Citations de Javier Calvo (17)
Ce sont les temps les meilleurs, les pires, c'est le temps de la Lumière, de l'Obscurité, le printemps de l'espérance, l'hiver du désespoir.
Certains ouvriers ont les yeux rouges comme le sont parfois ceux des hommes dont on pense qu'ils n'ont pas pleuré parce qu'ils sont des hommes mais qui semblent pourtant avoir versé des larmes. p145
Le mensonge est la base sur laquelle repose la politique.
Les premiers jours passés par Menelaus Roca dans la catacombe ressemblent au temps marécageux des gens cloués par une forte fièvre. Bulles volatiles de veille et cavités profondes de léthargie sans rêves. p187
Boamorte est un homme de grande taille aux épaules tombantes qui s'apparente davantage à un fossoyeur qu'à un policier, son long visage est de la couleur jaune crasseux laissée par le tabac sur les doigts. Un visage si desséché et si fibreux qu'il ressemble à quelque chose de momifié et de tanné et dans lequel les yeux noirs percent comme des bestioles chitineuses.
Incipit
Ce sont les temps les meilleurs, les pires, l'ère du savoir, de la stupidité, l'époque de la foi, de l'incrédulité, c'est le temps de la Lumière, de l'Obscurité, le printemps de l'espérance, l'hiver du désespoir, tout est devant nous, rien ne l'est, nous allons droit au ciel, tout droit ailleurs.
Tromper est un art. Vous savez, il faut être complètement irrégulier. On ne peut pas tromper deux fois de la même manière.
Je n’ai peut-être pas eu vingt sur vingt, mais mes notes étaient parfaites. Je ne me trompe jamais. Je suppose que ces bonnes notes ont compensé les mauvaises obtenues dans d’autres domaines.
Il faut toujours considérer comme une évidence que l’ennemi vous trompe. Telle est la difficulté de notre travail et, en même temps, son côté merveilleux. C’est comme engager une conversation dans laquelle les deux personnes mentent tout le temps.
Et un homme de son intelligence est capable d’aller beaucoup plus loin que les
informateurs normaux.
Tu oublies que la contradiction est le moteur du changement. Sans combat de pôles opposés, il n’y a pas d’histoire. La dictature du prolétariat n’arrivera jamais.
Le genre d’art que je fais ne plaît pratiquement à personne. Disons que je ne sais pas très bien quelle différence il y a entre l’art et la révolution.
Dans les casernes, on cache en général les mauvais traitements.
Dire ce que personne ne veut entendre. C’est ce qu’ont fait tous les révolutionnaires authentiques.
Les agents civils comme moi ne peuvent pas être recyclés. Ils ne peuvent être rétrogradés qu’à l’intérieur du Service lui-même et pour moi, il est impossible de le faire davantage puisque je suis tout en bas de l’organigramme. Et on ne peut pas non plus me renvoyer parce que je connais la mécanique interne du Service et le réseau d’information. Et en plus, je n’oublie jamais rien. Il faudrait me tuer pour se débarrasser de moi.
Dans la Nouvelle Espagne, la vérité n’existe plus parce qu’une légion d’hommes silencieux l’ont cachée derrière un mur de ciment.
Dans notre travail, vous savez, nous sommes très souvent guidés par l’idée de tromper l’ennemi. De lui passer des informations fausses, de sacrifier telle ou telle information pour en cacher une autre, de transmettre une vérité incomplète à la place d’un mensonge.