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Citations de Jenny Zhang (52)


(...) le fait que c'était arrivé le mois où le collège de mon père avait fini par fermer et qu'il avait laissé tomber l'enseignement parce qu'il en avait marre de séparer les élèves qui se battaient et de se faire dépouiller sa voiture pendant qu'il était en classe et d'avoir l'impression de jouer les assistantes sociales alors qu'il n'était même pas particulièrement attaché aux êtres humains, marre de se sentir en échec tous les soirs et de vomir le matin sans autre raison que l'angoisse de la journée qui l'attendait. (p. 39)
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C'était difficile de répertorier tous ces petits détails, par exemple le fait qu'ils se partageaient une seule paire de chaussures de ville, alternant leur emploi du temps de telle sorte que mon père les portait pendant la journée et ma mère la nuit, même si elles étaient quatre tailles au-dessus de la sienne, et c'est pour ça qu'elle trébuchait si souvent et qu'elle avait tant d'égratignures sur le corps.
Trop souvent, quand je rentrais, la maison était vide et je n'avais rien pour me distraire excepté le désir suintant de trouver un moyen de me sacrifier suffisamment pour me hisser à la hauteur de mes parents, qui se sacrifiaient tout le temps. (p. 12)
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Rien de tout ça ne nous mènerait à un endroit qui différerait un tant soi peu de notre point de départ.
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Ne m’aimez pas au point que je ne connaisse rien d’autre.
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Je suis désolée, lui disais-je tout le temps dans ma tête, mais jamais dans la vraie vie, tout comme elle, qui ne disait jamais non plus dans la vraie vie qu'elle était désolée, bien que je ne sache pas si elle s'excusait aussi dans sa tête et si elle se rendait compte qu'elle pouvait me blesser et me décevoir tout autant que je la décevais, et qu'elle me faisait me sentir si seule que parfois, je n'arrivais même plus à me reconnaître dans un miroir ou sur une photo.
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(...) je leur répondais en anglais, que je ne parlais pas très bien non plus, mais il était notoire que si je pouvais encore m'améliorer dans l'une ou l'autre langue, mes parents ne le pouvaient pas, ils étaient sur une route qui ne menait nulle part, au pied du mur, alors c'était à moi de devenir vraiment bonne, c'était à moi de briller, et ça me faisait peur, parce que j'aurais voulu rester en arrière avec eux, je ne voulais pas les dépasser. (p. 11)
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Pourquoi ma mère, une adulte, parlait-elle comme si on avait chié sur tous ses espoirs et tous ses rêves tout en me poussant, moi, une simple petite fille, à faire mieux, à accomplir plus, à tenir tête à tous les impondérables pour devenir une légende ?
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Être quelqu'un c'est terrifiant.
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Les Indiens sont des Chinois. Christophe Colomb a vu des visages de Chinois et il les a appelés Indiens. Nous avons inventé les épices, la colle et le papier, la gravure sur bois et es caractères amovibles d’impression sur papier, le papier-monnaie, la poudre à canon, les feux d’artifice, le thé, le filage de la soie, l’alchimie, qui par la suite est devenue la chimie moderne, les instruments de navigation pour l’exploration maritime, les armes pour la guerre et les machines pour la paix. Voilà pourquoi la Chine est au centre des cartes.
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J'avais envie de le serrer dans mes bras, de lui embrasser les joues jusqu'à ce qu'elles lui fassent mal, mais je savais qu'il était en train de grandir. Il aurait protesté. Un jour, il ne passerait plus les bras autour de ma jambe parce qu'il aurait grandi, il ne serrerait plus le poing autour de mon petit doigt quand j'allais le chercher à l'école, il ne se glisserait plus dans mon lit, le visage et les cheveux mouillés, il ne dirait plus, Ca me fait mal de te quitter avant d'aller chez des amis, ou, Tu m'as manqué toute la journée en revenant, parce qu'il serait plus vieux, et moi, encore plus vieille. La vie allait peut-être nous éloigner, il développerait peut-être une personnalité dont je ne saurais rien, on fonderait des familles, on aurait des enfants chacun de notre côté, et il viendrait un moment où quand nous penserions "famille", nous penserions à celles que nous avions créées, et non à celle dont nous venions. A partir de ce moment-là, je ferais référence à lui en disant "votre oncle" et lui à moi en disant "votre tante", et nos enfants mettraient un bon bout de temps à comprendre qu'au début, nous étions frère et soeur, mais en outre, tout comme nous l'avions fait, ne passeraient pas beaucoup de temps à penser à une époque qui remontait à avant leur naissance, un temps où il était mon frère, où j'étais sa soeur, et où, ensemble, nous étions les enfants de nos parents.
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J'ai toujours pensé que c'était cette possibilité - que mon père puisse mourir en se couvrant de ridicule - que ma mère avait le plus apprécié.
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Parfois, leurs conversations me faisaient bouillir le sang - toute cette ingratitude qu'elles explusaient. Ce n'est pas comme si mon père avait été un monstre. Et si c'était si terrible que ça les États-Unis, pourquoi diable m'y avaient-ils emmenée ? Pourquoi ma mère, une adulte, parlait-elle comme si on avait chié sur tous ses espoirs et tous ses rêves tout en me poussant, moi, une simple petite fille à faire mieux, à accomplir plus, à tenir tête à tous les impondérables pour devenir une légende ? Où etais-je censée aller pour me plaindre comme ils se plaignaient ? Pour être jugée comme ils se jugeaient l'un l'autre ?
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Normalement, on n'allait jamais dans les épiceries américaines; on fréquentait plutôt les supermarchés chinois à Flushing ou Elmhurst, mais à l'occasion, en rentrant de son travail, mon père s'arrêtait au Key Food dans College Point Boulevard pour voir s'ils faisaient leur promo à trois bouquets de coriandre pour un dollar. Dès que je m'en suis souvenue, j'ai dit à mon oncle qu'il n'avait pas de souci à se faire, qu'on faisait nos courses au même endroit que tous les autres Chinois. Bientôt, il pourrait le voir de ses yeux; il y avait d'autres supermarchés avec de longues allées pleines de légumes dont les noms n'avaient pas encore de traduction en anglais et où l'on pouvait acheter des têtes de poisson pour un dollar et un kilo et demi de côtes de porc pour deux dollars.
"Alors, les Américains ne mangent pas de nourriture!" s'est exclamé mon oncle qui n'arrivait pas à se remettre de ne pas en avoir vu au cours de notre expédition au supermarché.
Mon père a acquiescé.
"Ils ne mangent que des boîtes, mon frère."
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(...) et c'est pour ça que j'aimais tant dormir entre mes parents- j'avais besoin d'être entourée par leur chair afin de pouvoir me matérialiser. (p. 25)
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(...) et notre magnétoscope, qui nous avait été donné par le patron du restaurant où mon père travaillait, parce qu'il aimait offrir des choses à mon père de temps à autre pour lui rappeler qui était en position de donner et qui était en position de recevoir. (p. 37)
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J'avais appris à l'école que partout dans le monde excepté en Europe, les gens ne savaient pas comment prier Dieu et qu'il avait fallu amener Dieu jusqu'à eux, et partout où il avait fallu amener Dieu, apparemment, les gens disparaissaient, mouraient, perdaient toute dignité et/ou étaient soumis à une vie de servitude. Je n'avais pas envie qu'on amène Dieu jusqu'à moi. Je ne voulais pas mourir debout. Je ne voulais pas vivre dans la servitude de gens qui prétendaient qu'ils étaient les premiers à avoir trouvé Dieu. Moi, je comptais apprendre en secret et parler courament avec Dieu.
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Branleuse d’enfoirée de suceuse de bites d’étron dilatateur de trou du cul de corne à couilles puante de chatte pelée de connasse de merde !
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Je voulais être spéciale, mais parfois, je ne savais plus si j'étais spéciale ou si j'étais spéciale, et même si c'était le même mot, dans un cas, ça vous attirait l'admiration et la jalousie, tandis que dans l'autre, vous étiez condamnée et tout juste digne de pitié.
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Tout est terrifiant. Etre quelqu'un, c'est terrifiant. J'ai envie de rentrer à la maison, mais désormais je rentrerai toujours à la maison comme en visite, et ça me pèse, ça me renvoie à l'adolescente que j'étais, mais au lieu de vouloir avec insistance que tout le monde me laisse tranquille, ce que je veux aujourd'hui, c'est que quelqu'un me supplie de rester.
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Dieu, c’est l’argent, m’a dit un soir mon père après avoir claqué la porte à des témoins de Jéhovah. Dieu, c’est avoir des médicaments quand tu es malade, c’est des bébés qui ont une chance de parvenir à l’âge adulte.
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