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Citations de Jérôme Attal (435)


Aujourd'hui, je continue à créer des histoires pour affronter la réalité quand elle me parait impraticable, ou en trop grand décalage avec ma sensibilité. Mais depuis que j'ai des lectrices et des lecteurs, ce n'est plus une tentative de lutte, de résistance ou de fuite en avant, à des fins personnelles, j'essaie de les embarquer avec moi, et l'écriture comme la lecture deviennent, le temps d'un texte, aussi volontaires et réconfortantes qu'un voyage en chat-bus.
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Qu'il ne faut jamais faire les choses à moitié. Ce n'est ni mon chat ni moi qui l'affirmons, mais le tres beau poeme de Jacques Prévert "Le chat et l'oiseau". Dans ce poème, un chat a croqué un oiseau, l'a dévoré à moitié, et il est invité par le village à ses "merveilleuses funérailles". C'est là qu'il voit une fille qui porte le minuscule petite cercueil de paille et qui est tellement triste que le chat en a le cœur retourné. Alors le chat dit à la petite fille que s'il avait su que cela lui causerait tant de peine, il aurait mangé l'oiseau en entier et aurait raconté à la petite fille qu'il l'avait vu s'envoler.
Ce fabuleux poème me fait aussi penser au travail de Diego Giacometti, en particulier à une sculpture en bronze dont j'ai parlé dans mon roman 37, étoiles filantes et dont le dessin avait été réalisé par son frère, Alberto. Ce Chat maître d'hôtel tient entre ses pattes une soucoupe dans le but de distribuer des graines aux oiseaux de la volière de la fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence, où il est exposé. En créant cette sculpture, Diego, qui vivait avec son frère à Montparnasse et avait tout loisir d'observer dans la cour de leur atelier des chats de gouttière faire la chasse aux moineaux, avait pour projet de réconcilier tous les oiseaux et tous les chats de Paris.
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Il y a chez le chat un sentiment d'extase quí laisse aussi pantois que la beauté pure. Une distance frustrante qui jamais ne vous fait perdre en fascination. Vous recherchez ses caresses et un peu (beaucoup) de sa reconnaissance. Il interrompra les manifestations de sa tendresse toujours trop tôt à votre goût, ne sera jamais aussi reconnaissant que vous le souhaiteriez. Il accepte la proximité pour obtenir de la nourriture et de la sécurité, pour étendre son territoire et son règne. Il habite ce paradoxe de se suffire à lui-même tout en craignant la solitude. Le chat évolue sous vos yeux comme un être dont vous désirez être aimé mais qui demeure inaccessible. En cela, il vous plonge dans une éternelle adolescence. Il crée avec et entre vous une distance habitable qui est la même que face à un amour de lycée, un crash insatisfait, un premier flirt non rassasié de sa ration d'absolu. Le chat vous friendzone poliment. Et encore, cette friendzone doit être prise pour un privilège qu'il vous accordé. Pour les mamours, ce sera quand il veut et quand il y consent, pas autrement !
Toute présence d'un chat rappelle qu'en amour, le consentement est roi.
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Un chat roux traverse l'histoire du film Breakfast at Tifany's. Sa présence revêt une importance cruciale lors de la scène finale. Les deux protagonistes vont se séparer. Entre eux, le chat pose et personnifie le problème de l'appartenance. Celui de la distance si délicate qui existe en amour entre laisser à l'autre sa liberté et être son point d'ancrage.
Le chat est attaché à sa maîtresse, à son maître, mais à tout moment il montre quil est une entité libre, que la liberté n'est pas tant son caprice que sa nature, et que son indépendance ne se négocie pas.
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C'est un baiser affamé de douceur. Un baiser qui dure ce qu'il dure, une poignée de secondes pailletées jetée de la main du hasard ou de la providence, mais ce baiser a été si beau, empli d'abandon et de fougue, qu'Antonin en ressort un peu triste. (p120)
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Les livres sont faits pour durer plus longtemps que les passions inextinguibles qui les commandent, mais ne les secouez pas trop, ils sont pleins de vérités tues que le cœur ne pouvait supporter de garder pour lui seul.
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Elle pressant qu'Antonin cherche un amour dans lequel renaître de ses cendres. Un amour où se réinventé. Tout le monde cherche ça. La douceur de se réinventer dans un nouvel amour. Repartir à neuf, pour soi, en faisant un trait sur tout ce qui a piétiné jusqu'ici.
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Il faut savoir échapper. Fuir, non.Échapper, oui ! Échapper à ce qui nous tient, ce qui nous opprime, même avec douceur. Il faut savoir être libre.
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Les écrivains aiment les chats. Sur leurs genoux et dans leurs livres. Envient-ils leur souplesse, leur constance, leur agilité, leur aquoibonisme ou leur dextérité au moment de retravailler un chapitre ou de corriger des épreuves ?
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Nous pourrions ajouter qu'un foyer sans chat est comme un appartement sans livres : fade, incomplet, sans esprit et sans charme; on ne s'y sent pas en présence d'une présence qui nous dépasse et nous réconforte à la fois.
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Toute présence d'un chat rappelle qu'en amour le consentement est roi.
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Pour quelle raison existe-t-il des êtres qui ne vous font strictement rien, dont l'apparition dans votre vie ne produit aucune lumière, et d'autres qui au contraire semble surgir avec évidence, pour des raisons qui se passent de la raison, et qui ouvrent en vous une urgence à vivre ou à rêver ?
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Sincèrement, je ne sais pas comment vous faites. De mon côté, je souffre de toutes ces vies que je pourrais avoir, qui sont là, belles à prendre comme des fruits dans un jardin, et que je visite en rêve ou sur la pointe des pieds.
Ça me rend malade. Je ne sais pas comment vous vous arrangez. Je veux dire, réellement, je ne sais pas comment vous faites.
Il lui tourne le dos et monte deux à deux
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Le premier venu me laisse totalement indiffé-rente. Je ne cherche pas à conquérir, comme mon père, ou à posséder. Je ne cherche pas à faire catalogue. Tu m'as prise pour La Redoute ou quoi ? Je vais juste là où le désir me mène.
J'ai ce courage. As-tu lu l'article d'Antonin sur la poésie de Roger Gilbert-Lecomte ? Il dit un truc très beau, il parle de la circulation mystérieuse du vent dans les poèmes. Eh bien, moi, je n'en finis pas de suivre la circulation mystérieuse de l'amour dans la vie.
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Vite, filons ! Et le bébé ? On ne lui a pas attribué de don ? Oh, ne vous faites pas de bile, les filles, c'est une fille. Elle développera comme nous toutes une débrouillardise à toute épreuve. Dans le monde qui l'attend, elle n'aura pas d'autre choix.
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À y réfléchir, il y a deux sortes de personnes. Les personnes réellement sympathiques, et les personnes qui sont sympathiques tant qu'elles trouvent en vous un intérêt pour leur propre avancement. Au fur et à mesure de l'existence, on comprend que les noms de la première colonne ont tendance à faire le voyage dans la seconde.
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Nous faisons tous des choses dans le dos de la personne avec qui nous sommes. C'est la seule manière que nous avons trouvé pour nous consoler de n'avoir pas plusieurs vies en une.
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Anais l'interrompt.
Comme vous, l'autre soir. Pas chez Bernard, mais avant ça, à Louveciennes. Vous rêviez d'être ailleurs, n'est-ce pas ?
Oui. Pendant tout le dîner, je rêvais que j'étais dans vos bras.
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Je dis juste que parfois faire l'amour console.
Cela crée d'autres liens entre les gens. Des liens plus vivants, moins artificiels. On ne devrait pas y accorder tant d'importance, en faire tout un plat. Le seul prérequis serait d'en avoir envie, d'un côté comme de l'autre, et après, que voguent les conséquences !
Il la regarde avec émotion.
Vous êtes une drôle de fille, Anaïs. Parler avec vous, c'est un peu comme faire l'amour.
Parfait ! s'indigne-t-elle. Si c'est comme ça que vous voyez les choses, nous n'avons pas besoin de le faire alors.
Ces dernières paroles clouent Antonin sur place. Anaïs s'avance vers les guichets à l'entrée du musée, elle virevolte, amusée de sa propre audace. Heureuse d'avoir entraîné Antonin vers des pensées moins sombres.
Attendez ! gémit-il. Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. Bien sûr que j'ai besoin de faire l'amour avec vous !
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C'est pour ça qu'il y a les livres. Et l'art. Parce que, dans l'art, nous pouvons enfin réparer cette immense destruction généralisée. L'écriture pour moi, pour nous, et l'art pour les artistes, je crois que c'est un processus de réparation. Le mot « art » est d'ailleurs contenu dans reparation.
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