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Citations de Jean-Noël Blanc (114)


Jean-Noël Blanc
J’écris parce que je ne sais pas et ne veux pas savoir. Par conséquent « pourquoi écrire » n’est pas mon problème. Seul m’importe le comment : je ne parle que de travail. L’écriture est un atelier, et le mieux que je puisse faire est d’en tenir la porte ouverte. Le reste ne me regarde pas. Au travail.
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On ne peut pas rater le café du village : il est sur la place, juste en face de l’église. Entre les deux, quatre platanes au garde-à-vous séparent l’espace des hommes de celui des femmes. Là-bas des senteurs d’encens et d’ombre, des chants étouffés et monotones, ici une terrasse, du soleil, des mots qui claquent et des odeurs de bière ou de pastis. La géographie sociale est implacable.
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- Qu’est-ce que tu veux, mon vieux. Eux, ils ont été élevés dans les écoles privées. Privées de quoi, on se le demande. Pas privées de pognon, en tout cas.
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Point de violence, pourtant, dans ce relief. Les monts font le gros dos, comme des chats, et se frottent contre les nuages pour chercher la caresse.
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La paix revenue, il est resté dans sa ferme, seul. Comme si rien ne s’était passé. La municipalité lui a installé l’eau courante, l’électricité, et même, bien plus tard, le téléphone. Ce téléphone, il s’en est servi une seule fois : pour appeler le médecin au moment où il a senti venir son attaque. Quand le docteur est arrivé, c’était trop tard.
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La lumière est frileuse en hiver. Elle ne s’attarde pas, elle rentre tôt : les après-midi glissent dans l’ombre. De loin en loin, des clartés jaunes s’obstinent. Fenêtres, maisons, lampes, familles. Un peu de vie peut-être. Pas beaucoup. Plus pour longtemps. Déjà le jour abandonne le terrain. Le ciel n’a plus de profondeur, les reliefs s’affaiblissent, les contrastes se noient, tout coule dans une boue lente.
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Longue vie maintenant monsieur le président, tu n’écoutais pas, tu pensais comme je vais m’ennuyer à la Maladrerie, et ce con de toubib qui, Seigneur pardon pour le mot mais ce con de toubib avec son air par en dessous répétant mon vieux mets la pédale douce, j’étais sûr que j’allais m’emmerder. Le soir, parfois, un coup d’œil à la télévision, pas beaucoup, cette vulgarité. Mieux vaut lire. Surtout l’Histoire. L’expérience, les racines. Au moins que le repos serve à.
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Comme tout centre qui se respecte, il a fignolé le décor. Murets de pierres sèches, cultures en terrasses, vignes agrippées au flanc d’une colline, vergers perchés, labours accrochés à des versants qui effraieraient une chèvre. Mais ce n’est pas par souci d’élégance. C’est par besoin, et par besogne ; Depuis longtemps, tout ici a été bâti de main d’homme et de peine d’homme.
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Si c’est un slow, des garçons sifflent. D’autres ont un petit sourire de côté. On s’enlace. On piétine lentement. On sent sous ses doigts des parties inédites d’un corps. Les parfums entêtent.
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Et vers la fin du bal un couple qui s’éloigne. Celui-ci ou un autre. On se tient par la main. On n’ose pas parler. On pense à ce qui. Ou à ce que. On sent une chaleur dans le ventre. Et une faiblesse étrange qui empêche de marcher vite. Le silence.
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Chez elle, elle a de longues conversations avec son chat. Ce sont des conversations muettes. Ils échangent leurs silences. Pas besoin de plus pour se comprendre. Ils se ressemblent.
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On imagine parfois que ces fermes isolées sont perdues. Ce n’est pas vrai : elles sont trouvées, et bien trouvées. C’est-à-dire qu’elles se trouvent bien là où elles sont. Si elles sont solitaires, c’est qu’elles sont plantées profond, et qu’elles sont dures au mal. Ce sont des fermes à longues racines.
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Il suffit d'observer sur ses toiles cette lumière et cette transparence qu'on croirait tirées à l'instant d'un paysage saisi au vif. On éprouve en les regardant le même sentiment troublant et pur qu'en surprenant la peau d'une jeune fille au sortir du bain.
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La seule solution est de sauter à pieds joints dans l’écriture, tout seul, et de noircir des ­pages en évitant surtout de s’ennuyer (…) Le “Sésame ouvre-toi”, c’est le plaisir. (…) Ecrire, c’est s’amuser à écrire. (…) Si l’on a le courage naïf d’aller au bout de ce plaisir, alors on finit par apprendre à jouer sa partie pour de vrai : la sienne, pas celle d’un autre. On se découvre, on se reconnaît, on s’accepte.
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Les optimistes et les pessimistes mourront tous un jour ; à la fin le pessimiste aura peut être raison mais l'optimiste aura mieux vécu.
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Et voilà : depuis plus de deux ans il est à la maison, je dois admettre qu'il a toujours autant de gentillesse à nous recevoir sous son toit
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Les chats sont pleins de mystères
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Jean-Noël Blanc
Voyons, un type qui écrit, on attend de lui qu’il parle inspiration, mystère, affres de la Création, moi-je, tout le tralala. Fariboles. En réalité l’inspiration n’est sans doute que le souffle expiré de quelque expérience rencontrée dans l’enfance ou l’adolescence. C’est à ces âges qu’on achète ses rêves et ses blessures. Ensuite, on les exhale. On s’exploite. Sans connaître toutes les racines, bien sûr. On n’écrit que sur un nid de secrets. À d’autres de les traquer, si ça les amuse. Moi, non.
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Jean-Noël Blanc
Puis il s’agit de densifier le récit. Le tendre, le muscler. Ne pas reculer. Oser la dureté. Et aussi rythmer, cadencer, faire monter une tension. Et chasser les clichés, les fioritures, les affèteries « littéraires ». Tuer ses petites chéries. Et couper, couper. Moins de mots, plus de force. Il y a toujours trop de mots. Écrire n’est pas dur, le difficile est de réécrire.
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Le peintre lui écrit (...)

sans oublier les menus progrès que je fais quand je me mêle de photographier- en attendant, j'ai des ravissements : hier soir dans une vulgaire châtaigneraie j'ai vu un Titien- Diaz-Corot- cela ne peut pas se dessiner, mais la couleur, le ciel, l'effet- on n'entrevoit de tels bonheurs qu'à l'aube ou au crépuscule, aux autres heures le satané vert mange tout- mes enchantements. (p. 185)
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