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Citations de Jean-François Vilar (17)


Jean-François Vilar
Le roman noir, parce que c'est la crise, se joue dans un état d'urgence. Il parle du monde, maintenant. Et le monde va vite. Tant pis si nous sommes fatigués.
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Il détestait quitter Paris. Il acceptait Venise parce que c'est la ville des chats et que ces animaux étaient sa seule vraie passion.
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Kafka a séjourné à Venise, m'expliqua Joachim sans que je lui demande rien. A l'hôtel Sandwirth , en septembre 1913. Après, il va en Suisse, à Riva. Il rencontre une femme, lui fait un enfant. On oublie toujours qu'il était assez séducteur. Je vais peut-être écrire un scénario là-dessus.
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Jean-François Vilar
Le bar du Gît-le-Coeur n’avait pas grande allure. Une escale miteuse nimbée de pauvre lumière jaunâtre. Les fauteuils clubs avaient beaucoup servi. Les murs étaient ornés de reproductions bon marché d’Edward Hopper, mises sous verre. Nul ici ne craignait les redondances.
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Tout le monde savait que les Staliniens ne se privaient pas de régler leurs comptes, au front et à l’arrière. Profits et pertes. C’est bien L’énigme: tout le monde sait toujours tout, de tous les crimes. Ça empêche très peu de personnes de consentir.
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- La Lamballe est une conne, une demi-demeurée. Tout juste bonne à grapiller du fric sur la liste civile. Même pas de l'arnaque, les mœurs du temps ! D'ailleurs, elle était surintendante de la boutique royale.
- Des amants ?
- Pensez-vous ! Elle était prude. Pas la moindre aventure. Sa passion ? Cette absurde fidélité à la reine ! On les a accusées de se gouiner, elle n'avaient ni l'une ni l'autre de ces audaces. Allez donc faire un scénario avec ça.
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Je m'appliquais à regarder la télévision, à compulser les journaux. Malgré tous mes efforts de concentration je ne parvenais pas à organiser les titres, les séquences. Des dirigeants mondiaux inquiets des changements d'interlocuteurs se concertaient à Paris, se verraient à Malte bientôt. Un certain Modrow manœuvrait en RDA. Plusieurs centaines de milliers de Berlinois avaient profité du week-end pour faire un petit tour à l'Ouest. Des commentaires insupportables de condescendance moquaient leurs Trabant, leur appétit pour les bananes, leurs sacs en plastique bourrés de mauvais achats, les pauvres petites gens. Il y avait des manifestations à Sofia, à Prague. Plusieurs papiers étaient consacrés à la Roumanie, à l'Albanie, ces retardataires, et à leurs régimes complètement verrouillés. Un total méli-mélo. Le monde avait attendu mon retour pour accélérer furieusement sa course. C'était suspect.
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Je fis plusieurs cabines téléphoniques avant de comprendre que les combinés n'étaient pas déglingués, qu'ils n'acceptaient pas ma monnaie, que ma carte de crédit n'était pas la télécarte que réclamait la fente. Au tabac du coin, la buraliste me prit pour un gentil demeuré. Elle m'expliqua le nouveau fonctionnement des cabines publiques et me vendit la précieuse télécarte, inventée pendant que j'avais eu le dos tourné, pour mettre en échec les pillards et les vandales.
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Ce qu’elle dit est vrai. Ou faux. Je m’en fous un peu.
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Dans l'avion, Arno m'avait confié qu'il détestait Venise. « À cause de son obscène obstination à survivre. » Il avait volontiers le goût de ce genre de formules faciles et les soulignait généralement, pas dupe, d'un petit mouvement de main, poignet souple, comme on chasse un insecte.
Qu'avais-je, depuis des mois, à m'encombrer d'Arno ? (p. 20)
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A peine quittions-nous la cour de l'hôpital du Val-de-Grâce que les premières gouttes tombèrent. Une belle pluie parisienne, fine, froide, oubliée.
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C'était quoi, au fait, ce coup ?
- Une engueulade avec un type, au début de la soirée.
- A propos de quoi ?
- Robespierre.
- Robespierre ? Comment ça ?
- Il s'est mis à dire des conneries sur la Révo. On s'est foutu sur la gueule à cause de Robespierre, c'est tout. Question de principe. Cela dit, moi je suis plutôt du côté de la bande à Jacques Roux, les Enragés, tous ces foudingues.
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Quelques mètres carrés de macadam choisis me suffisaient pour inventer toutes les aventures du monde. L'exotisme m'emmerdait.
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On s'attache à des details. Il n'y avait plus une seule de ces bonnes vieilles machines à écrire dans cette putain de rédaction. Bradées les Remington mythiques, les Underwood romanesques. Rien que des ordinateurs.
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C'est provoquant. Rien que pour le plaisir. Djemila glisse dans la poche de son blouson ceci : un compact-disc de "Europe" (pour elle), The Final Countdown, et la cinquième de Mahler (pour Sinclair). Le temps blouson aussi a été fauché. Mais il y a longtemps, ailleurs. Pas dans un supermarché minable. Maintenant, après toutes ces bagarres, cette patine qui a raclé le cuir, il est à elle, définitivement.
Sinclair aime la musique interminable de Malher. Il aime Djemila, avec ce blouson de zonarde. Un type tordu.
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« Si nous ne bluffons pas, nous sommes fichus », avait dit Laetitia. Elle avait ajouté : « Il serait plus prudent de bluffer. » (p. 23)
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Projet assurément préférable à celui, longtemps caressé, qui consistait à combler le canal pour en faire un axe routier. Mais comment peut-on être bête au point de vouloir faire d'un endroit dont toute l'histoire est marqué par le travail, le désespoir, les amours sans issue, les révoltes assassinées et la mort, le cadre d'une déambulation pour petits week-endroit heureux ?
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