Elle avait débarqué dans les premières semaines qui avaient suivi son retour, quand il avait dû jeter l'éponge et rentrer chez lui. Et elle avait veillé à ce qu'il ne mette pas les pieds au bar, lui avait ordonné de lui faire sentir son haleine quand il arrivait en retard au boulot et le déclarait apte ou non pour la journée. Elle l'avait renvoyé chez lui à deux ou trois reprises et avait, en dehors de ça, fermé sa gueule. Ca avait pris du temps mais Harry n'était pas pressé. Et Ellen avait hoché la tête avec satisfaction le premier vendredi où ils avaient pu noter que Harry s'était présenté à jeun une semaine complète.
Il sentait un vieil ennemi gronder en lui.
…Ils avaient peut être eu quelques réponses, mais pas toutes. Jamais toutes. Comme celle visant à déterminer si la folie et la méchanceté sont deux choses distinctes, ou si c’est seulement nous qui avons décidé qu’à partir du moment où nous ne comprenons plus les motifs de la destruction, nous appelons cela de la folie. Nous sommes capables de comprendre que des gens doivent lâcher une bombe atomique sur une ville peuplées d’innocents, mais pas que d’autres doivent éventrer des prostituées qui répandent la maladie et la décadence morale dans les bas quartiers de Londres. En conséquence de quoi nous donnons au premier cas le nom de réalisme et au second celui de folie.
les grands sont visibles, ils ne peuvent pas se cacher, ils sont les maîtres, libres de toute saleté, ils doivent être ce qu'ils représentent. Les petits se meuvent dans la fange, ils ont un plan secret, un agenda trahissant leur médiocrité