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Citations de Jean Cayrol (104)


Jean Cayrol
Écrire, c'est rester sur le qui-vive.
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J'avance à pas d'herbe,
dans ce haut remuement des rêves,
dans ce sous-bois orange et noir
où se lève
un vent géant plus faible
que ce faux soir
dans la grande pause du Verbe.
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"On ne peut tout réussir et sa vie privée n'était encore qu'à l'état de maquette, dans ses cartons.Les manigances de l'âme le laissaient de glace : on ne peut traquer Dieu comme un concurrent .Aussi gardait- il un endroit sauvage à désherber en lui- même au cas où cet intimidant Chasseur le prendrait au sérieux .Mais son cœur ressemblait à un clapier : la paille y pourrissait ...."
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A chaque jour suffit sa nuit,
à chaque plaie suffit sa lance,
à chaque dent suffit son fruit,
à chaque mort notre silence.
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Rappel 9 mai 1968 (extrait 5)


…Dans la courbure d'un passé qui ne me plaisait pas,
je donnais à chacune de mes ombres une voix fraîche
et je laissais en gage
une danse de morts sur des parquets cirés.
Mais je ne savais pas qu'on allait tirer de force
tant de larmes des yeux,
mais je ne savais pas que notre espoir était de mèche
dans ce matin laiteux, poudré et souriant
aux anges des plafonds,
mais je ne savais pas que la colère des autres
était la mienne,
et que dans les miettes d'une pâtisserie royale
je n'enseignais que mon malheur
je n'apprenais par cœur que mon propre journal.

p.8-9
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Un camp de concentration se construit comme un stade ou un grand hôtel... avec des entrepreneurs, des devis, de la concurrence, sans doute des pots-de-vins.
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Un poème a besoin des autres ; il se soumet à leurs habitudes, à leur intransigeance, à leur espérance aussi.
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Je partais avec mon père vers les châtaignes ,
le vin blanc nous attendait et les grattons.
Nous revenions en zigzaguant, en sifflottant,
de cette randonnée au pays de Montaigne.
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Mais par tous les temps un grain de raisin
un peu de lilas blanc.
Mais par tous les temps, un pas de facteur
un air raisonneur, la douce impatience.
Mais par tous les temps le droit de me dire
je peux bien en rire
c'est l'AFFAIRE DU VENT.
Mais par tous les temps et sans savoir quand.
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On a volé mon rire et mes éclats de joie
et ma mine réjouie et mes yeux pétillants
et mon hilarité et mes sourires d'enfant,
entre deux guerres, entre deux camps d'effroi.

On a volé mon rire, les nazis, la police.
Je pouffais quelquefois pour un rien.
Je me laissais aller à la moindre malice.
On n'est plus amuseur, quand, soudain, on revient.(...)

On a volé mon rire et tout me fait si mal
Et j'ai perdu la clé de mon heureux trésor.

O m gaieté surprise, ô mon dieu d'autrefois!
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Jeux floraux
PAROLES EN L'AIR


Je ne me souviens plus
si nous sommes vivants

Je ne me souviens plus
si le vent va durer

Je ne sais plus très bien où
j'ai mis ma mémoire

Je ne sais plus très bien
si je fuis
où je fuis

L'arbre se meurt
avec les oiseaux de l'l'oubli

Le soleil mord sa poussière
et c'est la nuit

Je détourne de mon chemin
qui me parle du temps

Le silence appelle mes frères d'autrefois
et la soie du ciel bleu
craque entre mes doigts palis

J'avais l'histoire à raconter, vivant,
Raconte-moi, veux-tu, si je suis ton histoire
Allumez-vous douces lueurs de l'avenir.

Octobre 2000

p.189
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Et pourquoi pas la rose…


Et pourquoi pas la rose,
dit le poète clos,
avec bien peu de chose
je vous fais un sanglot.

La rose se repent
pétale après pétale
la rose qui se vend
après la bacchanale

la rose au cœur de pierre
qui tombe avec la foudre
la rose qui passe outre
aux amants sans hiver

La rose débusquée
moite, molle, mêlée
aux chardons,
aux liserons
la rose qui m’a quitté.

La rose qui fait des scènes,
tandis que ses épines
sur les tempes divines
n’ont plus rien qui les gênent.

Et la rose empaillée
que la vieillesse oblige
la rose retraitée
où le printemps se fige.

Mais la rose
qui ose sa mort,

la rose
qu’on remet
dans les plis de la Cause.
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Le souvenir ne demeure que lorsque le présent l'éclaire. Si les crématoires ne sont plus que des squelettes dérisoires, si le silence tombe comme un suaire sur les terrains mangés d'herbe des anciens camps, n'oublions pas que notre pays n'est pas exempt du scandale raciste. C'est alors que "Nuit et Brouillard" devient non seulement un exemple sur lequel méditer, mais un appel, un "dispositif d'alerte" contre toutes les nuits et tous les brouillards qui tombent sur une terre qu i naquit pourtant dans le soleil et pour la paix.
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Une simple ride sur l'eau,
une feuille qui joue au coeur,
et le vent qui songe au repos
tout ce qui reste quand on meurt.

in "Tant de morts"
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Et nunc


REQUIESCAT IN PACE

La paix grasse dans le monde
la paix ronflant dans la nuit,
le va-et-vient de son monde
la langue épaisse du vent.

On la prend toute endormie
ses cheveux luisent en plein ciel
mais son épée est si frêle
qu'elle frappe avec l'étui.

Paix ronde comme la lune,
monnaie de jour et de nuit,
tu chavires d'une plume
tes sanglots nous ont pâlis.

Paix fainéante, mains si molles
patience comme un fruit trop mûr
qui portera ta blessure
quand tu hausses les épaules ?
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BROUSSAILLES


La pitié a perdu sa longue corde mouillée
d'eau polluée, de sang tardif,
elle traîne avec les pavés dépouillés ;
son chanvre ne retient qu'une main sans captif.

La pitié a perdu son sourire et ses dents.
Elle masque son visage sous des cheveux raidis ;
elle accompagne le mal et tous ses revenants,
et se terre dans un caniveau presque tari.

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Mais par tous les temps
un grain de raisin
un peu de lilas blanc

Mais par tous les temps
un pas de facteur
un air raisonneur
la douce impatience

Mais par tous les temps
le droit de me dire
je peux bien en rire
c'est l'affaire du vent

Mais par tous les temps
et sans savoir quand.
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Une femme aux colliers tatoués sur la poitrine vint souffler dans une corne , appel lancinant , rauque ,sensuel.
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Je cherche à te porter…



Je cherche à te porter
plus lourde que la terre,
je cherche à te rêver
plus seule que le lierre.

Je cherche à te manger
plus douce que mon pain,
je cherche à te tisser
plus solide que lin.

Je cherche à te coucher
plus chaude que soleil,
je cherche à te presser
plus ivre que la treille.

Je cherche à te blesser
plus vite que l’averse,
je cherche à t’emporter
plus fauve que paresse.

Je cherche à te bercer
plus ou moins dans le vent,
je cherche à te parler
plus ou moins dans ton chant.

Lièvre de mon amour
le temps va faire relève
de ton pas où je cours
plus vite que mon rêve.
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Vous parlez…



Extrait 4

vous parlez des hommes
avez-vous pensé
aux morts sans personne

vous parlez de tout
vous parlez de rien
avez-vous trouvé
la ruine sur vous
avez-vous trouvé
le goût de son pain
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