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Casual Fling tome 1 sur 1

Dalibor Talajic (Illustrateur)
EAN : 9781953165206
96 pages
Awa Comics (26/10/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Jennifer Ryan has the perfect life. A loving family. A high paying job in corporate law. A luxurious
apartment in upper Manhattan. Then one day she steps out of her marriage...and finds that her new lover isn’t the one night stand she expected. Stalked and threatened with exposure, Jennifer attempts to unravel the true identity of her tormentor, discovering valuable clues in the trail of destruction left in this mysterious man’s wake.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Séducteur habile
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Ce tome contient une histoire complète qui n'appelle pas de suite. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2021, écrits par Jason Starr, dessinés et encrés par Dalibor Talajić, mis en couleurs par Marco Lesko, avec des couvertures réalisées par Dani. le tome contient également un texte de 2 pages du scénariste explicitant les circonstances de la création de la série, un texte d'une page de l'artiste, 2 pages de crayonnés pour les couvertures, la couverture variante de Mike Deodato Jr.

Dans un appartement de Manhattan, le papa Matthew Ryan est en train de préparer le petit déjeuner pour ses deux enfants de moins de dix qui sont déjà attablés : Emily et Justin. Son épouse Jennifer est déjà habillée, avec son manteau à la main, et elle farfouille dans son sac à la recherche de ses clés ou de son portable. Elle ramasse le biberon de Justin qui vient de tomber, et s'en va alors que l'alarme incendie se déclenche parce que le papa vient de rater les oeufs. Il lui rappelle qu'ils ont rendez-vous à dix-neuf heures pour le récital de ballet de leur fille. Dans une grande tour de Manhattan, elle fait visiter les bureaux de la firme où elle est associée, à de nouveaux gros clients : Angela Foley, Harrison Wexler et Michael Stern. Arrivés dans la grande salle de réunion, elle leur présente les deux autres associés seniors : Denise Jenkins et James Stevenson. Alors qu'ils s'apprêtent à discuter affaires, le téléphone de Jennifer sonne. Elle sort pour y répondre : c'est Matthew qui souhaite savoir où elle a mis les couches de Justin parce qu'il n'y en a plus dans le sac habituel et qu'il vient de se lâcher. Elle répond qu'elle n'a pas le temps de tout expliquer et lui raccroche au nez. Elle va reprendre le cours de sa réunion.

Une fois la réunion terminée, les clients indiquent qu'ils ont d'autres réunions toute la journée, mais qu'ils ont prévu une soirée à Hudson Yards. Ses deux partenaires ayant déjà d'autres obligations, Jennifer Ryan déclare qu'elle sera ravie de les y retrouver. le soir, avec une vue imprenable sur le monument Vessel, elle prend donc un cocktail Angela. Alors qu'elles papotent, Alex Miles vient saluer Angela qui le présente à Jennifer. Angela souhaitant aller saluer quelqu'un, Alex et Jennifer entament une conversation très plaisante, dérivant sur ses obligations de mère. Elle finit par le quitter et prend un taxi pour rejoindre le ballet de sa fille. Elle parvient sur place, avec une demi-heure de retard sur la fin de la représentation. Il ne lui reste plus qu'à rentrer chez elle et à s'excuser auprès de Matthew qui lui fait sentir sa déception, et évoque celle encore plus grande de leur fille Emily. Il finit par aller se coucher seul. Les jours suivants, la vie quotidienne reprend ses droits : promenade en famille dans les rues arborées, accompagner les enfants à des activités, les emmener jouer au parc, et dans le même temps, elle ne parvient pas à oublier le contact de la main d'Alex sur la sienne. le lendemain, elle va chercher un café dans l'établissement en bas de son immeuble de bureau et elle a la surprise de voir arriver Alex Miles, venant prendre son petit-déjeuner.

Ce n'est pas le premier thriller de cet auteur pour l'éditeur AWA : il avait déjà écrit Red Border (2020, illustré par Will Conrad, une histoire poussive et peu convaincante. le masque sur la couverture et la notion de relation sans lendemain font tout de suite penser à 50 nuances de Gris (2011) d'EL James. L'utilisation d'un masque pour des pratiques sexuelles entre adultes peu également faire penser à d'autres relatons aventureuses comme The Discipline Volume 1 (2016) de Peter Milligan & Leandro Fernandez. le lecteur s'attend donc à des infidélités adultérines, et une forme de mise en danger de cette épouse jeune cadre dynamique à l'avenir prometteur, commençant à éprouver des regrets de s'être encombrée d'une famille. Peut-être que le masque annonce également un élément surnaturel qui viendrait incarner la passion charnelle de l'une ou de l'autre ? le lecteur attend donc qu'il se passe quelque chose. Il peut compter sur Jason Starr pour rester très pragmatique, au ras-des pâquerettes même : Jennifer est sensible au charme bien réel d'Alex, à sa gentillesse, à sa sollicitude, à la liberté qu'il semble incarner, bref à tout ce qui s'oppose au train-train quotidien dépourvu de glamour, autant de contraintes l'empêchant d'être toute entière à sa carrière dans ce cabinet d'avocats de grand standing, où les deux autres associés sont plus âgés, plus de 20 ans de plus qu'elle, et attendent beaucoup de cette nouvelle collaboratrice. Les dessins sont d'ailleurs tout à fait dans ce registre pragmatique.

Dalibor Talajić travaille régulièrement pour illustrer des aventures de superhéros Marvel Comics, souvent pour un résultat qui peut sembler un peu fade par rapport aux pages plus spectaculaires de ce type de comics. La prise de contact avec cette histoire ne fait pas ressortir cette caractéristique. L'artiste dessine dans un registre réaliste et descriptif, totalement en phase avec la tonalité du scénario, avec un bon niveau de détails. de temps à autre, le lecteur voit bien que l'artiste se contente de représenter un visage en plan rapproché dans une case de la largeur de la page, mais il laisse surtout la place au lettreur pour caser toutes les informations requises par le scénariste. Il y a également plusieurs séquences avec des cases où se trouvent uniquement la tête de l'interlocuteur : là encore c'est une exigence du scénariste qui se justifie par un échange purement verbal au cours duquel seule l'expression du visage va indiquer quelque chose. Pour le reste, Talajić est réellement investi dans l'histoire qu'il raconte à commencer par les différents environnements. Certes, il n'est pas un décorateur qui sort du lot, mais il reproduit avec consistance la cuisine où Matthew rate le petit-déjeuner des enfants, la grande salle de réunion, aussi fonctionnelle qu'impersonnelle, le bar à la mode pour rencontres de sortie de bureau, l'appartement des parents de Matthew avec un aménagement très différent de celui de Jennifer et de leur fils, ou encore le pavillon d'Alex Miles. de ce point de vue, Talajić remplit son contrat de donner à voir au lecteur les différents lieux avec la sensibilité idoine, jusqu'à la représentation très convaincante du monument Vessel (2019) conçu par l'architecte Thomas Heatherwick.

Dans sa postface, le scénariste indique que la réalisation de cette histoire lui est apparue plus délicate que lorsqu'il écrit des romans, car il ne peut pas noyer chaque case d'un flux de pensées intérieures, et qu'il doit trouver des solutions visuelles avec l'artiste, pour faire passer les émotions correspondantes. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que les moyens retenus sont vraiment basiques, ou plutôt bien trouvés. Toujours est-il, qu'ils sont appropriés et efficaces. Jennifer libérant son pied de son escarpin, Jennifer touchant son alliance alors qu'elle parle à Alex, le petit coup d'oeil rapide au téléphone pour guetter un message, le regard de côté pour éviter de montrer franchement sa lassitude à son conjoint, la colère face au maître chanteur, la gêne à avouer sa culpabilité à son conjoint, le petit verre de vin pour se détendre, se toucher les cheveux, etc. D'un côté, le lecteur peut éprouver l'impression que l'artiste va piocher dans une bibliothèque de postures et d'expressions toutes faites ; de l'autre côté, il s'en sert avec intelligence et à propos. le lecteur est donc bien immergé dans la banalité du quotidien, la banalité d'une femme éprouvant la sensation de rater des occasions, la banalité d'un adultère sans panache.

Au bout de deux épisodes, le lecteur doit se rendre à l'évidence : pas de surnaturel dans ce récit. Ce dernier est exactement ce qu'annonce le titre : un coup d'un soir. Et voilà… Bien sûr le récit ne s'arrête pas là, et le scénariste surprend le lecteur en restant dans un registre adulte, et en montrant les personnages réagir comme des adultes intelligents. Forcément, il rajoute un personnage un peu providentiel qui nécessite un petit peu plus de suspension consentie d'incrédulité, mais pas tant que ça. L'auteur emmène alors le lecteur dans un thriller bien pensé, avec pas uniquement l'enjeu du chantage exercé contre Jennifer Ryan. Jason Starr raconte son histoire sans esbrouffe, sans révélation fracassante, sans moment de tension insoutenable, mais posément et honnêtement. Lui aussi sait intégrer un ou deux éléments plus remarquables, par exemple un concert du groupe Greta van Fleet, comme une réponse au Vessel. le lecteur tique peut-être à un ou deux éléments, comme la sensei ou l'effet potentiellement dévastateur de la vidéo, mais pour le reste il y croit.

Un thriller de plus dans l'océan de la production de comics annuelle, avec des auteurs pas forcément très vendeurs. En outre, associer le pragmatisme de Dalibor Talajić à la banalité de Jason Starr ressemble à une recette pour créer un récit d'une rare platitude. Il y a un peu de ça, et en même temps ces deux créateurs sont de solides artisans. Ici, ils travaillent de concert et racontent quasiment honnêtement une histoire de chantage immonde et crédible, avec des personnages principaux refusant de jouer le rôle de victimes se laissant faire, et voyant plus loin que le bout de leur nez avec leur objectif de faire cesser les agissements de cet ignoble prédateur.
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