Citations de Jean-Marie Périer (16)
Aux trois-quarts, je l’ai refermé. Moi qui déteste les livres ou les films qui laissent indifférent… Là, j’ai été servi. Je ne l’ai pas refermé parce que c’était inintéressant et mal écrit, au contraire. Après plusieurs témoignages Jean-Marie Périer écrit :
« Je crains que cette succession d’histoires plus tristes les unes que les autres ne finissent par lasser le lecteur. »
Je n’ai pas été lassé, juste horrifié et révolté de tant de connerie, d’incompréhension et d’hypocrisie. Il m’a fallu plusieurs jours avant d’en reprendre la lecture. Je me disais que des homophobes je n’en ai jamais rencontré, enfin pas de ceux dont vous parlez. J’en ai certainement côtoyé car c’est monsieur tout le monde et rien ne nous laisserait imaginer ce qu’ils font subir à leurs enfants.
Un ami bloggeur dit toujours que les homophobes sont des homos contrariés. Plus le temps passe, plus je pense qu’il a raison. Beaucoup d’enseignants disent la même chose : lorsqu’ils ont en face d’eux des mômes (dès l’école primaire) qui affichent une homophobie exagérée, c’est souvent pour masquer une homosexualité naissante.
J’y pensais en lisant ce livre, j’avais l’impression que la violence des parents dont il est question ne peut s’expliquer que par la hantise qu’ils ont de retrouver leurs propres tendances chez leurs enfants. Alors quand ils sont confrontés à cette réalité qu’ils pressentent parfois, au lieu de les comprendre et de les rassurer, ils explosent. Lorsque nous retrouvons nos propres « défauts » ou ceux de notre conjoint dans nos enfants ne devrions-nous pas être plus compréhensifs ? Mais chez certains ça fait l’effet contraire, allez comprendre…
Le message n’est pas simpliste, c’est un témoignage poignant d’une réalité qui n’est pas près de changer. Maintenant que je l’ai lu je ne verrai plus les SDF de la même façon, et quand je croiserai un jeune sortant des sacs poubelle je me demanderai toujours si ce sont vraiment des poubelles ou ses valises.
Et, si au bout du compte, j’arrivais non pas à être ce que je fais, mais à faire ce que je suis, peut être n’aurais-je pas à rougir de mon bout de chemin.
On m'objectera qu'une enfant difficile n'en fait qu'à sa tête, qu'on ne peut pas obliger une adolescente à rester si elle a décidé de fuir, et qu'être parent ne vous donne pas tous les torts.
Eh bien, si, justement, je crains que l'on n'ait aucune excuse, que l'on doive tout à l'enfant que l'on a mis au monde et qu'en contrepartie, lui ou elle ne nous doit rien. Pour moi, faire un enfant revient à être coupable, et l'on ne peut se sentir acquitté que dans la mesure où il réussit sa vie.
Encore faudrait-il que l'on s'entende sur ce que signifie réussir sa vie...
"L'intelligence ne servant peut-être qu'à forger des armes contre soi-même, il en est mort. Il avait 23 ans, il les a encore."
"Des lettres anonymes. Qui pouvait avoir à ce point raté sa propre vie pour prendre le temps de vouloir faire autant de mal?"
"Depuis le temps que j'étais jeune, je commence à me faire vieux"
Seulement l’amour, c’est un peu vague comme terme,. Faudrait définir. Au début, c’est la fièvre, mais peut-on avoir quarante et un dixième toute sa vie ?
C’est après qu’il arrive, l’amour, le vrai, celui sur la durée, celui qu’on n’apprend pas en classe, qu’on ne voit pas au cinéma, celui qui se mérite, qu’on acquiert tous les jours. C’est peut être ça l’amour, un truc inventé pour faire mal.
D’habitude, un homme qui pleure c’est réservé aux femmes, mais son père....c’est un monde qui s’écroule, il n’y a pas de geste prévu pour ça, on est les bras ballants, on est petit, on voudrait être grand.
La retraite, c'est pour les gens qui ont eu un métier d'obligations. Pour eux, avoir du temps libre, c'est une délivrance. Pour moi, c'est une expulsion.
Et quand je pense qu'il se trouve des gens pour refuser l'homoparentalité à tous ces hommes et ces femmes qui, par la force des choses, n'ont pas d'autre choix que d'adopter, et à qui l'on ose expliquer qu'il faut un papa et une maman "comme tout le monde", parce que c'est comme ça "que ça marche" !
L'être humain est un drôle d'animal, capable parfois de résoudre des problèmes extraordinaires. Je lisais récemment qu'il a réussi à comprendre que notre univers n'était vieux que de deux milliards sept cent millions d'années et, à force d'observer la voûte céleste avec une persévérance qui force le respect, il a trouvé des supernovas cent fois plus grosses que le Soleil, dont la lumière a mis onze milliards d'années à parvenir jusqu'à nous. En revanche, il est incapable de trouver 20 m2 habitables pour un adolescent à la rue.
Ils sont curieux, les gens’ ils sont capables de lire des etes entiers des romans à la gloire des passions les plus torrides, de faire la queue pendant des heures au cinéma pour aller s’émouvoir devant des histoires d’amour fou, et lorsque la réalité ressemble à la fiction, quand l’excès dont ils rêvent se présente à eux, ils s’enfuient en courant. Ils veulent du rassurant, du réfléchi.
Un enfant, en venant au monde, vous fait cadeau de ces mots. Il fait de vous un père, il vous donne une famille. Il fait aussi souvent exploser la belle histoire d’amour à deux que l’on avait construite.
Les endroits devraient disparaître en même temps que les souvenirs.
C’est drôle comme les maisons vous accusent de les avoir laissé tomber.
Je ne comprends plus rien, je ne sais même pas si vous, vous allez me comprendre. Bref, j'ai la rage, j'aimerais tellement être comme les autres, jouer au jeu de la vie et être encore souriant. Mais maintenant il faut que du jour au lendemain je m'occupe de moi, que je trouve du travail, et le seul emploi que j'ai trouvé n'est pas à la hauteur de ce que je voulais. Un trottoir reste un trottoir.
"J'avais l'impression de rêver, un vrai cauchemar.."