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Critiques de Jean-Louis Marteil (52)
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La chair de la Salamandre

Une intrigue historique dense qui nous transporte dans une famille d'usurier de Cahors au moyen âge.

L'ouvrage est touffu, mais le suspens est haletant jusqu'à la fin.

Le travail d'orfèvre dans la recherche historique est palpable à tout moment, alors que l'imagination reste débordante concernant la trame.
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L'assassinat du mort

Suite de La chair de la salamandre.



Nous sommes à Cahors, comme dans le premier tome des aventures de dame Braïda. Le cadavre d'Enguerrand de Cessac, usurier de son état, a été déterré et un poignard a été planté dans son cœur. Assassiner un mort, voilà qui ne manque pas d'interroger les forces de l'ordre et les curieux. Et Braïda, l'intrépide héroïne du tome précédent, n'est pas en reste quand il s'agit de fourrer son joli nez dans ce qui ne la concerne pas. « Il fallait qu'elle en sache plus, cette histoire idiote de mort assassiné défiait son intelligence, et par tous les saints, ce ne serait pas en vain ! » Et pourtant, ce n'est pas comme si elle n'avait que ça à faire : depuis l'aventure précédente, elle a épousé Domenc et ils ont une fille qui tient apparemment de sa mère. La toute jeune Ava a une façon très nette de faire savoir ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veut pas. De plus, Braïda a repris les affaires de son père, feu Bertrand de Vers, et elle est déterminée à prouver qu'elle est aussi capable qu'un homme. Bref, tout ça pour dire qu'elle n'a pas vraiment le temps d'élucider les mystères de la cité cahorsine.



Depuis la découverte du cadavre, Aimard de Roquebrune et ses 5 coupe-jarrets d'acolytes ne font pas les fiers : le couteau de l'un d'entre eux a servi au « meurtre », mais a été perdu lors d'une bagarre au Mouton-Embroché, taverne de piètre réputation. Avec cette arme dans la nature, Aimard, Plate-couille, Godet-fendu, La Feuille et Les-Jumeaux (qui sont deux personnes sous un même nom... Ne cherchez pas à comprendre, lisez plutôt !) n'osent pas vraiment se présenter devant l'évêque de Cahors, Guillaume de Cardaillac. Le prélat connaît le poignard et on sent confusément qu'il existe un secret entre lui et le chef des brigands. Si cette alliance paraît bien inamicale, elle semble plutôt lucrative. Quand La Feuille est assassiné et que ses compères sont menacés par une ombre, la terreur s'installe dans Cahors.



Tout semble relier au projet du pont sur l'Olt. « Quant à ce maudit pont, [...], je crains qu'il ne fasse un jour ou l'autre couler le sang, et avant même qu'en soit posée une pierre ! » Est-ce pour cela qu'on a déterré Enguerrand de Cessac ? Mord-Bœuf, le capitaine du guet, et son sergent Pasturat se grattent la tête : ils sont certes chargés de faire régler l'ordre dans la cité, mais ils n'ont pas pris beaucoup de matière grise depuis le premier volume. Ils brassent suffisamment d'air pour trouver de nombreux suspects. Il y a Maître Jacob, le médecin juif, mais aussi Dame Bermonde, la veuve du cadavre supplicié. Il y a également Arsende, la servante de la maison, et ses frères. Alors, qui a déterré le corps ? Et surtout, pourquoi ?



C'est toujours avec plaisir que j'ouvre un roman de Jean-Louis Marteil. En fait, les plaisirs sont multiples ! Tout d'abord, je me régale avec la langue colorée qu'il manipule, entre archaïsmes délicieux qui chantent comme un argot et argot tout court. Je suis particulièrement friande de ses notes de bas de page qui prennent le lecteur pour ce qu'il est, quoi qu'il puisse être ! Précision : il y a les notes de l'éditeur et les notes de l'auteur. Sachant qu'éditeur et auteur sont une seule et même personne, je suis tentée de crier à la schizophrénie, mais je tiens un modeste blog littéraire, pas un forum médical. Que le bonhomme se débrouille avec ses personnalités tant qu'il continue à me régaler avec ses romans.



Ce que j'aime aussi, c'est l'humour féroce que l'auteur manie à l'encontre des personnages qu'il n'aime pas et la tendresse bourrue dont il fait preuve pour ses héros. Oui, l'auteur est de parti pris, et alors ? Ne me dites pas que vous n'appréciez pas les sobriquets cruellement évocateurs dont il affuble certains de ses héros ! Et quand on sait que la Truie-Fouilleuse a été inspirée d'une personne réelle, je me demande un peu quelle ménagerie fréquente notre cher auteur, mais encore une fois, je ne tiens pas un forum animalier... Quand ce ne sont pas les noms, ce sont les actes : prenez l'évêque et osez dire que l'auteur n'a pas un fond d'anticléricalisme (mais on l'aime beaucoup quand même !). « Guillaume de Cardaillac se préparait, dans ses appartements, à s'en aller dire une messe en la cathédrale. Ce n'était point que cela l'amusât encore beaucoup, mais il était évêque, tout de même, et il fallait bien le montrer de temps en temps. » Pour contrebalancer tout ça, il y a Géraud et Pisse-Dru, des colosses garde-corps qui, s'ils ne brillent pas par leur intelligence, font preuve de cœur et de loyauté. Oui, l'auteur aime s'entourer de gens bien. Et puisque j'ai reçu ce livre bien avant sa parution, je me dis que je suis du bon côté.



Vous aimez l'histoire et les polars, mais vous ne pouvez pas vous passer d'humour et de jolies pépés intrépides ? Alors, L'assassinat du mort est pour vous. Ne me remerciez pas, remerciez Jean-Louis Marteil pour son imagination un peu barrée et son sens du bon mot ! Vous n'avez pas lu le premier tome, La chair de la salamandre ? Vous pouvez vous le procurer sur le site des éditions de ou dans toutes les bonnes librairies.
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Dictionnaire indispensable et commenté des in..

Comme l'auteur est sympa, il vous offre un petit dictionnaire relevant toutes les joyeusetés que peuvent se lancer à la figure les différents personnages. Pour y avoir participé (je ne dis jamais non lorsqu'il s'agit de rigoler), je peux vous dire que nous y avons mis tout notre coeur (et toute notre bêtise aussi ! ). N'hésitez pas à lire le 1er chapitre (en ligne sur le site de La Louve éditions) pour vous faire une idée. Et lorsque vous l'aurez lu, étudié, appris par coeur, je vous autorise à appeler vos potes* afin de leur en parler. Mais pas avant ! Quant à moi, je crois que le seul neurone qu'il me restait vient de disjoncter !!!





* Cf. Billet sur "L'Assassinat du mort" de Jean-Louis Marteil.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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L'assassinat du mort

PARUTION le 27 Mars 2013



Marre de ce temps pourri ? Marre de la crise ? Marre de l'ambiance du moment ? Envie de se changer les idées ? De passer quelques bonnes heures à rigoler ? Non, ne sautez pas sur votre téléphone pour appeler vos potes. Gardez justement quelques heures pour savourer le nouveau livre de Jean-Louis Marteil, "L'Assassinat du mort". J'espère que vous avez déjà lu le tome précédent, "La Chair de la Salamandre" (voir plus haut)... Sinon, vous savez ce qu'il vous reste à faire... Et cela vous permettra de patienter jusqu'à la sortie de celui-ci (je préfère le répéter, au cas où quelqu'un aurait déjà lu ce billet en diagonale... Si je le chope celui-là d'ailleurs.... Va passer un sale quart d'heure !)



Bon alors, oui, comme je fais partie des privilégié(e)s, j'ai pu lire en avant-première le texte. Il y a des jaloux ? Croyez-moi, on ne s'ennuie pas une seconde. Et puis, avec des personnages portant les doux surnoms de Godet-fendu, Pisse-dru ou Plate-couille, vous avez déjà compris que vous n'allez pas pleurer (enfin si, mais de rire). Quant à l'histoire, elle est tout aussi délirante : un assassinat, un mort, un poignard... Mouais, vous allez me dire que c'est plutôt courant... Eh, réveillez-vous, on n'est pas dans une partie de Cluedo là !!! Vous vous doutez bien qu'il n'y a rien de normal là-dedans, surtout quand ce mort l'est doublement : une première fois par la maladie, une deuxième par le fameux poignard. Ah, vous voyez bien ! Ça ne vous fait pas frétiller ça ? Ne comptez pas sur moi pour vous en raconter plus, je vous vois arriver, petits malins !





* Voir aussi le "Dictionnaire indispensable et commenté des insultes, surnoms et autres expressions à l’usage des lecteurs érudits de "La chair de la salamandre" et de "L'Assassinat du mort".
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Dictionnaire indispensable et commenté des in..

Dictionnaire de Jean-Louis Marteil et de quelques doux dingues de son entourage (Y paraît même que j’en fais partie. Vous me trouverez parmi les furies.)



Tout est dans le titre qui est vachement long, me direz-vous. Ignares ! Fainéants ! Jean-Foutre ! Comme si un titre faisait le moine ! Oui, c’est un dictionnaire puisque l’auteur a eu l’extrême rigueur intellectuelle de ranger ses entrées de A à Z, même s’il saute des lettres. Mais c’est loin d’être seulement un dictionnaire ! Vous pensez vraiment que Robert et Littré se seraient cassé la nouille à compiler et à expliquer les mots et les expressions d’un langage plus vert que les culottes des Irlandais ?



Voyons l’avertissement de l’éditeur : « Ce Dictionnaire indispensable est un petit cadeau destiné d’une part aux libraires et aux lecteurs familiers des romans historiques de Jean-Louis Marteil, d’autre part aux libraires et aux lecteurs non-familiers (mais forcément appelés à le devenir). Les premiers ne seront pas surpris par le ton décalé de ce dictionnaire et ils s’en amuseront sans doute beaucoup. Les seconds ne doivent pas s’inquiéter des mêmes causes, car elles produisent les mêmes effets : La chair de la Salamandre et L’assassinat du mort ne sont pas un catalogue d’insultes et de jurons médiévaux. Il s’agit bien de polars historiques très respectueux de la période évoquée, et ce Dictionnaire permet alors de deviner, voire de pressentir, l’esprit facétieux (pour le moins) qui a présidé à leur rédaction. » (p. 4)



Ce fameux dictionnaire présente un langage qui relève conjointement de la faune et de la flore : entre noms d’oiseaux et termes fleuris, gare au quidam qui se trouve dans la ligne de mire de l’auteur de La chair de la salamandre et de L’assassinat du mort ! Il a toutes les chances de se voir affublé d’un sobriquet. En son temps, Flaubert le gueulard a commis un savoureux Dictionnaire des idées reçues. Qu’à cela ne tienne, Jean-Louis Marteil et sa clique marqueront l’histoire avec un dictionnaire politiquement très incorrect, mais foutrement drôle.



Quelques extraits pour la bonne bouche :

« Charognard : nom d’oiseau… ou pas. » (p. 6)



« Cruche (pauvre) : tant va à l’eau qu’à la fin… on est soulagé qu’elle se casse de là. » (p. 8)



« Tête d’ail : se dit d’une personne chez qui il faut enlever les nombreuses couches de pensées superficielles pour s’apercevoir que le germe même des pensées est indigeste. » (p. 13)



Ça vous a fait marrer ? Un bon point ! Maintenant, pour rester dans mes petits papiers et dans ceux de mon pote Jean-Louis, il faut lire les romans de l’auteur : La chair de la salamandre et la trilogie de La relique. Prenez vos tablettes et notez que L’assassinat du mort paraîtra le 27 mars dans toutes les bonnes librairies. Je l’ai déjà lu et je peux vous dire que ça dépote !

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La chair de la Salamandre

Quand, au mois de mai 1221, s'écroule un échafaudage (deux morts, dont une poule imprudente), les habitants de Cahors ont vite fait d'écouter la rumeur qui coure et d'y croire : ce serait le vent qui aurait tué... A la mort d'un architecte, noyé, l'eau elle aussi aurait sévi... Et ainsi des quatres éléments, la terre et le feu seront bientôt également accusés de morts pour le moins étranges, dont la mise en scène intrigue et fait trembler... Il faut dire que les haines et les rancoeurs sont multiples entre les habitants de cette petite ville, et que chacun veut tirer son épingle du jeu et faire son profit sur le dos des autres... Autant de mobiles de faire disparaître des concurrents en affaires ou en amour...



Mais un cinquième élément semble guider tous les autres... Intervention du surnaturel ou main humaine qui frappe pour se venger ? Vous n'en saurez rien, sauf à lire ce roman jusqu'au bout, ce que je vous recommande grandement. L'écriture est truculente, on se régale de l'humour de l'auteur, des dialogues totalement loufoques et hilarants, on rit énormément et les descriptions des caractères des personnages sont aussi passionnantes et bien brossées que la ville ou l'ambiance de l'époque.



Un roman riche, une intrigue touffue mais diablement ficelée, un style flamboyant, un vrai bonheur de lecture !


Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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La chair de la Salamandre

Merci à La Louve Editions qui, dans le cadre d'un partenariat avec notre forum, nous a permis de découvrir "La Chair de la Salamandre."





C'est dans la Cahors du XIIIème siècle que nous emmène ce roman qui mêle humour noir, intrigue policière et étude de moeurs médiévales. Il a pour particularité majeure d'avoir pour héros un sexagénaire, Bertrand de Vers, que la vigueur de son tempérament au temps de sa jeunesse a fait surnommer "La Salamandre." De Vers appartient en outre à une corporation certes nécessaire mais qui, à l'époque, flirtait sans honte avec l'usure : celle des banquiers. (Encore que, au vu des frais astronomiques de "gestion de comptes" qu'elles nous imposent, on puisse dire que nos banques actuelles méritent à nouveau le titre d'usurières. Titre que, au contraire de Bertrand de Vers et de ses confrères, les dirigeants de nos modernes organismes de crédit, soudain pris d'une pudeur chez eux bien étonnante, se refusent à accepter. )



De Vers a pignon sur rue dans Cahors. Il est respecté et bien connu pour ses talents. Son seul ennemi déclaré serait son confrère lombard, Matteo Conti, lequel se veut aussi son concurrent. Les deux hommes ne s'aiment pas et c'est un peu, entre eux, comme si chacun voulait emporter le titre de meilleur banquier non seulement de la ville mais aussi du royaume.



Alors, évidemment, lorsque d'inquiétants évènements commencent accumuler mort sur mort dans l'entourage immédiat de Bertrand de Vers, ce dernier soupçonne-t-il tout d'abord le Lombard d'en être le responsable. Mais, très vite, il comprend que Conti n'y est strictement pour rien ...



"La Chair de la Salamandre" déroule avec quelque lenteur - il est vrai qu'on ne se pressait guère en ces temps-là - une histoire qui intrigue le lecteur tout en lui faisant faire une sorte de mini-voyage au coeur du XIIIème siècle. Bourgeois aisés comme Bertrand et sa famille, petit peuple urbain toujours prêt à se rassembler et à commenter lorsque s'effondre un échafaudage ou qu'apparaît un noyé sorti de l'Olt par un obligeant ivrogne, hommes de main et gabarriers aux surnoms truculents, évêque retors s'adonnant sans retenue au péché de gourmandise, ... tous ressuscitent un âge et un art de vivre qui surprennent, font sourire, choquent ou séduisent.



Un roman qui se lit vite et bien et dont la chute surprend, c'est le moins que l'on puisse dire - et c'est aussi ce que l'on attend d'un récit à trame policière. ;o)
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La chair de la Salamandre

29/01/11... et voilà, déjà terminé... vraiment une belle lecture... conquise par la plume de Jean-Louis Marteil. L'envie de lire ses autres romans est encore plus grande maintenant !



...



Une famille de riches commerçants au coeur de la tourmente... digne des Atrides, dans le Cahors médiéval...

mais qui peut bien en vouloir à ce point à cette famille de notables ?



L'ennemi est-il un concurrent ?

un homme a qui on aurait refusé la main de l'une des filles de la maison ?

ou bien serais-ce le diable qui s'en mêle ?

Qui est donc ce "Messire" de noir encapuchonné qui commandite tous ces crimes ?

et ce Messire, est-ce bien un "homme" ?



ou bien, pire encore, l'ennemi est-il au sein de la famille ?



- le père : Bertrand de Vers, possesseur de gabares, faisant commerce du vin, et ususier "cahorsin"... appelé "la salamandre" à cause de son vêtement... vieux grigou, déçu par son fils, indiférent à ses filles, mais s'opposant à tous prétendants...



- la mère : Peirone, maîtresse femme mais si peu mère... très belle et plus jeune que son époux, femme insatisfaite aux multiples amants...



- Bernat, le fils, jeune homme sans envergure, un peu niais, coureur de jupon, déception de son père...



- Maurina, la fille aînée, timide et réservée, mais le feu ne couve-t-il pas sous la cendre ?



- Braïda, la fille cadette, fantasque et maîtresse du dernier amant de sa mère...



- Domenc, commis de Bertrand, amant de Peirone, amoureux de la fille aînée, puis amant de la cadette...



- Guillaume de Cardaillac, l'Evèque-Comte...



- Mord-Bœuf et Pasturat, les deux gardes du corps fournis par l'Evèque... bêtes à manger du foin...



- les ennemis directs : Matteo Conti le Lombard, usurier et concurrent direct de Bertrand et son neveu Giovanni...



Voilà donc la trame et les personnages que nous rencontrons au cours de notre lecture... les petitesses, les haines familiales, tout cela dans un contexte historique assez trouble... dans le monde des usuriers peu de temps après la croisade de Simon de Montfort, où l'Eglise est toute puissante.



Mais, chut ! impossible d'en dire plus sauf à dévoiler l'intrigue et ce serait dommage pour les futurs lecteurs... mais j'avoue, rarement trouvé un roman historique aussi bon et aussi bien documenté quant aux moeurs de l'époque.
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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La chair de la Salamandre

curiosité de lectrice... sur les usuriers de Cahors ...



***





Les cahorsins



Le mot de Cahorsins désigne à l'origine les marchands de Cahors (et plus généralement de Quercy) qui ont essaimé entre la fin du XIIè (vers 1180) et le milieu du du XIVè siècle (avec une chute brutale vers 1280) et qui ont fait fortune dans le commerce, les services bancaires et en particulier les prêts usuraires. Lorsque les Cahorsins auront disparu, le mot restera pour désigner les usuriers qui n'étaient ni juifs ni italiens (Lombards).



Trois éléments sont à l'origine de l'apparition des Cahorsins : le manque d'atout du Quercy (qui ne produit guère que du vin et de la laine) pour participer à la vie économique internationale, la situation du Quercy en temps que nœud routier sur l'axe Montpellier-La Rochelle et une bonne dose d'esprit d'entreprise.



Les marchands les plus nombreux venaient des familles des consuls de Cahors, mais d'autres villes contribuèrent au mouvement, Figeac surtout, mais également Cajarc, Capdenac, Cardaillac, Gourdon ou encore Souillac et même, en bas Quercy, Castelnau-Montratier. Leur activité se développe à partir des deux extrémités de l'axe Montpellier-La Rochelle : on les trouve à Marseille dès 1179 (venant de Figeac, principalement), d'où ils poursuivent vers l'Italie (Gênes, en 1190, puis la Sicile). Ils sont à La Rochelle en 1199, d'où ils rayonnent vers le Nord : Flandre et Angleterre (Londres, en particulier, qui sert de base pour des avancées en Norvège).Au XIIIè siècle, les marchands du Quercy sont très présents sur les foires de Champagne, établissant ainsi des liens étroits entre les deux provinces (on verra même des transactions immobilières en Quercy exprimées en livres provinoises).





Toutefois, à partir de 1280, les Cahorsins subissent une vigoureuse concurrence de la part des banquiers italiens (les Lombards) et leur rôle dans la vie économique de l'Europe baisse sensiblement. Trois facteurs expliquent cette perte d'influence : la reprise du conflit entre le roi de France et les Plantagenêt, la médiocrité des productions quercinoises qui ne peuvent s'appuyer sur des bases capitalistes suffisantes et l'incapacité à adapter leurs objectifs et leurs méthodes à la concurrence nouvelle. Peu à peu, ils se retireront du commerce pour se limiter au prêt sur gage. Le pape Jean XXII, pourtant quercinois, ne fera pas appel à leurs services.



Références :

Favier (Jean), Dictionnaire de la France médiévale, Fayard, Paris, 1993 (article «Cahorsins»)



Lartigaut (Jean), Histoire du Quercy, Privat, Toulouse, 1993 (pp.114-116)



Renouard (Y.), "Les Cahorsins, hommes d'affaires français du XIIIè siècle", Etudes médiévales, 1968, II.



source : http://www.quercy.net/qmedieval/histoire/articles/cahorsins/cahorsins.html#home


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La chair de la Salamandre

en pleine lecture de "La chair de Salamandre de Jean-Louis Marteil"... mais je n'interdit de regarder la fin du livre, tout comme je m'interdit de lire les commentaires des autres lecteurs... mais bon, la famille de maître Bertrand de Vers, usurier de son état, me semble assez suspecte... j'ai donc eu envie de faire connaissance avec leur bonne ville de Cahors... et bien l'impression que le diable se cache pas très loin...



***



l'histoire d'un pont :



La construction en s'éternisant sur plus d'un demi-siècle (le pont a été commencé en 1308 et achevé en 1378), fit naître la légende que chaque cadurcien se plaît à raconter. Exaspéré par la lenteur des travaux, le maître d'œuvre signe un pacte avec le Diable.



Selon les termes de ce contrat, Satan mettra tout son savoir-faire au service de la construction, et s'il exécute tous ses ordres, il lui abandonnera son âme en paiement. Le pont s'élève avec rapidité, les travaux s'achèvent, le contrat arrive à son terme. Pour sauver son âme, car il ne tient pas à finir ses jours en enfer, il demande au diable d'aller chercher de l'eau à la source des Chartreux, pour ses ouvriers, avec un crible.



Satan revint naturellement bredouille, l'exercice étant impossible, et perdit son marché. Décidé à se venger, le diable vient chaque nuit desceller la dernière pierre de la tour centrale, dite Tour du diable, remise en place la veille par les maçons.



En 1879, lors de la restauration du pont, l'architecte Paul Gout fait apposer dans l'emplacement vide, une pierre sculptée à l'effigie du démon qui depuis, reste désespérément accroché, les griffes prisonnières du ciment.
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La chair de la Salamandre

“ La chair de la Salamandre ” est un roman historique qui se déroule comme un roman policier.



Dans le Cahors du XIIIe siècle, Marteil redonne vie à l’histoire oubliée des banquiers et usuriers qui formaient une caste à part, prêts à tout pour accroître leur fortune en pratiquant des taux d’usure inouïs.



A une époque où l’usure est condamnée par l’Église mais nécessaire au fonctionnement du commerce, les personnages de la Salamandre sont souvent très obscurs, rarement philanthropes.



A tambour-battant et soutenu, l’auteur bascule entre une atmosphère lourde et un humour décapant. “ Un monde impitoyable, dit-il, où les banquiers sont, en fait comme aujourd’hui ”. Il ajoute : “ j’ai d’ailleurs offert un exemplaire dédicacé à mon banquier sous la citation suivant : “ A mon banquier, quel qu’il soit, passé, présent et à venir ”.



http://arkheia-revue.org/Un-portrait-de-Jean-Louis-Marteil.html
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La chair de la Salamandre

A peinte débuté et déjà un grand coup de coeur pour ce roman... L'auteur est subtile, il ne manque pas d'humour, les personnages principaux sont bien campés, bref, si l'ensemble du roman ressemble aux 100 premières pages... je vais me ruer en librairie pour acheter ses 3 premiers romans !!!
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La chair de la Salamandre

Les personnages de ce roman, affichent en publiques une façade digne, ou essayent-ils seulement, car leurs pensées profondes font d’eux ce qu’ils sont, des personnages rustres et loufoques. Les dialogues souvent hilarants, et les manières rarement délicates. Un peu comme un chirurgien qui s’étonnerait de rater un pontage cardiaque en usant d’une tronçonneuse.
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La chair de la Salamandre

Oyez oyez bonnes gens, et lecteurs gourmets! Voici un nouvel arrivage fort gouleyant en direct de la bonne ville de Cahors ... où en cette année 1221 il est fort question de construire un nouveau pont. Comme en notre 21ème siècle il faut des sous, et là Bertrand de Vers et les Lombards seraient ravis d'en prêter, à taux avantageux pour eux, cela va de soi. Si le Comte évêque Guillaume de Cardaillac le veut bien, lui qui use et abuse de son pouvoir temporel et spirituel, sans oublier d'engloutir gloutonnement des repas pantagruéliques sous l'oeil intéressé de ses molosses.







Mais ceci n'est que menue monnaie face aux derniers événements : un échafaudage s'écroule, deux morts (dont une poule), l'architecte responsable est retrouvé noyé et étranglé, le vin envoyé sur les gabarres de Bertrand de Vers arrive à Bordeaux changé en eau. Oh, des ennemis, l'honnête marchand usurier en a à la pelle, mais quel ennemi le hait assez pour vouloir détruire sa réputation, voire le tuer? Dans sa maison même il ne peut guère trouver appui, sa femme et ses filles ont de fichus caractères, son fils est mutique, l'ambiance est pesante... Et cela ne va pas s'arranger.







Au fil d' aventures truculentes ou tragiques la vérité surgira (même si j'avais en partie deviné, le suspense sans faille a gardé mon plaisir intact et j'ai vraiment frémi dans les couloirs sombres de la maison de Bertrand de Vers), mais il faudra en passer par des assassinats, des bagarres où on tape d'abord on réfléchit ensuite, des tractations et discussions serrées. A travers les ruelles de Cahors se croisent des personnages inquiétants ou particulièrement peu gâtés côté intellect... Une belle galerie réjouissante!







Après La relique, je me suis bien amusée à découvrir ce roman burlesque flirtant cette fois avec le noir. L'émotion sait aussi passer, ainsi de de petits coups de patte sur notre époque et des appels à la compréhension mutuelles et la lutte contre les préjugés.





Cet ouvrage est dédié "A mon banquier, quel qu'il soit, passé, présent et à venir..." L'usurier Bertrand de Vers pressent que son métier méprisé à l'époque sera promis à un meilleur destin... Avec ironie bien sûr.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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La chair de la Salamandre

Parce que se contenter du terme « Waouhhh » ne suffirait pas et, surtout, ne ferait pas sérieux, je vais étoffer un peu plus mon ressenti face à ce livre.



Un grand auteur est, pour ma part, quelqu'un qui arrive à différencier son style selon le genre de récit qu'il veut nous faire partager. Certains se confinent ainsi au polar ou au roman basique sans jamais en changer. D'autres, comme Jean-Louis Marteil, jongleront entre essais, romans, romans historiques ou romans noirs avec une facilité déconcertante. La richesse de la langue, l'aisance du style, l'écriture toujours ponctuée d'humour – « sa patte » - viennent s'ajouter à la finesse des descriptions, des détails, aux portraits des personnages et à leur truculence. Le lecteur se laisse prendre dans ce tourbillon de culture avec bonheur. Car, comme à chaque fois, l'auteur s'est documenté, n'a rien laissé au hasard.



Ce roman noir nous offre, non pas l'image des moines comme dans la trilogie, mais celle d'un métier peu aimé: l'usurier. Associé à l'image de la salamandre, animal diabolique dans l'imaginaire médiéval, on peut facilement imaginer le ton et surtout le fil directeur que va prendre le texte. On découvrira également que tout le récit est structuré autour des quatre éléments constituant le monde: Le vent, l'eau, la terre, le feu... Cependant, n'en déplaise à Gaston Bachelard, Jean-Louis Marteil en ajoute un cinquième (qui n'est pas l'éther, celui qu'on a l'habitude de rajouter justement), et pas des moindres...



Aux différents portraits, celui de Bertrand de Vers, de Domenc, de Braïda, de Pèironne (la maîtresse-femme !), de Maurina, de Matteo Conti et j'en passe, viennent s'ajouter ceux de Mord-Boeuf, de Tranche-tripe, de Tape-Buisson, de Rince-fût ou du sergent Pasturat. Le sérieux et l'humour sont étroitement imbriqués... Quant à celui qui se fait appeler « Messire »...



Des morts surviennent, inattendues. On accuse alors les éléments, ce qui est typique de l'imaginaire médiéval, tout en sachant qu'un être de chair et de sang est tapi dans l'ombre...



Le scénario est ficelé avec brio. On l'aura compris, ce roman est un pur bijou, tant par son côté historique que par le suspens qui en découle. Courez vite chez votre libraire !







Je tiens à remercier Jean-Louis Marteil pour ce cadeau inattendu.
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Le vol de l'aigle

Tout est lié! Après une journée du patrimoine vécue sous le signe des abbayes du 12ème siècle* (ou ce qu'il en reste), voici une série de romans pile poil dans cette période et dont les héros sont des moines (ainsi que manants, ribaudes, seigneurs, bourgeois et aubergistes).







Dans cette abbaye du Rouergue, le constat s'impose : elle est ruinée! Pour remettre les finances à flot, rien de tel qu'une relique de saint, avec moult guérisons de pèlerins en découlant et hostellerie pleine à craquer. Comment se procurer ladite relique? Eh bien, en la volant! Ou plutôt en utilisant une "translation" : demander au saint s'il est d'accord, qui ne dit mot consent, et repartir (discrètement) avec la relique.







Pour cette mission de tous les dangers (les possesseurs de reliques bienfaitrices en bon argent y tiennent, forcément), l'abbaye envoie en Hispanie un trio de bras cassés : Jérôme, maigre, ronchon, intelligent, accompagné d'Abdon, un gros colosse maladroit toujours affamé, et de Bernard, un grand gaillard naïf et demeuré qui ne comprend rien mais parle quand il ne le faudrait pas. "Tais-toi, Bernard!" revient comme un leitmotiv...







Ils reviendront à l'abbaye, après moult aventures amusantes, avec un os d'origine douteuse mais qui accomplira parfaitement son office de relique, et surtout, une forte amitié sera née entre les trois moines.







Comme les bonnes choses ne se terminent pas toujours, les trois compères reviennent dans deux volumes tout aussi rafraîchissants. Ils quitteront leur abbaye en proie à des jalousies et autres hypocrisies, et prendront la route de Compostelle en compagnie d'un âne caractériel.







Une trilogie que j'ai dévorée, tellement c'est plaisant! De l'humour souvent bon enfant, des réflexions plus sérieuses sur les rapports humains, ou entre Dieu et les hommes, quelques piques sur l'Eglise de l'époque, le tout sans temps morts, et une grande vérité historique. Jubilatoire!
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L'os de Frère Jean

Tout est lié! Après une journée du patrimoine vécue sous le signe des abbayes du 12ème siècle* (ou ce qu'il en reste), voici une série de romans pile poil dans cette période et dont les héros sont des moines (ainsi que manants, ribaudes, seigneurs, bourgeois et aubergistes).







Dans cette abbaye du Rouergue, le constat s'impose : elle est ruinée! Pour remettre les finances à flot, rien de tel qu'une relique de saint, avec moult guérisons de pèlerins en découlant et hostellerie pleine à craquer. Comment se procurer ladite relique? Eh bien, en la volant! Ou plutôt en utilisant une "translation" : demander au saint s'il est d'accord, qui ne dit mot consent, et repartir (discrètement) avec la relique.







Pour cette mission de tous les dangers (les possesseurs de reliques bienfaitrices en bon argent y tiennent, forcément), l'abbaye envoie en Hispanie un trio de bras cassés : Jérôme, maigre, ronchon, intelligent, accompagné d'Abdon, un gros colosse maladroit toujours affamé, et de Bernard, un grand gaillard naïf et demeuré qui ne comprend rien mais parle quand il ne le faudrait pas. "Tais-toi, Bernard!" revient comme un leitmotiv...







Ils reviendront à l'abbaye, après moult aventures amusantes, avec un os d'origine douteuse mais qui accomplira parfaitement son office de relique, et surtout, une forte amitié sera née entre les trois moines.







Comme les bonnes choses ne se terminent pas toujours, les trois compères reviennent dans deux volumes tout aussi rafraîchissants. Ils quitteront leur abbaye en proie à des jalousies et autres hypocrisies, et prendront la route de Compostelle en compagnie d'un âne caractériel.







Une trilogie que j'ai dévorée, tellement c'est plaisant! De l'humour souvent bon enfant, des réflexions plus sérieuses sur les rapports humains, ou entre Dieu et les hommes, quelques piques sur l'Eglise de l'époque, le tout sans temps morts, et une grande vérité historique. Jubilatoire!




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La Relique

Tout est lié! Après une journée du patrimoine vécue sous le signe des abbayes du 12ème siècle* (ou ce qu'il en reste), voici une série de romans pile poil dans cette période et dont les héros sont des moines (ainsi que manants, ribaudes, seigneurs, bourgeois et aubergistes).







Dans cette abbaye du Rouergue, le constat s'impose : elle est ruinée! Pour remettre les finances à flot, rien de tel qu'une relique de saint, avec moult guérisons de pèlerins en découlant et hostellerie pleine à craquer. Comment se procurer ladite relique? Eh bien, en la volant! Ou plutôt en utilisant une "translation" : demander au saint s'il est d'accord, qui ne dit mot consent, et repartir (discrètement) avec la relique.







Pour cette mission de tous les dangers (les possesseurs de reliques bienfaitrices en bon argent y tiennent, forcément), l'abbaye envoie en Hispanie un trio de bras cassés : Jérôme, maigre, ronchon, intelligent, accompagné d'Abdon, un gros colosse maladroit toujours affamé, et de Bernard, un grand gaillard naïf et demeuré qui ne comprend rien mais parle quand il ne le faudrait pas. "Tais-toi, Bernard!" revient comme un leitmotiv...







Ils reviendront à l'abbaye, après moult aventures amusantes, avec un os d'origine douteuse mais qui accomplira parfaitement son office de relique, et surtout, une forte amitié sera née entre les trois moines.







Comme les bonnes choses ne se terminent pas toujours, les trois compères reviennent dans deux volumes tout aussi rafraîchissants. Ils quitteront leur abbaye en proie à des jalousies et autres hypocrisies, et prendront la route de Compostelle en compagnie d'un âne caractériel.







Une trilogie que j'ai dévorée, tellement c'est plaisant! De l'humour souvent bon enfant, des réflexions plus sérieuses sur les rapports humains, ou entre Dieu et les hommes, quelques piques sur l'Eglise de l'époque, le tout sans temps morts, et une grande vérité historique. Jubilatoire!
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Le vol de l'aigle

Voici donc le dernier volume (mince alors, j'en aurais bien lu plus moi !) de cette très agréable trilogie. Nous retrouvons nos trois compères, Abdon, Jérôme et Bernard qui, cette fois, ne sont plus à la recherche d'une relique mais de moines se transformant en aigles. Mensonge proféré par leur abbé supérieur afin de les éloigner de l'abbaye... Nous découvrons vite que si ces trois là n'y sont plus, l'abbaye n'en tourne pas mieux pour autant. C'est ainsi que le Frère Anselme, ayant eu l'idée saugrenue de vouloir planter une croix à tête d'aigle en soudoyant Imbert, le tailleur de pierre, va se retrouver gardien de la relique tout en sortant de temps en temps de la crypte afin de soigner le jardin. Cependant, une blessure à la main l'empêche de faire lui même le travail. On lui attribue donc deux novices pour lui apporter de l'aide. Mais gérer un jardin n'est pas la même chose que gérer des humains. Frère Thomas, quant à lui, n'en finit plus de mourir, au grand dam de ses comparses qui ne font même plus attention à ses toussotements. Tous ou presque sont de corvée de lucubrum, à commencer par Gabriel... Rien ne va plus au pays de la relique.... Quant à nos moines préférés, ils se retrouvent avec un âne, Morel, qui leur fera découvrir qu'il n'est pas aussi bête qu'il en a l'air et que les animaux se révèlent être plus fiables que les humains. Si l'auteur prend cette figure typique dans la littérature antique (l'Âne d'or d'Apulée) ou médiévale, ce n'est sans doute pas une coïncidence: symbole de l'entêtement et de la bêtise, on découvrira vite que ce n'est réellement qu'un cliché, qu'une façade. Les aventures vont se succéder, au rythme des rencontres: Dominique, le moine toujours en train de se plaindre et qui arrivera à faire sortir notre bon Abdon hors de ses gonds ; Joan, le ménestrel atypique... Dans ce troisième tome, au ton légèrement plus grave que les deux autres, tout en étant ponctué de cet humour qui me charme depuis le premier tome, l'être humain se révèle complètement. La réflexion sur l'humanisme arrive à son apogée: n'avons nous pas, en chacun de nous, un peu de Jérome, d'Abdon ou de Bernard ?



Si vous n'avez pas encore acheté cette trilogie, courez vite dans votre librairie la plus proche. Voici, et c'est rare, ce qui mérite d'être souligné, un texte qui vous permet à la fois de passer un très agréable moment et de vous interroger sur vous et sur l'être humain en général.
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L'os de Frère Jean

Si vous avez aimé - que dis-je ? adoré ! - La Relique, premier tome de la trilogie, vous ne pourrez que dévorer ce deuxième. Nous retrouvons nos trois compères, Abdon, Bernard et Jérôme dans une situation bien différente que dans La Relique. En effet, les rôles sont inversés cette fois puisqu'un moine auvergnat, Déodat, envoyé par son abbaye pour voler faire une translation de la relique de Saint-Vincent... enfin, de ce qui est supposé l'être, va leur causer bien du souci. Déodat réussira à corrompre le "gardien du temple", Frère Gabriel, et à s'enfuir avec l'os. C'est Bernard le premier qui va se lancer à sa poursuite, en pleine nuit. Les deux autres, quant à eux, sont bien plus inquiets de la disparition de leur ami et vont à sa recherche. Déodat va être mis à mal, quant à lui, par trois moines que rien n'arrête, Frère Aicart, Frère Je-sais et Frère Eléazar (on notera les jeux de mots).



La construction de ce tome est différente. Si la focalisation, dans le premier tome, était extérieure pour le besoin des aventures de nos personnages, nous plongeons cette fois dans l'univers privé de l'abbaye ainsi que dans celui des tavernes. Jérôme va se dévoiler. Ce moine devient de plus en plus sympathique à mes yeux (on se rappellera qu'il m'avait insupportée pendant une bonne partie du premier tome) en brisant sa carapace. Abdon, toujours balourd, se révélera également être d'une réflexion très fine et guérira Bernard de ses doutes. Doutes sur le fameux pays de "Frère Jean". (mais je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler). Quant à Déodat, on ne peut pas lui en vouloir complètement. Il réfléchit à deux fois avant de voler la relique et ne veut surtout pas faire de mal à Gabriel. Les choses ne tourneront pourtant pas comme prévu.



L'humour est toujours présent, pour notre plus grande joie. Notamment avec l'image récurrente des pigeons sur lesquels l'auteur semble faire une focalisation (ce que je peux comprendre par ailleurs, ayant été "adoubée" par un de ces volatiles du diable en gare de Tours). Un humour toujours fin, toujours au service d'un message: l'humanisme. Jean-Louis Marteil sait associer l'écriture, très agréable, le style , d'une richesse égale à certains grands auteurs, à ses idées profondément humaines. C'est ainsi qu'il mettra souvent, pour ne pas dire toujours, les côtés positifs de l'Homme en avant.



Un livre à lire sans attendre !
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