Citations de Jonathan Carroll (21)
Il est difficile de se convaincre que votre foyer est l'endroit où vous vous trouvez physiquement et non celui où vous êtes en pensée. J'y parviens parfois. Parfois seulement.
Nous avons dû dans nos vies antérieures avoir une relation à la fois très proche et très antagoniste - deux révolutionnaires incapables de se mettre d'accord sur une stratégie, deux frères amoureux de la même femme. Nous nous disputons énormément, mais ce n'est que parce que nous aimons les mêmes choses bien que les voyant sous un angle différent.
Les ennuis vous tombent toujours dessus par surprise. Vous êtes tranquillement assis chez vous, au coin du feu, et soudain, vous vous retrouvez dans une ville étrangère dont vous ne parlez pas la langue et ne possédez pas le plan.
Le but de l'amitié, c'est de donner de la force à l'autre quand il en a besoin.
" Il m'a tué " est une des phrases les plus rabâchées de cette époque déjà si répétitive. Elle en a perdu son impact. On dit " Il m'a tué " à tout propos, discussion d'affaires, séance de jambes en l'air, partie de golf.
Il y a dans la vie de longues périodes tranquilles qui ressemblent à ces moments où l'on attend un bus par un jour de ciel bleu. Ça ne vous gène pas d'attendre. Il fait si bon au soleil, et au fond rien ne presse. Mais on finit quand même par regarder sa montre : il y a des choses plus intéressantes, il est temps que le bus arrive enfin.
Il m'a fallu moins de la moitié d'une vie pour comprendre que le regret est une des rares certitudes auxquelles nous ne pouvons échapper.
Parce qu'il aimait les cieux nocturnes , à l'origine,le mot "cancer" n'évoquait pour lui qu'une jonchée d'étoiles dessinant vaguement une silhouette de crabe.
Le problème n’est pas de s’aimer, mais de vivre ensemble. Quand l’amour vous bâtit une maison, c’est à vous de la meubler.
Le drame de la vieillesse, c’est de ne plus pouvoir mettre en pratique le savoir qu’on a mis si longtemps à acquérir.
Quoique mes romans comportent beaucoup trop de scènes de sexe de bas étage, je ne tenterai même pas de décrire ce qu’a été mon expérience avec Veronica Lake. Les mots sont impuissants à traduire le sexe. Bien sûr, on peut toujours faire monter les blancs en neige afin de créer des simulacres, d’accoupler verbalement des éléments de corps, mais le résultat est aussi éloigné de la réalité que peut l’être une carte postale d’un authentique paysage.
Les tournées de promotions peuvent être exaspérantes et épuisantes. Trop de villes en trop peu de jours, des interviews avec des gens qui n’ont pas lu votre livre mais ont besoin de vous pour remplir quelques minutes d’une émission télé ou radio sans queue ni tête, des repas solitaires dans des restaurants lugubres… A mes débuts, ces tournées me semblaient excitantes et romantiques ; à présent, je m’en acquittais comme je serais allé pointer à l’usine.
J’avais là un spécimen de salaud chanceux qui avait sans doute eu toutes les femmes qu’il avait désirées en leur crachant à la figure. Combien de pauvres femmes l’avaient ainsi laissée faire puis avaient considéré comme un privilège de pouvoir raconter qu’elles avaient une nuit ou deux aux côtés de Weber Gregston… dans toutes les positions ?
Avancer en âge, c'est avoir de moins en moins la possibilité de recommencer.
L'amour de ma vie fut un dénommé Shumda, mais je ne l'ai su que dix ans plus tard, l'âge m'ayant mis un peu de plomb dans la cervelle. A l'époque, où nous nous féquentions, je n'étais encore qu'une gamine auditionnant les hommes pour le rôle de l'amour fou. Je recherchais la chaleur, non la lumière.
Mais ce que vous voulez, c'est aimer ou être aimée ?
Quand je regarde en arrière, c'est seulement pour m'assurer que j'ai bien fermé la porte à clef.
Le lycée, c'est une maladie incurable. Soit il te tue pendant que tu y es encore, soit il se tapit des années au fond de ton âme pour te sauter à la gorge le moment venu.
Anna me tendit une part de quatre-quarts. Un gougelhof autrichien pour être précis. Sa grande spécialité.Les gougelhofs d'Anna étaient presque toujours mangeables.
Pourtant cela recommence. J’étais de nouveau le point de mire de l'assistance et rien de plus pénible pour moi.Si le garçon de restaurant m'apporte du poisson a la place du gigot de commandé,je me tais et je mange le poisson plutot que d'attirer l'attention en revoyant le plat aux cuisines.Je hais les esclandres,les gâteaux d'anniversaire en public,les faux pas,les fous rires et les quintes de toux,toutes ces exhibitions qui focalisent sur vous l'attention disproportionné du monde