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Critiques de Jean Bury (29)
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Tous les robots s'appellent Alex

L’Humanité s’est éteinte depuis deux millénaires. Ce qui reste d’elle (archives, artefacts, échantillons d’ADN, …) se balade dans l’espace à bord du Gondwana. Le vaisseau est contrôlé par une I.A. appelée Père. S’il y a un père, il faut un fils non ?



Alex est un cyborg de 14 ans. Progressivement il s’interroge sur le sens de son existence, sur l’utilité de conserver la mémoire des Hommes.



« A quoi bon, cette fidélité à leurs lointains créateurs évanouis dans la poussière du passé? »



Les questions amènent des réponses et pas toujours celles que l’on attendait.



Une nouvelle intéressante qui aurait fait un bon roman. J’aurai aimé en apprendre plus sur



Si l’occasion se présente, je tenterais bien un roman de l’auteur.









Challenge mauvais genres 2022
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Tous les robots s'appellent Alex

Eradiquée par un virus, l'espèce humaine a disparu depuis deux millénaires. Même le Gondwana, un immense vaisseau spatial, espoir de survie, n'a su sauver les hommes. Infectés eux aussi, les derniers hommes se sont tous éteints à son bord. Depuis il tourne dans l'espace, commandé par une intelligence artificielle, ''Père'', dernier gardien du souvenir du monde des hommes. Mais si cette I.A. n'est qu'une voix, A-Lex, lui, est un cyborg très performant. Crée par Père à l'image de l'Homme, A-Lex a grandi seul, en se conformant aux ordres de son créateur. Mais avec l'adolescence arrivent les questions et la rébellion. Le petit cyborg va chercher des réponses et découvrir le secret de sa création, bousculant à jamais le cours de sa vie.



Un texte à la fois philosophique et poétique qui, malgré sa brièveté, interroge sur sur de vastes questions existentielles. Qu'est-ce qu'un homme ? Grégaire par nature, l'homme peut-il vivre seul ? Comment se construire sans passé ni perspective d'avenir ?

Toutes questions fort intéressantes, mais malheureusement pas assez développées ici. A-Lex est un personnage attachant dans sa quête de savoirs et on aurait aimé l'accompagner encore un bout de chemin...

Une belle écriture, immersive au point qu'on se sent flotter dans l'espace à bord du vaisseau et un auteur qu'on aura plaisir à retrouver dans un texte plus long.
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Rétro-fictions

Avec l’anthologie 2014 d’ImaJn’ère, nous touchons à tous les genres, il y a de tout au niveau du ton, et enfin nous explorons quasiment tous les continents ! Grande variété donc, permise par l’intitulé de l’appel à textes qui a conduit à cette publication : la plume portée vers le passé, le but était de surprendre en créant une aventure se déroulant entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle (plus exactement entre 1851 et 1949) ; tant en SFFF qu’en polar, les thèmes permettaient d’explorer énormément d’aspect (uchronies, univers steampunk, aspect gothique, utopies, genre noir, enquête, investigation, politique, etc.). Avec seize nouvelles de taille et d’univers très variables, la diversité est le maître mot offert au lecteur.





Avec « Sempervirens », Jeanne-A Debats nous plonge dans l’enfer de la Première Guerre mondiale. À l’aube du centenaire du déclenchement des hostilités en Europe, il s’agit là de s’engouffrer dans les tranchées où la mort est présente de la plus violente des manières. « Tout ce chemin pour rien : une bombe y est tombée directement. L’ancien refuge où l’on trouvait un brasero, du vin, des cigarettes et parfois de la soupe chaude, n’est plus qu’un cratère, un trou de terre obscure et martyrisée d’où s’échappent encore quelques fumerolles acides. »

Automne 1916, dans les Flandres en proie aux obus et autres armes de destruction massive, Nico voit sa tranchée atrocement subir les affres de la guerre et finit par n’être uniquement accompagnée de ces sortes de « compagnons du devoir » que sont Pensée et Mémoire, ses deux pigeons pour seule compagnie dont les noms seront évidemment porteurs de sens au cours du récit. Dans cette atmosphère guerrière où la survie est devenue son seul but, sa fuite l’entraîne dans un lieu inversement proportionnel au monde des tranchées, en l’occurrence une drôle de petite boutique où l’attendent une jeune femme et une quantité de produits. C’est la part de fantastique chère à Jeanne-A Debats qui entre alors en scène.

En effet, l’auteur, notamment du recueil La Vieille anglaise et le continent et de Métaphysique du vampire, joue sur le fort contraste entre deux mondes opposés qu’on aurait peine à imaginer se côtoyer aussi simplement. Contrairement à ce que pourraient croire les adeptes du style de Jeanne-A Debats, elle ne se révèle pas aussi crue dans son propos qu’à l’accoutumée, et c’est davantage la situation qui exige de la violence pour l’arrière-fond et de la gouaille pour le personnage principal, histoire de mettre en avant la césure entre l’horrible de la situation et la spontanéité avec laquelle Nico tente de se rattacher à la vie. Même si nous n’en apprenons finalement bien peu sur lui-même, c’est son destin qui constitue le vrai tragique de cette nouvelle. Et tout repose dans sa quête pour rester « toujours vert », « toujours fringant », suivant comment on comprend ce titre mystérieux en latin.



Lauréate du concours ImaJn’ère 2014, Sylvie Jeanne Bretaud nous propose de suivre « L’ombre de Whitechapel ». Elle revisite de manière inattendue l’affreuse affaire de Jack l’Éventreur datant de 1888. Emeline, souffrante, confesse une histoire survenue lors de sa jeunesse. Alors qu’elle fréquentait son amie « la douce Ginger », une des prostituées de son quartier, il a fallu qu’elle tombe quasiment nez à nez avec le tueur en série.

L’auteur mise sur une nouvelle plutôt courte avec une histoire relativement simple mais incorporant plusieurs références bien connues de l’époque victorienne. Dans une ambiance noire mi-glauque mi-guindée, elle ne nous épargne pas l’atrocité des crimes de l’Éventreur : « Je vais te punir, catin. Pour ta peine, je te mets le sein droit sous la tête... les reins sur la commode... le foie sur la chaise, la rate dans le tiroir. Tu auras beaucoup de mal à te reconstituer après ça ! » Avis donc aux amateurs de « court mais intense » !



Par « La Garde rouge », c’est à la Commune de Paris que s’attaque Arnaud Cuidet. Menacée à la fois par Versailles et les Prussiens, celle-ci doit faire face à un étranglement critique et toute découverte est bonne à prendre pour un éventuel avantage stratégique. Pendant cette année 1871, Gustave, à la tête d’une petite troupe de « réquisitionneurs » fouille las bas-fonds de Paris, accompagné notamment d’Émile et d’Agnès : un trio composé « d’un vieil ingénieur, d’un contremaître bourru et d’une féministe turbulente », pour reprendre les mots de l’auteur. Tous trois semblent s’intéresser à une forge recelant bien des avantages pour la défense de Paris. Avant de dévoiler sa trouvaille qui « suscite » bon nombre de réactions, Arnaud Cuidet maintient le mystère, un peu artificiellement certes, mais ça tient bon. « Oui, c’est une entreprise insensée. Ne pourrait-on pas dire la même chose de la Commune ? Après tout, vous avez accepté de travailler avec des femmes ; c’est déjà fou, non ? »

Dans ce contexte, « La Garde rouge » apparaît alors comme un défi technologique pour l’année 1871. Machineries, ferronneries et tuyauteries ont la part belle pendant un certain nombre de paragraphes. Ça sent le proto-steampunk dans le sens où nous allons chercher des applications à la technologie de l’époque que nous n’avons pas tenté dans notre histoire. Tout cela amène l’auteur à nous délivrer finalement un combat déterminant entre le Rouge et le Blanc. Façon match de boxe : à ma gauche, La Garde, géante de fer communarde ; à ma droite, Le Versaillais, le chevalier blanc au service du pouvoir. Entre prises de catch et manœuvres d’abordage, Arnaud Cuidet se fait clairement plaisir dans ce combat singulier entre deux masses robotiques dignes d’un film sur Godzilla, dans cette analogie du combat naval entre deux navires flambants neufs uniquement créés pour se détruire l’un l’autre. Immanquablement pour les amateurs de combat dantesque et métallique !



C’est grâce à « La tour » que Léon Calgnac a lui aussi été élu lauréat du concours ImaJn’ère 2014. D’une première affaire sur un roman sulfureux, parlant vaguement de meurtre et d’adultère, l’auteur se focalise sur Hippolyte Sénéchal, directeur du journal L’Événement en novembre 1867, pour en tirer un récit volontairement pompeux pour coller à la bourgeoisie de l’époque. Toutefois, le cœur de cette nouvelle ne réside pas en cette amorce, mais bien dans le mystère qui s’installe progressivement. « Le mystère n’est pas immoral. Le mystère n’est pas politique. Les gens aiment le mystère. » Ce fameux mystère, constamment recherché par l’auteur, tente de se condenser autour de deux personnages travaillant côte à côte pour la scène principale : le jeune critique littéraire Pierre Sandoz et le neurologue Jean-Martin Charcot (ayant d’ailleurs eu son rôle historique dans la définition de l’hypnose dans le domaine médical). En passant par une sombre affaire de déliriums communs, cette « tour » apparaît alors comme le point commun de cas pathologiques étrangement connectés.



Francis Carpentier nous propose, avec « OYAPOC 1902 », un récit perdu entre France et Brésil, l’Oyapoc étant le fleuve servant de frontière entre les deux États en Guyane française depuis 1713. Sur un ton léger, voire humoristique de temps à autre, mais sans jamais négliger un langage très littéraire, nous suivons une expédition en pleine jungle entre considérations politiques, ethnologiques et économiques. « La saison des pluies noyait tout, on n’accédait plus aux abattis, le gibier se terrait, le poisson nageait loin des filets. Les vivres que l’ancien conseil municipal n’avait pas détournés s’étaient épuisés en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. La disette sévissait. Pour rire, les gens disaient qu’en s’entraînant à jeûner pendant tout le carnaval, ils seraient fin prêts pour le carême. » En effet, quand il s’agit d’éviter les postes de douane pour aller piquer la mine d’or du voisin et s’arroger des droits sur telle tribu indienne locale, la forêt amazonienne est un lieu privilégié. Ça sonne créole, ça sonne vrai et ça donne envie de filer en douce dans la jungle (ou pas finalement).



C’est dans des horizons bien plus proches de nous que Brice Tarvel place « La porte bleue ». Sur un ton très décalé, il place directement son histoire dans un Angers uchronique de 1924 où la boutique PhénomèneJ est déjà quasiment comme nous la connaissons aujourd’hui. « Il fallait voir Hugues le Bouquiniste, dressé maintenant hors de ses donjons de carton, la claymore au poing, l’œil éclairé d’une redoutable lueur guerrière, face aux vélociraptors circulant comme une armée cuirassée avide de conquêtes. » Il s’agit bien de suivre Hugues Campavila, le bouquiniste aventurier, et son épouse Carmen, la ménagère compulsive, dans une chasse loufoque aux trousses d’une nuée de vélociraptors ayant traversé ladite porte du titre. Ça promet !



Quant à Jean-Hugues Villacampa, lui aussi lauréat du concours ImaJn’ère 2014, il nous présente à son tour un « Drôle de poulet » en la personne d’Antonin Desloirs, commissaire de Givet, bourgade ardennaise à la frontière belge. Petite bourgade, petit commissaire de pas grand-chose, et pourtant c’est dans une ambiance à la Maurice Leblanc (que le personnage principal côtoie d’ailleurs) que nous découvrons une affaire bien peu commune. « Meurtre dans la haute » aurait tout aussi bien pu être le titre, car le casting local est gratiné. C’est alors l’occasion de suivre une orgie gastronomique en forme d’huis-clos macabre et seul le dénouement pourra en dire davantage...



Jean-Luc Boutel préfère, lui, nous narrer l’histoire d’un emmerdeur (sic). Avec « L’invasion des hommes-taupes » (sous-titrée « Une aventure inédite de Sélénex »), il s’intéresse d’abord à Anselme Castagneul qui, comme d’autres savants au même moment, disparaît en plein cœur de Paris par la voie du souterrain, mystère au rendez-vous là aussi. Pas sûr que la narration en chapitres au sein de cette nouvelle favorise vraiment la compréhension, mais en empruntant tous les codes du « héros dévoué à sa mission », l’auteur tend fortement vers la thématique du super-héros, avec le dénomme Sélénex, le protecteur de la capitale. Dans cette optique, nous ne pouvons nous empêcher de penser à une forte inspiration de l’histoire vis-à-vis d’un antagoniste bien connu des Quatre Fantastiques (de Marvel), le tout premier même, l’Homme-Taupe, le Moloïde. C’est alors l’occasion pour le lecteur d’explorer à la va-vite un espace qui fait encore beaucoup fantasmer : les bas-fonds et les souterrains de Paris, ici dans leur réalité au tournant des XIXe et XXe siècles, dans un aspect un peu gothique et, en tout cas, effrayant. Beaucoup de descriptions et peu de dialogues viennent entraîner le récit, pour une nouvelle pourtant bien portée sur l’action. Et en matière de péripéties en milieu souterrain, il y a de quoi s’occuper, avec en plus de cela quelques machineries complexes pour égayer le voyage. En plus de cela, croiser quelques têtes connues comme Rosny-Aîné, Gustave Eiffel, et quelques autres, n’est jamais un mal.



Artikel Unbekannt a choisi de nous narrer le Japon des années 1940 de manière stéréotypée certes, mais parfaitement réglée. Un « Japon, année zéro » où les deux bombes H seront l’horizon des événements. Kiyochi, Kumiko et Kojima forment les trois volets de cette exploration du Pays du Soleil levant, qui se définissent très simplement comme suit « Kojima aimait Kumiko qui aimait Kiyochi qui n’aimait personne ». Et le rythme ternaire imposée par le fond est dès lors présent dans la forme en toute circonstance. Dans leurs choix comme dans leur destin, trois voies possibles et inéluctables apparaissent dans ce Japon. Statisticiens, enseignants et yakusas : ces voies possibles ne sont pas légion et demandent autant d’honneur que de violence sur soi. « Les yakusas : un état dans l’état, une bague de feu autour d’un doigt de glace, le chaos à l’intérieur de l’ordre, un monde parallèle dont le roi invisible a le geste bruyant, mais le verbe discret. »

Forcément, entre un triangle amoureux et les affres de la vie quand la politique des yakusas s’en mêle, cela ne peut que créer des étincelles. Et Artikel Unbekannt nous entraîne dans un tourbillon de situations apparemment inéluctables. Violence des mots comme de certaines scènes dont une magnifique de torture, dégoulinante à souhait, une pointe de fantastique liée à la fameuse tradition des tatouages dans le milieu des yakusas : les ingrédients font plaisir à voir et l’ensemble s’enchaîne magnifiquement bien.



« Écarlate était le ciel » selon Anthony Boulanger, autre lauréat du concours ImaJn’ère 2014. Et en effet, à l’automne 1916, les combats aériens font rage dans le ciel européen. Le ballet incessant des rapaces de métal est à peine interrompu par l’intrusion de nouvelles armes toujours plus meurtrières. Pour autant, la guerre ne règne pas entre les Nations du monde puisque celles semblent, au contraire, toutes alliées face à des forces surnaturelles et monstrueuses appelées les Résurgences, celles-ci ayant pris le contrôle du Royaume-Uni et de l’Irlande, notamment. « Depuis que l’ennemi avait conquis les airs, la guerre avait pris une nouvelle tournure. De l’attaque, les nations continentales étaient passées à la défense puis au repli contrôlé. De l’espoir, les peuples étaient passés à l’accablement. À une certaine forme de désillusion et de fatalisme. » À l’heure d’une bataille décisive, Manfred von Richthofen doit jeter toutes ses forces pour trouver ce qui fera enfin la faiblesse de ces monstres de toutes formes ayant déclaré la guerre à l’humanité.



« Une aventure de Béla Bartók » nous promet Jérôme Verschueren. Avec « Le chevalier noir », il reprend son héros qu’il publie déjà au Carnoplaste lors de l’une de ses enquêtes au cœur de New York en janvier 1941, toujours en quête d’activités nazies à détruire. Cette fois, Béla Bartók, croyant devoir démanteler une cellule nazie, un laboratoire à super-soldats, en plein centre de la Grande Pomme, tombe sur une affaire d’un caractère bien plus fantastique. Les fantômes rôdent parfois dans la ville et ce n’est pour le plus grand bonheur des vivants. Avec son assistante Becky, il s’agit pour lui de remonter la piste de ce qui fait la terreur du quartier et les apparences sont évidemment trompeuses.



Jean Bury réinvente la « légende » de Louis Pasteur et du petit enfant atteint de la rage avec « La Rouille », ce qui peut être considéré comme l’équivalent de la rage pour les robots de son petit monde. Car, en effet, l’univers à tendance steampunk qu’il met en place est l’occasion de voir proliférer les « eiffels », ces automates en plein développement. La combinaison entre mécanique et microbiologie est intéressante et suivre les explications du savant incompris est bien plaisant. Une nouvelle plutôt sympathique donc puisqu’elle ne se prend pas la tête, se suffit à elle-même et résout astucieusement une affaire bien délimitée.



Avec « Marionnettes », direction l'URSS des années 1930 ! Une Union soviétique en pleine mutation, profondément marquée par l'arrivée au pouvoir de Staline et les phases d'épuration qui ont suivi. C'est dans ce contexte tendu, alors que tout le monde se méfie de tout le monde, qu'est découvert en 1937 le corps d'un officier de l'Armée Rouge, atrocement massacré dans des circonstances bien étranges. Difficile en une vingtaine de pages seulement de mettre en place une intrigue très complexe, néanmoins la nouvelle de Julien Heylbroeck n'en est pas moins divertissante, l'auteur n'hésitant même pas à faire intervenir quelques spécialités du folklore russe.



Sélectionné parmi les lauréats du concours ImaJ'nère 2014, Bruno Baudart nous entraîne pour sa part dans le Berlin-Est de la fin des années 1940. Une ville profondément marquée par la Deuxième Guerre mondiale et dont les habitants ploient encore sous le joug d'une surveillance de tous les instants menée par la Stasi : en 1949 aussi bien qu'en 1943, on craint les délateurs. Et c'est justement pour se venger de l'un d'eux, responsable de l'arrestation et de la mort de sa compagne des années auparavant que le narrateur se décide à passer à l'acte. Un récit très touchant baignant dans une ambiance mélancolique qui ne laisse pas indifférente et parsemé de quelques références à des auteurs majeurs tels que Remarque et son « À l'ouest rien de nouveau » ou encore à Nietzsche.



Patrice Verry nous raconte, quant à lui, une fable impériale et festive. « L’empereur, le préfet et l’ingénieur » présente l’histoire de Joseph de Beaucrest, proche de Napoléon III, du préfet Haussmann et de l’ingénieur Bönickhausen. Offerte au lecteur de manière légèrement déchronologique, cette avancée en sous-main et en trois temps va très vite au point de reposer sur plusieurs sous-entendus laissant au lecteur le soin d’imaginer jusqu’où peuvent remonter les méandres de cette histoire. L’intérêt est d’ici d’approfondir ce qui constitue un des fondements de la « fierté nationale française » (fierté à tel point que plusieurs nouvelles de l’anthologie y font également référence) ; difficile d’en dire davantage sans tout dévoiler de cette nouvelle relativement brève, mais très dynamique.



Avec « La machine à explorer Baker Street », Brice Tarvel et Robert Darvel nous narrent une aventure de l'un des héros mis en scène par les fascicules Carnoplaste : Harry Dickson. Une sorte de Sherlock Holmes américain résidant au 92b ou 221b Baker Street (le mystère plane toujours...) et épaulé par le jeune Tom Wills et l'imposante Mrs Crown. C'est donc sur une touche d'humour que l'on referme cette anthologie, Brice Tarvel et Robert Darvel se mettant eux-mêmes en scène dans des situations rocambolesques impliquant notamment la présence d'un taxidermiste spécialiste en mécanique quantique ainsi que l'utilisation d'un canapé « enjambeur d'espace et de temps ». Une histoire bon enfant qui permet de refermer l'ouvrage sur une note positive.





Rétro-fictions est donc une anthologie très diverse, très distrayante, qui nous fait particulièrement voyager dans le temps et dans l’espace et mêle de façon plutôt joyeuse des auteurs reconnus et quelques semi-professionnels.



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Tous les robots s'appellent Alex

Style accrocheur pour ce court récit de SF, un huis-clos dans un vaisseau spatial. Histoire d'une petite trentaine de pages, centrée sur la définition de l’homme (que j’ai trouvé d’abord un peu tiré par les cheveux jusqu’a ce que j’ai compris que...), la solitude et aussi la nécessité de trouver un but à sa vie. Beau texte qui me donne très envie de découvrir d’autres œuvres de Jean Bury.
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La nuit est mon combat

Une nouvelle fantastique en huis clos d'une trentaine de pages qui m'a réellement ténue en haleine.

Angoissant (!) dans une écriture fluide, l'histoire met aussi en avant l'handicap du personnage principal, courageux et attachant. Mais c'est le terrible épilogue qui dévoile quel méfait de société peut être à l'origine d'un tel cauchemar.

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Faon

Un grand merci à Mots et Légendes pour l’envoi de ce roman.



Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de découvrir Jean Bury au travers de Et la mort perdra tout empire qui m’avait littéralement scotchée sur place. Du coup, c’est vraiment avec grand plaisir que je me suis lancée dans Faon qui m’avait tout l’air d’être une belle promesse.

Et, effectivement, j’ai passé un très bon moment avec ce roman, très complexe, qui nous assène le coup de grâce avec une dernière scène qui nous explique tout ce qu’on ne pouvait pas comprendre avant. L’auteur joue ses cartes au fur et à mesure tout en gardant – j’imagine – un certain plaisir à nous faire tourner en bourrique !

L’histoire et ses mystères m’ont beaucoup plu : les zones d’ombre s’éclairent au fur et à mesure et, surtout, j’ai beaucoup apprécié les flash-backs du passé qui nous guident dans la compréhension de cet univers. D’ailleurs, celui-ci est très riche et un peu inquiétant : on reconnait bien notre monde et les travers scientifiques de Faon nous font craindre pour notre propre avenir en nous faisant nous poser des questions dérangeantes.

La fin est chouette, plutôt belle dans son genre. Je m’y attendais forcément un peu mais ça ne m’a pas dérangée outre mesure : c’est ce que j’avais envie de lire et j’ai eu les réponses aux questions que je me posais.



Axe est un personnage très mystérieux et, malgré sa nature, on ne peut s’empêcher de vouloir le protéger. J’ai beaucoup aimé le fait que l’on se demande jusqu’au bout de l’histoire de quel côté il peut bien se trouver. J’ai apprécié ses réparties d’adolescent qui m’ont souvent amusée.

Le Commandant m’a également beaucoup plu : j’imagine que c’est à ce personnage que l’on est obligé de s’identifier car il est de loin le plus normal et le plus « humain » dans cette histoire.

Quant à Faon, c’est un mystère que j’ai apprécié décoder au fil des pages.



J’ai encore une fois beaucoup aimé l’écriture de Jean Bury : c’est fluide, clair et simple bien que son univers soit assez complexe. On suit facilement les aventures de ses personnages bien que l’on soit dans un monde chimérique ou réalité et mensonge se mélangent. D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié cette dualité que j’ai trouvé très bien décrite et plausible.

Une belle découverte.
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Et la mort perdra tout empire

Je tiens tout d'abord à remercier les Editions House Made of Dawn pour m'avoir – une nouvelle fois – envoyé leur dernier Court Lettrage.

Franchement, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec cette nouvelle : au moment de la commencer, je n'avais plus de connexion internet, donc autant dire que je ne savais pas du tout de quoi pouvait bien parler cette histoire ! Surtout au vu de son titre bien énigmatique (Hé ! Tant que j'y pense, ça me fait un point de plus pour le challenge lire sous la contrainte 'mort' !)...



En fait, Et la mort perdra tout empire est une histoire de guerre fantastique, dans un futur proche, européen, entre des humains et des loups. La découverte à été vraiment bonne : j'ai passé un excellent moment en découvrant cet univers !

J'ai beaucoup aimé le fait que l'on découvre l'histoire sous plusieurs angles, grâce à l'avis éclairé et aux impressions à chaud de personnages clef de l'histoire : le caporal Barraine, le fifre Absil, le médecin-colonnel Bruneau le sergent Liatochinski et le caporal Alain. Au début, j'avais l'impression que tous les avis allaient dans le même sens à cause du fait que tous ces personnages soient du même camps, mais en fait c'est loin d'être le cas ! Jean Bury m'a bien eu ! J'ai du relire à plusieurs fois un passage pour être sure d'avoir bien compris tellement que ça me semblait peu possible : vous le verrez par vous-même, la fin est vraiment très surprenante ;)



D'une certaine façon, je me suis beaucoup attachée à certains personnages. Seulement deux en fait : Absil et Liatochinski. Ces deux-là sont de loin ceux qui nous montrent le plus leur part humaine, qui s'investissent surement le plus dans l'histoire mais aussi ceux qui semblent le plus proche de nous : quelque part, ils n'ont pas été perverti par la guerre et garde ces réactions que l'on a tous aujourd'hui face aux horreurs de celle-là.

Par ça, je ne veux pas dire que le caporal Barraine, le médecin et le caporal Alain ont perdu toutes émotions, non. Juste qu'ils sont trop pris par la guerre et la volonté de la gagner qu'ils en oublient un peu tout le reste, mais aussi qu'ils ont vu trop de morts pour pouvoir réellement prendre ceux-là en considération.



C'était la première fois que je découvrais l'écriture de Jean Bury, et, il est certain que ce ne sera pas la dernière ! J'ai tout de suite été entrainée dans son histoire, captivée en fait par ce qu'il se passait et je n'ai pas pu m'arrêter de lire avant que la nouvelle soit terminée (même si en soit elle ne fait qu'une soixantaine de pages virtuelles). Il a vraiment une écriture fluide, dynamique et intrigante, j'ai vraiment été surprise en découvrant Et la mort perdra tout empire !

Une nouvelle que je vous conseille, vraiment.
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Faon

Dans une ambiance post-apocalyptique l'auteur nous plonge dans une lutte sans merci entre Faon, une entité qui explose les compteurs niveau dangerosité et le reste du monde.

En l'occurrence le reste du monde est plutot restreint car les pouvoirs psychiques de Faon sont tels que lutter est plus qu'inegal et devient d'ailleurs suicidaire.

C'est pourquoi il ne leur reste qu'une solution : réveiller la Bête. Autre mutant au pouvoir moindre mais seul capable de tenter de contrebalancer son pouvoir et d'éviter, peut-être, la fin de l'humanité.



L'auteur en quelques mots et d'une plume sûre et imagée nous plonge dans un climat de fin du monde.

La météo cataclysmique (vents, pluie, fureur des éléments...), les conditions de vie (seule une partie de la population tente encore de lutter) et l'évolution mutante de la nature (forêt vierge et touffue, plantes gigantesques et filandreuses, bêtes féroces réelles ou chimériques...) nous mettent dans une ambiance lourde et stressante.

Le lieutenant Lucas, au travers de son ressenti, ne nous permet à aucun instant de douter de notre fin prochaine. Tout semble nous mener vers une extinction de la race humaine sous le joug et le déchaînement de rage de Faon, celle par qui tout arrive.

Sa mission Extreme ? Convaincre la Bête de les aider même si leurs relations sont loin d'être proches de la sympathie. Ce personnage mutant va nous surprendre par bien des côtés.

Car lorsque nous alternerons les chapitres dans la peau de l'un ou de l'autre, tout sera différent.

On sent bien en Lucas le soldat aguerri, prêt à tout pour réussir sa mission. Il est mature, réfléchi et bardé d'un diplôme de psychologie.

De son côté, la Bête est un personnage encore jeune et impétueux. Cela va d'ailleurs presque couper court à leurs relations avant même qu'elle ne débute.

Les vocables utilisés, les réflexions ne nous laissent aucun doute sur sa jeunesse, son besoin de reconnaissance mais surtout sa lucidité sur le final mortel de sa mission.

Et je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce jeu de ping-pong entre Lucas et Axe (la Bête).

Nous avons la chance de visualiser l'action des deux côtés. Les ressentis, les peurs, les espoirs aussi nous enserrent le coeur car ils sont exprimés avec des mots simples et surtout qui frappent.

Axe avoue sa peur, n'essaie pas de trouver une excuse à sa terreur totale d'affronter Faon. Il le sait, elle est drôlement plus puissante que lui. Pourtant on le suit et petit à petit on espère à le voir progresser mètre après metre pour sa survie.

Jean Bury dont je ne connaissais pas la plume m'a agréablement surprise avec ce roman court, puisque 116 pages seulement mais intense en émotions, actions, suspens et rebondissements.

Une vraie découverte coup de coeur que je suis plus ravie d'avoir fait grâce à lui. Je ne l'en remercie que plus de me l'avoir proposée. J'ai particulièrement apprécié cette leçon de vie sur l'humanité.

L'homme est ce qu'il est et toujours privilégiera la force à l'altruisme. En voici encore une preuve dans ce roman court qui vous surprendra et vous transportera dans une tempête tant météorologique que psychique.
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Tous les robots s'appellent Alex

Une nouvelle rapide à lire. Qu'est ce que l'homme ? A quoi bon vivre si on est seul ?

Un texte bref. J'aurais aimé en savoir plus Une petite frustration aussi sur la fin.

Un bon moment.
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Faon

Faon c'est une histoire d'humanité, d'amour fraternel mais aussi de cruauté, de test scientifique, de dépersonnalisation de l'être humain. C'est une histoire forte avec des personnages forts. Nous sommes dans un passé où deux enfants sont enfermés pour avoir un pouvoir de transmission d'image mentale. Et nous alternons avec un présent où Faon a prit le contrôle et torture l'humanité. Une seule solution : son frère Axe. Je ne reprocherais qu'une chose à ce livre. Il est trop court. Mais comme toujours quand on aime on en veut plus. Sinon il n'y a rien à jeter dans ce livre. L'écriture de Jean Bury est très belle et va très bien avec cette histoire. J'adore la fin du roman. Le personnage de Lucas est très intéressant mais la longueur du livre empêche de trop en savoir sur les personnages. C'est à la fois bien et pas bien. Mais je suis très heureuse d'avoir pu découvrir cette nouvelle.
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Le roi de la colline

J'ai beaucoup apprécié le choix de l'auteur de mêler les deux époques avec, d'un côté un Thibault adolescent, et de l'autre un Thibault jeune adulte.

Le rythme de ce roman est également très réussi à mon goût : on saute d'action en action, pas le temps de s'ennuyer ! Certaines scènes sont plutôt attendues, pas de grosses révélations pour moi, mais elles restent très plaisantes.

L'écriture est fluide, agréable à suivre malgré la présence de quelques répétitions qui auraient, je pense, pu être évitées.

Ce qui m'a gênée en revanche, c'est la façon dont les adultes s'expriment envers des jeunes de 15 ans. À cet âge-là, où je me sentais avoir de vraies réflexions abouties, j'aurais vraiment très peu apprécié qu'on me donne du "gamin" à tour de bras. Je comprends le côté affectueux de ce terme mais ça m'aurait vraiment donné envie de leur voler dans les plumes, j'aurais eu l'impression d'être rabaissée ! C'est un détail mais comme cela revient très souvent, ça me faisait grincer des dents à chaque fois. ;)

Au final, un roman jeunesse sympathique, n'hésitez pas à le découvrir, que vous soyez ado ou adulte.
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Tous les robots s'appellent Alex

Quand les robots et les intelligences artificielles sont bien souvent présentés comme les destructeurs de l’humanité, ils ont ici tenté de la sauver sans grand succès. Un virus a ainsi éradiqué tous les hommes qui n’ont laissé derrière eux qu’un vaisseau spatial habité par une intelligence artificielle, Père, et sa créature, un cyborg de quatorze ans qu’il élève comme un humain. Ainsi, si les hommes ont disparu physiquement, Père est, quant à lui, bien décidé à poursuivre sa mission et à sauvegarder le souvenir de leur existence et de leurs us et coutumes.



C’est d’ailleurs dans ce but qu’il a créé et conditionné Alex, mais de fil en aiguille, ce dernier va en venir à s’interroger sur la notion d’humanité et la pertinence de préserver le souvenir d’un monde déchu depuis des siècles. Des questions qui en appellent d’autres et qui vont le conduire sur un chemin dangereux, celui de la vérité.



J’avais très vite anticipé le secret que va mettre à jour Alex, mais cela ne nuit en rien au plaisir que l’on prend à suivre ce jeune cyborg dans ses questionnements et à le voir interagir avec son créateur. Une relation créature/machine qui se révélerait presque touchante même si c’est finalement Alex qui émeut le lecteur de par sa solitude, ses besoins de réponse et le poids des responsabilités qui pèsent sur ses épaules…



En bref, voici une nouvelle fort immersive qui ne manquera pas de vous faire réfléchir sur de nombreux thèmes comme la notion d’humanité et le rapport homme/IA/machine. Mon seul petit regret est ne pas en savoir plus sur l’après, sur le nouveau chemin emprunté par un protagoniste qui a compris que vivre, ce n’est pas simplement exister.
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Réalités, volume 3

Comme les volumes précédents, cette anthologie nous offre une grande diversité de genres et d’univers. L’humanité n’y est pas toujours à son avantage et la plupart des nouvelles sont cette fois-ci grinçantes, voire franchement dérangeantes. Cependant, s’il y a bien un thème récurrent qui se dégage de l’ensemble, c’est la contestation. Règles brisées ou dévoyées, luttes frontales ou silencieuses et louvoyantes, les personnages de ces nouvelles trouvent toujours un moyen, même s’ils ne gagnent pas forcément toutes les batailles. Cela fait écho dans le contexte actuel.



La suite sur mon blog...
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Faon

Je redoutais un peu l'exercice de rédaction de cette chronique. Non pas qu'il n'y ait rien à en dire ; il y a au contraire un tas de choses à développer au sujet de ce court roman, mais rien ne peut être trop expliqué sans risquer de dévoiler la clé de lecture et la chute de l'histoire. Ainsi sont les codes de la nouvelle et des romans courts.

L'univers de Jean Bury ouvre la porte au cauchemar. Un enfer sur terre que le lecteur ressent au plus profond de ses tripes dès les premières lignes. Tour de force nécessaire au format du roman j'en conviens, mais tour de force qui tourne au génie tant le décors impacte l'expérience de lecture. En passant par des descriptions non pas denses mais intenses, l'auteur s'immisce dans l'esprit du lecteur et s'empare de ses cinq sens de la même façon que ses personnages. Les images défilent en un panorama certes angoissant mais surtout exaltant. J'ai été chamboulée par la précision et la justesse de la plume qui, sans chercher à étaler le talent de l'auteur, distille aux moments opportuns une dose de révolte, d'espoir ou de frisson. L'atmosphère et le rythme ne perdent pas une seconde en intensité, même si j'ai trouvé la fin très tendue émotionnellement parlant. L'écriture est en somme exquise parce que vivante : les mots sont aussi variés que la faune et la flore qu'ils dépeignent.

Les personnages et la forme de l'histoire, à savoir les analepses constantes qui permettent de comprendre le passé du protagoniste et les retours dans le présent pour mener à bien la quête donnée, suffisent à attacher le lecteur aux personnages. Si la spontanéité de Axe a tout de suite éveillé ma sympathie, j'ai oscillé entre profonde tristesse et colère aveugle pour ce qui est du cas de Faon. C'est qu'Axe est le point pivot de l'histoire tandis que Faon en est l'origine. Etrange dualité qui s'infiltre au sein d'une famille éclatée, morcelée par de terribles dons qui se sont matérialisé en fardeau. L'officier Lucas et les autres soldats m'ont semblé détachés du lot dans la mesure où ils subissent malheureusement le chaos terrestre. Ils servent à lancer l'intrigue et à délier l'histoire et ne son clairement pas le centre du récit. Ce point peut paraitre paradoxal puisque c'est leur destin qui se joue ici. Lucas permet également de déterminer la trajectoire que prend l'adolescent ; ses répliques acerbes sont analysées par lui et démasquent la fébrilité que son courage ne parvient pas à dissimuler.

L'histoire laisse peu à peu place à une réflexion sur les déviances expérimentales des laboratoires qui défient parfois les limites de l'éthique. J'y ai perçu une mise en garde, volontaire sans aucun doute, quant à une fin du monde possible. L'apocalypse n'est pas un phénomène divin. A la fois la cause et la conséquence de l'agissement des hommes instrumentalisés par le pouvoir. La fin pour terminer, propre, digne et réservant son lot de sentimentalité, dénoue l'intrigue en déconstruisant les idées préconçues du lecteur et de toutes les unités scientifiques qui exerçaient leur pression sur les deux enfants. Même si l'histoire ne laisse pas grande place à la tergiversation quant à l'issue de la bataille, l'ultime flashback lui donne tout son sens.
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Kraken Krak

Avec « Kraken Krak », Jean Bury nous propose une histoire de méchas « made in France ».





En dehors du contexte géographique, l’histoire reste dans les clous et ne créée pas la surprise. L’auteur mélange les genres (action, polar, SF) pour un résultat malheureusement trop basique et prévisible. Le lecteur (ou le spectateur) averti développera un fort sentiment de déjà-vu.

J’ai la même impression lorsque je regarde un de ses blockbusters américains au cinéma : des clichés, des personnages lisses, beaucoup d’action,… Tout ça pour créer un divertissement oubliable.

Le style de Jean Bury est d’ailleurs très visuel et rythmé et ne permet pas de s’ennuyer bien qu’une lassitude commençait à se former chez moi.





Une lecture peu convaincante (sans être pénible non plus) pour ma part et qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Tous les enfants sont immortels

Le commentaire de Martine :

Un recueil de nouvelles, concernant des enfants créés en laboratoire, qui vivront en tant que soldats qui se battent contre vents et marées, qui rencontreront des ennemis que nous aurons le désir qu'ils n'existent pas.

Des créations immortelles, c'est un concept qui nous est difficile de croire, mais je vous dis que de la façon dont Jean Bury nous les présente, on ne peut qu'y croire !

C'est dans un univers fantastique, incroyable qui nous laisse plonger dans un monde hyper technologique. Ou chaque personnage se retrouve dans une course folle, tout à la recherche de leur survie, de vérité ou de leur immortalité.

La plume de Jean Bury est addictive, et l'auteur soulève des préoccupations actuelles que ce soient les injustices sociales, les dérives politiques, la technique et sa sécurité, etc. Un livre qui se lit très bien, je vous le recommande.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Kraken Krak

Je lis peu de SF. Mais quand je tombe sur un roman sympa comme celui-ci, je le lis en entier !



Des machines pilotées par des IA, c’est un peu la normalité en SF (ou j’ai rien compris, ce qui est possible :)). Des IA qui s’affolent, aussi.



Mais ici, l’auteur a su trouver une intrigue mêlant des personnages hauts en couleur, une enquête (presque) policière convaincante, de l’humour, un surdoué en informatique et des scènes de combats claires.



Le style frais de l’auteur, avec des descriptions simples et efficaces, et ses explications vulgarisées m’ont permis d’accrocher à l’intrigue. L’alternance narrative est bien pensée, la choralité agréable.



Une découverte très sympathique (mais je ne suis pas pour autant réconciliée avec la SF)
Lien : https://www.lesmotsdenanet.c..
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Kraken Krak

Comme toujours Jean Bury m'a emporté dans ce récit, très différent de ce qu'il a écrit jusqu’à présent : un point commun cependant, la présence d'un ado dans les rangs des héros, car Jean Bury à un profond attachement aux enfants, dans toutes ses histoires :

Ici, il nous présente donc un futur très proche, où les méchas, ces grands robots contrôlés par un humain, servent de nouveaux outils de défense pour l'armée française. Les robots, d'ailleurs, ont pris une importance telle dans la vie des français qu'il ne peuvent se passer d'eux. Mais une nouvelle génération de puces d'intelligence artificielle plus puissante, implantée petit à petit dans tous les robots, va changer la donne. Et lorsque des accidents surviennent aux quatre coins du pays, les autorités commencent à se poser quelques questions...

Un roman que j'ai adoré, vous l'aurez deviné, et que je recommande vivement : et une histoire de méchas écrite par un auteur français, c'est assez rare pour être notifié !
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Tous les robots s'appellent Alex

Je rejoins le commentaire précédent. J'ai d'abord trouvé ça un peu simpliste, puis ... C'est en fait tout l'attrait de cette nouvelle : non pas sa chute, mais sa "morale". Le style de l'auteur y est aussi pour beaucoup.


Lien : http://lesmotsdemahault.blog..
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Faon

Voilà un résumé bien alléchant et aux grandes promesses, qui, cher lecteur, ont été merveilleusement bien tenues ! L'histoire est vraiment magnifique. Au delà du côté fantastique du bouquin, on a un amour fraternel très fort entre les personnages contrairement à ce que l'on peut croire au début.

Ce que je pense de ce roman peut être résumé assez rapidement alors, c'est un avis plutôt court que je vous donne là au final. Parce que quand j'ai aimé un livre, j'avoue que je ne sais pas trop quoi dire à part en faire ses louanges. Donc, continuons !



Passons maintenant au style d'écriture, très important dans un roman au demeurant (*instant rime*). Il y a très peu de dialogue, j'ai d'ailleurs été très étonnée parce que même avec peu de dialogue je ne me suis pas ennuyée une seule fois. Tout est basé sur la descriptions de ce qui entoure les héros. Et c'est comme ça que l'on tombe amoureux du style coloré de Jean Bury. Le vocabulaire est extrêmement riche, j'ai même découvert des mots que je connaissaient pas.



C'était triste, beau, prenant, au delà de ce que j'ai déjà lu en matière de fantastique, un roman éprouvant de sensibilité que je vous conseille sans plus tarder !
Lien : http://leshistoiresdameli.wi..
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