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Citations de Jean Grégor (86)


La figurine est devenue un talisman. Le fait même de frôler sa surface lisse le rassure, c’est comme une drogue. Il avance grâce à elle et s’accroche à quelques idées qu’il estime essentielles : la fidélité des chiens, celle d’Eva, la terrasse du Berghof, l’importance de l’art, la grandeur de son projet pour l’Allemagne.
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Certes, son ego était satisfait, mais enfin il en avait marre. Aujourd’hui, les cérémonies, les hommages, il le voit bien, relèvent de l’amateurisme. À peine si sa petite troupe de protection a défilé dans la cour d’honneur. Quant aux cadeaux, il ne les regarde même pas et les refile directement à son aide de camp, ou à Bormann, qui pour une fois n’a pas les mains dans le dos.
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Aucun chef de guerre n’a jamais imaginé l’attaque d’un pays avec une telle radicalité. En somme, c’est là sa signature, ce qu’il croit être son « génie ». Alors que tant de chefs ont été selon lui trop indulgents, mollassons, « humains », lui pense avoir trouvé le truc, une nouveauté dans la tactique de guerre : l’inhumanité. Un concept étayé par quelques phrases répétées à l’envi – « quand on est trop gentil, on le regrette », ou encore « un ennemi, s’il reste vivant, devient un terroriste », ou bien « pour asservir un peuple, il faut faire preuve d’une brutalité sans faille », et enfin « ne pas avoir pitié, car les bolchéviques sont nos ennemis, ils sont irrécupérables dans ce qui sera l’immense territoire germain que je vais vous offrir ».
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C’est la théorie de Hitler : cette guerre sera gagnée si elle est menée sans merci, à la plus grande vitesse et sans aucun respect pour la vie humaine. Il faut dire que Hitler s’attaque à un gros morceau cette fois, et en effet, sur ce point, il n’a pas tort : il ne faut pas traîner.
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Hitler est certes le roi des fourbes (c’est toujours pareil : il fait son gentil, et un matin, boum, la Wehrmacht débarque), mais qu’il trahisse la Sainte Russie, non ! Qu’il se comporte ainsi avec lui, Staline, ça ne passe pas. Rappelons que rien ni personne n’est censé résister au maître du Kremlin. C’est fini, nul n’ose plus le faire. Ils ont tous compris. Tous, sauf cette saloperie de Hitler.
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Cet amour du genre humain est à l’origine de son sentiment d’être protégée. Elle avancera du moins dans la vie avec cette armure invisible.
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Elle n’a pas d’homme dans sa vie. Elle a connu un certain Sergueï, mais ce dernier a voulu la transformer en parfaite femme d’intérieur, et Natacha fait partie de ces gens qui traversent le temps d’un pas plus libre que les autres. Plutôt que de se soumettre à un destin classique, elle a quitté ce Sergueï, qui l’a alors traitée d’intellectuelle avec un profond mépris.
Natacha Petrovna, avec son goût pour l’indépendance, mais aussi pour la littérature, appartient à une classe non vraiment définie, une sorte d’aristocratie invisible. Quand un homme tombe amoureux d’elle, elle le trouve souvent mièvre. La mièvrerie des hommes, leur lourdeur, enfin leur baratin, Natacha Petrovna les évite non pas avec des cris, de la violence ou d’autres formes de rejet, mais avec des pirouettes dont elle a le secret.
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C’est ça, Eva Braun : la capacité de dire oui tout le temps, et un désintérêt intrinsèque pour l’actualité. La plupart des jeunes filles n’auraient même pas pu envisager qu’il pose ses sales pattes sur leur jeune corps, beurk. Mais avec le temps elle va s’habituer. Le jour où il posera sa patte sur elle, elle y verra juste de la flatterie.
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Il est douché, propre, les dents lavées, et il lui baise la main à la manière de la belle époque. Il la vouvoie, alors que Goering d’emblée tutoie les secrétaires, comme pour les abaisser tout de suite au rang de salopes. Au contraire, Hitler va faire d’Eva Braun une petite cendrillon qui attend son prince charmant, entouré des molosses qui semblent le protéger contre d’éventuelles attaques. Mais quelles attaques ? pense-t-elle. Qui en voudrait à cet homme si courtois, si déférent ? Et, dans un premier temps, ce n’est pas de lui qu’elle sera amoureuse. Car cet homme ne ressemble à rien avec sa moustache de « douanier autrichien » (selon l’expression de Herr Braun). Il est petit, chétif, et ses yeux sont d’une taille disproportionnée par rapport à sa tête. Non, ce sont ses manières qui vont la faire chavirer.
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Eva joue un double jeu, là. S’il est vrai qu’elle n’a pas reconnu Hitler et que la politique ne l’intéresse pas, elle sait quand même que ce Hitler existe, et elle est surtout très consciente que son père ne peut pas le piffer. À se demander si, par la suite, elle ne s’est pas laissé entraîner par Wolf juste à cause de son esprit rebelle.
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Un peu de résistance ne fait pas de mal. On peut accorder ce crédit à Eva : elle est douée pour transformer une situation sordide en quelque chose de joyeux, et on voit déjà un pan de son caractère qui s’exprime. Le soir à table, quand son père lui demande comment se déroule son travail, elle omet de dire qu’elle a dansé et qu’elle a bu du champagne. Que Herr Goering est venu en personne (à l’époque, Goering, héros aviateur de la Première Guerre mondiale, est la personnalité préférée des Allemands) et que c’est un sacré coquin, ce Goering.
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Un homme en pleine gloire qui toisait le monde est devenu un petit vieux fatigué et éberlué. Des années sans sommeil, à vivre dans le stress d’une guerre qu’il a provoquée, sont certainement à l’origine de sa déchéance physique. Les médicaments du docteur Morell n’ont pas dû aider non plus. À l’instar du médecin de Michael Jackson, Morell s’est lâché en matière de cocktail médicamenteux. Et puis, toute sa vie, Hitler a joué. Il a joué à l’homme énervé, à l’homme possédé, à l’homme enragé : sa seule manière d’envisager le rapport au monde. Maintenant qu’il enchaîne défaite sur défaite et que l’Histoire lui met une déculottée, il endosse le rôle ultime de l’homme accablé par le sort, par les trahisons et par les déceptions. C’est toujours la faute des autres, avec lui.
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Après plus de vingt ans d’humiliation, il avait offert leur revanche aux Allemands sur un plateau d’argent. Il avait repris à son compte l’esprit tactique des généraux prussiens, tout en les bousculant, tout en moquant leur frilosité. Il avait eu l’audace d’y aller, et cette seule audace avait payé. Et quand la France avait rendu les armes, quand Paris s’était donnée à lui, qu’avait-il fait ? Une excursion culturelle avec ceux qu’il considérait être les grands artistes de son temps, dont Breker et l’éternel Speer. Speer le bon toutou qui donne la papatte.
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Ce pouvoir suprême dont il a usé et abusé s’est réduit au point qu’il s’accroche finalement à cette petite secrétaire naïve. Dire qu’il a failli l’abandonner à de nombreuses reprises, que pendant longtemps elle n’a été qu’un exutoire. Et puis la vie. L’instinct peut-être. À force de donner des coups, de frapper si fort, il avait senti qu’un jour ces coups lui reviendraient en boomerang et qu’il aurait besoin d’un soutien affectif.
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Elle est parfaite. Fraîche, souriante, vêtue d’un tailleur qui laisse voir ses formes. Ce n’est pas que Hoffmann soit un maquereau, mais voilà des années que les membres du parti poussent la porte de sa boutique comme celle d’un claque où les jeunes employées sont autant d’opportunités.
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Il est à noter que Hoffmann et Hitler sont malgré tout à l’opposé l’un de l’autre. Hoffmann, comme nous l’avons compris, est un bon vivant. Il boit, il fume, il aime les femmes, alors que le second a eu, en prison, au sortir de son coup d’État raté, une sorte de révélation : il est entré dans la peau d’un personnage ascétique qui, selon lui, crédibilise toutes les nouvelles valeurs qu’il incarne.
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Les Américains raffolent du regard mystérieux de ces Européennes, et voilà Eva Braun qui se dessine au crayon des yeux de biche et se donne un air de femme fatale, du haut de ses 17 ans. Dans le domaine de la séduction, plus qu’à son regard, elle fait confiance à son corps, assez athlétique. C’est son atout. Elle fait le poirier, ou des abdos-fessiers dont elle ne perd pas une miette dans le grand miroir de sa chambre.
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Elle adule, bien sûr, Marlene Dietrich, mais Greta Garbo demeure son modèle absolu, notamment dans Terre de volupté, que la jeune Allemande a vu trois fois de suite. Greta Garbo n’est autre qu’une Européenne repérée par des producteurs de Hollywood.
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Il y a sans doute une différence entre nos jours et l’année 1929, moment qui nous intéresse. À cette époque, en tout cas à Munich, où la jeune fille réside, le monde de Hollywood constitue le rêve ultime. Dans la rue, les Kinos rivalisent de posters glamour où les femmes vivent des aventures extraordinaires, sous les tropiques ou ailleurs.
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Hitler n’obtient d’elle que des satisfecit. Elle le caresse dans le sens du poil, pour utiliser une image canine, puisqu’ils partagent la même passion pour les chiens.
Ainsi, en cet instant, une femme normale exploserait et ne se gênerait pas pour dire : « Non, excuse-moi, là, Goebbels est un sacré connard avec ses idées, c’est un peu facile de sa part. »
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