Citations de Jean-Paul Demure (38)
Mine de rien, entre les coups de fil, les pochtrons, les amochés, les escroqués, les dévalisés, Fred se muscle les mains avec une balle de caoutchouc, sous le comptoir de l'accueil, parce que, à son avis, si une flique veut survivre dans un milieu de machos pervers, il lui faut de la poigne.
Et la poigne, ça n'a rien d'inné, ça se fabrique, ça s'entretient.
Il y a un bonheur supérieur à celui de commander au monde, c'est de n'obéir à personne.
- Oh Jocelynde, visez-moi cette vieille peau, je veux dire, hem, lorgnez cette ancienne femme, là, un chapeau pareil est-il envisageable ?
- Marc-Antoine, vous avez la dent raide... Ah ! Nous autres, femmes pauvres, devons bien nous assurer pour paraître à vos yeux acérés.
- Vous ! Jocelynde amie ! Ne soyez pas si pudibonde. Vous êtes splendide. Petite apocryphe ! Et d'une élégance si résumée. D'une beauté si classique et appétissante. Comme dit le poète : "Je meurs de faim au bord de la rivière".
- Que vous êtes fou tout à fait ! Voulez-vous me laisser rougir ! Et retenez votre main de grignoter la mienne, je ne suis pas en mesure.
- Repassez, à l'occasion, ce sera plus simple.
Et voilà, tout est raté. Jean-Mi se retrouve dehors sans s'en rendre compte. Il retourne tristement à sa voiture. Quand une journée commence mal, elle ne finit jamais bien. Ca se sent. Il faudrait rentrer chez soi peinard, sauter au lit avec une terrible rousse et s'envoyer en l'air jusqu'à l'extinction de voix.
Ce n'est pas parce qu'il manque de bonne volonté, Victor. Ni de capacités. Il en faut pour se tirer hors de galère tout seul, sans rien ni personne. Il en faut pour quitter la jungle et supporter chefs et cheftaines. Il réussit même à se trouver une active Julie qui l'initie à l'amour convenable et aux arcanes du commerce. Il apprend un métier avec un maître, comme à la télé. D'où vient-il que le beau programme tourne au tragique ? C'est qu'au débutant échoient toutes les corvées, même les plus improbables. On ne peut pas toujours se résigner...
On n’avait jamais ici, d’une manière ou d’une autre, laissé un crime impuni. Quand il n’y a plus de loi arrivent les loups.
- Ma vie est fichue maintenant.
- Tout de même, pour une simple...
- Salopard !
Dans ces campagnes vertigineuses où les distances ne se comptaient pas en kilomètres mais en demi-heures, où les communes étaient des réunions de dizaines de hameaux perdus dans des pentes, le rôle du facteur était d'entretenir le moral des populations, de faire circuler les nouvelles, de rendre de menus services, monter le pain, le sel et les médicaments, sans distinction de rang, du plus humble retraité à notre distinguée marquise.
L'inspecteur-chef tourne une seconde les yeux du côté du blondinet.Mais si brièvement que personne n'y prend garde.Puis il écoute, attentif maintenant ,le récit de Maginus.Celui-ci a terminé.
Il semblait qu’ici on respirait plus librement, on gagnait plus de ciel et déjà un peu de mépris pour ceux d’en-bas.
De sa voix grasse de avec des clins d'oeils et des mines de chanoine en deuil.
Par bonheur, Cédric avait subi l'armée et appris à manoeuvrer la stupidité agressive.
Celui qui tient sa langue tient son cheval.
MILAC/
Mado était la blonde à racines noires et poitrine généreuse que tout système administratif sécrète. (80)
MILAC/
L’innocence, ça n’existe pas. L’écoeurement, oui. Je me suis laissé voler ma vie : scolarité stakhanoviste, concours d’assassins, grande école esclavagiste pour finir dans la destruction sophistiquée. (74)
MILAC/
L’innocence, ça n’existe pas. L’écoeurement, oui. Je me suis laissé voler ma vie : scolarité stakhanoviste, concours d’assassins, grande école esclavagiste pour finir dans la destruction sophistiquée. (74)
MILAC/
Elle savait très bien pourquoi elle n’avait jamais essayé de découvrir ce que cachait – s’il cachait quoi que ce soit – le domaine de Milac. C’était qu’elle était satisfaite qu’il respecte le sien, et peut-être – moins avouable – craignait-elle d’y découvrir de quoi détruire leur confortable harmonie. Il ne faut pas regarder derrière les miroirs.
MILAC
- Ah Jusseau, ce n’est pas ma vie qui est absurde, c’est la vie. J’ai choisi un creux minuscule, je m’y tiens presque.
Je ne connais qu'un bonheur supérieur à celui de commander au monde, c'est celui de n'obéir à personne.
Mon désespoir s’évapore dans ses yeux tout brillants d’amour. D’amour, oui. Le bonheur me brise.