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Citations de Jessica L. Nelson (70)


Je me rends compte que ce sera désormais facile de connaître le prénom de la prof du lycée Perrault qui écrit des romans. Or l'un des moyens de se protéger de nos élèves est de ne pas le dévoiler ! Un prénom secret est le garant d'une familiarité moins accessible. Malheur au prof dont le prénom traîne dans les couloirs.
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"Angie est du genre à foncer vers le coup de fouet pour prouver qu'elle lui est supérieure."
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Réseau et assistants ne suffiront pas, hélas. Le succès d’un livre est devenu une équation à inconnues multiples, et peu nombreux sont ceux qui se hasardent à pronostiquer les ventes.
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Qui n' aime pas séduire? Lire dans les prunelles face à soi que l'on compte, que l'on plaît, que l'on vaut, qu'on peut respirer le sel de l'existence et le métier, n'est-ce pas délicieux?
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Quand il écrit [Radiguet ], il ne boit pas .Quand il ne boit pas .ni n'écrit, il se noie de désespoir dans le quotidien. Seuls les livres lui offrent une respiration qui lui fait oublier de flirter avec le danger, de redouter la banalité et qu'il lui faut vivre , intensément, se brûler avec méticulosité, pour justifier l'existence. (p. 19)
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On a toujours une moule plus âgée que soi qui s'agrippe au rocher de nos espoirs.
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Au fil des années, il a identifié les failles que cache Louise : une sensibilité poussée à l'extrême, à la fois moteur de son flux littéraire et cause de ses afflictions. Chez elle, aucun sentiment n'est tiède ou fade, tout est décuplé. Une joie devient une euphorie, une petite contrariété se mue en désespoir inconsolable. Un peu de douceur, et voilà que la tigresse fond et vous mange dans la main ; tandis qu'une simple réserve au sujet de son travail se transforme en coup de poignard mortel. Comment vivre sereinement auprès d'une femme pour qui un bref rayon de soleil est extatique et un infime mensonge une trahison impardonnable ?
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Une vie sans danger vaut-elle la peine d'être vécue?
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Le journaliste sait la partie gagnée. Et il est en train de comprendre que, quelques soient les circonstances, Radiguet parviendra toujours à ses fins. L'adolescent est animé de la rage des gagnants. Il flaire les bons leviers et sait susciter les grâces des gens influents. S'il s'est cogné contre le mur Appolinaire, il possède une qualité essentielle et ô combien complémentaire de son talent: c'est un grand charmeur.
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Savoir se faire désirer est la clef d'une liaison qui dure. Il a compris qu'il pouvait hanter Jean en étant tour à tour proche puis insaisissable.
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Ecrire ne soulage pas, mais se relire permet de se distancer
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Je suis estomaquée par tant de malveillance de la part d'un être avec qui je n'ai pas échangé et à qui je n'ai pu causer aucun tort, hormis celui d'exister. Internet, meilleur allié des libertés et du savoir, porte ouverte à mille dérives et harcèlements moraux. Ce qu'écrit cet homme est diffamatoire, infondé, voilà j'en frissonne car une rumeur aujourd'hui se répand plus vite et salement qu'une épidémie. Quarantaine pour celui qui en est le centre.
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Tandis que je me dénude Jessica L. Nelson Belfond
( 238 pages – 17€)
Pour son deuxième roman, Jessica L. Nelson braque sa focale sur le regard. Elle s'intéresse aux regards que les autres portent sur nous et comment ils nous perçoivent.

C'est le journaliste littéraire Victor Alexandre qui ouvre et clôt ce récit. Il nous présente un livre qu'il prétend avoir quitté « aussi embrumé que ses personnages ».

L'héroïne Angie Rivière, jeune enseignante, se retrouve en ligne de mire pas seulement du lecteur, mais de ses élèves qui ne vont pas se priver de l'observer, de la jauger et même la « déshabiller ». Il y a des mots qui peuvent changer le destin.
La rentrée pour elle revêt un double sens, car elle a commis un premier roman et se retrouve dans le tourbillon médiatique. Le passage dans une émission télévisée s'impose, soutenue par son éditrice. Angie va-t-elle y perdre quelques plumes ?

On perçoit le trac qui s'installe au moment M, et l'auteure de se dédoubler et dialoguer avec L'Ombre, avec qui elle cohabite depuis vingt ans. Dialogues savoureux. On plonge dans ses atermoiements. Oublierait-elle sa chance d'être invitée à s'exprimer ? « Comme un mantra » , elle se répète : «  Réjouis-toi ».
Refuser ce sésame, ne serait-ce pas risquer que Bébés de brume ne rencontre pas son public ? Comme le rappelle David Foenkinos : «  il y a pire violence que la douleur de ne pas être publié : l ' être dans l'anonymat le plus complet ». Son ombre incarne la voix de la sagesse, celle qui est là pour la secouer, l ' aider à se surpasser,à affronter l'épreuve du feu, à lui apprendre à relativiser, lui insuffler la méthode Coué.
Aura-t-elle retenu le briefing de son éditrice ? Bien mémorisé les phrases à brandir ?

Angie remonte à des pans de son enfance, des parents absents, peu disponibles. On comprend mieux pourquoi son père n'est plus qu ' un prénom : Philippe.

La voici, dans l' « arène », « au-dessus d'une fosse à dangerosité », telle « une feuille qu' on va découper en confettis », exposée à des milliers de regards, dont peut-être ceux de ses élèves. Mais regardent-ils la télé ? A celui du présentateur animateur, à ceux des deux autres invités, mais aussi à ceux de sa famille, pas la plus complaisante. Trois tantes déjantées qui apportent du piment au récit. La relation sororale est radiographiée et interroge : quel est «  cet incident », auquel le clan se réfère , qui refait sans cesse surface chez Angie et dont elle a encaissé les stigmates ? Les propos de Léa tiennent le lecteur/spectateur en haleine, en attente de savoir pourquoi et quand tout a basculé. «  après tout ce que l'on a traversé ». L'écriture du roman, à la veine autobiographique, qu'Angie vient «  vendre » n'a-t-elle pas agi comme une catharsis ? Léa la devine plus confiante.

Angie Rivière apparaît donc, tour à tour, sous les traits de «  la petite », de « l'endive », d' « une carotte », de « la nymphette guindée ». Rémi, un de ses élèves, la voit «  tendre sous l'armure », une « martyre romaine » dans cette jungle. Mais pour son ex Antonin, qu'elle quitte pour Londres « sans préavis », elle est Angel, cet « animal » à apprivoiser, « une fille fragile », trop compliquée, , « trop tordue », « peuplée de démons », une névrosée. Quel traumatisme dissimule-t-elle par son omerta sur son enfance ? Pourquoi fuit-elle le contact charnel ?
Jessica L. Nelson nous donne à entendre ses pensées intérieures, ses combats gagnés : «  l'anorexie, la honte, la destruction de soi par soi ». Mais il lui reste encore à se blinder pour dépasser «  la calomnie, la dépression, la cyclothymie » et les rumeurs.
N'est-il pas question de « déménagement » ?

Angie se remémore alors « l'incident » mais pour le relater l'oie naïve prend de la distance , la victime devient « elle » dans les « serres du rapace ». Se déversent « la brutalité, la bestialité, la cruauté du monde ».

Le lecteur effectue un incessant aller- retour entre le huis clos du plateau télé et le passé de l'héroïne. On imagine que cet endroit confiné est propice à générer le stress.
Les corps parlent ( « palpitant inquiet »), les gestes ( les mains) trahissent les invités.

Le récit se déroule de façon chorale et une galerie de personnages défilent.Parmi eux, le présentateur, expert en réparties, qui « drague la caméra », survole les dossiers de presse et déstabilise avec ses blagues. Le député qui se fait mousser. Un « libidineux » au geste déplacé. L'acteur qui triche sur son âge. Rémi, l'élève amoureux de sa prof. Mais aussi « le bouffon » gay, l'assistant qui brigue la place du « calife » et qui fustige le vieux qui «  s'agrippe au rocher de ses espoirs ». Il sait qu'il doit faire le show pour assouvir la soif de l'audimat, «  faire bander le public ».

Jessica L. Nelson revisite certains mots : chroniqueuse, séduction, nudité, l'ordalie. Elle souligne l'évolution du métier de chroniqueuse.
La séduction, n'est-ce pas l'objectif de tous ceux qui ont la caméra braquée sur eux ?La nudité, au coeur de ce récit, Angie y fut confrontée très jeune, puisque sa famille pratiquait le nudisme. Les corps nus l'intriguent, comme son cousin «  kiki à l'air ».
N'a-t-elle pas été témoin des « jeux inavouables » entre Clovis et sa soeur ?
Mais ce mot réveille chez Angie aussi d 'autres images indélébiles et insoutenables.

Le récit rebondit , s'accélère, alors que l'émission arrive à son terme.
Angie se sera-t-elle mis le public dans sa poche ?
Angie n'a qu'une obsession : traquer Le Homard. Parmi les hypothèses qu'elle échafaude, laquelle est plausible ? Ne serait-elle pas la proie d'une hallucination quand elle croit voir une carapace rouge, aux « pinces-cisailles », aux « yeux menaçants » traverser le plateau ? Suspense, tension, de quoi « flipper ».

Si le présentateur revient à lui, voilà Angie, « le joker », engloutie «  dans un trou
noir », «  au pays des Ombres ». Qui peut donc la persécuter ainsi, « la balancer » ?
Un SMS élogieux la rassure et le crépuscule devient soudain «  éblouissant ».

Le coup de théâtre surgit quand Le Homard, boulimique aux « ardeurs vipérines » se démasque et se livre à un cinglant « bashing » d'Angie qu'elle considère comme une « traînée », une « garce », «  une pigeonne ». Cette filature à Londres, c'est elle.
Le lecteur peut maintenant faire les recoupements avec les fréquentations qu'Angie a évoquées. Mais pourquoi l'accuse-t-elle d'avoir été « leur bourreau » ?

Jessica L. Nelson souligne combien l'obésité chez les adolescents est un fléau. Le Homard rappelle son pendant masculin dans Une forme de vie d'Amélie Nothomb.
Dans les deux cas, la surcharge pondérale a une origine psychologique.

D 'autres thèmes actuels sont développés : l'angoisse d'une jeune mère face à facebook, dans ce monde peuplé «  de loups ». Quelle attitude adopter face à de jeunes «  digital natives » qui surinvestissent l'écran ? Où placer la limite ?
Si « on n'est pas sérieux à dix- sept ans », Angie «  à quinze ans n'est pas optimiste ».
Lucide, elle se doute que les photos prises des « invasions » subies serviront au chantage. Tout le monde connaît l 'affaire qui a récemment ébranlé le monde sportif.
De même, nombreux sont les cas de photos intimes qui circulent sur les réseaux, provoquant insultes et humiliations et virant parfois aux drames.

Jessica L. Nelson pointe les dérives des réseaux sociaux. Elle dénonce le fanatisme, « encouragé par l'anonymat ». Elle alerte en montrant jusqu' où le harcèlement peut conduire qu 'on soit élève, étudiant, ou un écrivain.
La phrase prémonitoire qu 'Angie, «  l'intello de service », formule : «  c'était l'heure de rentrer et de déposer mes pierres pour m'envoler » glace le lecteur impuissant.

Le récit se termine avec les pronostics du critique Victor Alexandre, au café Flore, interviewant Rémi, le nouveau « phénomène », pressenti comme le futur Goncourt 2025 qui a fait d'Angie sa muse. Un exemple de renaissance grâce aux livres.

Dans L'écrivain national, Serge Joncour radiographie les coulisses du métier d'écrivain, dans Tandis que je me dénude Jessica L.Nelson ausculte ce qui se passe sur un plateau télévisé, avant, pendant et après l'émission, dans le public et parmi les invités. Elle pourfend le diktat du paraître, corroborant l'exergue de Bussy-Rabutin et en féministe s'insurge de voir Angie considérée «  comme un jambon » ou «  une plante verte ». On croise des personnalités reconnaissables même si leurs noms ne sont pas mentionnés. Le fil rouge de la nudité se retrouve dans les tableaux cités de Bacon ou Lee Miller (Pique-nique des surréalistes, « nudité bucolique »). L'auteur insuffle une pointe culturelle sur le mystère Simone Silva. Elle emprunte au vocabulaire guerrier( gladiateur, arène). Les comparaisons sont imagées : « Les tabourets fragiles, tels des flamants roses ». Les caméras : « un essaim de bourdons ».
L'humour (« Fais une roue, ricane l'Ombre »), l'ironie et l'autodérision se mêlent.

Jessica L. Nelson signe un roman polyphonique percutant, quelque peu à charge à l'encontre de certaines émissions télévisées et de leurs présentateurs. Elle offre une réflexion sur le monde virtuel et un éclairage sur la société actuelle qui appellent à la vigilance. Un viatique ? «  La clé du bonheur est la discrétion ».
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Grande inspiration. Mon coeur cogne avec tant de frénésie que je crois mourir. Je suis peut-être en train de mourir, d'ailleurs. Poitrine tambour, résonances multiples, au rythme de pensées qui s'accélèrent.
Moi qui ai toujours préféré disparaître, dans la foule, sous une masse de vêtements, dans les angles, je vais me déshabiller sous les yeux d'une centaine de personnes. Pas envie qu'on me fixe : mieux vaut ne pas penser au million et demi de téléspectateurs qui suivent l'émission, dehors. Pis encore, au replay. Heureusement, mes élèves ignorent, ou quasi, ce qu'est la télévision. Et je suis différente, cheveux lâchés, en robe, du lycée où je porte des tenues strictes et un chignon. Je prie : à cette heure-ci, les drôles, mes djeuns, bavardent sur les réseaux.

Hélas, ce qu'on dit, ce qu'on filme, laisse une trace : ne pas anticiper les séquences potentielles reprises sur YouTube et Dailymotion.
Alors. Pourquoi fais-tu cela ? Pourquoi es-tu là ?
L'Ombre en moi insuffle son puissant venin : le doute. Sa voix chuchote souvent à mon oreille, balançant ses idées dérangeantes avec son timbre un peu rauque de fumeuse, plantant des bulbes de folie que je piétine mais c'est comme du chiendent, dur de l'arracher. On recommence, on lutte pour ne gagner qu'un instant. Fatigant, n'est-ce pas ?
Ingrate.
Tu as raison, l'Ombre. Ayons de la reconnaissance pour ma présence ici, rares sont les auteurs qui jouissent de ce traitement de faveur. Une heure et demie d'émission pour écouter les invités, évoquer les problématiques de mon premier roman, répondre au Présentateur et à ses chroniqueurs, rire ; agir comme si le ton caustique de ce programme ne me hérissait pas, je suis de la bande. In.
Et : après le clap de fin, on trinque en loge. N'est-ce pas ?
Trinquer ?
Ce n'est pas ce qu'on va faire ?
C'est un mythe, trinquer une fois l'émission en boîte. Tu trinques, ma pauvre, avant, dans ta loge, seule pour te donner du courage, un peu honteuse d'avoir besoin de quelques degrés supplémentaires dans tes veines. Ou tu trinques au figuré sur le plateau, parce que rien ne se passe comme prévu.
On trinque rarement après, on s'en va et point, les lumières s'éteignent, ce n'était que de la télé, la vie reprend.
Allons, allons, détendons-nous. Bois un coup puisque ça te rassure, va pisser, remercie ta bonne étoile. La plupart des auteurs publient leurs livres dans une indifférence glaçante.
L'Ombre me prépare comme un champion de boxe sur le ring. Je me ressaisis.
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Tu es aux prises d'une toile, petit papillon, et une armée de prédateurs, Homard en proue, araignées en garde, chemine tranquillement vers toi en se pourléchant les crocs. Il fallait y penser, quand tu faisais semblant de ne vivre que pour la littérature, au point de nous pondre un roman.
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Trois ans déjà que cette sombre guerre monopolise les énergies et la joie, et qu'on se sent coupable de vivre presque normalement si près de la ligne de front. (p. 31)
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La règle du désir s'applique une fois de plus; plus l'objet des convoitises est distant et plus il devient à son insu, obsédant jusqu'à l'extrême.
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Comme toujours, on pleure de s'imaginer mourir, et de constater la tristesse de ses proches. Et surtout, cela de ses enfants. Une mère qui meurt, c'est une souffrance sans pareille: jamais ses enfants ne seront aimés par quelqu'un d'autre avec la même intensité. C'est ce qui rend la disparition d'une mère insupportable à elle-même.
Je ne peux tolérer que mes enfants soient moins aimés après ma mort.
Je déteste que mes livres ne me survivent pas.
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Nous courons tous après l'amour.
- L'éditeur court après l'amour de l'auteur ( et de son directeur commercial).
- l'auteur court après l'amour du public.
- Le public court après l'amour de l'artiste;
- L'artiste court après l'amour de sa mère.
- La mère court après l'amour de l'enfant.
- L'enfant court après l'amour de son père.
Le père court après l'amour de son propre père. Etc.
Cercle atavique.
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Je suis l'Auteur,je suis Elisabeth, je suiss Lee, qui suis-je?
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