La journée était pluvieuse. Depuis le matin, de sombres et lourds tonneaux gris roulaient nonchalamment dans le ciel de la capitale. Une pluie fine et déroutante répandait sa froidure sur les rues et les avenues. Partout, l'austère tranchant du reflet brillant des pavés invitait à la morosité. Rue Saint-André-Des-Arts, une bise glaciale fouettait les rares passants qui fuyaient devant ses rafales irrégulières, sautant d'un trottoir à l'autre, le nez baissé, la tête enfouie dans leurs cols relevés. Paris se corrompait dans de ternes camaieux de gris. Là où la veille ses façades flamboyantes attiraient le regard de leurs couleurs chaudes illuminées de soleil, un dégradé ténébreux, triste lavis annonciateur de l'automne, s'insinuait d'un immeuble à l'autre en dilapidant les derniers frémissements de l'été
"Nous sommes les maîtres des choses quand les émotions nous répondent."
Par ces mots, Saint-Exupéry lui rendit l'assurance qui lui faisait encore défaut.
Plus tard, Pierre se souviendra de cette journée en lisant les mots choisis par Saint-Exupéry pour décrire cet incroyable cahot :
"Je survole les routes noires de l'interminable sirop qui n'en finit pas de couler... Où vont-ils ? Il ne le savent pas. Ils marchent vers des escales fantômes, car à peine cette caravane aborde-t-elle une oasis, que déjà elle n'est déjà plus l'oasis."
Marcel était bien à côté de la plaque, l'heure était à la résignation et à la soumission, quant à la rébellion....
S'il y a bien une chose qui ne me concerne pas, c'est bien cette histoire de médailles ! Je n'ai jamais été suffisamment naïf pour accepter ces honneurs grotesques.... Quelle puérilité ! Il y a derrière cela une manipulation que j'ai toujours refusée... Quelle gloire ressentirais-je à arborer ces futiles pendeloques alors qu'elles ne sont attribuées que pour justifier, après coup, l'injustifiable. Et dans quelle transparence ? Je ris parfois en découvrant cette armée de poitrines recouvertes de bimbeloterie....
Les six mois passés à Auschwitz nous avaient déjà détruites… On nous avait tout pris… La force, la santé, l’espoir…. Jusqu’à la faculté de penser… J’ai entendu que l’on peut tout prendre à un homme sauf son esprit et ses rêves. C’est faux. Quand le corps se trouve réduit à endurer la souffrance, la maladie, la faim et quand l’esprit doit lutter quotidiennement contre la peur, l’angoisse et les humiliations, l’esprit n’a plus la possibilité de se réfugier ni dans les souvenirs heureux ni dans les rêves, ni dans l’espoir… La destruction est totale…
Ce roman m'a bouleversé. J'ai trouvé le tout début un peu long puis ensuite on se trouve entraîné dans une sorte de spirale, on vit avec et à l'époque des personnages. On ne peut plus s'arrêter de lire !!!! Ce serait intéressant de faire un film de cette histoire qui présente sans cesse des rebondissements jusque 'aux toutes derniers pages! J'ai adoré :)
Ils restèrent ainsi longtemps sans éprouver d'autres envies que celle de demeurer côte à côte. Il y a des instants ou l'esprit, fasciné par la fragilité du présent, conscient de l'improbabilité du futur, se réfugie dans la contemplation sereine d'un fragment de bonheur jeté à l'improviste par la destiné.
Nous sommes tous aveugles sans le savoir et les livres sont nos cannes blanches... Sans eux, nous passerions notre temps à nous cogner aux réalités sans savoir comment éviter les bleus !
-Ce qui gêne le lieutenant... c'est les filles! C'est pas bon, les filles! ça peut finir par causer des emmerdes!
On ne voit jamais les choses comme elles sont réellement ....heureusement les écrivains sont la pour nous aider à comprendre...Nous sommes tous aveugles sans le savoir et les livres sont nos cannes blanches.....sans eux, nous passerions notre temps a nous cogner aux réalités sans savoir comment faire pour éviter les bleus!