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Citations de Jenni Fagan (122)


Le vent lui écorche la peau, ses doigts sont engourdis. Il devrait aller fermer la caravane de sa voisine. Simplement aller là-bas et pousser doucement la porte pour qu'elle ne gèle pas pendant ses crises de somnambulisme. C'est exactement ce qu'il s'apprête à faire quand elle ressort sur sa terrasse, un chiffon à la main - elle lève un bras pâle vers le ciel et se met à cirer la lune.
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Tous ces petits mensonges, dont on ne parle pas, dans les familles ; toutes les choses qui deviennent ensuite impossibles à dire.
Ces morts égoïstes qui se tirent comme ça en nous laissant avec des demi-vérités, des questions, des relations aléatoires, des faillites et des dettes, des cœurs fragiles, des gènes douteux, des habitudes idiotes et des codes ADN prédisposant à certaines maladies, sans jamais mentionner toutes les choses qui vont arriver - à la manière d’une bagarre à un mariage, ça finit toujours par refaire surface.
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Trois tracteurs garés derrière les arbres ont des stalactites accrochées à leurs énormes fourches, à leurs pneus rebondis et à leur cabine. Autour d'elles les arbres sont eux aussi ornés de piques de glace. Celles-ci se forment presque à l'instant où Stella les regarde.
L'hiver qui fait ses travaux de décoration. Rendant le monde le plus joli possible. Sur la montagne la plus proche une harde de daims émerge de la forêt et les animaux montent le versant au petit galop, les jeunes mâles derrière.
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Plus on reste dans la décharge, plus l'endroit paraît étrange. On dirait que les entrailles du monde entier ont été vomies.
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Constance retourne dans l'espace cuisine, pieds nus. Il remarque tout chez elle : la coupe de son jean, la façon dont elle soulève une assiette, la façon qu'elle a de veiller à ne pas le regarder trop longtemps. D'être fragile sur les bords. Ecorchée. Ça lui donne encore plus envie d'elle. Elle baisse le son de la télé mais laisse l'image. Ils mangent rapidement tous les trois, sans beaucoup parler. Constance ajoute du sel sur ses frites, même s'il y en a déjà. Il l'aide à débarrasser la table. Souhaiterait le faire toujours. Mais ne pas le lui dire. Pour ne pas la mettre mal à l'aise.
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Elle inspire, sent le soleil sur son visage même s'il n'a jamais fait aussi froid à Clachan Fells. Pendant une infime fraction de seconde le parhélie envoie de la lumière jusqu'au tréfonds d'elle -- où même les choses les plus folles refusent d'aller.
Tout au fond, dans les cellules les plus sombres. De minuscules points de lumière !
Comme des petites lanternes à l'intérieur de ses veines.
Ou des vers luisants recroquevillés pour dormir. Dans la partie d'elle la plus secrète -- un endroit où elle ira siroter du thé un jour -- et pour s'y rendre elle devra traverser les parties les plus sombres d'elle-même -- entre les aortes qui palpitent en charriant leur rivière de sang -- jusqu'à son cœur où se trouve une petite porte minuscule s'ouvrant sur l'éternité. p 146-147
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Le ciel est gris et il bruine. C'est tout doux sur ma peau, pas du tout comme la pluie. C'est même plus doux que le plus léger des crachins ! Je lève mon visage pour que la bruine puisse embrasser ma peau. p 196
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Le soleil descend en spirale à travers la cime des arbres, révélant des sédiments de poussière argentée et ambrée. Un étang gelé. Des boucles de glace forment une fleur de givre sur une branche tombée. Chaque pétale glacé est parfaitement recourbé et transparent. L'hiver les a sculpté pendant la nuit. Les a placé là.
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Le désespoir face à l'imminence de la mort pousse à l'évidence les gens à agir avec gentillesse.
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— La tempête de neige Cecilia est le phénomène hivernal le plus effroyable enregistré depuis plus de deux cents ans. D’ici peu nous nous attendons à atteindre le minimum de Maunder, ce qui ne s’est pas produit à ce stade depuis trois cent soixante ans.

(p. 197)
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L'absence a quelque chose d'impenetrable.
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Les mensonges viennent si facilement, comme si sa langue était faite pour ça.
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Les baisers doivent être comme les cigarettes. Si ça vous plaît, vous en voulez toujours plus.
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Il devrait aller fermer la caravane de sa voisine. Simplement aller là-bas et pousser doucement la porte pour qu’elle ne gèle pas pendant ses crises de somnambulisme. C’est exactement ce qu’il s’apprête à faire quand elle ressort sur sa terrasse, un chiffon à la main - Elle lève un bras pâle vers le ciel et se met à cirer la lune.
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- Tu sais ce qu'on te dit pas dans cette vie, Anaïs, c'est ça, ces...
Elle montre un mur couvert de tableaux de pénis.
- Le phallus, la bite, la queue, quel que soit le nom que tu lui donnes, c'est pas la chose la plus puissante du monde.
- Ah bon?
- Non. Tu vois...eux, c'est ce qu'ils croient, eux, ils construisent des gratte-ciels, des mosquées et des grosses armes en forme de pénis, pour te le faire croire.
- Pourquoi?
- La guerre des sexes. La domination absolue sur ce qui leur fait peur. La chose qui fait peur aux hommes, c'est "la chatte", alors ils essaient de rendre "la bite" plus effrayante...
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Ils sortent et elle se blotit contre lui tandis qu'il lui allume une cigarette, elle le regarde avec ses cheveux blanc et ses yeux gris bordés d'orange qui désormais lui rappellerait la parphélie. Elle lui tend la main et ils restent là sans qu'aucun d'eux n'éprouvent la moindre envie de parler.
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Si tu regardes un cerveau dans du formol tu verras pas des souvenirs conservés. Tu verras pas de noëls ou de premiers cadeaux ou de journées de neige ni de vélo rouge. Les souvenirs doivent bien se trouver quelque part pourtant — même si les tissus sont morts, les choses qui ont créé les souvenirs se sont bien produites ! Alors, où sont-ils ?
Peut-être que si personne d’autre ne s’en souvient, c’est comme si ces choses s’étaient jamais produites. Alors elles existent plus. S’ils me grillaient mes souvenirs, ça serait comme si j’avais jamais existé parce que j’ai pas de soeur, de tante ou de père qui va dire : oh, vous vous souvenez quand Anais s’est cassé la cheville ? Vous vous rappelez quand elle a pleuré pour son anniversaire ? Vous vous rappelez quand elle a mangé un gâteau entier et qu’elle a vomi au fond du bus ! p 87
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C'est un gaspillage de vie humaine de ne pas tout changer , et plus encore de se laisser enfermer dans le silence jaune de la médiocrité.
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Pourquoi les vivants s’accrochent-ils aussi fermement à cette vie?
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Elles avaient dit qu'elle devait trouver Jésus. Elle avait demandé si c'était comme trouver Charlie. Seule une des bonnes sœurs avait compris ce qu'elle voulait dire.
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