrivés dans la grande salle de réunion, elle leur présente les deux autres associés seniors : Denise Jenkins et James Stevenson. Alors qu'ils s'apprêtent à discuter affaires, le téléphone de Jennifer sonne. Elle sort pour y répondre : c'est Matthew qui souhaite savoir où elle a mis les couches de Justin parce qu'il n'y en a plus dans le sac habituel et qu'il vient de se lâcher. Elle répond qu'elle n'a pas le temps de tout expliquer et lui raccroche au nez. Elle va reprendre le cours de sa réunion.



Une fois la réunion terminée, les clients indiquent qu'ils ont d'autres réunions toute la journée, mais qu'ils ont prévu une soirée à Hudson Yards. Ses deux partenaires ayant déjà d'autres obligations, Jennifer Ryan déclare qu'elle sera ravie de les y retrouver. Le soir, avec une vue imprenable sur le monument Vessel, elle prend donc un cocktail Angela. Alors qu'elles papotent, Alex Miles vient saluer Angela qui le présente à Jennifer. Angela souhaitant aller saluer quelqu'un, Alex et Jennifer entament une conversation très plaisante, dérivant sur ses obligations de mère. Elle finit par le quitter et prend un taxi pour rejoindre le ballet de sa fille. Elle parvient sur place, avec une demi-heure de retard sur la fin de la représentation. Il ne lui reste plus qu'à rentrer chez elle et à s'excuser auprès de Matthew qui lui fait sentir sa déception, et évoque celle encore plus grande de leur fille Emily. Il finit par aller se coucher seul. Les jours suivants, la vie quotidienne reprend ses droits : promenade en famille dans les rues arborées, accompagner les enfants à des activités, les emmener jouer au parc, et dans le même temps, elle ne parvient pas à oublier le contact de la main d'Alex sur la sienne. Le lendemain, elle va chercher un café dans l'établissement en bas de son immeuble de bureau et elle a la surprise de voir arriver Alex Miles, venant prendre son petit-déjeuner.



Ce n'est pas le premier thriller de cet auteur pour l'éditeur AWA : il avait déjà écrit Red Border (2020, illustré par Will Conrad, une histoire poussive et peu convaincante. Le masque sur la couverture et la notion de relation sans lendemain font tout de suite penser à 50 nuances de Gris (2011) d'EL James. L'utilisation d'un masque pour des pratiques sexuelles entre adultes peu également faire penser à d’autres relatons aventureuses comme The Discipline Volume 1 (2016) de Peter Milligan & Leandro Fernandez. Le lecteur s'attend donc à des infidélités adultérines, et une forme de mise en danger de cette épouse jeune cadre dynamique à l'avenir prometteur, commençant à éprouver des regrets de s'être encombrée d'une famille. Peut-être que le masque annonce également un élément surnaturel qui viendrait incarner la passion charnelle de l'une ou de l'autre ? Le lecteur attend donc qu'il se passe quelque chose. Il peut compter sur Jason Starr pour rester très pragmatique, au ras-des pâquerettes même : Jennifer est sensible au charme bien réel d'Alex, à sa gentillesse, à sa sollicitude, à la liberté qu'il semble incarner, bref à tout ce qui s'oppose au train-train quotidien dépourvu de glamour, autant de contraintes l'empêchant d'être toute entière à sa carrière dans ce cabinet d'avocats de grand standing, où les deux autres associés sont plus âgés, plus de 20 ans de plus qu'elle, et attendent beaucoup de cette nouvelle collaboratrice. Les dessins sont d'ailleurs tout à fait dans ce registre pragmatique.



Dalibor Talajić travaille régulièrement pour illustrer des aventures de superhéros Marvel Comics, souvent pour un résultat qui peut sembler un peu fade par rapport aux pages plus spectaculaires de ce type de comics. La prise de contact avec cette histoire ne fait pas ressortir cette caractéristique. L'artiste dessine dans un registre réaliste et descriptif, totalement en phase avec la tonalité du scénario, avec un bon niveau de détails. De temps à autre, le lecteur voit bien que l'artiste se contente de représenter un visage en plan rapproché dans une case de la largeur de la page, mais il laisse surtout la place au lettreur pour caser toutes les informations requises par le scénariste. Il y a également plusieurs séquences avec des cases où se trouvent uniquement la tête de l'interlocuteur : là encore c'est une exigence du scénariste qui se justifie par un échange purement verbal au cours duquel seule l'expression du visage va indiquer quelque chose. Pour le reste, Talajić est réellement investi dans l'histoire qu'il raconte à commencer par les différents environnements. Certes, il n'est pas un décorateur qui sort du lot, mais il reproduit avec consistance la cuisine où Matthew rate le petit-déjeuner des enfants, la grande salle de réunion, aussi fonctionnelle qu'impersonnelle, le bar à la mode pour rencontres de sortie de bureau, l'appartement des parents de Matthew avec un aménagement très différent de celui de Jennifer et de leur fils, ou encore le pavillon d'Alex Miles. De ce point de vue, Talajić remplit son contrat de donner à voir au lecteur les différents lieux avec la sensibilité idoine, jusqu'à la représentation très convaincante du monument Vessel (2019) conçu par l'architecte Thomas Heatherwick.



Dans sa postface, le scénariste indique que la réalisation de cette histoire lui est apparue plus délicate que lorsqu'il écrit des romans, car il ne peut pas noyer chaque case d'un flux de pensées intérieures, et qu'il doit trouver des solutions visuelles avec l'artiste, pour faire passer les émotions correspondantes. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que les moyens retenus sont vraiment basiques, ou plutôt bien trouvés. Toujours est-il, qu'ils sont appropriés et efficaces. Jennifer libérant son pied de son escarpin, Jennifer touchant son alliance alors qu'elle parle à Alex, le petit coup d'œil rapide au téléphone pour guetter un message, le regard de côté pour éviter de montrer franchement sa lassitude à son conjoint, la colère face au maître chanteur, la gêne à avouer sa culpabilité à son conjoint, le petit verre de vin pour se détendre, se toucher les cheveux, etc. D'un côté, le lecteur peut éprouver l'impression que l'artiste va piocher dans une bibliothèque de postures et d'expressions toutes faites ; de l'autre côté, il s'en sert avec intelligence et à propos. Le lecteur est donc bien immergé dans la banalité du quotidien, la banalité d'une femme éprouvant la sensation de rater des occasions, la banalité d'un adultère sans panache.



Au bout de deux épisodes, le lecteur doit se rendre à l'évidence : pas de surnaturel dans ce récit. Ce dernier est exactement ce qu'annonce le titre : un coup d'un soir. Et voilà… Bien sûr le récit ne s'arrête pas là, et le scénariste surprend le lecteur en restant dans un registre adulte, et en montrant les personnages réagir comme des adultes intelligents. Forcément, il rajoute un personnage un peu providentiel qui nécessite un petit peu plus de suspension consentie d'incrédulité, mais pas tant que ça. L'auteur emmène alors le lecteur dans un thriller bien pensé, avec pas uniquement l'enjeu du chantage exercé contre Jennifer Ryan. Jason Starr raconte son histoire sans esbrouffe, sans révélation fracassante, sans moment de tension insoutenable, mais posément et honnêtement. Lui aussi sait intégrer un ou deux éléments plus remarquables, par exemple un concert du groupe Greta van Fleet, comme une réponse au Vessel. Le lecteur tique peut-être à un ou deux éléments, comme la sensei ou l'effet potentiellement dévastateur de la vidéo, mais pour le reste il y croit.



Un thriller de plus dans l'océan de la production de comics annuelle, avec des auteurs pas forcément très vendeurs. En outre, associer le pragmatisme de Dalibor Talajić à la banalité de Jason Starr ressemble à une recette pour créer un récit d'une rare platitude. Il y a un peu de ça, et en même temps ces deux créateurs sont de solides artisans. Ici, ils travaillent de concert et racontent quasiment honnêtement une histoire de chantage immonde et crédible, avec des personnages principaux refusant de jouer le rôle de victimes se laissant faire, et voyant plus loin que le bout de leur nez avec leur objectif de faire cesser les agissements de cet ignoble prédateur.
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Sombres desseins

Apparemment Ken BRUEN n'est pas un auteur très connu en France, à voir le peu de lecteurs sur Babelio et la rareté des critiques de ses romans.

Et pourtant, cet écrivain irlandais vaut le détour, par son humour noir et déjanté, son style incisif et ses histoires bien troussées.

Ici, il s'agit d'un roman à deux voix puisqu'il le co-signe avec Jason STARR, auteur que je ne connais pas du tout, mais on y retrouve bien son style et son humour, donc un excellent moment de lecture distrayante.

Bien sûr, certains y trouveront des exagérations, trop d'hémoglobine et trop peu de sens moral, mais c'est ce qui fait tout le sel de ce polar !
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Sombres desseins

Il s'agit d'un roman écrit à 2 mains par Ken Bruen et Jason Starr. On y retrouve bien la plume de Ken Bruen dont je suis fan.

Les dialogues sont toujours aussi truculents et plein d'humour, c'est un vrai délice.

Les personnages sont toujours aussi déglingos et dénués de tout sentiment ... Ça bute à tout va !!! A la fin, il ne reste pas beaucoup de survivants. L'histoire est complètement déjantée, ça va à 100 à l'heure, on tourne les pages sans jamais s'ennuyer.

C'est un roman policier bine noir mais assez léger et facile à lire. Et il faut le prendre pour ce qu'il est. Si vous recherchez de la profondeur, de la psychologie et des sentiments, il faut passer sa route.

Par contre, si vous voulez passer un bon moment, sans vous prendre la tête, et en vous fendant la gueule alors ce livre est fait pour vous. Bref du Ken Bruen pur jus, si on aime il ne faut pas passer à travers.
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Red Border

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2020, écrits par Jason Starr, dessinés et encrés par Will Conrad, avec une mise en couleurs réalisée par Ivan Nunes. Il se termine avec une postface de deux pages du scénariste, et une illustration en pleine page de Mike Deodato junior. La couverture a été réalisée par Tim Bradstreet.



À Juárez au Mexique dans un pavillon en banlieue, trois couples d'amis discutent de la situation. Eduardo, professeur assistant en sociologie, évoque son dernier cours avec ses étudiants : son intervention sur le fait de vivre dans la peur constante du crime organisé, sur la nécessité de dénoncer les crimes. Sa conjointe Karina Santiago a d'ailleurs déposé un témoignage sur une malversation dont elle a été témoin. La conversation évolue vers le fait que les hommes ne respectent pas toujours la parole des femmes. Un coup est frappé à la porte. La maîtresse de maison va ouvrir et se trouve nez à nez avec deux individus armés de fusils automatiques. Ils ouvrent le feu, tuant net deux invités, puis le plus jeune se lance aux trousses de Karina. Eduardo tue César d'un coup de couteau dans la nuque. Dans sa somptueuse villa, Javier Jefe, allongé dans son lit, profite d'un massage par une jeune femme en string, tout en se plaignant qu'elle n'est pas très douée. Sa séance de relaxation est interrompue par un de ses hommes de mains qui vient l'avertir que le raid a échoué : son neveu César y a trouvé la mort, et Karina est parvenue à s'enfuir avec Eduardo. Jefe indique à la prostituée qu'elle peut repartir à Guadalajara, et exige qu'on lui amène Manny, celui accompagnait César.



Eduardo et Karina se sont enfuis avec leur voiture. Ils se rendent bien compte que leurs options sont comptées. Il faut qu'ils abandonnent leur véhicule pour ne pas être repérés, et qu'il ne leur reste qu'à traverser la frontière à pied pour trouver refuge aux États-Unis. Eduardo a du mal à se remettre du fait qu'il ait tué un homme. Jefe est en train d'interroger Manny : ce dernier est agenouillé par terre, les mains liées dans le dos, et le pistolet de Jefe braqué directement sur son front. Il l'abat froidement devant ses hommes de main. L'un d'eux indique que la voiture des fuyards a été retrouvée à proximité de Socorro. Karina et Eduardo continuent de marcher. Ils n'ont plus de réseau, mais elle a pu télécharger une page de conseil pour traverser la frontière. Le meilleur moment est avant l'aube. Au milieu de nulle part, ils tombent sur Tito un adolescent qui leur donne des conseils pour réussir à traverser. Après une discussion délicate, ils finissent par se décider pour le suivre. Afin de diminuer son stress, Tito s'est roulé un petit joint, et il en propose une bouffée à Eduardo qui accepte bien qu'il n'en ait pas l'habitude. Ils finissent par arriver devant un barrage mobile routier, sans aucun policier. Ça ne s'annonce pas bien compliqué de traverser la frontière.



La scène d'introduction commence par une discussion évoquant la qualification de Juárez comme ville avec le plus haut taux de criminalité du monde, ainsi qu'une forme de machisme larvé et bien réel, mais sans vraiment rien développer, en restant au niveau de gentilles généralités. Le premier meurtre survient brutalement dès la page 3, indiquant que le récit se situe plutôt dans le genre thriller & action, que chronique sociale réaliste. Effectivement, le scénariste utilise ensuite des conventions de ces deux genres pour une intrigue rapide, sans chercher à approfondir ces personnages, ou les thèmes évoqués. Le lecteur s'accroche et attend de voir ce que le couple en fuite va devoir affronter. Une fois la frontière passée avec perte et fracas (6 morts), ils sont recueillis par une famille texane dans un ranch qui leur offre l'hospitalité pour leur donner le temps de se remettre avant de repartir. Pendant ce temps-là, Javier Jefe continue de progresser pour les rattraper, tout en marquant chaque étape d'une ou deux exécutions sommaires pour bien rappeler qui est le chef, et quel est le prix de l'échec. La suite contient encore un interrogatoire particulièrement éprouvant, ainsi que plusieurs morts brutales et soudaines.



Will Conrad est un artiste qui a travaillé pour Marvel et pour DC Comics. Le lecteur note une certaine filiation avec Mike Deodato junior, les cadrages penchés et les éclatements de cases en moins. Il réalise ses dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un niveau de détails élevé, ainsi que des décors présents dans 90% des cases. Le lecteur éprouve alors une impression de reportage, pouvant suivre des êtres humains plausibles dans des lieux finement représentés. Dès la première page, le lecteur est impressionné : une vue en extérieur du pavillon, de sa pelouse, de l'allée où est garée la voiture, du mur de clôture, des pavillons voisins, avec un éclairage rendant bien compte de la nuit tombante et des sources d'éclairage artificiel. Puis on passe à l'intérieur, et le lecteur peut voir la table mise, les modèles de chaise, le tableau accroché au mur. Il peut en déduire le niveau de revenu des hôtes, ainsi que leur goût en matière d'aménagement. Il peut ensuite comparer cet aménagement avec celui de la chambre à coucher de Jefe qui est plus clinquant. Eduardo et Karina passant un certain temps chez leurs hôtes texans, le lecteur les accompagne d'une pièce à l'autre : la salle à manger spacieuse et simple, la chambre également spacieuse et confortable, la véranda avec son banc en bois, les différents bâtiments du corps de ranch, le bureau de Raymond Colby Benson le troisième avec son tableau représentant le siège de Fort Alamo (1836), la cuisine, le sous-sol.



L'artiste doit également rendre visuellement plausible le passage clandestin de la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Il commence par montrer Karina et Eduardo, chacun avec leur sac à dos, marcher dans une zone désertique, un peu au petit bonheur, droit devant eux. Il retranscrit bien la nature désertique et sauvage, sans aucune habitation ou aucun être humain à des kilomètres à la ronde. Conformément au scénario, il représente une route avec un simple barrage à base de croix et de fils barbelés. Pourquoi pas ? En fonction de son état d'esprit, le lecteur accepte plus ou moins facilement ce moment clé de l'histoire. Quel est le degré de probabilité de l'existence d'un point de passage aussi facile, sans garde ? Cette frontière mesure 3.150 kilomètres et il y a vraisemblablement des zones aussi désertiques ; d'un autre côté, les épreuves surmontées par les immigrants clandestins semblent indiquer que ladite frontière est difficilement franchissable. En fonction de sa volonté à consentir plus ou moins de sa suspension consentie d'incrédulité, le lecteur accepte plus ou moins facilement cette scène. Dans tous les cas, cela l'amène à reconsidérer la nature du récit, et à y voir plus un récit de genre qu'autre chose.



Ce récit ne constitue donc pas un commentaire sur l'émigration mexicaine aux États-Unis, ni sur le taux de criminalité de Juárez, ni sur une forme latente de misogynie. Les discussions entre Karina et Eduardo prennent parfois la forme de prises de bec, mais là encore, le scénariste reste au niveau de chamailleries qui ne donnent pas une idée de l'intimité des interlocuteurs, ni la profondeur de leur relation. Karina se plaint que son conjoint ne l'écoute pas, ne prenne pas en compte ses idées, comme si le fait d'être un homme rendait d'office ses propositions plus pertinentes. Elle le remet à sa place, mais de manière machinale, sans grande conviction, ce qui conduit le lecteur à en faire de même, en se disant que ces dialogues sont de pure forme. Du coup, il reporte son attention sur l'intrigue. Jason Starr joue d'abord sur la question de savoir si le couple parviendra à traverser la frontière, puis sur la réalité de l'accueil de la famille Benson. Le franchissement de la frontière s'avère donc beaucoup plus simple que prévu, une vraie passoire, peut-être un peu organisée. La famille Benson se montre très prévenante, offrant gîte et couvert, par pure bonté d'âme. Le couple note bien quelques détails bizarres, comme les remarques racistes du plus jeune frère, le caractère bourru du père, le goût très étrange des chimichangas servis par la mère. À partir de là, soit le lecteur n'a jamais lu d'histoire de ce genre, et il se laisse porter par la découverte d'une intrigue bien glauque. Soit il en a déjà lu de vaguement avoisinantes et il a du mal à croire le caractère prévisible de celle-ci ainsi que son manque d'originalité. Il n'arrive pas non plus à croire que le scénariste puisse lui-même croire au suspense en toc qu'il met en œuvre.



Une histoire qui démarre bien avec une narration visuelle très soignée dans un registre réaliste et descriptif permettant au lecteur de se projeter dans chaque endroit, de croire en ces personnages plausibles, et de les accompagner dans la zone désertique proche de la frontière entre le Mexique et la États-Unis, ainsi que lors de leur séjour dans le ranch d'un famille texane accueillante. Rapidement, le lecteur se demande si le scénariste compte vraiment sur le fait qu'il va croire ce qu'il lui raconte, et va accrocher au suspense de l'intrigue. Plus il avance dans l'histoire, plus il se rend compte que l'intrigue manque d'originalité et de profondeur.
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Crise de panique

Adam Bloom, psychanalyste, vit dans une maison cossue avec sa femme Dana et leur fille de 22 ans, Marissa. Une nuit, deux cambrioleurs pénètrent dans leur propriété et Adam tue l'un d'eux dans un réflexe d'auto-défense. Harcelé par les médias, il redoute des représailles et assiste à la dégradation de sa relation de couple. Parallèlement, sa fille entame une idylle avec un homme mystérieux.

Jason Starr confirme ici son statut d'auteur majeur. Un auteur qui commence à avoir un lectorat assez fidèle. Il nous concocte ici une intrique classique mais très efficace, dans la grande tradition du roman noir américain. Même si par certain aspect il la dépoussière un peu, notamment avec son humour corrosif. Et comme à son habitude il maitrise parfaitement l'art du suspense et nous manipule avec celui de la tension psychologique. Un très bon polar noir et le portrait d’une Amérique en déliquescence .


Lien : https://collectifpolar.com/
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Le Frisson

Un thriller un peu ésotérique qui avait bien commencé et qui se termine de façon assez conventionnelle. L'idée est quand même un peu bizarre : récupérer le frisson de l'acte sexuel pour se régénérer et augmenter sa durée de vie. On se croirait dans un jeu vidéo...



On se servira pour cela des légendes celtiques et plus précisément de certaines pratiques des druides. Le cadre sera bien celui d'une ville de New-York où les rencontres fortuites peuvent se payer cher. Cette ambivalence de genre ne fonctionne pas toujours bien.



Cela reste un polar de bonne facture qui manque néanmoins d'originalité et qui se déverse dans une surenchère d'hémoglobines gratuites (tête coupée, corps démembré...). Graphiquement, le travail est bien réalisé avec des personnages au regard expressif. Cet album est le premier d'une collection baptisée "Dark night" pour les amateurs de polar. A surveiller!
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La ville piège

Un bon roman, agréable à lire. J'ai bien aimé le style de Jason Starr qui rend son récit vivant grâce notamment à ses nombreux dialogues. Deux bémols néanmoins : la façon dont les mésaventures de David commence ne m'a pas paru très crédible et la fin, surprenante mais trop sèche, est insuffisamment développée, ce qui laisse un goût d'inachevé. Il n'en reste pas moins un roman plaisant qui mérite le détour. 7,5 donc.
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Loser

Les personnages que met en scène Jason Starr sont fascinants, de même que la lente mais inexorable déchéance qui les attend. Et autant dire que Loser - au sens tragique du terme - est à la fois un titre idéal pour ce roman, et aussi un parfait qualificatif pour les antihéros qu'affectionne tant l'auteur.



Quinze ans que Tommy Russo cumule les petits jobs insignifiants en attendant qu'un producteur repère ses talents de comédien. Mais après quelques rôles de figuration, les auditions se sont faites de plus en plus rares. Alors en attendant, Tommy travaille comme videur à l'O'Reilly's Bar, dont le patron le considère presque comme son fils. C'est sans doute pour ça qu'il a déjà accepté plusieurs fois de lui verser des avances sur son salaire, mais le problème c'est que ce n'est jamais assez, Tommy flambe tout dans les paris sportifs.

Alors quand une vieille connaissance lui propose de s'associer avec quatre autres parieurs pour acheter un cheval de course, Tommy sent que la chance lui sourit enfin. Seul problème : la mise de départ est de 10000 dollars. Tommy ne peut pas laisser passer l'occasion et pense alors au coffre-fort du bar, dont il a mémorisé la combinaison grâce à son étonnante mémoire visuelle...

Lui qui n'a jamais été un délinquant va alors faire un pas de côté qui finira par l'emmener bien loin de la frontière.



Si Tommy a certainement une existence médiocre, elle n'est pourtant pas misérable. Et le plus frappant est qu'il n'a pas forcément la poisse, mais qu'il fera systématiquement les mauvais choix.

Dans sa chute lente mais vertigineuse, plusieurs perches lui seront tendues mais il les ignorera toutes, s'enfonçant chaque fois un peu plus, gâchant sans s'en rendre compte à la fois toutes les belles occasions qui se présentent mais gâchant aussi tout - relations humaines ou professionnelles - ce qu'il a pu construire jusque-là. S'enfonçant dans un déni total, aveuglé par ses rêves de gloire, il perd pied. Sa lucidité sur les conséquences de ses actions semble s'effacer, un peu comme s'il sombrait lentement mais sûrement dans une espèce de réalité parallèle proche de la folie, jusqu'à l'irrémédiable.



Comme dans Mauvais karma, La Ville piège, Frères de Brooklyn ou encore Petit Joueur, Starr décrit avec une redoutable efficacité cette bascule, cet évènement déclencheur, aussi anodin soit-il, qui va précipiter ses personnages dans une engrenage fatal et agir sur eux comme un révélateur de leurs névroses et tendances sociopathes.

C'est cet implacable mécanisme de la chute et de la déchéance qui fascine le lecteur jusqu'à le saisir à la gorge. Et qui fait de Jason Starr le chroniqueur affûté de nos folies contemporaines.
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La ville piège

Très bon roman noir. Une intrigue captivante et de beaux personnages. Dans la veine de Jim Thompson.
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Harcelée

De la bonne série B sans prise de tête





"C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier." Le célibataire en question, c'est Peter Wells. Officiellement, Peter est réceptionniste dans un club de fitness à Manhattan, et ambitionne de devenir coach sportif.

Officieusement, Peter a accepté ce job pour être au plus près de la femme qu'il aime depuis toujours, Katie Porter, une jeune yuppie new-yorkaise, en couple avec Andy, THE queutard de base. Peter a beaucoup de projets pour Katie, et il ne reculera devant rien pour séduire la jeune femme. Ha oui j'ai oublié de vous préciser un truc important: Peter Wells fait partie de ces gens qu'on ne devrait pas laisser en liberté. Oui, Peter est dangereux, il est même complètement barje, mais barje dans le très mauvais sens du terme!!



Très franchement, Harcelée n'a pas vocation à révolutionner le roman policier, ce n'est pas un polar incontournable, indispensable. Non, Harcelée, c'est de la bonne série B, c'est bien fichu, c'est un suspense sympa qu'on dévore vite fait sur un transat au bord de la piscine. C'est bien écrit, dans un style simple, à base de dialogues crus, bruts de décoffrage. Jason Starr ne fait pas dans la finesse, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais il a le don de vous embarquer dans son histoire, et de vous captiver, même si l'histoire en question ne casse pas des briques niveau originalité.



Ce que j'ai aimé aussi dans ce récit à plusieurs voix, c'est qu'une même scène est présentée à travers plusieurs points de vue successifs. Et la perception de la réalité peut être très différente d'un personnage à l'autre. Cela donne du piment à l'histoire, et c'est même parfois franchement comique.

Au final, Jason Starr signe un divertissement sympa, plein d'action, de suspense, et aussi d'humour. Ce n'est pas très original, c'est du polar "de gare", sans prise de tête, vite lu, et vite oublié!
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Crise de panique

Un banal cambriolage dans une riche maison bourgeoise va entrainer la famille du docteur Bloom dans un engrenage machiavélique.

Le docteur, psychothérapeute, pour défendre sa famille, abat un des deux cambrioleurs en vidant sur lui son arme.

Les médias vont mal réagir : pourquoi s’acharner ainsi ?

Parallèlement, l’autre cambrioleur veut venger la mort de son ami, et va mettre au point une vengeance menée de main de maître.

Tout va mal tourner pour la famille du docteur.

L’écriture de l’auteur est parfaitement maîtrisée, les personnages sont parfaitement décrits, minutieusement analysés, inspectés.

Ce roman, malgré une intrigue somme toute banale, est très agréable à lire car les événements sont bien décortiqués, et bien mis en scène.

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Le Frisson

Un bon petit moment passé avec cette BD, genre comics, toute de noir et blanc vêtue.

L'histoire est une enquête policière, teintée de fantastique. On y trouve tour à tour, et avec de belles illustrations, des jeunes filles pulpeuses, des flics blasés et fatigués, du gore (mais bien traité, ça reste soft), du sexe, des meurtres sacrificiels, un prêtre pervers, des druides sanguinaires.

Tout ça de nos jours, à New York, entre des ifs et des buildings.

C'est rapide, musclé, sanglant et légèrement érotique.

Le scénario est solide, la fin est un peu convenue mais colle bien à l'ensemble. Les dessins sont bons, pas du tout exagérés par rapport au genre comics.

Une belle petite découverte au hasard des fouilles dans une bibliothèque.
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Petit joueur

Les mésaventures d'un jeune italien dans le Brooklyn des années 80, mené en bateau par une bande de petits salopards malfaisants : notre brave Mickey va payer très cher ses désillusions, à l'issue d'un épisode initiatique d'une rudesse qui confine au sordide. Un petit roman bien mené, mais sans réelle envergure. Sur des thèmes très proches, Pelecanos et Price (Richard) on fait tellement plus puissant...
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Petit joueur

Mickey à 18 ans . il travaille dans une poissonnerie pour se payer de futures études et subvenir aux besoin de son père, Alzheimer. Une vie pas facile mais qui aurait pu être pas si mal si Mickey n'était pas naif, craintif et il faut bien le dire pas très futé.

les choses vont dégénérer pour lui, victime d'arnaques, de coups foireux, et il n'arrivera jamais vraiment à redresser la barre. Au contraire il s'enfonce, son père meurt, son meilleur ami aussi et il accumule les probêmes.

Un espoir peut-être quand il rencontre Rhonda, mais ça ne va pas durer. Pourtant il s'accroche à cet avenir qu'il imagine avec elle. mais Mickey se leurre et on assiste à sa descente aux enfers sans qu'il ne fasse rien pour s'en sortir vraiment.



Plutôt triste cette histoire, mais cela nous montre que dans la vie on a des choix qui s'offrent à nous, et quand on ne fait pas les bons, on en paie le prix.

Est-ce que ça apprends quelque chose à Mickey ? Même pas.

Déprimant à souhait.
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Petit joueur

Quand la naïveté se transforme en cause perdue.



"Petit joueur" de Jason Starr est un roman noir qui se déroule dans le New-York du début des années 80.



Mickey Prada est un jeune de vingt ans qui vit à Brooklyn avec son père atteint de la maladie d'Alzheimer. Sa mère est morte quand il était enfant, renversée par un chauffard. Mickey s'est accordé une année de battement après le lycée pour économiser en travaillant dans une poissonnerie, afin d'aller à l'université et devenir comptable.



Angelo Santoro est un client fidèle, et aussi un mafieux. En tant normal, il ne s'adresse à Mickey que pour être servi en crevettes et payer. Mais un jour, ils vont entamer une discussion autour d'une de leur passion commune : le football. Angelo découvre que Mickey aime parier sur des matchs, et cela tombe bien, car le bookmaker d'Angelo est aux abonnés absents pour la semaine. Le mafieux va donc demander à Mickey de prendre un pari pour lui.



Cette première mise va s'avérer perdante pour Angelo, qui va tenter de se refaire lors d'une seconde, tout aussi prolifique. Le hic pour Mickey, c'est que d'une part, Angelo ne va jamais lui donner d'argent, et d'autre part, il va continuer à parier. Mickey va vite se trouver dans un étau inconfortable, acculé de dettes par les paris d'Angelo, qu'il craint, et menacé par son bookmaker.



Devant cette pression insoutenable, deux choix s'ouvrent à lui : piocher dans ses économies et dire au revoir à ses études, ou alors accepter de faire un cambriolage en compagnie de son meilleur ami Chris.



Coup de cœur pour ce roman de Jason Starr, où plusieurs sentiments se mélangent : tristesse, humour, noirceur, amour, folie, naïveté. Les rebondissements et les chutes s'accumulent et nous laissent un sourire aux lèvres, surtout la fin. C'est d'ailleurs la force de ce roman, réussir à transposer le tragique et l'humour. Car nous sommes là en possession d'un roman très noir, la vie de Mickey Prada est loin du conte de fée, elle est un gouffre sans fin jusqu'à la dernière ligne. Ce jeune homme nous laisse un goût de tristesse, et en même temps il nous irrite par sa naïveté dont profitent les crapules qui gravitent autour de lui. Petit joueur est un roman à ne pas laisser passer, un magnifique bol d'air littéraire. À vous de vous y jeter !

YB.
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Petit joueur

Brooklyn, années 80. Mickey Prada est un jeune homme qui travailles dans une poissonnerie en attendant de reprendre ses études à la rentrée prochaine avec l'argent qu'il économise durement. Sa vie est bien morne et son cercle d'amis, restreint et peu fiable.



Un jour, sa vie bascule lorsqu'il se voit dans l'impossibilité de rembourser une dette importante à son bookmaker. Or cette dette n'est pas vraiment la sienne. En effet, il s'est porté garant de la solvabilité d'un client de la poissonnerie, Angelo Santoro, qui appartiendrait à la Mafia italienne. Impressionné par cet homme, le voilà paniqué à l'idée de lui refuser de prendre un nouveau pari. Ne sachant pas vers qui se tourner pour s'en sortir, Mickey va naïvement entrer dans un engrenage qui risquerait de bien le mener à la tombe.



Comme dans d'autres romans de Jason Starr (Harcelée, mauvais karma, Loser), j'ai retrouvé la même construction en spirale où les problèmes s'accumulent et les dangers se font de plus en plus grands. J'avais juste envie de secouer Mickey en lui disant : non mais c'est pas vrai, tu vas pas faire ça, tu vas te planter mec !



Jason Starr excelle dans les portraits de pauvres types, de gros connards (il y 'a bien que ce mot qui me vient à l'esprit dans ces cas là). Au-delà de l'intrigue, il dépeint avec justesse le quartier de Brooklyn de l'époque (mode, musique...) mais aussi la pauvreté et le racisme ambiant.



Un roman parfaitement maîtrisé, bien cynique et amoral comme j'aime.



Le rythme de lecture fut frénétique et sans pause. J'en redemande !
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