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Critiques de Jean-Luc André d` Asciano (41)
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Souviens-toi des monstres

« Souviens-toi des monstres » est un livre fou et étrange, à mi-chemin entre un Game of Thrones carnavalesque écrit par le Comte de Lautréamont et un conte poétique plein de bonté qui convoque un paquet de figures tutélaires de la littérature française et italienne (chaque personnage du livre est d’ailleurs peut-être l’incarnation d’un écrivain, d’un cinéaste ou d’un dessinateur). La magie et le fantastique y sont magnifiquement utilisés. Ils permettent aux personnages de se transfigurer, non pas pour devenir des héros, mais pour réinventer / réenchanter / sauver la cité et ce jusqu’au climax final.
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Tamanoir

[note de lecture écrite avant confinement pour le site des Notes bibliographiques (Culture et bibliothèques pour tous)]



Lorsqu’il apprend que deux équipiers d’une association d’aide aux SDF ont été massacrés au Père Lachaise, le Tamanoir décide de reprendre du service. À la soupe populaire, le justicier est mis sur la piste d’un possible témoin : un vieux clochard puant et mutique toujours flanqué d’une chatte borgne peu aimable. Le personnage et l’animal qu’il débusque au fond d’un caveau lui réservent bien des surprises…



Dans une note d’auteur, Jean-Luc d’Asciano explique que l’idée de cette farce policière mêlée de fantastique lui a été inspirée par la collection Le Poulpe, et lui a servi de dérivatif inspirant pendant l’écriture de Souviens-toi des monstres, son phénoménal premier roman. Résultat gagnant : une diversion délassante pour l’écrivain, et un divertissement euphorisant pour le lecteur ! Le récit, brillant d’inventivité et de clins d’œil, vole souvent en éclats fulgurants pour laisser place à une oralité réjouissante pimentée de jeux de mots, sans jamais casser l’ambiance maléfique de la description hallucinée des bas-fonds parisiens et de ses occupants humains et autres… Des questions en suspens sur l’énigmatique redresseur de torts anarchiste (qui est son père ? d’où tire-t-il ses moyens de subsistance ?) entretiennent la curiosité et l’envie de suivre très vite les prochaines affaires du Tamanoir. (T.R. et C.B.)
Lien : https://www.les-notes.fr/ana..
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Tamanoir

C’est le genre de roman foutraque qu’on encense dans la @novabookbox. Normal, c’est presque de la bande dessinée réduite en prose. Il est clair que Jean-Luc A. d’Asciano ne s’est jamais remis des trouvailles et des dialogues d’un Michel Audiard ou d’un Frédéric Dard. Il n’aspire qu’à s’en rapprocher. Il y parvient parfois (ex : pages 84, 92, 116, 119). Mais un bouquet de bons mots ne suffit pas à faire un feu d’artifice. Le roman démarre pourtant sur de bonnes bases avec un héros atypique bien campé (le tamanoir), des personnages secondaires au caractère trempé dans le truculent et une intrigue prometteuse sur fond d’arnaque au RSA. Et que dire du décor ? Le cimetière du père Lachaise, si propice au mystère et au mystique, est le cadre idéal pour des embrouilles d’envergure. Mais sans crier gare, l’auteur nous embarque dans une histoire abracadabrante, où le fantastique confisque au réel sa part de poésie. J’ai pensé un instant qu’on retrouverait la magie du roman d’Anatole France, La révolte des anges, dans une version plus noire et plus contemporaine, dans une langue libre et déliée qui n’aurait pas nui. Mais non, l’auteur va jusqu’au bout de son délire potache, à la sauce Marvel. Il se fait plaisir l’animal : il le révèle d’ailleurs dans ses remerciements (de grâce, arrêtez de nous dire pourquoi vous écrivez !), avouant que son roman est né d’un pari entre potes. Sans moi.

Bilan : 🔪

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Tamanoir

Tama de toutes les couleurs



Gromovar dit fort justement ce qu’est et ce que n’est pas « Tamanoir » de Jean-Luc d’Asciano. Il le dit là et je vous invite à aller y jeter un coup d’œil (après avoir lu ce billet, l’avoir liké, partagé des milliards de fois et avoir acheté le livre, en librairie, cela va de soi).



Le Tamanoir ne serait donc rien de moins (et rien de plus) que le double du Poulpe dans un monde où l’imaginaire et le fantastique ne serait pas si fantastique et si imaginaire que cela. Ils y seraient plutôt monnaie suffisamment courante pour en faire matière à raconter une histoire de meurtre au Père-Lachaise de deux personnes venant en aide aux sans-abris, crimes inexpliqués et inexplicables qui ne manquent pas d’éveiller la curiosité du Tamanoir, aussi anarchiste et amateur des causes perdues, et donc souvent injustes, que son prédécesseur de Poulpe.



Le Tamanoir a ce côté j’men-foutiste de son pendant historique, ce rapport débonnaire à l’existence de manière générale et à la sienne en particulier. Il va fourrer sa longue trompe là où il ne devrait pas, remuer la merde pour en faire sortir la rose qui y étoufferait sans son intervention. De situations foutraques en bagarres bigarrées, d’échanges de politesses gouailleuses en échanges de bourre-pifs, le Tamanoir sème le chaos sur son chemin, sans se soucier des conséquences.



Une des protagonistes de ce récit souligne d’ailleurs ce trait de caractère du Tamanoir dont la parenté animale ne doit rien au hasard : « Néanmoins, elle aime bien la figure du Tamanoir : en Amérique du Sud, ce dernier occupe le même terrain symbolique que le Coyote en Amérique du Nord : dieu du Chaos et des blagues stupides, ni bon ni mauvais, un peu des deux. »



Jea-Luc d’Asciano n’a pas son pareil pour reprendre de main de maître à son compte les critères d’un livre poulpien en le mettant à sa sauce, en y jetant une foultitude de références, en y parlant de la révolte des cabochiens (on en apprend décidément tous les jours et je vous mets un lien pour votre culture, bande de mécréants à l’ignorance crasse).



Si vous cherchez une lecture qui puisse ne pas vous réclamer trop de neurones mais bien écrite, mais qui puisse aussi vous amener à réfléchir à des choses sérieuses sans donner l’air d’y toucher, qui vous titille un peu le cerveau par un franc-parler à la San Antonio, sans toutefois l’abus d’expressions hermétiques à un non-initié, qui vous fasse prendre fait et cause pour un dilettante épris de justice, divine ou pas, foncez que diable !


Lien : https://garoupe.wordpress.co..
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Tamanoir

TAMANOIR, sous-titré "Farce policière", est de l'aveu même de l'auteur une récréation littéraire, un roman écrit entre deux périodes de rédaction d'une oeuvre plus ambitieuse : "Souviens-toi des monstres".



Jean-Luc A. D'asciano a voulu écrire un roman de la série Le Poulpe avec un côté fantastique.

Comme cette série n'existe plus, il a créé un personnage comparable : le tamanoir.



Je n'ai lu aucun des romans de la série Le Poulpe, je ne peux donc faire de comparaison.



En revanche, j'ai parfois trouvé des similitudes entre ce roman et les San Antonio de Frédéric Dard, et lecture ancienne dont je garde un vague souvenir :" Luj Inferman et la Cloducque" de Pierre Siniac, cela à cause de la présence de clochards dans les deux romans.



A l'arrivée, une lecture loin d'être inoubliable, mais distrayante.



Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique, merci aux éditions "Aux forges de Vulcain" et à Babelio.
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Tamanoir

J’ai commencé ce roman sans trop savoir ce que j’allais lire, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la question continue de se poser tout au long du roman ! Lorsqu’un SDF assez creepy et son chat (tout aussi malsain) se fait buter par deux assassins professionnels, puis se relève tranquillou en embarquant son matou, on comprend déjà qu’il y a un os. Le Tamanoir (un privé qui semble avoir le physique de son surnom) enquête sur cette affaire, et va se révéler, tout autant que nous humbles lecteurs, complètement dépassé par les événements : l’affaire est déjà bizarre au départ, mais va prendre encore une autre tournure lorsqu’il parviendra à mettre la main sur le fameux SDF, Ishmaël.

A partir de là, tout va partir en quenouille, dans une intrigue de plus en plus WTF, où le pauvre Tamanoir assiste à de nombreuses choses qui dépassent l’entendement. Il y a énormément de violence dans ce roman, mais une violence tellement excessive, tellement extrême, qu’elle en est absurde et drôle.

D’ailleurs l’ensemble du roman ressemble à une farce, tant tout est à crever de rire : les situations, le Tamanoir et ses descriptions, Ishmaël et ses réactions décalés, l’ampleur infernale du récit, … Et je ne parle même pas de la question récurrente « Mais au fait, il sait qui est son père ? », qui jalonne le récit et qui ajoute encore un peu plus de confusion à tout cela.

C'est un tout petit roman d'environ 150 pages, complètement jouissif et diaboliquement bien mené. Rien à retirer dans Tamanoir ! Quand on sait que l'auteur l'a écrit en pleine période de "page blanche" sur son précédent roman, ça donne envie de le voir souffrir de ce syndrome plus souvent, car il en a fait quelque chose de génial !

Bref, hâte de retrouver le Tamanoir !
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Tamanoir

Il y a du style dans cette ouvrage...



En à peine 200 pages Jean-Luc d’Asciano réunit plus de style que certains grands noms de la littérature contemporaine. Sa plume fuse dans tous les sens, sa narration est riche en trouvaille stylistique, ses dialogues sont remplis d’humour absurdes, ses phrases courtes sont des uppercuts que le lecteur reçoit en pleine figure. Le champ lexical flirte avec celui utilisé par Frédéric Dard dont l’esprit irrévérencieux a servi de moule pour la création de ce personnage atypique de Tamanoir.



Mais avec cette touche de fantastique introduit progressivement dans le récit, le roman se rapproche également de la culture pop très en vogue ces dernières années. Son duo improbable constitué du détective Tamanoir et du vagabond Ishmaël rappellera un autre duo romanesque célèbre, celui d’Ombre et le voyageur que l’on peut voir à l’œuvre dans le roman American Gods de Neil Gaiman.



Dans un esprit anarchiste et armé d’un humour féroce, l’auteur tisse une mythologie sanglante et impitoyable. Les exclus de la société et leur vulnérabilité sont le sujet principal de ce livre foisonnant mais jamais foullis. Chaque paragraphe recèle sa petite formule, sa figure de style, sa métaphore, son petit trait d’humour. C'est d’ailleurs pas plus mal que l’ouvrage ne soit pas plus épais tant cela bouillonne d’idées. Plus de page auraient pu noyer le récit dans un océan stylistique imbuvable.



Une lecture réjouissante. J’espère bien retrouvé bientôt ce grand échalas de Tamanoir dans une nouvelle enquête (pour autant que l’on puisse dire que ce personnage enquête).

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Tamanoir

Un poulpe qui devient tamanoir. C’est un peu l’histoire de ce roman jouissif et addictif. L’auteur, Jean-Luc A. d’Asciano, regrettait la disparition de cette collection de polars engagés et souvent déjantés initiée par les éditions Baleine en 1995, car il aurait bien voulu en écrire un. Qu’à cela ne tienne, il l’a fait. Mais en changeant d’animal totem. Et je vous assure que l’on n’y perd pas au change.



J’ai découvert Jean-Luc A. d’Asciano récemment, à l’occasion de la parution de son dernier recueil de nouvelles aux mêmes éditions Aux forges de Vulcain. L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils, et à peaux m’avait séduit par la richesse de l’imaginaire de l’auteur, mais aussi par la verve et la force de sa langue. Et suite à ma critique de cet ouvrage sur ce même blog, David Meulemans, le patron de ces éditions, m’a proposé de découvrir le reste de l’œuvre de cet auteur paru aux Forges. Ce que j’ai accepté avec grand plaisir. Et m’a valu un plongeon hilare dans ce roman qui respecte en grande partie les codes du polar engagé socialement, comme l’étaient ceux du Poulpe.



On est dès le début au niveau du peuple, de ceux qui sont laissés pour compte par la société : les S.D.F., les employés engagés dans des tâches sans grand intérêt, sans aucune reconnaissance et qui n’hésitent pas, du moins pour certains, à chercher quelques à-côtés qui leur permettent de vivre plus décemment. Ou de mieux profiter de leurs vices, alcool ou autre. Car si on est du côté de ces perdants de la société capitaliste, le regard porté sur ces personnages n’est pas forcément tendre. Ça dézingue tant que ça peut : « racistes et alcooliques » pour certains, « idéaliste » pour d’autre. Mais on n’est pas vraiment dans la rédemption. Plutôt dans le massacre à petite ou grande échelle. Ceux qui paraissent devant nous le font sans fard et dans toute leur franche laideur. Et c’est jouissif, vraiment : « T’es qui ? Demande le gros (survêtement rouge et bleu, un hippopotame vert en logo – quel atelier peut bien produire des contrefaçons avec un hippopotame en logo ?) ». Même ton acide et rigolard que dans les Poulpes, même plaisir des jeux de mots plus ou moins réussis.



Mais dès les premières pages, on est confronté à un mélange des genres qui ira se renforçant, pour trouver son apothéose dans la rencontre finale, apocalyptique. En effet, des tueurs sans scrupules abattent froidement des hommes. Dont l’un qui se relève après leur départ, sans paraître le moins du monde gêné par les balles qui l’ont transpercé. Mystère que le Tamanoir, l’enquêteur au long tarin (d’où son surnom, tout le monde ne peut pas s’appeler Cyrano), va devoir résoudre. Et qui va l’entraîner dans les bas-fonds parisiens, mais aussi en des territoires plus obscurs et plus surprenants.



Ne serait-ce que dans celui des rêves. Notre enquêteur au doux patronyme se trouve de plus en plus souvent entraîné dans des songes fantasques, sanglants et sexuels, dont le sens caché lui échappe longtemps. Et pourtant ils sont très envahissants. Mais l’étrange survient aussi dans les actions de certains personnages, leurs paroles. Le Tamanoir, pourtant ouvert d’esprit, se demande de plus en plus où il est venu fourrer son nez. Mais le lecteurice, lui, est aux anges, car le rythme est soutenu : on passe d’une surprise à une autre, d’une fraude à un enlèvement, d’un tabassage à un meurtre. Pas d’ennui possible. Il faut juste laisser de côté le réalisme : à quoi cela sert-il, tant qu’on s’amuse ?



Assez différent dans le ton des nouvelles du recueil L’Enfant chamane et autres bestioles à plumes, à poils, et à peaux (même si on y trouve aussi cette causticité et cet humour noir par moments), Le Tamanoir a su également me séduire par sa verve et son ton exubérant assumé. Décidément, Jean-Luc A. d’Asciano est un auteur qui me convient. Certes, je découvre son œuvre à rebours, mais cela ne m’a pas encore porté préjudice. Prochaine étape, le gros et dense Souviens-toi des monstres au milieu de l’écriture duquel est né Le Tamanoir, pause bienvenu pendant un blocage. Certains problèmes accouchent de bien belles solutions.
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Tamanoir

Le tamanoir de Jean Luc A.d'Asciano, un couverture qui m'a attirée, un auteur qui m'est inconnu, une belle découverte en perspective.

Et bien non, ni belle ni moche ma découverte. Un style littéraire bien à lui, une histoire de meutres, des chats, un sans domicile fixe, un détective privé qui se mêle de tout ça et voilà que l'aventure commence.

Des personnages bruts, une enquête à mener, un petit suspense, de quoi faire plaisir aux lecteurs du genre.
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Tamanoir

Tamanoir est un livre qui sort des sentiers battus. L'auteur passe d'un vocabulaire familier à plus soutenu, d'un récit qui manque d'ordre à quelque chose de plus organisé. Du coup, je me demande quel type d'écrivain est Jean-Luc d'Asciano. Ce polar n'est pas une lecture ordinaire, mais, en voulant faire quelque chose de différent, l'empathie pour les personnages est faible. C'est dommage, car les sans domicile fixe ne sont pas si souvent mis en valeur. Enfin, ne cherchez pas de description de la ville de Paris, il y en a pas.
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Tamanoir

Malicieux, délicieux comme un bonbon fondant en bouche, « Tamanoir » est rusé comme un renard. Ce roman est avant tout un chef-d’œuvre d’écriture. Prenez le temps de le lire ! D’admirer le ciselé, les regards de Jean-Luc A. d’Asciano dans un filigrane beau à couper le souffle. Et plus que tout, cette quasi troisième lecture qui rend hommage à l’intelligence des cœurs. « Tamanoir » est un palais d’honneur, digne d’un génie évident. Les genres littéraires s’emboîtent. Tout est si clair qu’on est d’emblée en transmutation dans une histoire qui file à 100 à l’heure. « Des escargots cheminent entre les flaques d’ombres, évêques d’un monde invisible adorant un dieu à l’image difforme, sans doute carnivore et versatile » « Car ceci est un cimetière aux chapelles convoquant tantôt un gothique théâtre tantôt une architecture égyptienne rêvant à l’immortalité des Pharaons-maccabées, ou, encore une géométrie apaisante - sphère, triangle, forme abstraite signifiant quelques gisants francs-maçons. » N’est- t-elle pas belle cette histoire qui s’annonce, avant de pénétrer subrepticement dans ce fonds trouble sans crainte aucune ? Ici, nous sommes bien dans un policier des plus noirs, serré comme un café fort, avec des touches de glauque. Mais qu’importe ! Même pas mal, même pas peur ! On aime d’emblée le protagoniste (presque) principal, Nathanaël Tamanoir. Cet homme est quelque peu marginal, nihiliste et anarchiste. C’est une personne intègre sur qui on peut compter. Il penche du côté des exclus, des exilés, des estropiés de la vie. Pour cela, on l’adore de suite. De plus il s’instaure des rituels chaque jour. Visite le même café « La tentation de Saint-Antoine », lecture d’un canard en main. Et là, les amis, on approuve les sous-entendus d’un auteur qui s’amuse autant que nous. Surnommé Tamanoir (symbole quand tu nous tiens !) il va lire un fait divers, deux meurtres et la disparition d’un SDF mythique. Les faits se sont déroulés au cimetière Du Père Lachaise. Et là tout s’emballe, devient frénétique. L’ambiance change de ton, vire ses couleurs arc-en-ciel en gris foncé. A contrario on aime autant cette glaise littéraire. Le mystique est révélé. Le machiavélique est apprivoisé et ronronne dans les lignes. Nous avons affaire aussi à un chat ! Pas n’importe lequel. Ce dernier est une métaphore. Un emblème puissant du diable, de cet étrange qui pourrait faire frissonner. Même pas ! Quant à notre SDF qui a disparu il est la dualité vêtue. L’autre versant de l’histoire révèle les diktats et l’envers du décor du corpus des SDF avec ses organisations parallèles, les mafieux qui détournent des fonds. La sociologie de ces êtres est dévoilée par Jean-Luc A. d’Asciano. On ressent une grande humanité de l’auteur pour ces êtres abandonnés à leur sort et bien plus encore. Malgré le sombre, ce roman noir est loyal. Profondément altruiste. Il faut chercher loin sous l’écorce. La beauté s’élève. « Le père, c’était un saint. Manouches, tziganes, bohémiens, il y a plein de genres de Roms, des sédentarisés peinards, des sédentarisés en bidonvilles, et d’autres encore du voyage, genre des SDF de tradition…. Quand on s’installe au Louvre, nous, c’est pas une baraque à frites qu’on monte. C’est un cercle géant, ça vaut bien une pyramide non ? » « Tamanoir » donne les clefs. Il faut avant tout ne pas craindre cet humour noir qui frise le caustique. Les rires aiguës d’outre-tombe. Un SDF étrange, mystique qui lit les lois d’un diable parabolique et plus encore. D’un seul éveil au risque du réel « Tamanoir » se gorge de cette invisibilité. Et là, tout tremble sous la maturité d’un langage beau jusqu’au summum. « Des camps d’installent dans l’est de Paris. Des migrants. Des mineurs. Une humanité complète, avec ses anges, ses démons, et son entre-deux commun à toute l’humanité. Que faire ? « Tamanoir » est un fleuve gorgé de vie, de sa criante mise à nue. Ce roman noir, digne d’un film en version 3D est unique en son genre. Ecoutez les grincements des portes, descendez dans les escaliers de pierres, dans ce glacé sombre. Ce grand livre est un sacré pas de côté. Une aventure satirique, ésotérique, caustique, attentionnée aussi à la cause des plus faibles de ce monde. C’est une chance de lecture tant son originalité est un cahier du jour. On voudrait après le point final boire un café à « La tentation de Saint-Antoine » avec Nathanaël. Et il dira sans doute…Publié par les majeures Editions Aux forges de Vulcain.
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Tamanoir

Chez Aux forges de vulcain, ils ont une ligne éditoriale très précise: ils croisent les genres, ils bougent les lignes, ils refusent la catégorisation.

Et pourtant, en lisant les premières pages de Tamanoir, je me suis retrouvé face à un polar français assez classique avec tous les codes du genre. Un meurtre, enfin deux, ou presque trois, un enquêteur à forte personnalité, Paris, ses troquets, etc... Alors oui instantanément je pense au Poulpe, notre Tamanoir a tout du antihéros libertaire, du redresseur de torts, du marginal revenu de tout mais pas de quelques principes bien ancrés, du justicier sans armes très concerné par le monde qui l'entoure.



Mais les codes étant fait pour être explosés, on sent bien en s’enfonçant dans le livre que tout le schéma traditionnel du policier est en train de partir en cacahuète. Notre gentil petit polar franchouillard se teinte soudainement de fantastique. Les stéréotypes du genre sont détournés, ça décale, ça hallucine. On y perd ses bons vieux repères mais on y gagne en plaisir et en profondeur. Terminée l’enquête planplan qui n’est en fait qu’une excuse pour parler de sujets plus profonds. Le propos est sociétal, politique, tout en gardant la dérision «poulpienne » ou « tamanoiresque ». Le terme de farce policière prend tout son sens.



Texte hybride dont je ne vous dirais sciemment rien de plus, Tamanoir est une grosse et bonne surprise dans mes lectures estivales. Le seul hic c’est que j’ai maintenant très envie de lire « Souviens-toi des monstres » du même auteur.
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Tamanoir

Tamanoir est un roman qui met en scène l’enquête de Nathanaël, un détective privé anarchiste chargé de trouver les coupables d’un double meurtre au Père Lachaise. L’enquête du Tamanoir l’amène à rencontrer des mafieux pour le moins fantasques, mais aussi à croiser la route d’Ishmaël, un SDF doté d’une longévité surnaturelle. À travers un récit policier pulp et décalé, Jean-Luc A. d’Asciano interroge la marginalisation de couches entières de notre société.

J’ai découvert la plume de l’auteur avec ce roman, et je compte bien lire ses autres œuvres !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Tamanoir

Au détour d'une navigation, Tamanoir m'amène feuilleter ses premières pages. Le ton me convient. Nous démarrons ensemble dans l'heure. Les premiers chapitres noirs et décalés m'accrochent. Soudain, le fantastique débarque démasqué. Je grimace. D'habitude, je fuis cette destination. Sans forcer, je décide pourtant de poursuivre. Le jour même, je termine la lecture de cet incroyable roman. L'alchimie a fonctionné comme rarement et reste en partie inexpliquée...!
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Tamanoir

Si l’on en croit la postface, « Tamanoir » est né de la volonté de l’auteur d’écrire un « Poulpe » mâtiné de fantastique. De ce simple point de vue le pari est plutôt réussi.

Exception faite du titre en forme de jeu de mot, Jean-Luc A. d’Asciano a parfaitement respecté le cadre narratif et les règles institués par Jean-Bernard Pouy, il y a près de trente ans. Son héros est une copie sinon physique du moins intellectuelle, du célèbre détective libertaire et ses comparses rappellent les personnages qui gravitent autour de ce dernier. Le récit commence également par les mêmes figures imposées avec la scène du troquet, la lecture du journal et la découverte du fait divers qui va mettre notre privé sur la piste d’une affaire criminelle que la police ne semble pas pressée de résoudre.

Ici, il s’agit du meurtre de deux bénévoles d’une association d’aide aux sans-abris abattus froidement dans le cimetière du Père-Lachaise. Une enquête qui va fort logiquement nous immerger dans le milieu interlope des laissés pour compte de la société, celui des clochards, des roms et des punks à chiens. De soupes populaires en terrains vagues, notre Tamanoir se démène pour retrouver la trace d’Ishmaël, témoin du double crime et, peut-être, véritable cible des tueurs.

Et c’est précisément lorsqu’il met la main sur le bonhomme que le fantastique fait son irruption dans le récit. Il le fait franchement, trop peut-être, au point de prendre l’ascendant sur le côté polar. Pour ma part, j’aurais préféré qu’il soit cantonné à la révélation finale ou qu’il n’apparaisse que par petites touches et non de façon aussi frontale. De plus, je ne trouve pas qu'il apporte une grosse valeur ajoutée à une intrigue qui se suffisait à elle-même. Une intrigue très bien ficelée qui, sur fonds d'arnaque au RSA, nous montre que ce sont encore et toujours les plus faibles qui font les frais du capitalisme sauvage. On appréciera d'ailleurs à ce sujet, le monologue glaçant du grand méchant de l'histoire dont les idées sont sans doute partagées par bien des PDG de multinationales.

L'enquête est menée tambour battant et sans le moindre temps mort. J'aurais aimé que l'auteur ménage quelques pauses dans son récit afin de permettre au lecteur de mieux s’imprégner de l’ambiance générale et faire davantage connaissance avec les lieux et les personnages. D'autant qu’il est également bien chargé par ailleurs. JLAD a de la culture. Les références littéraires (Lovecraft, Herman Melville) et cinématographiques (Autant-Lara…) sont nombreuses. Il écrit bien aussi. D’une écriture enlevée, vive, spirituelle… presque trop. Ca frise parfois l’exercice de style et là encore, le rythme trépidant et l’absence de pause empêchent d’apprécier toutes ses trouvailles à leur juste valeur.

Je termine donc ce livre en ayant le sentiment d’avoir passé un agréable moment mais avec aussi une impression paradoxale de trop plein (de bons mots, de personnages, d’action) et de survol (les caractères, le cheminement de l’intrigue). Ceci étant, si Jean-Luc A. d'Asciano remet le couvert, je suis partant !


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Tamanoir

Le synopsis de ce roman m’a tout de suite botté. Avouons qu’il est assez cocasse. Si j’ai globalement bien aimé, je trouve que le récit n’est pas très équilibré. Le début est un peu lent et parfois un peu poussif, le 2e tiers est super et la fin un peu trop « spirituelle ». Dans le sens où cette grande digression « dans l’autre montre » est longue et arrive trop comme un cheveu sur la soupe. On se doute qu’un aspect fantastique traîne dans l’intrigue, mais là j’ai trouvé cela trop mystique. De plus « l’indien » pour parler d’un amérindien me dérange un peu. Cela est d’autan plus gênant que le roman est plutôt gauchiste, point que j’ai apprécié. Pour rester dans les petits points négatifs, je trouve que ça manque de personnage féminin, et que le principal personnage féminin n’est pas très convaincant. Dommage. Sinon j’ai beaucoup aimé les références cinématographiques plus ou moins subtiles dans le livre. Je suis sûr que j’en ai raté d’ailleurs ! Et j’adore les équipes de branle-pagnots dans le genre des cloches et du tamanoir, c’est toujours drôle.

Mais globalement, je me suis bien amusé à lire cette enquête, même si finalement, il n’a pas tant foutu le boxon que ça le tamanoir !

Je lirai ses prochaines enquêtes s’il y en a avec plaisir.
Lien : http://anaiscience.eklablog...
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Tamanoir

Ce qui m’a plu d’entrée c’est le côté borderline du personnage du Tamanoir. Par sa singularité il est interpellé par la proximité avec certaines frange de la population, les SDF, les sans noms (sujet à creuser). On ne lui a rien demandé mais il faut qu’il agisse. J’aime retrouver le Paris des quartiers populaires que je ne connais que par la littérature et le cinéma.



Le personnage m’a fait penser au Poulpe de Jean-Bernard Pouy (je fan de ce personnage). J’étais toute contente de ma trouvaille et quand je suis arrivée à la fin du volume et que j’ai vu les remerciements de l’auteur j’ai eu la confirmation de mon intuition mais du coup ce n'est pas un scoop.



J’ai beaucoup aimé le bestiaire de Jean-Luc A. d’Ascanio et toutes les thématiques qui en découlent. On va retrouver dans les noms, les traits de caractère des personnages, dans les attitudes et les actions, ainsi que dans les références littéraires et cinématographiques. En parlant de référence, depuis que je lis les romans de cette maison d’Edition je ne peux m’empêcher de chercher des clins d’œil à d’autres romans édités Aux Forges de Vulcain. Je ne les note pas tous car parfois je me dis que c’est un effet de mon imagination ici dans la thématique bestiaire on a « Cthulhu » et « Vampire ».



Ce roman aurait pu s’arrêter à un certain moment (je ne vais pas vous dire lequel) mais l’auteur à préféré basculer dans une autre dimension littéraire et jouer encore plus avec les codes des genres littéraires. En même temps la dernière partie permet d’approfondir certains sujets et répondre à certaines interrogations (pas toutes !). Et la boucle sera bouclée mais il faudra attendre le dernier chapitre où on se rendra compte que c’était prévu, construit, cohérent alors qu’on a l’impression de basculer dans un délire, qu'il est très abouti. Après réflexion je me demande si ce n’est pas la « Forges Touch » ! Il y a aussi le côté réflexions sociales et sociétales. L'art de faire croire que la littérature c'est facile alors que tout est dans le travail et le détail, la subtilité. Et justement «Le diable se cache dans les détails» disait Nietzsche...



Dans ce roman il y a un autre aspect qui m’a beaucoup plu, c’est le côté obscure du voyage initiatique du Tamanoir, car finalement ce n’est pas n’est pas un roman policier avec une enquête à résoudre. Si vous me suivez vous savez comme je suis attaché aux thématiques qui sont liées aux éléments. Ici on est dans la thématique de la terre, des souterrains, avec tout ce qui entoure les secrets, la mort et la renaissance. Il y a un véritable fond dans cette histoire qui passe du policier au fantastique.



J’ai failli oublier aussi de vous parler du côté humoristique, là aussi on a différents types d’humours. De l’humour noir à l’humour scabreux, des scènes surréalistes aux scènes abracadambresques. Du comique de situation au comique potache… Et en même temps il y a un côté sombre et des réflexions sur la perte d’humanité de notre société. Ces contrastes qui font que la vie n’est pas faite d’un seul bloc… il y a beaucoup de failles !



J’espère avoir titillé votre curiosité sans rien vous révéler de l’intrigue ni vous avoir parlé des réflexions lubriques...
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
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Tamanoir

Merci à Babelio et aux editions Les forges de Vulcain pour leur envoi.

Quand le polar rencontre le fantastique. Père Lachaise au petit matin, 3 hommes sont abattus mais un se relève et s’enfuit avec son chat sous le bras. Tamanoir va prendre l’enquête en main en y appliquant sa méthode : le chaos.

Un mélange de polar mafieux et de roman fantastique sous forme de page turner, bref ça se dévore.

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Tamanoir

Un roman fort agréable dans sa singularité et ses audaces, malgré une petite dissonance interne due, je pense, à un manque d'esprit de décision clair de la part de son auteur.

Mais si la formule n'est pas encore complètement au point, la base demeure très bonne, et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de ce privé étrange dans un Paris fantasque et fantastique.

J'en reprends quand vous voulez.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Tamanoir

La maison d’éditions Aux Forges Vulcain verse rarement dans le polar, celui-ci étant annoncé comme tel, il a attiré mon attention.



Tamanoir est le surnom d’un détective privé. En lisant dans le journal qu’on a retrouvé deux cadavres au cimetière du Père Lachaise, il décide de mener l’enquête sans pour autant avoir été mandaté par quelque client.



Soyons honnêtes dès le départ, la trame policière n’a pas beaucoup d’intérêt. Mal menée et sans cohérence, ce n’est visiblement pas le but de ce roman qui, par contre, est beaucoup plus politique qu’il n’y paraît et qui a un fond très intéressant.



Les deux cadavres en question font partie de l’ASS, une association qui vient en aide aux SDF afin de les réinsérer dans la société mais…



Un clochard ne meurt jamais de mort naturelle, coupe Malscazoni. Il meurt assassiné par le froid, le manque de logement, la spéculation. Il meurt assassiné par le Grand Capital.



L’auteur dénonce alors la condition des SDF mais aussi des réfugiés ou migrants comme on les appelle maintenant. C’est bien ça l’intérêt de ce roman, ces hommes et ces femmes qu’on voit sans vouloir les voir, en oubliant qu’ils ont eu un passé, une vie « normale », qu’ils sont des personnes comme les autres mais qu’ils ne servent souvent que de faire valoir pour des associations plus ou moins à but non lucratif.



Quant au style, le policier se heurte au fantastique qui prend finalement le dessus, la notion de polar n’étant plus qu’un prétexte à un roman sombre même s’il se veut léger au travers de personnages aussi rocambolesques que non crédibles. Mais comment mieux parler d’un sujet qu’en y ajoutant une étincelle de dérision et un souffle d’humour ?



J’ai beaucoup aimé ce décalage et cette originalité du récit tout comme celle de l’écriture.



Un roman, un auteur et une maison d’édition à découvrir.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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