Citations de Jillian Cantor (53)
Il avait raison. Il était inutile de mentir. " C'était juste une lettre, un timbre, ai-je admis. Et je n'ai rien écrit dans la lettre qui puisse paraître suspect aux Allemands. J'ai juste cité le livre préféré de mon père sur les edelweiss. Rien de plus. Mais ma mère, elle, comprendra. Elle verra le timbre, lira ce que j'ai écrit et elle saura que nous sommes tous sains et saufs.
" Le polonium devrait être autant révéré que le radium, dis-je avec insistance. Ou alors, je les ai mal nommés au départ. Je voudrais honorer ma patrie, lui donner ...quelque chose.
- On peut faire sortir une scientifique de Pologne, mais on ne peut pas faire sortir la Pologne de la scientifique ", plaisante Paul.
Si par delà nos choix, ce que nous avions, ce qui nous était donné et ce que nous prenions ou pas, il y avait certaines personnes dans nos vies vers qui nous trouvions notre chemin, quoiqu’il advienne.
J’avais fini par décider que c’était la science que je voulais étudier à l’université. Or, pour cela, il me fallait gagner assez d’argent pour quitter la Pologne russe, où les femmes n’avaient pas le droit d’être ou de faire quoi que ce soit d’important, et certainement pas de s’inscrire à l’université.
Mais Pierre, je n’ai pas besoin qu’il me soutienne. Je me tiens debout toute seule, et il se tient à mes côtés ou, souvent, il est content d’être derrière moi.
L'amour et l'inquiétude que j'ai pour ma fille ne ressemblent à rien de ce que je pourrais expliquer par un raisonnement logique. Elle est comme une orchidée, délicate et fragile. Belle et cassable. Si quelque chose arrivait à Irène, c'en serait fini de moi.
p 100
Si le bonheur est de l'hélium, l'amour est de l'hydrogène, assez léger pour que nos bicyclettes s'envolent vers le ciel.
p 83
Qu'est-ce que le bonheur, sinon quelque chose d'impossible à quantifier ou à mesurer ? A la scientifique que je suis, cela semble être une façon effroyable de décider de sa vie, de son avenir.
Le chagrin est pesant, impérieux; il me tire vers le bas. Il remplit mes poches de cailloux en m'entraînant au fond d'une mer noire glaciale, me maintient sous l'eau de sorte que j'ai l'impression de suffoquer. Les jours passent, les saisons vont et viennent. Le temps avance, mais je me sens de plus en plus lourde.
p 258
Le bonheur était comme une bulle qui flottait près de nous, quelque chose que personne ne pouvait tenir entre ses mains.
p 153
A la fin, mon univers s'assombrit. Mes os sont fatigués, ma moelle osseuse s'amoindrit. J'ai consacré ma vie entière à la science, mais, aujourd'hui, elle ne m'est d'aucun réconfort.
p 11
Tu as le choix. On a toujours le choix.
Alors que je ferme les yeux, l’obscurité se pare d’un éclat jaune d’or sublime, tel le radium ce soir-là dans notre laboratoire de longues années auparavant, comme si Pierre était monté au ciel capturer la lumière des étoiles et l’avait mise sous verre.
Mais peut-être qu'elle a raison, et que c'est exactement ce que je fais: laisser l'histoire d'amour d'une inconnue m'obséder pour ne pas penser au désastre qu'est devenue la mienne.
« Le timbre est à l’envers... C’est ça qui est inhabituel ?
— Non, répond Benjamin. C’est un message.
— Un message ?
— Ça se faisait beaucoup. L’emplacement et la position du timbre avaient une signification. Il existe toute un langage des timbres.
— Un langage des timbres ? Je l’ignorais...
— Le coller à l’envers signifie "Je t’aime".
"Toute ma vie, j'ai gravé des timbres pour mon Autriche, dit Frederick en s'efforçant de contenir ses émotions. Ils auront toujours besoin de quelqu'un pour graver leurs timbres... Quelqu'un de doué et qui ne soit pas juif. Ils auront besoin de toi.
C'est étrange qu'on ne puisse jamais vraiment savoir ce qui se passe dans la vie des autres ou dans un couple, même quand on a été voisins pendant des années, et amis plus longtemps encore.
Die Kristallnacht : la Nuit de cristal, ce sera ainsi que les journaux qualifieront les événements survenus pendant la nuit où ils perdirent Frederick. La nuit du verre brisé. Mais pour Kristoff, à Grotsburg, il eût été plus approprié de parler de Feuernacht ou de Tränennacht, de nuit des flammes ou des larmes.
J'étais un peu jalouse du fait que, parce qu'il était un homme, il était possible à Kaz d'accorder la primeur à son travail, et qu'on l'admire pour cette raison. Mais en même temps, j'étais désolée pour lui. Il ratait toutes ces belles journées en famille remplies de lumière, ne voyait pas notre fille nager et s'amuser avec ses cousins, ou disséquer des grenouilles.
Je commence à recevoir des lettres d'admirateurs et des centaines de demandes d'autographe. Je jette le tout à la poubelle. Si je répondais, je perdrais ma journée à signer mon nom au lieu de poursuivre mes recherches.