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Critiques de Jean-Sébastien Hongre (78)
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Un père en colère

Direct. Coup de coude dans la gueule. Coup de poing dans le foie. Coup de latte dans les couilles. Ça fait mal, grave. C’est le sentiment que j’ai eu dès les premières pages. Mal aux tripes, j’avais envie de gerber la bouteille de sky que je m’étais enfilé la veille. Y’a des bouquins comme ça, qui te prennent à la gorge, qui t’agressent et te remuent les boyaux.



« Un père en colère ». Une colère contre ses enfants, contre la société, contre lui-même. Séparé de sa femme, il a quitté la banlieue de Saugny, pour vivre du coté de la Porte de Clichy (à deux miles de mon ranch). Peut-être même que je l’ai croisé dans une rame de métro, tagguée et puante, les yeux fixés dans le vide en direction du sol jonché de journaux gratuits et autres papiers gras (règle N°1 : ne pas regarder les gens dans les yeux). Il laisse dans cette cité de Saugny, sa femme Nathalie et ses deux enfants, Fred et Lea. Désespoir d’un père qui n’en pouvait plus de cette situation, de cette impasse. Si ses enfants se contentaient comme tous les jeunes de se droguer… Non, les siens, ils dealent en plus. Et avec le deal viennent la violence, physique et verbale, les amis louches et l’absence totale de respect.



Le coma de sa femme, suite à un accident de voiture – accident ou suicide ou est la différence, sa vie basculera. A sa manière, il va se rebeller, ouvrir son blog, la colère d’un père, et vider son sac. Sa thérapie sera ses mots postés sur la toile. Des mots qui ne s’effaceront plus et qui transformeront sa vie. Jusqu’à le dépasser lui-même. Le danger d’un blog à qui les conséquences peuvent rapidement dérapées jusqu’au point de rupture.



Un bouquin qui fait mal. Parce qu’il est ancré dans notre réalité. Parce qu’il montre les problèmes de notre société. Parce qu’il aborde des thèmes dérangeants. Parce qu’il touche au sacré, la famille, et que de là se déverse des flots de haine alors qu’on aimerait juste quelques gouttes d’amour. Un bouquin coup de poing qui ne me laissera pas indemne.



« Un père en colère » où l’art de se faire tabasser en règle dans une banlieue pas rose, une banlieue morose.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Un père en colère

Coup de poing ! L'enfer en famille...



Stéphane est un père au bout du rouleau. Revenir dans la maison de son ex-femme, c'est comme entrer dans la tanière du loup. Léa et Fred, leurs deux enfants adultes, y imposent leur loi, leur mode de vie de dealers toxicos, leur meute de "chiens méchants". La mère vit avec eux, mais est recluse dans sa chambre, impuissante. Elle se réfugie dans les souvenirs, fuit tant bien que mal l'horreur en regardant inlassablement sur les vieilles photos leurs bouilles rieuses de gamins épanouis... Entre bourreau et victime, Léa et Fred ont dû choisir leur camp dès le début de l'adolescence, dans cette banlieue difficile et sans pitié, soumise à la loi du plus fort.



L'auteur happe immédiatement son lecteur, l'immerge dès les premières lignes dans la peur et la souffrance de parents totalement dépassés, dans la violence de grands adolescents à la dérive. Le ton est sombre, brut, acide. J-S Hongre assène une vision très pessimiste de la jeunesse des banlieues-ghettos, de la difficulté d'être éducateur (père, mère, prof). Il griffe au passage les dangers pernicieux d'internet, le pouvoir destructeur des médias pour qui a le malheur de tomber entre leurs pattes.

La rage est là, on la vit, on la partage, on peut s'identifier à ces parents en détresse. Alors on essaie de se mettre à distance pour se protéger : "Non, nos enfants n'ont pas subi de telles épreuves, pas de panique"...

Le trait est peut-être forcé, mais "être en colère", comme le père de ce roman, c'est tomber dans les excès, noircir le tableau. En cela, cet ouvrage est parfaitement réussi : message reçu, comme un hurlement, un uppercut.



L'intensité et la noirceur m'ont rappelé les récits de Marie Neuser.



--- Un très grand merci à Babelio et aux Editions Max Milo pour cette découverte choc.
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Un père en colère

J'ai un peu peur, je l'avoue, d'attiser la colère de l'auteur avec ce billet. Mais soyons honnête, j'ai détesté ce livre. Stéphane est père de deux enfants à la dérive. Il voit ces deux jeunes adultes sombrer lentement dans la drogue, plonger dans la délinquance, maltraiter leur mère et se perdre dans les méandres de la cité. Et il assiste, impuissant, à ce spectacle désolant qui conduira son ex-femme à l’hôpital. Alors, oui, il est en colère et il le dit sur un blog qui devient vite une friandise médiatique.



Ce roman est tout à la fois un documentaire et un témoignage qui nous entraîne dans l'enfer de la banlieue. Malheureusement, je n'y a vu qu'une succession de clichés rebattus depuis des années. Entre les jeunes en survêtement, le délit de faciès, les accidents... Le style bref et minimaliste rend bien la brutalité de cet univers mais l'intrigue un peu facile et la culpabilité teintée de misérabilisme du personnage principal ne m'ont pas permis de me projeter dans cette histoire que j'ai trouvée assez creuse et invraisemblable. Peut-être l'image de ce personnage faible ne correspond-t-elle pas à celle que je veux avoir d'un père, aussi en colère soit-il...



Je remercie l'auteur de m'avoir envoyé son roman et d'avoir accepté d'en discuter avec moi.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Un père en colère

Bon !

Autant le dire d’entrée : voilà un livre que je n’aurais pas acheté. Il aura fallu la proposition de Babélio, que je profite de remercier ainsi que les éditions Max Milo, pour que je le lise… Je ne suis pas très attiré, que ce soit au cinéma ou en littérature, par la description de la triste réalité de la vie quotidienne.



Ceci dit, « Un père en colère » est un excellent « roman » même s’il ressemble plus à un témoignage qu’à une véritable œuvre de fiction.

On y découvre une famille explosée, dans une cité sensible en proie à la violence quotidienne. Rien de très nouveau, me direz-vous : ce genre de tableau peu ragoutant est disponible chaque jour dans les media…

Les media… Parlons-en, des média ! Le « quatrième pouvoir » indispensable au bon fonctionnement de notre démocratie… sauf que là ils ne se contentent pas d’informer, il sont partie prenante dans les désordres qu’ils sont sensés rapporter, audience oblige.



Au final, un ouvrage difficile à lire dans le sens où la réalité de ces cités décrite ici est insupportable, et le rôle des media condamnable. Un témoignage néanmoins puissant porté par la plume vive de Jean-Sébastien Hongre, un auteur que je découvre ici par l’entremise de son deuxième roman : un texte enlevé et construit pour ne pas laisser tomber l’attention du lecteur, chapitres et phrases courtes, dialogues efficaces… Juste un petit bémol : la fin qui dénote un peu avec le reste après un passage fort au cimetière.

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Un père en colère

Non ! 3 fois non ! Je n’aime pas ce roman qui n’en est pas un ! Ceci n’engage que moi, évidemment.



Mais la violence des bandes, ( les « Gremlins »), qui sourd à chaque page, le désespoir de ce père et de cette mère rongés par la douleur de voir leurs enfants aux portes de l’enfer du deal et de la coke, le chancre de ces cités de la banlieue parisienne, le hurlement muet de ces professeurs obligés d’affronter chaque jour des élèves qui n’en ont plus que le nom, l’égoïsme forcené au service de l’audience de certains journalistes de la TV attirés par le côté spectaculaire de « la racaille »....tout ceci a eu raison de moi, de ma patience, de ma bienveillance à l’égard d’un roman tout neuf, de ma gratitude à l’égard de la maison d’édition « Max Milo » et de Babelio qui m’ont offert « Un père en colère ».



Trop, c’est trop. Au-dessus de mes forces.

J’aime les romans qui me font rêver, celui-ci m’a fait cauchemarder.

J’aime les romans qui élèvent ma réflexion, celui-ci m’a enlisée dans les lieux communs.

J’aime les romans qui me transportent, celui-ci m’a enterrée.

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Un père en colère

Un grand merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Max Milo de m’avoir permis de découvrir ce livre.

Que dire d’ « Un père en colère » tant ce roman foisonne de réflexions diverses sur notre société : le rôle éducatif des parents, les repères qui constituent les stades de l’évolution de l’enfant en adolescent puis en adulte, la solitude de l’être dans une société déshumanisée, les réseaux sociaux qui troublent cette solitude sans la rompre, la guerre professionnelle qu’il faut livrer pour garder son emploi et enfin l’hypermédiatisation et la course à l’audience des chaînes télé. Bref ce livre est un grand maelström classé roman mais écrit comme un journal intime relatant des événements et des situations sociétales non seulement crédibles mais réelles, en y cherchant des explications et des solutions à la manière d’un essai. Le style est simple et fluide sans digression philosophique et sans emphase.

La colère de ce père, Stéphane, est dans la retenue bien que légitime, elle perd de sa force et de sa pertinence car elle est multidirectionnelle et très intellectuelle pour cet ingénieur qui se revendique à l'esprit scientifique. Sa femme, Nathalie, est l’archétype de la prof post soixante-huitarde baba cool qui ne voit que la misère de certains et espère des lendemains meilleurs. Fred et Léa sont leurs enfants devenus des cas désespérés de délinquance et la cause de la souffrance de leurs parents. Cette histoire se passe à Paris et sa proche banlieue où les cités ont poussé dans les années 70 au cœur des petites villes pavillonnaires générant un choc des cultures pour le meilleur, un réseau associatif développé et des échanges solidaires, comme pour le pire, le chômage et l’essor de la délinquance en contrepoids de la misère.

Ce livre m’a touchée et émue à titre personnel car j’ai travaillé quelques années comme bénévole au sein de deux associations, l’une de soutien scolaire et l’autre de prévention des addictions pour les adolescents. Ma chance fut que j’habitais et élevais mes enfants dans un petit village tranquille à seulement dix kilomètres de la « cité » et que je ne suis pas prof. Je me suis donc investie d’une manière plus objective due au recul que j’avais. Les personnages de ce « roman » sont en immersion totale, à aucun moment de leur vie, ils ne peuvent échapper aux agressions, à la peur et à la dictature des caïds. Ce roman est tellement ancré dans la réalité de notre société qu’il ne faut pas l’aborder avec légèreté. C’est un témoignage dur, poignant et sincère. Le style est facile, l’auteur nous parle, nous confie tout son désarroi, il a beaucoup à dire et commet des maladresses que je pardonne car le contenu porte à la réflexion et suscitera nécessairement des réactions de la part du lecteur.
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Un amour au long cours

Tout d'abord un énorme merci aux Editions Anne CARRIERE et à BABELIO qui nous ont permis de lire ce livre en avant-première.

Ce roman a été un vrai COUP DE COEUR, pour mon épouse et pour moi-même. Nous l'avons lu indépendamment l'un de l'autre sans rien révéler.

Cet ouvrage pourrait être presque considéré comme un roman-témoin, c'est une autopsie de la vie de famille, de couple pratiquée par les protagonistes eux-mêmes. Aussi, nous pensons qu'il devrait être apprécié plus sur le fond que sur la forme.

Nous avons écrit famille en premier parce que c'est ce qu'il ressort de cette lecture. Les parents que sont Anaïs et Franck se posent la question: "qu'advient-il de notre couple".

D'où cette initiative de correspondance par ce messager moderne qu'est l'ordinateur.

Ecrire a ce pouvoir de délivrer l'esprit, l'âme, d'exprimer sans silence, bégaiement ou autres signes nos sentiments, nos reproches et nos réactions.

La constitution qu'ils ont mise en place au fur et à mesure de leurs expériences relève plus d'un règlement ou d'un pense-bête leur permettant de suivre leur propre chemin.

Mais celle-ci ne peut pas vivre ni même exister sans l'amour, ce lien invisible, indéfinissable qui unit Franck et Anaïs malgré l'oubli d'eux-mêmes.

Chaque couple se retrouve en eux à un moment ou un autre, plus ou moins intensément concerné selon les priorités et la sensibilité de chacun sans oublier que chaque famille a son cadre, ses règles, son mode de fonctionnement. Mais n'oublions jamais que la sincérité de l'amour en est le véritable moteur.

Leur constitution en est un. Cela a t'il fonctionné, nous laissons et invitons vivement tous les couples de tous âges à le découvrir en lisant ce roman à deux comme nous l'avons fait.

Nous sommes désolés d'avoir été aussi long et félicitons l'auteur pour cet ouvrage.

Une mention spéciale pour la belle et symbolique couverture de ce livre, un dessin fluide et attirant.
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Un père en colère

Ce roman traite un sujet difficile. Le rôle de parents est loin d'être simple, d'autant plus avec une société qui n'est que leurre. Tout prône l'argent facile, les conquêtes faciles, tout est édulcoré, aseptisé.. Les émissions de télévision ne sont que paraître et mensonge. Voila sur quoi se base la génération actuelle.

Comment, avec un tel décalage générationnel, les parents arrivent à éduquer des adolescents. D'autant plus dans une cité Parisienne.



Voila les bases de ce roman, 2 adolescents "racailles" voir pire dealer et 2 parents qui ont abandonné. L'un a quitté le milieu familiale et l'autre est en dépression et suicidaire.

Le père se décide enfin a réagir.



Ce roman se lit facilement. J'ai pu retrouver quelques rappels du début du blog (d'ailleurs j'en suis pas très loin...tout reste à faire encore !) car dans ce roman le fameux père se lance dans un blog qui va lui permettre de lâcher la pression. Le problème c'est que tout s'enchaîne et la situation va le dépasser.

Situation qui à mes yeux n'est pas crédible.



Ce qui est dommage, c'est que du coup les parties "Blog" me font plus penser à un semblant de documentaire. Et nous installe une barrière entre le personnage de Stéphane et nous. Tout est cliché (enfin toujours à mon goût!).



Personnellement, il manque un petit quelque chose. Je n'ai pas été embarqué par ma lecture. Je me suis vue lire ...
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Un père en colère

Un roman dont on ne sort pas indemne. Un coup de massue. Les deux pieds dans la réalité. Pas d'échappatoire pour le lecteur. Les mots sont âpres, les phrases percutent. Une écriture efficace qui va à l'essentiel.

Dès les premières lignes, on entre dans le vif du sujet. Stéphane est de passage à la maison que partagent désormais sa femme dont il est séparé et ses deux enfants de dix-huit et vingt ans Léa et Fred. La communication est impossible, un rampart se dresse devant lui, il se prend en pleine face injures et autres vociférations. Une clameur assourdissante. Sa progéniture ne le respecte plus, elle a pris l'ascendant sur le couple, les laissant pantois, démunis et complètement impuissants. Les deux jeunes gens se droguent et dealent. Le pavillon familial, à la lisière de la cité de Saugny, est devenu un lieu de stockage, une plaque tournante... Le père n'est pas le bienvenu, Nathalie, la mère, se cloître dans sa chambre aux murs recouverts de photos de Léa et Fred enfants.

En dépression depuis des années, Nathalie survit tant bien que mal. Mais, là, elle ne peut plus en supporter davantage, elle décide de partir, de quitter ce lieu qui l'oppresse. Elle prend la route et c'est l'accident - ou une tentative de suicide -. Elle se retrouve à l'hôpital plongée dans le coma.

Cet événement va – enfin – faire jaillir la colère tapie en Stéphane depuis si longtemps, lui qui jusqu'ici avait esquivé les problèmes en fuyant, physiquement et moralement. Il a l'idée de créer un blog, de délivrer ainsi ses soucis, et d'attendre en retour des témoignages, mais très vite les médias s'en mêlent et la manipulation commence. Les réactions des habitants de la cité ne se font pas attendre, la violence monte d'un cran, des zones d'ombres s'éclaircissent jusqu'à l'apparition de la vérité crue.

Une lecture qui m'a beaucoup remuée ; violente, bouleversante, rageante. Des pistes de réflexions intéressantes sur l'éducation des enfants, l'aveuglement des parents, l'enfer de la drogue, la sauvagerie dans les cités, les réglements de compte entre bandes, le pouvoir de l'argent, le racisme... Une immersion totale dure mais tellement vraie. Un cri pour un espoir.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Un amour au long cours

Excellent, un très bonne trame narrative en miroir...le couple vu des deux cotés, avec des 'articles' que chacun pourra s'approprier...ou non. En tous cas, le faire lire sera un très bon moyen de discuter habilement avec sa moitié de points délicats que l'on ose pas aborder frontalement ;); Bravo pour cette belle idée.
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Un amour au long cours

Une écriture qui se veut réaliste mais qui m'a paru , au final, peu éclatante.

Qui n'échange pas, par des messages plus ou moins longs, à travers des écrans aujourd'hui. Cependant, l'idée même de Franck de ne pas "envoyer " ses écrits mais d'en laisser trace dans un ordinateur que l'on se passera d'une chambre à l'autre m'a semblé assez étrange.

La constitution du couple ne pouvait être parfaite et constituer une recette merveilleuse de la vie à deux. Cependant, j'ai été surprise de ne pas trouver autant de bienveillance et tendresse qu'espérée, et bien plus de froideur et d'acidité que je ne l'imaginais dans les échanges.

Une lecture un peu décevante en ce début d'hiver ...qui ne fut lue qu'à deux mains car mon engouement modéré me fit craindre un ennui et une déception des deux autres mains à la lecture...

Merci à Babelio et aux Editions Anne Carrière pour cette découverte
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Un père en colère

Un livre émouvant, poignant, et violent, qui dresse un portrait très sévère de notre société, dans laquelle la force d'attraction des revenus du trafic de stupéfiant lamine, pour certains jeunes, les valeurs traditionnelles d'une vie honnête mais laborieuse. Ceci sous le regard impuissant de leurs parents. Le style est direct et efficace, malgré quelques passages en forme d'extraits de blogs relativement banaux. La forme du texte est celle d'un témoignage. On ne peut rester insensible à la vérité qui y est décrite, même si celle ci dérange et si elle est assénée sans ménagement. On ne peut pas non plus ignorer cette vérité. Même s'il ne s'agit pas d'une littérature d'évasion du quotidien, je ne peux que recommander la lecture de ce roman. Celle ci est facile, à défaut d'être agréable et on ne lâche pas le livre sans le terminer.
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Un père en colère

Il va être difficile pour moi de faire une critique qui ne soit pas assassine d’ « Un père en colère »... Certes, je suis assez difficile et imperméable quand il s’agit de lire un roman très fortement ancré dans le quotidien… Pourtant, je me suis laissée tenter par le sujet: un père qui se révolte face à la dérive de ses deux enfants. Malheureusement, cette lecture ne m’a pas convaincue. Elle ne m’a rien apporté, sinon de nombreux doutes sur son intérêt…



« Un père en colère » c’est donc l’histoire de Stéphane et sa femme, complètement désemparés face au comportement de leurs deux enfants, Léa et Fred. Ces deux jeunes adultes squattent la maison de leur mère en banlieue parisienne et passent leur temps à se droguer, à dealer et à fréquenter des jeunes peu recommandables. Les parents ont peur d’eux et un jour, leur mère, à bout de nerfs, flanque sa voiture contre un mur. Stéphane réalise alors qu’il doit faire bouger les choses, et se lance dans la rédaction d’un blog. Malheureusement, le sort va s’acharner sur la petite famille et Stéphane va devoir se battre contre des medias affamés, qui veulent à tout prix s’approprier son histoire…



Bon, il fait avouer que ce roman se lit bien, et vite, grâce aux courts chapitres et à l’écriture assez incisive de l’auteur. Heureusement d’ailleurs, car sinon, j’aurais interrompu ma lecture… Premier problème, où est la colère évoquée dans le titre ? J’ai pris en grippe dès le début Stéphane tant j’avais envie de le secouer, de lui hurler : « Réagis ! ». Les deux parents constatent sans cesse que leurs enfants sont en danger, mais ne font rien. La seule réaction du père est de se lancer dans un blog… Une réaction des plus lâches pour moi… Se cacher derrière un pc pour s’épancher… En quoi cela va-t-il interrompre la descente aux enfers de ses gosses ? Stéphane constate sans cesse les défauts de notre société, et reproduit pourtant l’un d’eux : se réfugier derrière un écran comme des millions d’autres, au lieu d’affronter la réalité.



D’ailleurs, en parlant de société actuelle, je n’ai pas apprécié que tout soit mis sur son dos. Certes, les temps sont durs, il y a des problèmes dans les banlieues mais… et l’éducation des parents là-dedans ? On ne jette pas un enfant en pâture dans le monde dès sa naissance, que je sache ? Il a bien des parents pour l’accompagner, lui apprendre ce qui est bien, ce qui est mal, non ? Ou alors, si la société corrompt tous nos enfants, il faut tout de suite arrêter d’en faire car ça devient bien trop dangereux pour tout le monde.



« Un père en colère » grossit trop le trait, pour tout. Les témoignages des parents en détresse sur le blog de Stéphane sont remplis de clichés, la ville est diabolisée, ainsi que les médias. Pour ces derniers, l’auteur n’a pas tort, mais accentue tout. La tirade d’un présentateur qui introduit Stéphane et le problème des jeunes est trop « clinquante », clichesque. Aucune TV ne se lâcherait à ce point. Et puis, après tout, Stéphane n’avait qu’à réagir, au lieu de continuer à se faire humilier…



Jusqu’à la fin, le roman va loin dans ce qui arrive à la famille, qui décidément, connaît drame sur drame… Et ça me rappelle un petit côté sensationnel dans le choix d’évènements aussi extrêmes… Et n’est-ce pas ce que l’auteur reproche aux medias justement, l’attrait du sensationnel ?



Aucune sympathie pour les personnages d’ « Un père en colère », qui se regardent tous couler les uns les autres, sans jamais réagir. A choisir, le fils, Fred, est peut-être le personnage le plus humain, le plus vivant.

Le roman annonce des problèmes de société que tout le monde connaît bien, sans apporter rien d’autre, ni profondeur du côté des personnages, ni piste pour faire bouger les choses. Juste un côté choquant, trop « gros », presque gratuit, qui évidemment, remue le lecteur.



Ouvrage reçu grâce à Babelio et les éditions Max Milo, merci à eux !

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Un père en colère

Un père en colère nous immerge dans le quotidien d’une famille en perdition. Dans un style bref et minimaliste, l’auteur nous propose un roman qui s’inscrit dans la réalité sociale de certains quartiers difficiles.



Un roman très dur, qui nous laisse avec une boule dans la gorge. Par son écriture, l’auteur nous fait vivre de l’intérieur les émotions ressenties par ces parents, entre désespoir, incompréhension, colère et impuissance.



Mais, au-delà de l’histoire, l’intérêt de ce roman tient dans le fait qu’il bouscule nos aprioris. Non, les jeunes ne sont pas foncièrement cupides et mauvais, comme certains médias voudraient nous le faire croire. Si on en est arrivé à un tel niveau de violence, les raisons sont multiples : les parents et autres éducateurs qui ont désertés leur rôle d’autorité, la téléréalité comme modèle de réussite, la réalité des quartiers difficiles qui impose aux jeunes de devenir bourreaux s’ils ne veulent pas être victimes… Les faits sont à nuancer et les responsabilités sont partagées.



Un livre que j’ai dévoré en une soirée, qui ne laisse pas une minute de répit et qui m’a trotté dans la tête pendant plusieurs jours… Une lecture dont on ne sort pas indemne.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Un amour au long cours

Les premières fois que l'expression "au long cours" a été utilisée il s'agissait de longs voyages des navires négriers.

En choisissant de s'imposer des règles pour se maintenir dans la durée un couple ne fait que s'enchaîner à un défi : dépasser les probabilités en contournant les récifs et en utilisant les bonnes cartes pour ne pas s'échouer.

Dans une invitation au voyeurisme en publiant ce journal intime il n'est pas question de recette ou d'identification mais de suspense. Avec cette relecture d'une vie quotidienne où trop d'introspection risque une vie par procuration il y a peu de place pour le romantisme. Il y a très peu de descriptions physiques et l'obsession du bon sens édulcore les corps et les sens. Beaucoup de comparaisons avec d'autres façons de vivre mais pas de métaphores agrémentant les jouissances d'instants présents. Tout est décor pour des mises en scène et peu de personnages peuplent les histoires et les rencontres. C'est comme un laboratoire, qui sait inciter à être curieux plus qu'ému. Mais un homme curieux ne s'ennuie jamais.
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Un amour au long cours

Reçu dans le cadre d'une MC privilégiée. Merci à Babelio et aux éditions Anne Carrière.

La condition de cette MC était de lire le roman, puis d'écrire la critique avec la personne qui partage notre vie.



Nous avons décidé de le lire chacun de notre côté, puis d'en discuter ensemble...

Pour ma part, j'ai finalement abandonné ma lecture à la moitié du livre.

LUI : j'ai quand même terminé, mais en lecture rapide.



Ce roman ne s'est pas du tout passé comme nous le pensions. Pourtant l'idée de se donner des lignes directrices dans le couple est cohérente. C'est ce que nous avons fait aussi. Discuter ensemble de plusieurs choses importantes, sur lesquelles nous ne souhaitions pas transiger.



Mais là, quelle déception...pour ceux qui souhaitent le lire, nous allons cacher le reste de nos impressions pour ne pas trop vous en révéler. Pour les autres, cliquez !

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Un joueur de poker

Un joueur de poker est le premier livre de Jean-Sébastien Hongre, entrepreneur sur internet mais aussi grand fan de poker. On y rencontre Antoine, informaticien, un trentenaire banal, qui s'ennuie dans sa vie et ne s'intéresse pas à grand-chose, ni à ses amis, ni à sa vie de couple, qui le laisse indifférent malgré l'arrivée d'un enfant. Un jour, il participe à une petite partie de poker entre amis. Il va se découvrir une passion pour ce jeu, qui suscite en lui des sensations qu'il n'avait jamais ressenties auparavant. C'est une véritable révélation....



L'auteur arrive à ne pas noyer le lecteur en surchargeant le texte de détails complexes autour du thème du poker, le livre n’est ni une apologie ni une dénonciation de ce phénomène, il nous incite à découvrir l'histoire d'un homme qui s'est donné la chance d'être plus que ce que sa petite vie du quotidien lui donnait, malgré les hauts et les bas que de tels changements déclenchent...
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Un père en colère

Merci à l'opération Masse critique et aux éditions Max Milo qui m'ont permis de découvrir ce livre.

Il s'agit d'une belle surprise et d'un livre captivant, juste et dépourvu de tout simplisme.



Le thème en est la dérive d'une famille vivant dans la banlieue nord de Paris, non loin d'une cité sensible, et dont les enfants, Fred et Léa, âgés d'une vingtaine d'années, sont devenus des dealers de cocaïne, ont poussé leur mère divorcée à la dépression et au désespoir, tandis que leur père, appelé au secours pas son ex-épouse, ne peut que ressentir son impuissance, mais aussi sa colère.

A partir de ces prémisses, on pourrait craindre un mélodrame social. Bien au contraire, ce roman pose un problème général et aigu, celui des couples divorcés, naguère adeptes d'un certain laisser-faire dans l'éducation de leur progéniture, et qui voient la situation leur échapper, l'autorité des parents divisés s'avérant trop limitée pour remettre leurs enfants sur la bonne voie, mais aussi celui d'adultes idéalistes ayant voulu nier ou ignorer la violence des cités ghettos. L'intrigue, conçue très habilement, montre comment le ras le bol du narrateur trouve un exutoire dans son blog "Un père en colère", créé après la tentative de suicide de son ex-femme. Las, au lieu du soulagement et du soutien attendu, ce blog va attirer l'attention des médias et mettre la famille décomposée, socialement et moralement, sous les feux des projecteurs télévisuels, qui vont aggraver presque irrémédiablement le sort des protagonistes, les ridiculisant publiquement. Représailles de la part des bandes de dealers, rupture définitive entre les ex-conjoints, en attendant le drame final. Il y aura cependant une lueur d'espoir, avec la réussite d'un ami de Fred, Kamel, qui intègre un grande école d'ingénieurs et le sauvetage de Léa par son père.



Malgré la part de fiction, une réflexion très juste sur les problèmes d'éducation, sur les ghettos urbains qui font rejeter à l'auteur les explications schématiques et stéréotypées, qu'elles soient sociologiques, ou répressives, sur les médias et leur modèle de consommation à outrance, leur pouvoir de nuisance, sur la violence des entreprises détruisant des vies...

Il ne s'agit pas d'un fourre-tout mais d'une analyse cohérente, jointe à un suspense humain et psychologique, et servie par une écriture maîtrisée, dans le registre soutenu comme dans celui de la "kaira".

Bref un bon roman qui se lit d'une traite et fait réfléchir utilement. Un bémol, la couverture n'est pas à la hauteur de la qualité du texte.
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Un père en colère

Tout d’abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Max Milo pour cette opération masse critique qui m’a permis de faire cette étonnante découverte !

Stéphane vit seul et mène une vie plutôt rangée, non loin de sa femme Nathalie, dont il est séparé, et de ses deux enfants Fred et Léa, qui vivent aux abords de Paris, dans la cité de Saugny. Conscient de la dépression et de la solitude qui touchent son épouse, tenue à l’écart dans sa propre maison, Stéphane évite néanmoins de se mêler des histoires de drogue et de deal des deux adolescents… Mais ce père discret et timide va voir son calme se fissurer le jour où il apprend que Nathalie a tenté de mettre fin à ses jours, poussée à bout par ses propres enfants. Une colère trop longtemps refoulée va alors sourdre au plus profond de lui et se déverser sur la toile, sur un site qu’il va créer afin d’envoyer un message de ralliement et d’encouragement à tous les parents qui, comme lui, sont dépassés et impuissants face au comportement de leurs progénitures. Un cri de détresse qui va être entendu et qui ne sera pas sans conséquences pour cette famille en décomposition…



La première chose qui me vient après cette lecture c’est : « Quelle claque ! ». Voilà un livre percutant, qui bouscule son lecteur et lève le voile sur des questions de société pour le moins actuelles ! C’est sans tabous et sans détours qu’il nous parle du problème de ghettoïsation des cités, de la violence ouverte, gratuite qui fait office de loi et qui terrorise le plus grand nombre. Une peur honteuse qui fait se détourner les regards pour ne laisser qu’un sentiment d’impuissance croissant. Il blâme le laxisme des adultes, leur lâcheté qui consiste à rendre les armes, à baisser les bras et à se laisser dominer par des règles qu’ils ne maîtrisent pas, laissant une jeunesse sans repères, libre de tout et surtout du pire… Il pointe du doigt cette société individualiste et matérialiste, gouvernée par le désir de consommation et le goût de l’argent facile. A travers ce père en colère qui éprouve le besoin de crier sa rage pour ne pas sombrer, l’auteur tente de répondre à la sempiternelle question : « Comment en est-on arrivé là ? ». Sans être moralisateur, certains thèmes essentiels de notre société tels que : les médias, l’insécurité, la drogue, l’éducation, la violence, sont abordés avec simplicité et clarté dans ce roman « coup de poing ». Un livre redoutablement efficace, porté par une écriture directe et particulièrement incisive, qui ne laissera personne indifférent…
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Un amour au long cours

La masse critique de Babelio et des éditions Anne Carrière posait une condition.... faire une critique à deux.

Elle :

Une drôle de lecture. Des postulats qui s'enchaînent présentés comme un moyen de vivre un amour au long cours.



"Art 1 ne jamais critiquer l'autre lorsqu'il s'occupe du bébé"

Non, plutôt "Ne jamais critiquer l'autre devant les autres".



"Art 2 s'organiser pour se répartir les tâches."

Peut être mais buter sur une phrase : "Les hommes devraient apprendre à mentir autrement que par omission. Quelques mots de temps en temps, cela suffirait - de délicats rayons de soleil sur la fleur pour qu'elle accepte de faner lentement ".

Et puis quoi encore !

Une femme n'existerait que par le regard que son conjoint lui porte ! Elle aurait besoin de son regard et de mots doux pour se sentir épanouie, pour accepter de vieillir !

Nous vieillissons tous, c'est bien la loterie de la vie et nous perdons tous, à nous de l'accepter et nous n'avons pas besoin de lot ou de mot de consolation.



"Art 3 n'avoir aucun devoir envers sa belle famille"

Non, nous avons tous des devoirs envers les autres!



"Art 4 refuser que l'enfant soit roi."

Oui mais pas parce que notre propre histoire nous a fait souffrir, simplement par réflexion, par conviction.



"Art 5 ne pas tout se dire."

Les cachoteries enfantines du couple décrites dans le texte m'atterrent. Tout ça pour ça !



"Art 6 résister aux tentations."

Je me demande combien de temps je vais résister à la tentation de fermer ce livre !



"Art 7 se retrouver une soirée par semaine, un week-end end par mois et une semaine par an."

Enfin une très bonne idée derrière laquelle je ne voyais pas de malice, pas de faux problème, de temps en temps, oublier que l'autre est le mari, le père....

Et puis le message de trop, adressé à sa fille :"tu verras, ma petite Lucie , nous sommes malheureusement obligés de jouer à ces petits jeux pour leur faire lever le nez de leur assiette ....."

Le ridicule de la phrase me sidère !

Alors je renonce !

Fermeture du livre, avis définitif, je ne suis pas le bon public pour ce genre de bouquin !



Lui :

Pas envie,

Rien à dire, rien à écrire à propos de cette tentative de roman !
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