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Critiques de Jean-François Kierzkowski (36)
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

On relèvera d’abord la proximité des identités entre François Korlowski, le narrateur quelque peu naïf, et Jean-François Kierzkowski, l’auteur plutôt roublard d’un livre infiniment plus grave qu’il peut d’abord y paraître. Il n’est pas non plus indifférent que ce dernier se soit d’abord fait connaître comme scénariste de bande dessinée (sept albums entre 2005 et 2016, dont un « En route pour le Goncourt » qui n’est pas sans résonance avec ce « Portait de l’écrivain en chasseur de sanglier »), avant d’entrer dans le paysage romanesque, avec « Après le mur » (2019) et « Deux fois dans le même fleuve » (2022). Un itinéraire qui sans doute explique son sens des images en même temps que la vivacité de son écriture. Et accessoirement permet de comprendre la raison de la référence aux Dupondt de « Tintin » dans la phrase d’incipit, en façon de clin d’œil.

Dans sa campagne non loin de Saint-Nazaire, qui est aussi la région d’origine de Jean-François Kierzkowski, le personnage de François Korlowski vivote de sa plume. Il laisse à sa compagne Marjorie, fonctionnaire « attachée au patrimoine et au tourisme pour la communauté de communes », le soin d’assurer le gros des revenus de leur couple. Jusqu’à ce que, de défection en défection parmi une centaine d’auteurs pressentis, lui parvienne de son éditeur parisien l’inattendue proposition de collaborer à un volume collectif, à paraître pour la fin de 2023 et initié par rien de moins que l’Académie française. La Compagnie a en effet pris la décision de rendre un hommage solennel à l’ensemble de ses Grands Prix du roman. Une telle invitation émanant du prestigieux cénacle du Quai de Conti ne se refuse pas. En tout dernier recours, on a donc pensé à lui, sorte de régional de l’étape, pour rédiger la notice consacrée à Alphonse de Châteaubriant, né à Rennes en 1877 et décédé à…Kitzbühel en 1951, prix Goncourt 1911, Grand prix du roman de l’Académie française 1923 pour « La Brière.» A ne pas confondre évidemment avec son homonyme célèbre, le vicomte François-René. Même s’il ne connaît ni l’auteur ni le roman, qui fut un gros tirage de l’époque, Korlowski, comme dans la fable de La Fontaine, ne se sent pas de joie. Et comme dans la fable est emporté par sa fatuité. Jusqu’au ridicule et à l’aveuglement. Des épisodes loufoques le montrent adoptant la posture avantageuse du grand écrivain distingué par les Immortels. En fait incapable de maîtriser son sujet, accumulant une invraisemblable documentation de bric et de broc, s’enlisant dans des recherches lexicales qui n’intéressent personne d’autre que les locuteurs natifs de la Brière. Se retrouvant conséquemment un jour, en toute naïveté, comme régionaliste en tête d’une manifestation d’indépendantistes bretons d’extrême droite. Un autre jour, en malappris ignorant des usages, semant la pagaïe au salon du livre de La Baule… Et toujours paraissant perdre son temps. Jusqu’à ce que peu à peu émerge le sujet profond du livre. Car Alphonse de Châteaubriant, c’est avant tout la part sombre de la littérature de l’entre-deux-guerres débouchant sur la collaboration.

L’écrivain presque complètement tombé dans l’oubli réapparaît donc ici au fil des recherches brouillonnes de Korlowski, lui-même sans la moindre conscience des enjeux littéraires et politiques autour de celui-ci. L’humour alors se fait grinçant. L’irrésistible naïveté du début, source de nombreux gags, tourne au compagnonnage avec de vielles idées rances. Sans apparaître autrement perturbé, Korlowski relève l’engagement de Châteaubriant dans la mouvance pronazie, avec la fondation en 1940 du journal « La Gerbe » (« cette chouette idée qu’est la collaboration »), puis en 1944 sa fuite à Sigmaringen dans les fourgons du gouvernement de Vichy : dans un passage « D’un château, l’autre » Céline avait raconté sur le mode mordant sa rencontre dans la cité des bords du Danube avec ce personnage sans envergure. Mais pour Korlowski rien là de bien saillant. Il prend note de tout cela comme il enregistre ce qui se passe au dehors derrière la fenêtre de son bureau : avec la même attention, ou le même détachement. Jean-François Kierzkowski brosse ici le portrait féroce d’un personnage d’écrivain obsédé par le besoin de reconnaissance, mais incapable d’orienter sa pensée et de distinguer l’accessoire de l’essentiel. Quand enfin il parvient à aligner les six mille caractères de l’article commandé, le résultat apparaît exactement à la hauteur de ce que l’on pouvait prévoir : un travail platement scolaire dont la phrase d’ouverture annonce la fadeur, « Roman riche en paysages, aux descriptions précises et au vocabulaire soigné, La Brière dépeint la vie d’un marais, de sa tourbe, ses pâtis et ses landèches. » Un épilogue en lequel se résume le manque de vision, véritable pendant du manque de conscience, dans ce roman à la réjouissante dimension critique.


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Deux fois dans le même fleuve

Un thriller qui mêle à la fois psychiatrie et physique quantique ? Voilà le défi réussi de Deux fois dans le même fleuve.

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Après le super l'avis de @latelierlitteraire , ce roman a intégré ma PAL et a tenu toutes ses promesses.

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Dès les premières pages, le roman devient addictif avec des événements qui s'enchaînent sans temps morts.

La dynamique du récit et des personnages font que je ne me suis pas ennnuyée pas une seule seconde. La plume était fluide, l'intrigue avançait vite et, sans crier gare je me suis retrouvée à la fin.

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Les seules raisons pour lesquelles ce roman n'est pas un coup cœur, sont les personnages pour lesquels je n'ai pas eu d'attachement particulier. Même s'ils sont bien écrits, ils m'ont parfois agacés à écarter des informations cruciales ou des actions logiques qui ont presqu'à chaque amener à des conséquences tragiques. Je me suis parfois dit qu'en tant que flics ils n'étaient pas très doués.

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Malgré ce petit point, l'intrigue est rondement mené et j'aurai presque aimé avoir quelques pages de plus sur la fin.

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Mais c'est vraiment du chipotage. J'ai passé un super moment et lire 800 pages en à peine 3 jours donne un bon indice sur la qualité de ce livre.
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

Quand son éditeur lui propose de participer à un ouvrage collectif sur les écrivains Grands Prix de l'Académie française, François Korlowski (un double de l'auteur???) n'est pas forcément enthousiaste, mais il accepte. Qui lui a-t-on refilé? Alphonse de Chateaubriant, grand prix 1923, avec La Brière, et accessoirement prix Goncourt pour Monsieur des Lourdines en 1911. Quand même.



Mais attendez, là? C'est quoi ces dates?



Figurez vous que comme pour les Dupondt, il existe Chateaubriand et Chateaubriant. Tous deux écrivains. Vous ne connaissez rien sur ce Chateaubriant? Moi non plus, et figurez-vous que François de même. Il aurait peut-être dû effectuer quelques recherches avant sur Internet car le personnage peut se révéler d'opinions discutables. Voilà donc François embarqué naïvement dans des aventures inattendues. Quant à Chateaubriant, à la fin du roman, vous saurez tout ou presque sur lui, sur son roman La Brière et quelques mots de vocabulaire agrémenteront votre culture.



D'ailleurs j'ai fort apprécié la façon dont l'auteur semble virevolter (avec les mots et les situations) pour finalement bien retomber sur ses pieds; vous me direz, mais c'est quoi ce sanglier, ce dolmen, etc. hé bien allez le découvrir...
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

::: lu pour Masse critique ::: merci à Babelio, Mialet-Barrault et l'auteur pour ce plaisir :::



On pourra jouer à chercher/trouver/vérifier les points communs entre l'auteur Jean-François Kierzkowski et son narrateur François Korlowski. Tous deux approchent la cinquantaine, sont natifs de Saint-Nazaire et habitants de Saint-Mars-du-Désert (ce toponyme ! s'il n'existait pas il faudrait l'inventer). Des points communs biographiques principalement.

Bien sûr ils sont aussi écrivains tous les deux. Mais Jean-François (l'auteur) a doté François (le personnage) d'une personnalité qui frôle le ridicule, et je suis gentille. Il est agaçant de bêtise et de fatuité, ce pauvre François : vous n'imaginerez jamais dans quelles situations rocambolesques il va aller se fourrer, c'est ça qu'est drôle ! Une manif d'indépendantistes bretons d'extrême droite, une battue au sanglier, un cocktail de salon du livre à La Baule, une chasse à l'homme dans la Brière...

Justement, la Brière, parlons-en.



François Korlowski est un écrivain ni très prolixe ni très lu, alors quand son éditeur l'appelle pour lui annoncer qu'il a été coopté pour un collectif sous la haute autorité De l'Académie Française, il se gonfle d'orgueil, ne pose pas de questions ou alors pas les bonnes, et fonce tête baissée. Il s'agit, lui dit son éditeur qu'il n'écoute pas bien, de rédiger une note de lecture succincte d'un des Grand Prix du roman de l'Académie décernés depuis 1914 à nos jours. Une centaine d'auteurs français coopèreront à cet ouvrage de prestige qui sera publié pour les fêtes de fin d'année 2023. On l'a apparié au prix de l'année 1923 : La Brière, d'Alphonse de Châteaubriant (1877-1951).

Il ne connait ni le roman, ni l'auteur, mais il est plein d'enthousiasme, et la Brière c'est pas loin, ce sont des marais comme ceux qu'il a près de chez lui, en bordure de l'Erdre.



L'air de rien, tout en raillant les mésaventures de son héros, Jean-François Kierzkowski nous mène par le bout du nez et nous en apprend beaucoup sur la littérature de l'entre-deux-guerres.

En effet, Alphonse de Châteaubriant avait connu un succès considérable avec La Brière, un peu comme Louis-Ferdinand Céline avec le Voyage au bout de la nuit.

Sous prétexte des recherches que finit par faire son personnage qui n'avait même pas pensé à consulter Wikipedia, Jean-François Kierzkowski livre une biographie d'Alphonse de Châteaubriant très documentée.

J'ai lu D'un château, l'autre il y a longtemps, mais je n'avais pas retenu l'extrait dans lequel Céline raconte sa rencontre brève mais inénarrable avec Alphonse de Châteaubriant à Sigmaringen ! Merci pour cette (re)découverte.



Ailleurs, au détour d'une hilarante comparaison entre la vie conjugale d'Alphonse et celle de François Korlowski (hommes se disant mal épaulés, sous-estimés par des épouses dédaigneuses ne satisfaisant pas leur appétit intellectuel...), on apprend (pour moi un véritable scoop) que l'historien André Castelot a été le secrétaire de Châteaubriant lorsqu'après avoir abandonné Marguerite, sa légitime, il avait fini sa vie auprès de Gabrielle Castelot, mère d'André.



C'est un livre composite (action, humour, érudition...) mais il ne faut pas en déduire que la narration soit morcelée. Tout se tient très bien : la folle aventure de François Korlowski, le roman du roman (le narrateur déborde largement du contrat éditorial initial), la biographie de Châteaubriant, la moquerie du milieu littéraire, le dézingage du complotisme (le narrateur n'est pas loin de croire à l'influence du réchauffement climatique sur la domination progressive et inéluctable de l'animal sur l'homme, à preuve les moustiques ou marcassins mutants qu'il voit partout !).



On se régale des running gags et tics d'écriture (rappel peu nécessaire : elle est sensée être celle du narrateur). L'écrivain se délecte à fournir la description détaillé genre fiche du constructeur pour les voitures, et surtout, à réutiliser les nombreux termes nouveaux qu'il a trouvé au fil de sa lecture de la Brière ; l'effet comique culmine dans la note bibliographique finale enfin rédigée qu'il délivre à la fin du roman.



Mon conseil à qui viendrait à visiter la Brière pour la première fois : ne lisez pas La Brière d'Alphonse de Chateaubriant en premier, lisez d'abord Portrait d'écrivain en chasseur de sanglier de Jean-François Kierzkowski ! C'est beaucoup plus drôle !
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

Le narrateur, François Korlowski, est un écrivain un peu en marge du milieu littéraire et en mal de contrats, qui paie aussi le fait d'être loin de Paris (il vit en effet au beau milieu de la campagne nantaise). Il se voit proposer de participer à un ouvrage collectif pour célébrer les grands prix du roman de l'Académie française. Flatté dans son orgueil, il s'imagine d'ores et déjà une reconnaissance nationale et ça va vite lui monter à la tête. Les Immortels lui proposent d'écrire une notice sur écrire une notice sur Alphonse de Châteaubriant, homme de lettres de sa région qui a reçu le Grand Prix en 1921. Rien à voir d'ailleurs avec François-René de Chateaubriand (comme le souligne l'auteur, c'est comme Dupond et Dupont !), bien plus célèbre. Son quasi-homonyme a vraiment existé et a vraiment obtenu ce prix. Son roman "La Bièvre" a d'ailleurs été l'une des plus grosses ventes littéraires françaises dans les années 1920. Rapidement séduit par le national-socialisme, il a aussi été l'un des intellectuels collaborationnistes les plus actifs sous l'Occupation, ce qui explique que son oeuvre ait été quelque peu passée à la trappe de nos jours (contrairement aux Céline, Brasillach ou Drieu la Rochelle).

La narrateur va donc s'essayer à en faire une biographie, allant de découvertes en découvertes, et de pétages de plombs en pétages de plomb !

Ce livre est assez comique, et l'auteur brosse en filigrane un portrait assez féroce du milieu littéraire français. Jean-François Kierzkowski est par ailleurs scénariste pour la bande dessinée (il collabore à la revue Décapage) et ça se sent à son écriture. Ce roman ferait d'ailleurs une excellente BD.

Merci à Babelio et aux éditions Mialet-Barrault pour cette sympathique découverte dans le cadre d'une opération Masse critique !
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Portrait de l'écrivain en chasseur de sanglier

Un enoooooorme merci à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique ! J’ai ri !

La quatrième de couverture évoque des ressemblances avec Buster Keaton. Je me méfie toujours de ce genre d’effet d’annonce qui se révèle souvent exagéré. Là, je dois reconnaître que ça tient la route. Le narrateur n’en rate pas une et enchaîne les bourdes à vitesse grand V.



J’ai accroché dès le début à ce récit qui brouille les cartes et met le roman en abyme. En effet, le narrateur se présente comme l’auteur. On est occupés à lire la genese du roman que nous tenons entre les mains qui est également le roman en lui-même… Comment ne pas penser d’ailleurs que François Korlowski (le narrateur) n’est autre que Jean-Francois Kierzkowski (l’auteur) ? Tout est en place pour nous le laisser imaginer.



L’histoire : Korlowski est contacté par son éditeur afin de rédiger une notice bio-bibliographique d’un auteur de sa région, un certain Châteaubriant (à ne pas confondre avec son homonyme dont le nom termine par D). De fil en aiguilles, l’auteur va se retrouver à participer à une manifestation de cathos fachos nationalistes, à un barbecue qui lui coûtera une fortune en saucisses (vous aurez l’heur de faire connaissance avec le Bernard Madoff de la chipolata), à une partie de chasse improbable et une cavale pleine de suspense ! Outre tout ceci, il va également imprimer 88 photos d’Hitler, s’interroger sur la possibilité que les sangliers prennent un jour le pouvoir sur les humains (preuve en serait ce marcassin chaussé de lunettes abattu par le voisin) et collaborer à un ouvrage de l’Académie française.



C’est drôle, c’est plein de rebondissements, ça égratigne pas mal le milieu littéraire parisien, c’est écrit fort agréablement et au milieu de tous ces gags, on apprend pas mal de choses sur le vocabulaire lié au milieu naturel du Marais.



Je recommande vivement, histoire d’égayer ces longues et sombres soirées d’hiver.
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En route pour le Goncourt

Une courte mais drôle BD qui fait du bien au moral. Et ça se paye même le luxe d'être intelligent et bourré de petites références littéraires. C'est rapide, amusant et très agréable à lire. Ça a parfois un peu mal vieilli sur certaines, rares, vannes, mais c'est bien le seul petit reproche que je ferais à cette sympathique BD qui donne le sourire.
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Deux fois dans le même fleuve

Mazette ! Quel livre !

Merci à l'opération masse critique et à l'éditeur GOATER pour cette découverte.

Déjà un polar qui se déroule à Nantes, c'est chouette. Parce que Nantes est une chic ville. L'intrigue lui va très bien. Donc pour la géographie, j'ai des images, même si l'auteur nous divulgué à la fin avoir un peu bidouillé pour les besoins du récit.

Mais pour les personnages c'était plus difficile. J'étais surprise au bout de 400 pages, de découvrir l'aspect physique de tel ou tel....en gros, je n'avais pas d'images avant. Du coup sur la (grosse) première partie je me suis accrochée.

Heureusement l'intrigue fonctionne et mon attirance pour les énigmes philosophiques, (physique quantique au passage), a trouvé un ancrage tout à fait valable.

Mais, l'attention est portée sur les détails des scènes et avant qu'on comprennent pourquoi il y a un long chemin, au cours duquel on est tenté de décrocher.

Heureusement y'a du rythme, ça saigne, ça éclabousse et là j'ai le "Pulp fiction" de Tarentino, ou les polar nordiques façon "Millénium", en toile de fond, et ça m'accroche.

Donc vraiment, oui. Une vraie chouette expérience ce gros polar énorme, avec les petits bémols, et un sujet central bien sympa.
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Deux fois dans le même fleuve

Au secours ! Je n’y arrive pas. Je déteste abandonner un livre surtout lorsqu’il m’a été offert.

Mais comment venir à bout d’un pavé de 877 pages auquel on ne comprend pas grand-chose ?

Tout avait pourtant bien commencé. Un appel anonyme envoie l’inspecteur Rieman et Asae Heckson dans une maison en bord de Loire où les attend le cadavre de Georges Wertinger, physicien de réputation internationale. Sur la table, du salon, une mystérieuse caisse nécessite l’intervention du service de déminage.

Lorsque l’on trouve à l’intérieur, un chat enfermé dans une boîte pressurisée, l’auteur nous parle du chat de Schrödinger, expérience imaginée en 1935 à laquelle, je dois l’avouer je n’ai pas compris grand-chose malgré l’aide de Wikipédia.

Bien décidée à avancer dans ma lecture, je laisse le chat à son sinistre sort et me concentre sur un mystérieux garçon qui semble en savoir beaucoup sur le fonctionnement du commissariat.

Peu à peu les cadavres s’accumulent et la partie scientifique prend de plus en plus de place.

Je m’y perds complètement.

Les personnages sont trop nombreux. L’intrigue perd en intérêt.

L’écriture bien que facile n’a pas davantage retenu mon attention.

Je remercie Babelio et les Editions Goater en regrettant cet avis négatif.

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Deux fois dans le même fleuve

A Basse Indre, il ne se passe jamais grand-chose, pas de quoi surmener le petite brigade de gendarmerie de la commune. Jusqu’à ce soir de novembre où la toute nouvelle affectée Asae Hekson et l’adjoint de la brigade, l’adjudant-chef Riemann, reçoivent un coup de fil qui les dirige vers une scène de crime, dans une petite maison en bord de Loire. Un certain Wertinger, physicien de son état, y a été assassiné d’un coup de harpon qui lui a transpercé la gorge. Quant à son chat, il a été enfermé dans une boîte opaque sous pression, confiée aux soins des services de déminage.

Ainsi commence, pour Riemann, Hekson, le reste de la brigade et, dans la foulée, la brigade de recherches du coin, une enquête top chrono où un mystérieux tueur, qui les appelle par leur nom, semble avoir toujours un coup d’avance sur eux : les morts s’accumulent et les gendarmes ont du mal à démêler les fils d’une affaire de plus en plus déroutante, impliquant à la fois une société étudiant l’application de la physique quantique au domaine de l’information et des médecins spécialistes des troubles schizophrènes …



Difficile de ne pas penser, dès qu’il est question d’un chat enfermé dans une boîte, à la fameuse expérience du chat de Schrödinger et heureusement cette référence n’échappe pas à nos gendarmes, du moins à l’un d’eux, Colbert, responsable des nouvelles technologies et accessoirement titulaire d’un doctorat en physique des particules (eh oui, nos gendarmes ont du talent! Mais il aurait pu être lecteur de SF, ça aurait marché aussi 😉 ). Nous voilà donc partis, à bride abattue, pour un polar quantique !



Je ne suis pas novice en la matière (en tant que lectrice s’entend) : j’avais il y a quelques années été emballée par « Superposition » de David Walton, qui s’était déjà prêté au jeu, raison pour laquelle je me suis intéressée, lors de la dernière Masse Critique Mauvais Genres de Babelio, à ce roman paru récemment aux éditions Goater (éditions dont j’avais peu de temps auparavant découvert l’existence car un de leurs romans de 2021 a été sélectionné dans le cadre du Grand Prix de l’Imaginaire).



Que le lecteur ne s’effraie pas pour autant à la vue de cette étiquette de « polar quantique » : tout se passe, au moins dans la première partie du roman, comme dans un polar « normal », dont on note au passage que l’auteur affiche soigneusement les dates et horaires de chaque séquence. Nos gendarmes (oui, je peux dire « nos » car ils sont suffisamment bien caractérisés pour que leur sort nous importe, du moins celui de la plupart d’entre eux, car le commandant de la brigade, Calvez, est un arriviste donc lui on ne l’aime pas) enquêtent, en essayant de respecter les procédures même si les circonstances ne leur facilitent pas vraiment la vie car les événements s’enchaînent sans temps mort, pas le temps de respirer et de prendre du recul, l’affaire tourne au jeu de massacre et des instances supérieures s’en mêlent (le lecteur, lui, ne traîne pas à dévorer les pages : il a un pavé sur les bras mais pas du genre indigeste, bonne pioche !).

Ne comptez pas sur moi pour vous en révéler davantage. Je peux quand même vous dire que, à mi-parcours, le récit bascule, sans perdre pour autant un poil de tension dramatique, au contraire. Le rythme demeurera soutenu et même crescendo jusqu’au bout, on y voit de plus en plus clair dans les tenants et aboutissants du meurtre initial et des suivants : le concept justifiant l’architecture d’ensemble de l’intrigue est vertigineux mais présenté de manière suffisamment intelligible pour ne pas nous perdre en route (et l’histoire illustre le propos théorique). L’identité du mystérieux tueur ne sera révélée que tout à la fin (et je ne l’avais pas devinée), une fin qui est … conforme au registre dans lequel se situe le récit !



« Deux fois dans le même fleuve », c’est une brique de plus de 800 pages que j’ai lue à vitesse V, un polar quantique réussi et tout à fait recommandable !

Et pour conclure, laissez-moi juste vous poser une question, qui apparaît régulièrement au fil de l’histoire :

« De quel segment êtes-vous ? ».


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Après le mur

Un roman certainement intéressant, mais je n'ai pas réussi à rentrer dedans. C'est dommage, je trouvais intéressant de suivre l'événement sur la chute du mur de Berlin au milieu d'une famille franco-polonaise, avec un road trip vers l'Europe de l'Est.
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Après le mur

Un roman visiblement inspiré de la vie de l’auteur, de père polonais, au lendemain de la chute du mur de Berlin.

Quand la Grande Histoire s’invite dans la vie d’un adolescent de 14 ans, ça donne ce road trip à la fois drôle et émouvant, de Saint Nazaire à Varsovie en passant par Berlin et Prague.

C’est bien écrit, avec beaucoup d’humour, et on s’attache à cet ado et à sa famille qui découvre la vie «  à l’Est », entre souvenirs nostalgiques du père et réalité ...

Un auteur à découvrir.
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Après le mur

J’ai beaucoup aimé ce #roadtrip familial et historique. On revit la chute du mur de Berlin (comme si on y était ). La plume de l’auteur est pleine d’humour et de vérités, fluide, légère et très agréable. J’ai eu le sourire plusieurs fois, le narrateur qui n’a pas la langue dans sa poche est juste adorable, surtout quand il ose affronter son "vieux con" de père qui n’a aucun humour et qui est pleins de certitudes contradictoires avec ses souvenirs. Le reste de la famille est aussi très attachante. Ce roman nous rappelle des moments importants de l’histoire. Je vous conseille vraiment ce livre, j’ai passé un super moment 😊
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La suite de Skolem

Une étrange apparition qui survient à des heures attendues, une enquête, une femme qui a des taches sur la peau…

Voilà le joli puzzle proposé dans ce premier tome. Le suspense est bien mené, le fantastique bien amené et le lecteur accepte facilement les faits exposés. Mais, dommage, il faut les tomes suivants pour connaître la suite, ce qui laisse le lecteur sur sa faim. Pour un avis complet, il faudra donc lire la suite.
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La suite de Skolem, tome 2

Bon, bah, non. Vraie belle déception que ce diptyque d'un de mes chouchous, Jean-François Kierzkowski (la saga s'arrête là). C'est ma faute, j'en attendais tellement ! Je ne peux en vouloir qu'à mon affection maladive : j'ai le béguin facile, la bluette immédiate, ça devait bien me jouer des tours. Que voulez-vous, on est là, on aime un auteur de tout son cœur, les yeux fermés, aveugle à tout nuage, comme un adolescent lors d'une première passade, oublieux du fait que l'auteur a une famille, il ne nous attend pas lui, et qu'il faut bien la faire vivre - cette famille - et que pour ça, faut parfois vendre du bouquin, au risque d'abréger un peu la besogne, de simplifier un chouïa l'intransigeance habituelle, de donner davantage dans le "grand public". Oh, ça n'est pas un gros mot. Non. C'est humain. Et ça peut certainement fidéliser de nouveaux adeptes pour les vieux jours.



Alors, attention, l'ensemble de "La suite de Skolem" est bien ficelé, c'est propre, un joli labeur et clôt amplement le concept. J'aurais lu ça à quinze ans avec passion. On est tout de même sur une BD intelligente, efficace, construite, globalement inventive dans son synopsis de base, qui mérite que l'on s'y penche. Il y a de toute façon, dans ce duo d'artistes, un service minimum qui ne sombrera jamais dans l’avilissement, nous avons affaire à des gens qui savent faire, des artisans à la dextérité aiguisée.



Mais quand on lit du Jean-François Kierzkowski, on est en quête de la claque, le grand chambardement, la risette à chaque page et les applaudissements en fin de lecture. On attend beaucoup. On attend qu'il révise les codes de l'absurde et déboulonne les habitudes du lecteur. On veut du caviar et du foie gras dans la même bouchée. Du rire et des larmes. Un arc-en-ciel de couleurs. Le trésor et la fille du pirate.



Or, ici, je regrette de n'avoir retrouvé cette plume aiguisée qui me fait tant apprécier J-F. Le scénario est sympatoche (bien qu'un peu étiré), on ne boude pas son plaisir, mais la prose m'est un peu trop aseptisée, banale, convenue. Les citations ne fusent pas, le bon mot ne décolle pas, on nous sert l'histoire un peu trop simplement à mon goût. En découle une lassitude à la lecture, les pépites manquent, l'ennui guette, puisqu'on ne s'attache donc que peu aux personnages qui n'existent pas tant que ça, ayant tous un langage proche, les personnalités ne percent pas. Des facilités de scénario (on ne croit pas à la folie naissante de l'oncle), des passages longuets, des actions vaines, impression de remplissage, tout ceci tourne un peu à vide.



Je me pose alors la question : à qui - finalement - l'ouvrage s'adressait-il ? Peut-être que les éditions Pirates visent un public jeune/adolescent, ce qui expliquerait une certaine charte pour les auteurs (J-F. K. écrit régulièrement pour la jeunesse). Je cherche une explication.



Voilà. Critique sévère, peu coutumière pour cet excellent auteur (j'insiste). Cela reste un joli bijou, qui n'a pas le brillant attendu. Certain que l'homme Kierzkowski nous offrira prochainement un diamant dont il a secret. En tout cas, il garde ma fidélité et ma curiosité à son égard intactes, car il y a toujours à prendre avec lui, et même ces déceptions restent appréciables.
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La suite de Skolem

On peut aimer un scénariste et moins son dessinateur, et pour autant apprécier l'ouvrage. Dans "Ex Nihilo", le trait atypique de Stéphane Douay m'avait bien conquis. Dans "En route pour le Goncourt", le côté épuré et économe de Mathieu Ephrem servait totalement le texte qui restait l'essence de ce bouquin. J'avoue qu'ici, ce parfum d'Hergé de Marek ne m'emballe pas du tout, et si je n'avais vu le nom du scénariste, je n'aurais jamais emprunté "La suite de Skolem". Et cela aurait été une erreur évidemment.



Pas fan de la ligne claire donc, le dessin de Marek manque de créativité à mon goût, de recherche esthétique. Tintin, c'était bien parce que c'était Tintin. Pourquoi continuer dans ce sens ? J'aime les pattes d'ours, les pelages d'auteurs, l'iconoclaste et les défricheurs. Tant de technique au service du déjà-vu m'est dommageable. J'attends de Marek qu'il se risque, on l'en sent tellement capable. Avec d'autres moyens, un Charles Burns détourne cette ligne claire tout en développant un imaginaire à lui (certes glauque), l'effet n'en est que plus saisissant (et dérangeant en l'occurrence) et lui confère une particularité de créateur, il propose un monde à lui, enrichi de références et hommages aux initiateurs du genre. Ici, ça me semble suivre le sillon des autres, ce qui affadit l'ensemble.



Par chance, Jean-Francois Kierzkowski est au scénario. On retrouve le fantastique esquissé dans "Ex Nihilo". Un premier tome sage qui pose les bases de la saga et promet de belles aventures espace/temps. De l'humour, de la légèreté, de l'intrigue et du scientifique possible (on se demande si tout cela ne tournera pas à la farce), ça donne envie de se pencher sur la suite (de Skolem).



Connaissant notre chouchou, on aimerait encore plus de gourmandises dans les dialogues (les citations qui font mouche se font trop rares), on sent que l'auteur a misé sur le scénario, mais la saga ne demande qu'à prendre son envol. Affaire à suivre donc.
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Ex Nihilo

J'étais tombé en amour pour l'esprit fin de Jean-François Kierzkowski à la lecture de "En route pour le Goncourt", alliant l'humour potache au savant. Rebelote dans ce divertissement SF. Si le coup de coeur est moindre (moins adepte des codes SF), le plaisir reste intact. Je précise que l'on a bien affaire à une histoire tenue de A à Z (mais fragmentée), un vrai one shot, non une multitude de récits courts.



L'histoire : des scientifiques absolument crétins s'acharnent sur un repris de justice innocent, le bien nommé Martin Mac Mouche. C'est sans compter la détermination de notre anti-héros à se sortir du traquenard fignolé par cette bande d'incompétents. Tout est imbriqué, emmêlé, révélateur des conséquences de nos actes, avec une bonne dose d'incohérences qui crée l'absurde du récit. A l'image des protagonistes qui font des aller-retour dans le temps, le lecteur prend plaisir à revenir sur les premières pages pour découvrir des détails qui lui avaient échappé de prime abord.



Les paradoxes des voyages dans le temps sont originaux, l'avancée du récit intéressante. Le vocabulaire oscille entre propret et argot qui tombe à point nommé pour créer l'humour. On s'amuse, tout bonnement. Le tout est homogène, de qualité.



Il est des signes qui ne trompent pas : quand je ralentis ma lecture pour conserver plus longuement l'ouvrage, que j'espère n'être pas à la fin du bouquin, que j'en relève des passages pour Babelio, c'est plutôt bon signe.



Je le classe de suite dans mes talents à suivre, comme Mathieu Bablet, Marc-Antoine Mathieu, Eric Chevillard, Joël Egloff, Mickaël Feugray, Tanguy Viel.
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La suite de Skolem, tome 2

Une super-aventure, un régal de ligne claire !

Ce diptyque a obtenu le Grand Prix de la ville de Limoges 2017

Et aussi celui de St Junien :

Marek et son prix !

http://www.lepopulaire.fr/saint-junien/loisirs/art-litterature/2017/07/03/frequentation-record-pour-le-salon-de-la-bd-de-saint-junien_12469287.html
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La suite de Skolem, tome 2

Il y a quelque temps je vous parlais de ce coup de cœur sur le tome un de cette BD des éditions Pirates.

Voici donc le tome deux qui vient de sortir pour notre plus grand régal !!



Le style de dessin en ligne clair est vraiment toujours aussi plaisant et agréable. L'originalité des aplats de gris est encore bien maîtrisée et reste très appréciable.

Les mises en scène sont bien construites, et les perspectives toujours bien proportionnées.

Il n'y a pas de grande nouveauté dans le dessin. Marek reste fidèle à son trait initial et c’est une vraie réjouissance d'enfin lire ce tome deux.



Le scénario est encore bien dynamique et rythmé, avec sa touche d'humour évidemment, mais on ressent quand même un coté beaucoup plus sérieux et moins caricatural sur ce volume.

Le fantastique est bien au rendez-vous et les auteurs ne se sont pas lancés dans des théories scientifiques potentiellement compliquées. Mais j'avoue que j'aurai bien voulu que ce côté soit un peu plus poussé dans cet opus (mais pas à l'extrême évidement)

Le final est pas mal et laisse la porte ouverte à beaucoup de réflexions maintes fois exploitées notamment sur les paradoxes temporels par exemple, mais je ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir.

La narration est fidèle au premier ouvrage et les transitions sont vraiment bien réalisées.

Le découpage classique est du même acabit que sur le précédent recueil.



En bref, c'est avec délectation que j'ai dévoré cette suite et fin du diptyque. Elle ravira les fans de l'épisode initial. Il ne faut cependant pas en attendre une révolution.

Cette fin est simplement à la hauteur de son début : efficace et pleine d'humour avec un coté scientifico-paranormal.



Cette mini-série reste pour moi une de mes meilleures surprises BD de ces derniers temps.
Lien : http://www.7bd.fr/2017/01/la..
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La suite de Skolem, tome 2

C'est un très bon retour à un style d'aventure peut-être un peu cérébral, mais entraînant et très enlevé. Du bonheur !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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