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Citations de John E. Williams (188)


Absorbé par la contemplation des terres uniformes, avec lesquelles il avait le sentiment de se fondre, il s'aperçut que la chasse qu'il avait organisée avec Miller n'était qu'un stratagème, une ruse envers lui-même pour corriger les habitudes enracinées. Rien ne l'obligeait à aller là où il se rendrait. Il partait librement au cœur des grandes plaines dont l'horizon semblait s'étirer sans fin vers le soleil couchant. Il ne trouverait sans doute sur son chemin aucun ville ou aucun village susceptibles de le perturber. Où qu'il vive désormais, il abandonnerait de plus en plus la ville pour se retirer dans la nature. Là était le sens de toute sa vie, comme si tous les évènements de son enfance et de sa jeunesse l'avaient inconsciemment mené à ce point d'équilibre juste avant l'envol.
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Le vent ramenait contre lui les côtés du sac et s'infiltrait par les minces ouvertures, projetant de la neige à l'intérieur. Lorsque les rafales faiblirent, les côtés s'écartèrent. Il sentit quelqu'un bouger dans l'abri contigu, et crut entendre le cri épouvanté de Charley Hoge. La fourrure rêche irritait la peau de son visage. Quelque chose rampa sur lui; il chercha à s'en débarrasser, mais lorsqu'il bougea, l'abri s'entrebâilla, laissant entrer la neige. Il demeura immobile, même après avoir compris que ce qu'il avait senti sur sa joue devait être un parasite - pou, puce ou tique. Il attendit la morsure. Lorsqu'elle vint, il s'efforça de ne pas bouger.
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Qu'espérais-tu ?
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Et une fois encore, il connut cette étrange impression d'absence à lui-même.
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John E. Williams
Puis il se mit à sourire tendrement. Il venait de se souvenir qu'il avait presque soixante ans et que, quand même, il devait être capable de tenir tête à présent à tant de passion et à tant d'amour...
Mais non. Il n'en était pas capable, il le savait, et ne le serait jamais.
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John E. Williams
Les heures qu'ils passaient ensemble, pour avoir été si durement gagnées, n'en étaient que plus belles. Ils essayèrent de se convaincre et de convaincre l'autre qu'ils ne s'étaient jamais sentis aussi proches et finirent par réaliser, ô éblouissement, que c'était la vérité. Que tous les mots auxquels ils avaient eu recours pour se réconforter mutuellement n'étaient pas que des mots.
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John E. Williams
Un jour, elle lui dit :
- Plaisir du corps et vie de l'esprit... Finalement il n'y a que ça qui compte, n'est-ce pas ?
Et il sembla à Stoner que oui, c'était tout à fait ça, et que c'était là une des choses qu'il avait apprises auprès d'elle.
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John E. Williams
Plus tard encore, il comprit enfin, pour l'avoir éprouvé, qu'il n'avait jamais connu intiment un être humain avec lequel il se soit ainsi senti en confiance, ce qui revenait à dire qu'il n'avait jamais connu personne.
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John E. Williams
Les écailles de pudeur qui les protégeaient tombèrent une à une de sorte qu'à la fin, ils se retrouvèrent, comme tous les grands timides, nus, offerts l'un à l'autre, et parfaitement en confiance.
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John E. Williams
Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d'autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l'on aime en premier n'est pas la personne que l'on aime en dernier et que l'amour n'est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend en connaître un autre.
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John E. Williams
- D'une certaine manière et même de toutes les manières possibles, je crois... je suis un ignorant. C'est moi qui suit stupide, pas vous. Je ne venais plus parce que je pensais... ou plutôt j'avais l'impression que je commençais à lui peser... Mais peut-être n'était'ce pas le cas...
- Non, répondit-elle, non. Ce n'était pas le cas.
- Et je ne voulais pas vous mettre dans la situation embarrassante d'avoir à … de... d'être confrontée à mes sentiments à votre égard, lesquels seraient tôt ou tard devenus évidents si j'avais continué à venir vous...
Elle ne bougea pas. Deux grosses larmes s'échappèrent de ces cils et roulèrent le long de ses joues.
- Peut-être ai-je été égoïste... Il me semblait que tout cela ne mènerait à rien si ce n'est une gêne pénible pour vous, et, pour moi, la certitude de... du malheur... Vous connaissez mes... ma situation familiale et il ne me semblait pas envisageable que vous puissiez... Que vous n'ayez pour moi rien d'autre qu'une sorte de...
- Tais-toi, lui ordonna-t-elle d'une voix douce. Oh, mon cœur, tais-toi et viens par ici...
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Pendant plus d'un mois, il passa la voir deux ou trois fois par semaine tout en veillant à ne jamais rester plus de deux heures d'affilée de peur de l'ennuyer et, pour cette même raison, il ne passait que s'il était sûr pour pouvoir lui être réellement utile dans son travail de thèse. Avec une sorte d'amusement un peu affligé, il réalisa qu'il préparait ses visites avec autant de soin et de conscience professionnelle que ses propres cours puis finit par se l'avouer un jour : ce peu, ces miettes de vie lui suffisait et il serait heureux de la voir et de bavarder avec elle aussi longtemps qu'elle supporterait sa présence...
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Plaisir du corps et vie de l’esprit… Finalement il n’y a que ça qui compte, n’est-ce pas ?
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La personne que l’on aime en premier n’est pas celle que l’on aime en dernier, l’amour n’est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre.
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Parfois William s’échappait de son livre et son regard se perdait dans la contemplation de l’arrondi de son dos ou des osselets de sa nuque sur laquelle une petite mèche de cheveux s’amusait toujours à tenir en équilibre, alors le désir montait en lui. Doucement. Tranquillement. Il se levait, venait derrière elle et plaçait ses mains sur ses épaules. Elle se redressait, posait sa tête contre son ventre et sentait ses mains se faufiler sous son col pour venir lui caresser les seins. Ils s’aimaient, restaient étendus un moment puis reprenaient leur travail là où ils l’avaient laissé comme si l’amour et l’apprentissage n’étaient qu’une seule et même inclinaison de l’âme.
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Cet amour de la littérature, de la langue, du verbe, tous ces grands mystères de l’esprit et du cœur qui jaillissaient soudain au détour d’une page, ces combinaisons mystérieuses et toujours surprenantes de lettres et de mots enchâssés là, dans la plus froide et la plus noire des encres, et pourtant si vivants, cette passion dont il s’était toujours défendu comme si elle était illicite et dangereuse, il commença à l’afficher, prudemment d’abord, ensuite avec un peu plus d’audace et enfin… fièrement.
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Lentement, mois après mois, année après année, l’humidité et la pourriture allaient attaquer les boîtes en sapin censées les protéger pour s’en prendre à leurs chairs avant de rogner les derniers vestiges de leur humanité. Ils allaient devenir une part insignifiante de cette ogresse acharnée à laquelle ils s’étaient sacrifiés quand ils n’étaient encore que des enfants.
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D’une main si faible qu’il la sentit à peine, elle le conduisit auprès du cercueil ouvert. Il baissa les yeux, s’immobilisa, leur laissa le temps de s’habituer à la pénombre puis ce fut… un choc. Ce corps était celui d’un étranger. Rétréci, rabougri, minuscule. Et ce visage… un masque de papier brun presque transparent avec deux cavités à la place des yeux… Le costume bleu dont on l’avait enveloppé était si grand qu’il avait l’air d’un pantin et au bout de ces manches beaucoup trop larges, ses deux mains croisées sur sa poitrine ressemblaient à deux vieilles pattes de poule. Stoner se tourna vers sa mère et sut alors que toute l’horreur qu’il venait de ressentir s’était fichée dans son regard.
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En ponçant ces vieilles planches pour les transformer en bibliothèques, il les sentait devenir plus douces sous sa paume. Il regardait disparaître la patine grisâtre du temps qui, éclat après éclat, laissait deviner l’essence du bois et la pureté de ses veines. En rafistolant ces vieux meubles, en les disposant du mieux qu’il pouvait, c’était lui qu’il façonnait lentement. C’était lui qu’il arrangeait, qu’il retapait et c’était à lui aussi qu’il offrait une seconde chance.
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Ses parents se conduisaient l’un envers l’autre avec une politesse distante. Edith ne vit jamais passer entre eux le moindre élan de chaleur, de colère ou d’amour. La colère se traduisait par de longs silences courtois et l’amour était un terme du vocabulaire anglais que l’on employait pour témoigner son affection. Elle était enfant unique et la solitude fut l’une des premières certitudes de sa vie.
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