Emission - "On en parle" avec Jean-Paul Mari "Oublier la nuit" - France Info
Pas plus que le soleil, la mort ne peut se regarder en face.
Aborder le sujet de l'islamisme est, aujourd'hui, se faire étrangler dans un étau idéologique. D'un côté, les fanatiques qui, à force de rhétorique, ont réussi à brouiller les genres pour se ménager une zone d'immunité grâce à une invention géniale : l'« islamophobie ». Ils ont inventé le terme, le concept et l'ont imposé dans le débat public, en martelant que toute démarche intellectuelle contre l'islamisme est, de fait, une prise de position contre l'islam, donc contre les musulmans, pour la plupart arabes. Donc, du racisme pur et simple. À l'image du gouvernement israélien actuel pour qui toute position critique symbolise « l'essence même de l'antisémitisme ». (page 171-172)
— La mémoire ? Cela n’existe pas.
— …
— Enfin, pas telle que vous l’imaginez. Le souvenir n’est pas un livre rangé dans une bibliothèque, mais plutôt des feuilles éparses sur les étagères, un ouvrage que vous devez recomposer en rassemblant les pages une à une. C’est une reconstruction.
l’Odyssée n’est pas une croisière, mais un mythe universel, une hydre à dix têtes magnifiques qui racontent chacune un mystère, un banquet de l’imaginaire où chacun a le privilège de choisir ses plats.
La Chose est universelle et éternelle. D’Héraclite à La Rochefoucauld, les Anciens le savaient : Ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face.
Comme souvent, le Pentagone dit n'importe quoi, histoire de contrôler la "vérité de l'instant", en attendant l'oubli. La méthode d'intoxication est ancienne,connue, efficace. Il s'agit de gagner sur la vérité des faits, quelques jours seulement, et d'attendre qu'un nouvel événement fasse oublier la bavure. La guerre continue, elle efface tout. Voilà leur pari.
Si Ulysse revenait aujourd’hui, je me demande quelle Méditerranée il trouverait à chaque étape de son voyage des merveilles [...] Surtout, la Méditerranée serait-elle toujours la lumière du monde, ce trésor de l’Antiquité ou bien, frappée de décadence, ne serait-elle plus qu’une flaque d’eau salée sans âme ?
J'ai mis longtemps à comprendre qu'il fallait éviter de parler trop fort au retour, de raconter ces choses terribles à table, pour ne pas déranger les autres, ne pas encombrer leur vie déjà si compliquée, ne pas leur demander de prendre sur leurs épaules toute la douleur du monde. Il faut savoir laisser en paix ceux qui le désirent.
Tout commence avec l(entraînement, l'épuisement systématique, les ordres hurlés, la recrue transformée en numéro, en objet couleur kaki. La méthode, connue, programmée, n'est rien d'autre qu'un lavage de cerveau.
Traverser la plaine de la Mitidja, c'est passer la main sur un corps couturé de cicatrices.
Le plus dur, ce sont les regards des habitants, porteurs de toutes ces histoires que personne ne racontera jamais .