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Citations de Jean-Jacques Pauvert (22)


Jean-Jacques Pauvert
Editeur, je n'ai jamais cessé de l'être, jusqu'à ces dernières années. C'est un métier qui se perpétue... jusqu'à la fin !
Nouvel Obs 2013
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En ce lundi 29 septembre 2014, je viens de lire, avec tristesse, dans la revue professionnelle, "Livres-Hebdo", l'annonce du décès du libraire -éditeur, Jean-Jacques Pauvert......

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[Livres-Hebdo-Vincy Thomas, le 28.09.2014 à 14h17 (mis à jour le 28.09.2014 à 19h13)]
Jean-Jacques Pauvert est mort

Jean-Jacques Pauvert
On lui doit la reconnaissance de Sade comme écrivain, l'audace d'avoir publié l'oeuvre intégrale du Marquis et Histoire d'O. Cet éditeur atypique et franc-tireur est décédé samedi 27 septembre à 88 ans.
L’éditeur et écrivain Jean-Jacques Pauvert est mort samedi 27 septembre à Toulon, à l’âge de 88 ans, a annoncé sa fille Camille Deforges. L’éditeur avait été victime d’un AVC, le troisième, en août dernier, a-t-elle ajouté.

Le plus jeune éditeur de France

Né le 8 avril 1926, dans le quartier parisien de Montmartre, Jean-Jacques Pauvert fut le premier dans l’histoire de l’édition à oser publier intégralement Sade de 1947 à 1955. Il est également connu pour avoir édité le roman érotique Histoire d’O en 1954. «Mon père était un très grand éditeur, un défenseur des libertés contre toute forme de censure, comme ma mère, ils étaient des êtres libres», a déclaré Camille Deforges.

En 1945, à l’âge de 19 ans, il fonde une maison d’édition et une librairie, Le Palimugre. «Je crois que j’ai été le plus jeune éditeur de France», dira-t-il. Deux ans plus tard, Jean-Jacques Pauvert publie intégralement Sade, auteur interdit à l’époque. Il avait découvert les Cent vingt journées de Sodome dans une collection hors-commerce durant la deuxième guerre mondiale. Critiques et libraires refusent les ouvrages.


Sade et la censure

Sur sa publication, il met son nom et son adresse sur les couvertures des livres, ce qui l’entraînera dans un procès très médiatique durant de longues années. Pauvert est alors suspendu de ses droits civiques. Cet « éditeur malgré lui » tel qu’il se définissait, a contribué au recul de la censure en France. Sade est reconnu comme écrivain par la cour d’appel en 1958 et s’oppose à la destruction des livres. Un tiers du chapitre consacré à la censure dans l’ouvrage de référence L’édition française depuis 1945 se rapporte à lui.

A l’occasion du 200ème anniversaire de la mort du Marquis de Sade, célébré en décembre prochain, Le Tripode a publié il y a un an Sade vivant, biographie rédigée par Jean-Jacques Pauvert et parue en trois volumes aux éditions Robert Laffont entre 1986 et 1990.

Histoire d’O et le scandale

En 1954, il publie Histoire d’O. La première année est, pour la carrière du livre, une «catastrophe». Il faudra deux décennies pour l’écouler. Seuls les juges s’y intéressent. Le livre est interdit aux mineurs. Albert Camus lui répète : «jamais une femme ne pourrait imaginer des choses pareilles!». Il avait récupéré le manuscrit auprès d’un autre éditeur contre un chèque sans provisions de 100000 francs.
Ce cancre est entré chez Gallimard en 1941, grâce à son père journaliste, comme apprenti-vendeur, avant de vivre une carrière tumultueuse, jonchée de procès contre «les lois absurdes qui, depuis 1945, font l’armature de la censure française». À la fin des années 60, il est le patron d’une importante maison, puis d’une deuxième, puis d’une librairie qui vend par correspondance dans le monde entier.

De Vian à Breton

Entre temps, La Palimugre devient les éditions Jean-Jacques Pauvert, qui seront reprises intégralement par Hachette en 1979. Durant ces années, «JJP» relance la carrière d’un auteur qu’on ne lisait guère, Boris Vian, ressuscite aussi Raymond Roussel, édite Sartre, Malraux, Aymé, Gide, Queneau puis André Hardellet ou Albertine Sarrazin. Il sort Georges Bataille de la clandestinité et devient le dernier éditeur d’André Breton (Manifestes du surréalisme). En 1972, alors que sa société souffre financièrement, l'un de ses auteurs Jean Carrière obtient le Goncourt pour son roman L’épervier de Maheux.
Parallèlement, il a lancé de surprenantes maquettes de livres et une nouvelle édition du Littré, alors tombée dans le domaine public, renommée Littré-Pauvert. Avec Jean-François Revel, il créée la collection « Libertés ». Il reprend à l’éditeur Eric Losfeld la revue Bizarre. C’est lui aussi qui incite Régine Deforges à créer sa maison d’édition. «Je crois avoir été un bon commerçant, oui. Quelques fois avec un peu d’avance évidemment», avait-il confié dans une interview. Il n’a jamais cessé de faire son métier : « Editeur, je n'ai jamais cessé de l'être, jusqu'à ces dernières années. C'est un métier qui se perpétue... jusqu'à la fin ! » affirmait-il en 2013 au Nouvel Observateur.

L’érotisme en fil conducteur

Il avait raconté ses nombreux faits d’armes éditoriaux dans ses mémoires, dont le premier tome, qui s’arrête en 1968, La traversée du livre, fut publié il y a 10 ans chez Viviane Hamy. Le second tome en projet n’a pas été publié.

« (…)Amoureux physiquement du livre, gros lecteur, bibliophile, ce défenseur de la liberté et éditeur atypique était aussi un auteur prolifique. En tant qu’écrivain, on lui doit notamment l’Anthologue historique des lectures érotiques de l’Antiquité à nos jours, œuvre en cinq volumes parue chez Stock entre 1979 et 2001. Plus récemment, Jean-Claude Lattès a publié Métamorphose du sentiment érotique et La Musardine Mes lectures amoureuses. Sa correspondance épistolaire avec Guy Debord, dont il a dirigé la réédition des œuvres chez Gallimard au début des années 1990, est parue dans Correspondance, volume 7 chez Fayard en 2008.

Toujours un peu à l’écart du secteur du livre, il se désolait souvent de l’industrialisation du secteur : « Non, ce n'est pas l'édition qui est malade, ce sont les éditeurs. Jamais les livres ne se sont si bien vendus, et ils se vendraient deux fois mieux encore, si on ne publiait pas n'importe quoi » disait-il dans un entretien à Candide.

Pour lui livre était sacré. Au début de ses Mémoires, il lançait : « "travailler dans le livre", qu'est-ce à dire ? Les livres, c'est un monde à part. Un monde de fête, un monde secret. » (…)
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- Tu m'aimeras moins si tu me vois en train de...
- Mais non, tu es si belle et si bien foutue que les gestes ne t'abîment pas. Tu peux écarter les jambes pour t'essuyer, t'assoir sur le lavabo, c'est jamais dégueulasse parce que tu redeviens aussitôt parfaite. Ton corps n'est jamais vulgaire. Il ne pue pas, il n'est pas sale, il n'est pas déformé.

Jeanne d'Asturie (La couleur des draps - 1948)
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Et puis," travailler dans le livre", qu'est-ce à dire ? Les livres, c'est un monde à part. Un monde de fête. un monde secret. (p.7)
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Le gouverneur (de la Bastille) de Launay à M. Villedeuil, ministre d’État, 2 juillet 1789 :
"J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'ayant été obligé hier, à cause des circonstances actuelles, de suspendre la promenade sur les tours que vous aviez eu la bonté d'accorder au compte de Sade, il s'est mis hier midi à sa fenêtre, et a crié de toutes ses forces, et a été entendu de tout le voisinage et des passants, qu'on égorgeait les prisonniers de la Bastille, et qu'il fallait venir à leur secours. Il a récidivé ses cris et ses plaintes bruyants. Il est tel moment où cet homme serait très dangereux à avoir, et où il nuirait au bien du service. Je crois devoir vous représenter, Monseigneur, qu'il serait bien nécessaire de transférer ce prisonnier à Charenton ou dans quelque maison de ce genre, où il ne pourrait pas troubler l'ordre, comme il le fait ici sans cesse.
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Louis finit par ne plus voir, dans la société, que des muqueuses excitées.

Louise Dormienne (Les caprices du sexe)
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Que j’aime voir ton con rebondir.

Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d’où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l’éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touchez mais touchez donc : vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessinez de vos doigts l’hiatus ravissant. Là : que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l’ogive sainte à son sommet, ô mon église. Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profitez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces. Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l’amour, vulve dans son ampleur à l’instant apparue. Sous le satin griffé de l’aurore, la couleur de l’été quand on ferme les yeux.
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C’est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutilisable, revenant à l’enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir. Entre les poils frisés comme la chair est belle : sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d’abord des grandes lèvres bâillent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d’un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres ado­rables qui avez su donner aux baisers un sens nou­veau et terrible, un sens à jamais perverti .
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C’est au tour du mâle de modérer la mâtine. Hé là pas si fort. Il ne veut pas jouir encore, ou plutôt il veut jouir tout à son aise du désir qu’il éprouve, qui le précipite et qu’il retient. Il ne reste au fond du plaisir qu’un souvenir faible, reflet regret, du désir qui en fut la source. Lecteur quand tu feras l’amour, arrête-toi ainsi. Mais Irène ne l’entend pas de cette oreille. Elle pousse des reins, comme on pousse des cris. Elle agite circulairement le bassin et le ventre, elle s’arque, ses cuisses s’entrouvrent et vont se coller au membre de l’homme immobilisé. Lui d’un geste magnifique recule et montre à sa compagne que l’envie qu’il a d’elle n’a pas décru : il sort du réduit convulsif une queue énorme et fumante. Celle-ci n’en prend pas son parti, elle se redresse et frémit quand son extrémité sensible abandonne en frottant l’entrée de l’antre qui la poursuit. Les couilles tirées battent mollement le con. Jeune bourgeois, ouvrier laborieux, et toi, haut fonctionnaire de cette République, je vous permets de jeter un regard sur le con d’Irène.
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"Lire est un effort individuel qui repugnera de plus en plus. Resteront quelques attardés [...] qui continueront à se livrer dans les coins aux plaisirs défendus." (p302)
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Irène à se briser halète. Il la contemple. Le con est embué par l’attente du vit. Sur le chott illusoire, une ombre de gazelle...

Enfer, que tes damnés se branlent, Irène a déchargé.
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Le mirage est assis tout nu dans le vent pur. Beau mirage membre comme un marteau-pilon. Beau mirage de l’homme entrant dans la moniche. Beau mirage de source et de fruits lourds fondant. Voici les voyageurs fous à frotter leurs lèvres. Irène est comme une arche au-dessus de la mer. Je n’ai pas bu depuis cent jours, et les soupirs me désaltèrent. Han, han. Irène appelle son amant. Son amant qui bande à distance. Han, han. Irène agonise et se tord. Il bande comme un dieu au-dessus de l’abîme. Elle bouge, il la fuit, elle bouge et se tend. Han. L’oasis se penche avec ses hautes palmes. Voyageurs vos burnous tournent dans les sablons.
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Ô délicat con d’Irène !

Si petit et si grand ! C’est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c’est ici que tu te retrouves à l’échelle de tes désirs. Ce lieu, ne crains pas d’en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d’ombre, ce patio d’ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme. Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux.
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Le regard des amants délimite entre les deux termes du couple une zone où l’attention se concentre et se dénouent les personnalités. C’est à ces confins, quand la lumière des désirs se décompose du rouge délire au violet conscience, que le miracle sensible insensiblement se produit. Alors alors... mais n’anticipons pas.
Pour l’instant que je t’introduis, lecteur, — toi qui payas si cher la semaine dernière le droit d’assister au moyen d’un périscope à une scène assez brève que du fond du caveau où l’on t’avait caché tu pris pour une exaltation authentique de l’âme humaine, mais pas du tout : ce pâle attelage faubourien qu’on avait fardé par avance dans la crainte que la pitié ne te saisisse, toi ou quelque autre, car ce n’était pas toi précisément qu’on attendait, à la vue de ce que la débauche et la mauvaise nourriture peuvent faire quand elles s’y mettent, avait appris par une triste expérience quotidienne l’art de feindre la volupté sans en éprouver la morsure — dans la chambre d’Irène, oui c’est Irène qui fait l’amour. Je la reconnais bien, même nue, elle a les seins un peu longs pour mon goût. Pour l’homme, il me tourne le dos : je n’arrive pas à mettre un nom dessus, et d’ailleurs si j’ai eu l’occasion de rencontrer ce corps quelque part, c’était sans doute sous un vêtement et pour moi le vêtement fait la personnalité de l’homme sinon celle de la femme. Un homme nu s’il a de la barbe, je crois voir Jésus-Christ. Mais celui qui écartait les cuisses au-dessus d’Irène et la chevauchait durement, quand il se soulève j’aperçois quatre seins qui hésitent à s’abandonner les uns les autres, si j’en juge par de petits mouvements latéraux de ses mâchoires, était complètement rasé. À moins qu’il n’eût une impériale ou une moustache à l’américaine. Prenant point d’appui sur son bras gauche, la main sur le flanc droit d’Irène. La main droite happant à rebours l’épaule gauche de la femme. Faisant l’effet d’être très amoureux. Murmurant ah me sens-tu bien. Elle d’abord peureuse on dirait, d’abord freinant, puis se laissant aller, suivant, provoquant, exagérant la course. La voilà qui s’emballe.
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« La magie du plaisir est peut-être la plus extraordinaire, avec ce qu’elle comporte de matériel, de merveilleusement matériel. Et sa sanction confondante, le foutre pareil aux neiges des sommets. »
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les affirmations de M. Barthes appartiennent le plus souvent à deux registres. Les unes sont (pour écrire un peu à sa manière) d'ordre vaticinal : sans intérêt explicatif, en général peu claires et légèrement insolites, ces révélations oraculaires doivent être acceptées telles quelles par le fidèle. Les autres, accompagnées de raisons et d'explications, sont susceptibles de contrôle : on découvre par malheur qu'elles reposent sur des fondements étonnamment fragiles
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Paul Schricke rectifie mes notes d'examen hardiment pour que je puisse passer en sixième sans problème. C'est la première fois qu'un professeur m'intéresse vraiment. Intelligent, bon pédagogue, auteur dune excellente grammaire (je l'apprendrai plus tard), je le respecte et l'écoute. Du coup, je décroche une deuxième place en français qui me vaudra cette année-là le repas de la Saint-Charlemagne. Une deuxième place aussi en sciences naturelles, mais sans suite : le jeune professeur affirme par exemple que les sauterelles vertes sont herbivores, alors qu'elles se dévorent allègrement dans la boite où je les héberge. Donc il n'y connaît rien. Donc je l'abandonne. Nouveaux divorces avec le savoir officiel. Et puis il y a les mathématiques : catastrophiques. Premières écoles buissonnières. Les langues vivantes? On m'a fait commencer l''allemand : je suis découragé par les caractères gothiques.
p. 16.
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Ce n’est pas pour rien, ni hasard ni préméditation, mais par ce BONHEUR d’expression qui est pareil à la jouissance, à la chute, à l’abolition de l’être au milieu du foutre lâché, que ces petites sœurs des grandes lèvres ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant. Nymphes au bord des vasques, au cœur des eaux jaillissantes, nymphes dont l’incarnat se joue à la margelle d’ombre, plus variables que le vent, à peine une ondulation gracieuse chez Irène, et chez nulle autres nulle effets découpés, déchirés, dentelles de l’amour, nymphes qui vous joignez sur un nœud de plaisir, et c’est le bouton adorable qui frémit du regard qui se pose sur lui, le bouton que j’effleure à peine que tout change. Et le ciel devient pur, et le corps est plus blanc. Manions-le, cet avertisseur d’incendie. Déjà une fine sueur perle la chair à l’horizon de mes désirs. Déjà les caravanes du spasme apparaissent dans le lointain des sables. Ils ont marché, ces voyageurs, portant la poudre en poire, et les pacotilles dans des caisses aux clous rouilles, depuis les villes des terrasses et les longs chemins d’eaux qu’endiguent les docks noirs. Ils ont dépassé les montagnes. Les voici dans leurs manteaux rayés. Voyageurs, voyageurs, votre douce fatigue est pareille à la nuit. Les chameaux les suivent, porteurs de denrées. Le guide agite son bâton, et le simoun se lève de terre, Irène se souvient soudain de l’ouragan. Le mirage apparaît, et ses belles fontaines...
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« Le geste de leurs doigts chercheurs le long des corps vers les braguettes dit tranquillement non à tout ce qui les a toujours entourées, dit non à tout un monde de mensonges et de sottises, dit non à la pureté prétendue, non au mariage, non au faux amour, non au dieu qui punit, non à la police, non à qui leur parlera tantôt dans des appartements à draperies, non à la vieillesse qui vient, non à ce qu’elles ont pu croire, non aux espoirs anciens et aux désirs futurs, non à ce qui est bleu bébé, tendre rêve, cher sourire. »
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"À moi les cascades les trombes les cyclones l'onyx le fond des miroirs le trou des prunelles le deuil la saleté la photographie les cafards le crime l'ébène le bétel les moutons de l'Afrique à face d'hommes la prêtaille à moi l'encre des seiches le cambouis les chiques les dents cariées les vents du nord la peste à moi l'ordure et la mélancolie la glu épaisse la paranoïa la peur à moi depuis les ténèbres sifflantes depuis les cavalcades d'incendies des villes de charbon et les tourbières et les exhalaisons puantes des chemins de fer dans les cités de briques tout ce qui ressemble au fard des nuits sans lune tout ce qui se déchire devant les yeux en taches en mouches en escarbilles en mirages de mort en hurlements en désespoir crachats de cachou crabes de réglisse rages résidus magiques muscats phoques or colloïdal puits sans fond. À moi le noir".ID
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