Citations de Jean Giono (2688)
C’est ça qui a fait le mal : sa langue, et parce qu’il se coiffait avec des accroche-cœur en trempant ses cheveux de la fontaine et qu’il se foutait du parfum sur la gueule comme une femme de peu.
C’est parce qu’on ne sait plus où donner de la tête ; on est de gros malheureux. Le malheur est autour de lui comme une ruche de guêpes.
Les femmes,ça complique beaucoup la vie.
Alors, le vin est bu, et, le vin bu, tu le sais, c’est amer.
Alors, les soucis sont là et, tu le sais, les soucis, c’est amer aussi.
Alors, tout ce qui est amer t’a attendu, et c’est là, en travers de ton chemin.
Alors, elle est restée un long moment muette ; c’est naturel. C’était une femme, après tout… C’est tendre, une femme.
C’est pas des mensonges ?
Pas des mensonges, mais de vrai.
Mon corps, tu sais, c’est fort et c’est solide, et cet amour, c’est fort et c’est solide aussi ; ensemble l’un portant l’autre, ils ont fait la chose dans le vrai.
Une femme comme ça, c’était un morceau de la terre, le pareil d’un arbre, d’une colline, d’une rivière, d’une montagne. Ça faisait partie du rond ensemble. Ça durerait autant que les étoiles !
C’était une eau pure et froide et que le gosier ne s’arrêtait pas de vouloir et d’avaler ; on en était tout tremblant ; on était à la fois dans une fleur et on avait une fleur dans soi, comme une abeille saoule qui se roule au fond d’une fleur.
Cette femme-là – je l’ai appréciée par la suite – c’était du beurre sur notre vie moisie.
Quand on a promis, faut tenir et tout de suite, sans quoi il se mêle dans le mitan de ce qu’on veut faire et soi-même un tas de choses bien gentilles mais bien empêcheuses.
C’est avec les choses que je vais te dire, pour finir, que je pourrai redevenir heureux. Et elles sont troubles comme si, penché sur un bassin, je les regardais bouger au fond de l’eau. C’est arrivé en rêvant ; ça ne compte pas.
Et maintenant, le reste, je me le rappelle comme quand on a rêvé et qu’assis sur le bord du lit on cherche à se souvenir et que la lumière du matin empêche.
Beaucoup plus haut parce qu’ils n’avaient plus d’espoir pour peser sur leurs épaules et ils sont arrivés sur cette petite estrade de roche, au bord des profondeurs bleues, tout contre la joue du ciel, et il y avait là encore un peu de terre à herbe, et ils ont fait Baumugnes.
Je dis bien : une fille, et pas une femme, parce que, ici une femme de la campagne, tu les connais comme moi, c’est du bois et de la pierre ; ça marche comme un saint qu’on porte, tout d’une pièce usé que c’est par la terre et par l’homme. Ça, c’était une fille : deux sauts de pigeon, et la voilà dans la boutique.
C’est ça qui a fait le mal : sa langue, et parce qu’il se coiffait avec des accroche-cœur en trempant ses cheveux de la fontaine et qu’il se foutait du parfum sur la gueule comme une femme de peu.
Le travail paisible et régulier, l’air vif des hauteurs, la frugalité et surtout la sérénité de l’âme avaient donné à ce vieillard une santé presque solennelle. C’était un athlète de Dieu. Je me demandais combien d’hectares il allait encore couvrir d’arbres.
Ça fait chaud dans tout son corps comme si, d’un coup, l’été avec toutes ses moissons se couchait sur elle.
Quand on est seul, on est méchant ; on le devient. J’étais pas comme ça avant… Ça doit être depuis que je suis seul, et c’est une affaire de temps aussi, ce temps de chaud ça m’a fait quelque chose. Autrement ce n’est pas mon naturel.
Contient :
Le bonheur fou
Les récits de la demi-brigade