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4.18/5 (sur 95 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1950
Biographie :

Jean-Marie Bouissou est un historien français, spécialiste du Japon contemporain.

Il est ancien élève de l’École Normale Supérieure de Paris et agrégé d’histoire.

À la fin de sa première année à l’ENS, il entreprend avec Olivier Roy et Philippe Roger un voyage. Ils pérégrinent dans les deux Yémen, passent en Inde, puis regagnent l’Europe sur des camions, en bus et en auto-stop à travers le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran et la Turquie. À ce jour, les voyageurs ont publié ou dirigé pas moins de 49 livres à eux trois.

Après sa sortie de l'ENS en 1973, Jean-Marie Bouissou enseigne l'histoire au lycée d'Argenteuil et publie en 1974 son premier ouvrage, "Seigneurs de guerre et officiers rouges. La révolution chinoise, 1924-1927".

En 1975, il est nommé au Lycée français de Tokyo (1975-1979). Il enseigne ensuite dans diverses universités japonaises, dont l'Université nationale de Tokyo, et publie ses premiers travaux sur la politique et l’économie politique du Japon contemporain.

Il est chercheur pensionnaire à la Maison franco-japonaise (Tokyo, 1982-1984), puis directeur de l'Institut franco-japonais du Kyushu (Fukuoka, 1984-1989).

En 1990, il entre à Sciences Po, au Centre d’Études et de Recherches Internationales (CERI). Il poursuit ses recherches et son enseignement à Sciences-Po jusqu’en 2016. Il a aussi enseigné à l’INALCO, à l’Université Paris 7, à l’Institut Français de la Mode et au Centre Franco-japonais de Management (Université Rennes-1).

En 2013, il retourne vivre et travailler à Tokyo, en qualité de représentant de Sciences Po au Japon.

De l’histoire et de la vie politique du Japon contemporain, ses travaux se sont étendus d’ouvrage en ouvrage à des aspects très différents de la société (de la mafia yakuza au système médiatique, de la condition féminine au système éducatif…), des mentalités collectives et du système des valeurs, de la culture populaire (particulièrement le manga, qu'il a été l'un des premiers à étudier au niveau universitaire) à celle du luxe, mais aussi à la géopolitique, à la diplomatie et aux problèmes de sécurité.

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Source : Wikipédia
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Livre du jour: "Les leçons du Japon: Un pays très incorrect" (Éd. Fayard)


Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Diminuer la dépendance extérieure ne constitue donc pas une priorité pour le gouvernement japonais.
(Début des années 60)
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Les amoureux du Japon traditionnel seraient horrifiés – à supposer que "Dragon Ball" leur tombe sous les yeux – par le fameux championnat d'arts martiaux du volume 2, où l'un des compétiteurs utilise en guise d'arme chimique une gigantesque flatulence. Pourtant, le combat de pets est un des grands classiques de la culture populaire nippone depuis plus de dix siècles. Tout abbé qu'il soit, c'est à Sôjô Toba qu'est attribué un rouleau du XIe siècle dans lequel les pétomanes combattants utilisent des éventails géants pour pousser les gaz toxiques vers le camp adverse.
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Au parlement, le gouvernement n'est pas maitre de l'ordre du jour et ne dispose d'aucun instrument analogue à notre article 49.3.
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La tradition des affaires sépare en effet nettement production et commercialisation : les fabricants se cantonnent dans la production et les maisons de commerce se chargent des approvisionnements en amont, et de la distribution en aval.
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Les consommateurs japonais ont été trop longtemps frustrés et incités à utiliser leurs disponibilités pour l'épargne.
(Constat de la fin des années 90)
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La décennie 1980 voit le Japon, tout à sa prospérité, s'installer dans un conservatisme de confort. Chez les jeunes, la volonté de changer le monde est remplacée par un consumérisme hédoniste. Les blessures profondes de l'inconscient collectif japonais – traumatisme de la défaite, difficulté à se situer entre Asie et Occident – semblent se faire moins douloureuses.

Le manga épouse ces évolutions. Il oublie la rébellion, embrasse sans retenue la logique commerciale et développe un marché de plus en plus profitable. Les monde des affaires et les autorités prennent conscience du potentiel de la bande dessinée comme produit, mais aussi comme média. Le manga perd son aura sulfureuse et se trouve progressivement reconnu comme un fleuron du patrimoine culturel dont l'Archipel doit être fier.
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Au japon, l'économique, le culturel et le politique ne sont pas systématiquement modifiés en"sequences" mais à des rythmes différenciés.
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Si l'on demande à un occidental où se trouve le siège de son moi, il montrera sa poitrine, symbolisant un moi intérieur, intime et caché au regard des autres, dont il n'a pas besoin pour exister. Un chinois montrera son visage (sa face), symbolisant un moi qui n'existe que dans le regard des autres.
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[...] ... La culture populaire japonaise, baignée de fantastique, trouve désormais un écho planétaire dont témoigne son succès à l'exportation. Car c'est toute la jeunesse du monde qui éprouve aujourd'hui le besoin de ré-enchanter un univers auquel le culte de la croissance économique et de la consommation n'a pas suffi à donner un sens après la mort de Dieu et celle des grandes utopies. Le techno-animisme y pourvoit à sa manière, en disséminant les esprits divins dans toutes les catégories d'où la pensée moderne classificatrice les avait chassés, comme l'a montré Anne Allison. ( 1 ) Cette saveur fantaisiste et fantastique, ajoutée à l'expérience dramatique de l'Histoire japonaise, confère au manga une saveur à nulle autre pareille et sa vision, à la fois pré- et post-moderne du monde lui permet d'épouser au mieux le changement des mentalités dans le monde contemporain.

Bien d'autres facteurs contribuent à l'attrait que la bande dessinée japonaise exerce à l'étranger, à commencer par un rapport qualité-prix inégalé et une offre qui cible des clientèles que notre BD et les comics ont laissée en déshérence, à commencer par le lectorat féminin. Tirage en noir et blanc aidant, le prix de revient du manga est extrêmement compétitif. En France, la plupart des mangas pour adolescents coûtent sept à huit euros pour 250 pages ou davantage quand il faut le plus souvent en payer entre 10 et 15 pour un album de BD qui compte au mieux 64 pages. Une page de manga coûte ainsi en moyenne huit fois moins cher à l'amateur qu'une planche de notre 9ème Art. En outre, l'industrie du manga écrase la concurrence par la masse de sa production qui représente huit à neuf fois celle de la BD française et des comics américains réunis, et dispose d'un énorme stock accumulé depuis plus de soixante ans. Beaucoup de séries sont assez longues pour alimenter le marché pendant plus de dix ans, au rythme d'un volume tous les trois mois. Ce rythme lui-même nourrit une véritable accoutumance que les albums de BD, distillés au compte-gouttes, n'engendrent pas, d'autant plus que chaque volume de manga se termine sur un sommet de suspense. Un auteur de BD ne peut pas se le permettre : sachant que son prochain album ne paraîtra pas avant un an (au mieux), il doit boucler dans ses soixante pages une histoire à peu près complète même si elle n'est qu'un épisode d'une longue saga. En donner beaucoup à bon marché au consommateur, avec une sauce très relevée en émotions, en burlesque, en fantastique et en action, et toujours stimuler son appétit : telle est la première recette du succès du manga auprès des jeunes.


( 1 ) : [i]Millenial Monsters - Japanese Toys & The Global Imagination - University of California Press - 2006...[/i] [...]
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[...] ... Le jeu des acteurs de kabuki n'était pas plus réaliste que les visages de l'estampe. Ils ne reproduisaient pas les sentiments : ils les donnaient à voir avec exagération, en utilisant des codes lourdement surjoués : roulements d'yeux, torsions des mains, mimiques grimaçantes et postures théâtrales tenues comme des arrêts sur image. Les illustrateurs de romans populaires faisaient volontiers de même, tout comme aujourd'hui le manga. Cela décontenance parfois en Occident, où notre "bon goût" trouve grotesques les bouches qui fendent la moitié du visage sur des rires gigantesques, les yeux sortant littéralement de la tête, les larmes jaillissant comme des fontaines ou les jambes qui s'entortillent en écheveau pour signifier la gêne. Cette manière extrême de peindre les sentiments peut provoquer chez les lecteurs non accoutumés un certain agacement, voire une véritable gêne ; ce malaise a certainement contribué à l'échec des premières tentatives pour traduire en Occident Gen d'Hiroshima - la célébrissime série de Keiji Nakazaxa qui use sans modération de ces outrances codées pour traiter des horreurs du bombardement atomique. (...)

Les intrigues du kabuki ressemblaient à celles de notre Grand-Guignol : très longues, infiniment complexes et ponctuées de rebondissements abracadabrants. L'action était dramatique, violente et volontiers gore ; on mourait beaucoup sur scène, dans de longues agonies et des flots de larmes. Le public aimait aussi que les auteurs assaisonnent leurs intrigues d'une dose de surnaturel et de quelque revenant défiguré et vengeur. Les scénarios étaient tirés de l'Histoire, avec une préférence marquée pour les héros qui finissent mal, et des faits divers dramatiques de l'actualité d'Edo, avec une prédilection pour les doubles suicides amoureux, produits d'une société cloisonnée en castes qui interdisait rigoureusement les unions mixtes. Cet héritage se retrouve lui aussi dans le manga, qui se distingue de notre BD et des comics américains par la complexité de scénarios qui peuvent se dérouler sur des milliers de pages, et par une plus forte dramatisation : on meurt, et parfois fort brutalement, jusque dans les séries destinées au 10-12 ans, à commencer par la plus célèbre de toutes, Astroboy, du "dieu" Tezuka, qui a bercé toute une génération de petits Japonais. ... [...]
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