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Citations de John E. Williams (188)


Son enfance fut excessivement guindée, même dans les moments les plus intimes de la vie familiale. Ses parents se conduisaient l'un envers l'autre avec une politesse distante. Edith ne vit jamais passer entre eux le moindre élan de chaleur, de colère ou d'amour. La colère se traduisait par de longs silences courtois et l'amour était un terme du vocabulaire anglais que l'on employait pour témoigner son affection. Elle était enfant unique et la solitude fut l'une des premières certitudes de sa vie.
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Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d'autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l'on aime en premier n'est pas celle que l'on aime en dernier et que l'amour n'est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre.
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Plaisir du corps et vie de l’esprit… Finalement il n’y a que ça qui compte, n’est-ce pas ?
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Il se promenait dans les rayonnages de la grande bibliothèque de l'université parmi des milliers de livres et inhalait cette odeur de renfermé, de cuir, de toile et de papier jaunissant comme le plus exotique des encens.
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Le Vrai! Le Beau! Le Juste! On les reconnaît facilement: ils sont toujours là, toujours dans la rangée d’à côté, toujours plongés dans le prochain livre, celui que vous n’avez pas encore lu, ou alors dans le rayonnage suivant, celui que vous n’avez pas encore exploré, mais vous le ferez un jour! Et quand vous irez... Quand vous irez...
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« Il n’avait jamais perdu de vue le gouffre qui séparait son amour de la littérature de ce qu’il était capable d’en témoigner. » (p. 152)
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Parfois William s’échappait de son livre et son regard se perdait dans la contemplation de l’arrondi de son dos ou des osselets de sa nuque sur laquelle une petite mèche de cheveux s’amusait toujours à tenir en équilibre, alors le désir montait en lui. Doucement. Tranquillement. Il se levait, venait derrière elle et plaçait ses mains sur ses épaules. Elle se redressait, posait sa tête contre son ventre et sentait ses mains se faufiler sous son col pour venir lui caresser les seins. Ils s’aimaient, restaient étendus un moment puis reprenaient leur travail là où ils l’avaient laissé comme si l’amour et l’apprentissage n’étaient qu’une seule et même inclinaison de l’âme.
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Cet amour de la littérature, de la langue, du verbe, tous ces grands mystères de l’esprit et du cœur qui jaillissaient soudain au détour d’une page, ces combinaisons mystérieuses et toujours surprenantes de lettres et de mots enchâssés là, dans la plus froide et la plus noire des encres, et pourtant si vivants, cette passion dont il s’était toujours défendu comme si elle était illicite et dangereuse, il commença à l’afficher, prudemment d’abord, ensuite avec un peu plus d’audace et enfin… fièrement.
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Ses parents se conduisaient l’un envers l’autre avec une politesse distante. Edith ne vit jamais passer entre eux le moindre élan de chaleur, de colère ou d’amour. La colère se traduisait par de longs silences courtois et l’amour était un terme du vocabulaire anglais que l’on employait pour témoigner son affection. Elle était enfant unique et la solitude fut l’une des premières certitudes de sa vie.
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La réalité du voyage résidait dans les détails de routine : les nuits passées dehors, le réveil au petit matin, la café noir bu dans des tasses brûlantes en fer-blanc, les couchages chargés sur des chevaux de plus en plus fatigués, le mouvement monotone et abrutissant au cœur de la prairie immuable, l’eau donnée aux chevaux et aux bœufs à midi, les biscuits durs et les fruits secs, la reprise du voyage, l’installation à tâtons du campement dans le noir, les quantités de haricots fades et de lard englouties voracement devant le feu vacillant, le café une fois de plus, et la nuit. Ceci devint un rituel qui donnait néanmoins à sa vie sa seule structure. Il avait l’impression d’avancer laborieusement, centimètre par centimètre, au cœur de l’immensité de la prairie, sans avancer dans le temps. Le temps semblait se mouvoir avec lui, nuage invisible cramponné à chacun de ses pas.
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Il se promenait dans les rayonnages de la grande bibliothèque de l'université parmi des milliers de livres et inhalait cette odeur de renfermé, de cuir, de toile et de papier jaunissant comme le plus exotique des encens.
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Il erra à travers le campus avec la robe et la toque qu'il avait louées sous le bras. Elles étaient lourdes et encombrantes, mais il n'avait nulle part où les poser. Il songeait à ce qu'il devait leur annoncer et prit, pour la première fois, vraiment conscience du caractère irrévocable de sa décision. Il en venait presque à souhaiter pouvoir s'en dédire. Il sentait qu'il n'était pas à la hauteur de ce défi qu'il s'était si imprudemment lancé à lui-même et entendait l'appel plaintif de ce monde qu'il était en train d'abandonner… Il pleurait ce qu'il avait perdu, il pleurait ce que ses parents étaient en train de perdre et il lui semblait que le fait même de connaître ce chagrin l'éloignait d'eux plus encore.
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"Oh, comme nous nous croyons vertueux quand nous n'avons aucune raison de nous connaître..Mais il faut être amoureux pour savoir qui l'on est !"
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Les bisons meurent jamais de vieillesse. Soit c’est l’homme qui les tue, soit c’est le loup qui s’en charge.
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Andrews regarda la bête à terre avec des sentiments mitigés. Allongée là, inerte, elle n'avait plus la dignité sauvage ni la puissance qu'il lui avait attribuées seulement quelques minutes auparavant. Malgré l'énorme masse sombre du corps, elle lui paraissait plus petite. La tête noire hirsute penchait un peu d'un côté, maintenue en place par une corne qui reposait contre une aspérité du sol. La pointe de l'autre corne s'était brisée. Les yeux entrouverts brillaient encore au soleil, regardant droit devant eux avec douceur. Les sabots, étonnamment petits, presque délicats, étaient fendus comme ceux d'un veau. Les chevilles minces semblaient incapables de soutenir le poids d'un tel animal. Des cicatrices zébraient son flanc bombé ; certaines étaient si anciennes que la fourrure les avait presque entièrement recouvertes ; d'autres, plus récentes, luisaient, plates et bleu foncé sur la peau. Une goutte de sang pendait d'un naseau, s'épaississant au soleil avant de tomber dans l'herbe.
" Il aurait pas fait long feu de toute façon, dit Miller en crachant par terre. Encore un an et il se serait affaibli, ensuite les loups l'auraient attrapé. Les bisons meurent jamais de vieillesse. Soit c'est l'homme qui les tue, soit c'est le loup qui s'en charge."
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Je commence à en avoir marre de bouffer du bison.
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A intervalles réguliers au cours de la journée, il attrapait sous son siège une bouteille de whisky et il en ôtait le bouchon d’un coup de dent avant de boire à longues gorgées bruyantes. Enfin, de sa voix aiguë et chevrotante, il entonnait un cantique qui flottait faiblement dans la poussière pour venir mourir aux oreilles de ses trois compagnons.
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A l’automne soixante-trois, je posais des pièges à Castor dans le Colorado. Charley avait perdu sa main l’année d’avant, il était à Denver à ce moment-là, pas avec moi. Les castors avaient pas encore fait leur fourrure, alors j’ai laissé mes pièges près du torrent où je m’étais installé et j’ai emmené ma mule dans les montagnes ; j’espérais attraper quelques ours. On m’avait dit que leur peau était bonne cette année-là. J’ai dû passer près de trois jours à arpenter le flanc de la montagne sans en voir un seul. Le quatrième jour, j’essayais de grimper plus haut et plus au nord quand je suis arrivé à un endroit où la montagne était coupée net par une gorge. J’ai pensé qu’il y avait peut-être un cours d’eau où les animaux allaient boire, alors je suis descendu. Ça m’a pris une bonne partie de la journée. Au fond, y avait pas de cours d’eau mais une bande de terre nue de trois ou quatre mètres de large, plate et dure comme de la pierre ; on aurait dit une route qui traversait la montagne. Dès que j’ai vu ça, j’ai su ce que c’était, mais je pouvais pas en croire mes yeux. Les bisons… Ils avaient piétiné la terre pendant des années avec leurs allées et venues. J’ai passé le reste de la journée à suivre la piste, et un peu avant la tombée de la nuit, j’ai débouché sur une vallée au fond plat comme un lac. Elle passait entre les montagnes, à perte de vue. Et elle était couverte de bisons, en petits troupeaux. De la fourrure d’automne, plus épaisse et de meilleure qualité que celle d’hiver chez les animaux qui broutent dans les plaines. De là où je me tenais, j’ai estimé qu’il y avait trois à quatre mille têtes ; sans compter ceux qui étaient cachés par les montagnes.
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Sa mère se tenait face à lui, mais elle ne le voyait pas. Les yeux douloureusement fermés, elle respirait avec difficulté, son visage était tordu de douleur et elle tenait ses poings fermés devant ses joues. Stoner finit par comprendre qu'elle pleurait en silence, avec toute la honte et la terrible gêne de celle qui ne s'y autorise jamais.
Il la regarda un moment encore puis se redressa pesamment et quitta le salon. Il retrouva le chemin du petit escalier qui menait à son gourbi, s'étendit sur son lit et resta ainsi, très longtemps, à fixer sans ciller l'obscurité qui descendait sur lui.
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Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d'autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l'on aime en premier n'est pas celle que l'on aime en dernier et que l'amour n'est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre.
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