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Citations de Jean Grégor (86)


On peut dire que ce n’est pas une vie pour une femme, mais enfin, jamais Natacha Petrovna ne considère les choses ainsi, son attention étant bien trop absorbée par les drames humains qui se jouent autour d’elle. Elle se considérera comme une privilégiée quand elle restera seulement trois jours dans un village où les habitants ont tout perdu, où les mères pleurent leurs hommes, racontant comment ils ont été pendus ou encore enterrés vivants dans des fosses communes.
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On ne s’imagine pas à quel point cette guerre sera longue et sanglante, à quel point les Allemands, blessés dans leur amour-propre de peuple dominant, vont se comporter de façon encore plus sauvage qu’à leur arrivée (ce n’est pas peu dire). La politique de la terre brûlée ne consiste pas seulement à saboter les lieux et installations à la barbe de l’ennemi, mais aussi à se venger sur des êtres jugés inférieurs qui n’ont même pas mérité la présence de leurs occupants. Les Russes ne feront pas de cadeaux non plus à leurs envahisseurs. Ils vont leur rendre la monnaie de leur pièce.
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La perspective de la conquête du pouvoir pour Hitler se fait de plus en plus précise, et si parfois l’idée la flatte, si elle n’en éprouve alors que plus d’attraction pour cet homme, sa place à elle est incertaine. Elle peut être débarquée à tout moment. Hitler avance toujours seul pour conquérir l’électorat féminin. N’a-t-il pas déclaré à la presse, comme l’homme totalement investi qu’il prétend être, que l’Allemagne est la seule femme dans sa vie ?
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Eva aime Adolf, et ça durera jusqu’au bout. On se doute que Hitler n’est pas le coup du siècle ; trop d’indices le suggèrent. Mais il est le premier pour Eva, et cela nourrit leurs étreintes de telles images de domination qu’elle en sera marquée à jamais. Les sentiments qu’elle lui porte sont emplis de cette intimité totale qui lie les êtres et de la simple idée qu’il est le seul à l’avoir touchée.
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On ne peut pas dire que Herr Braun soit content, mais Hitler est quand même un homme intimidant, il manie les sourires et la violence d’une manière qui vous tétanise. Une méthode qui deviendra d’ailleurs sa spécialité et qui atteindra des sommets, comme ce jour de 1938 où Daladier et Chamberlain se laisseront conter fleurette à quelques pâtés de maisons de chez Hoffmann. Les accords de Munich sont tout sauf des « accords ».
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Hitler descend et arrive vers lui. Les deux hommes se serrent la main. Avec ce que l’on sait de Hitler, de sa rage, on pourrait s’attendre à une réaction vive : pas du tout. Hitler au contraire se révèle concentré, presque mielleux, et l’écoute avec attention. On voit même des sourires un peu désolés sur son visage. « Ne vous inquiétez pas, monsieur Braun, dit-il, je ne veux que du bien à votre fille, franchement, croyez-moi. »
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La maturité, cette forme de sagesse qu’il exprime devant elle, l’idée même qu’il soit investi au nom de l’Allemagne d’une mission des plus noble, rend les petits minets de l’âge d’Eva bien pâles en comparaison. Pourtant ils ne manquent pas, les blondinets, autour d’elle, des Aryens justement, ceux-là mêmes que plébiscite l’homme politique en vogue. Mais tout blonds et impétueux qu’ils soient, ils peuvent à peine lui offrir une place de cinéma.
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Il n’y a rien de plus désarmé qu’un homme dominateur face à une femme qui s’y connaît en mécanique. Le prestige de son passage chez GAZ jouera aussi. De plus, elle ne sera plus seulement jugée comme une intellectuelle, mais comme une vraie fille de la Sainte Russie. Inattaquable.
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Sa nature revient au galop. Assembler des mots, pense-t-elle, est comme assembler les pièces d’un moteur : une passion l’anime, celle de la fluidité. Elle recherche la fluidité des phrases, leur intelligibilité, comme elle s’applique à ce que la mécanique fonctionne, et il n’est pas rare qu’elle songe au camarade Valiakov en des termes presque positifs : « Tu avais raison, Valiakov, il fallait que je sois utile à quelque chose dans la vie. » Dans l’immense bâtiment où les femmes s’agitent autour des carcasses de voiture sont placardées des affiches qui étaient auparavant adressées aux hommes, ce qui peut prêter à sourire.
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Personne ici ne gueule comme à l’armée, personne ne donne d’ordres. Beaucoup de femmes n’en reviennent pas de vivre « autre chose », et elles s’appliquent de façon presque obsessionnelle à faire en sorte que tout se passe au mieux. Être soustraite à l’emprise d’un mari souvent autoritaire constitue une pause inédite : chacune d’entre elles prend conscience que la vie n’est pas qu’un long couloir où l’on doit baisser la tête et relever sa jupe de temps en temps.
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Heureusement pour tous, elle a sifflé une bouteille de champagne à elle seule, et en quittant le Führer elle a lancé : « Je vais t’attendre au Berghof, mon cher mari. » Le champagne la rend joyeuse, pour ne pas dire un peu fofolle. Morell est rejoint par Hans et Buckart, qui, comme Bormann, se tiennent les mains dans le dos.
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Le SS Buckart est connu pour sa cruauté et son sens de la démerde. Il a traversé toute la guerre sur les fronts les plus compliqués et en est revenu avec un beau paquet de médailles. Ils seront donc trois, et Morell imagine qu’ils auront des armes, au cas où.
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Il faut parfois un peu de dureté pour parvenir à ses fins, rumine le SS. Quand il regagne sa chambre, Morell fait l’inventaire de sa mallette, qui lui a valu la réputation de « plus grand piqueur du IIIe Reich ».
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Elle le considère davantage comme un homme malade que comme un amant. D’ailleurs, au réveil, il balbutie quelques phrases qui ressemblent à un délire : « Le monde n’existera plus après moi », ou encore : « Les Allemands m’ont lâché », ce qui est une profonde erreur de jugement si l’on se fie à la vigueur des combats. Parfois il bafouille : « Eva doit vivre », inconscient de sa présence à son côté.
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Chaque occasion est bonne pour rester encore un peu aux côtés de son Führer, d’autant que ses forces lâchent ce dernier. Elle lui caresse longuement la main à l’issue de chaque réunion avec les généraux, dont il sort éreinté.
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Elle comprendra un jour – mais on n’en est pas encore là – que si l’on est la proie de son maître, il faut, d’abord, renoncer à tout autre homme. Ensuite, et c’est ce que Geli n’avait peut-être pas saisi, se dévouer entièrement à sa personne, sacrifier son quotidien, sa vie.
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Pour autant, aimer une jeune fille de la moitié de son âge est une source d’anxiété. Soit cette dernière accepte la séquestration, la soumission totale et corporelle à son maître, soit elle est attirée par les sirènes de la jeunesse, les élans, les groupes, les sorties auxquelles elle est en droit de prétendre. Geli aura fâcheusement tendance à profiter de la vie. Il faut dire que son visage rond, ses yeux rieurs et ses belles cuisses charnues attireront plus d’un regard et commenceront à rendre fou Hitler.
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Son discours est fortement teinté de possessivité : « Tu es à moi, Geli », lui assène-t-il. Un amoureux transi ne pourrait pas mieux dire. Il répète ça plusieurs fois, et ce travail de fond – les allusions, les attouchements, les portraits d’elle qu’il fait le dimanche – semble trouver sa justification. Enfin. Des mots sont posés sur une situation des plus perturbantes pour la jeune nièce, et l’aveu de son oncle constitue, paradoxalement, une sorte de soulagement.
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Toujours, il vend du rêve. Un homme qui connaît des gens, qui a ses entrées à l’Opéra, qui est applaudi, c’est la promesse d’une vie trépidante. Quelle jeune fille refuserait de se laisser entraîner dans un tel tourbillon ? Un pique-nique par-ci, un opéra par-là, des sorties. Geli pensera même qu’elle peut profiter des largesses de son oncle en sortant avec Emil Maurice, chauffeur du Führer.
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Grand habitué des comédies, puisqu’il en a joué sa vie entière, il sait qu’Eva est sincère, et l’amour de sa jeune ingénue le porte vers le dénouement tout autant que la mini-sculpture de Breker. Il a, pour la peine, décidé qu’elle vivrait, qu’elle lui survivrait, pour montrer à tous à quel point ils se sont trompés sur son compte. Elle sera la survivante de son âme, de son esprit, c’est ce qu’il lui a dit, et une fois encore il a réussi à la convaincre : elle partira à Berchtesgaden.
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