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Citations de Jonathan Littell (228)


Quant à la responsabilité morale, permettez-moi quelques considérations. Les philosophes politiques ont souvent fait remarquer qu’en temps de guerre le citoyen, mâle du moins, perd un de ses droits les plus élémentaires, celui de vivre, et cela depuis la Révolution française et l’invention de la conscription, principe maintenant universellement admis ou presque. Mais ils ont rarement noté que ce citoyen perd en même temps un autre droit, tout aussi élémentaire et pour lui peut-être encore vital en ce qui concerne l’idée qu’il se fait de lui-même en tant qu’homme civilisé : le droit de ne pas tuer. Personne ne vous demande votre avis. L’homme debout au-dessus de la fosse commune, dans la plupart des cas, n’a pas plus demandé à être là que celui qui est couché, mort ou mourant, au fond de cette même fosse. Vous m’objecterez que tuer un autre militaire au combat n’est pas la même chose que tuer un civil désarmé ; les lois de la guerre permettent l’une mais pas l’autre ; la morale commune de même. Un bon argument dans l’abstrait, certes, mais qui ne tient absolument pas compte des conditions du conflit en question. La distinction tout à fait arbitraire établie après la guerre entre d’un côté les « opérations militaires », équivalentes à celles de tout autre conflit, et de l’autre les « atrocités », conduites par une minorité de sadiques et de détraqués, est, comme j’espère le montrer, un fantasme consolateur des vainqueurs – des vainqueurs occidentaux, devrais-je préciser.
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C'est tout simplement un problème racial, répondis-je .Nous savons qu'il existe des groupes racialement inférieurs ,dont les Juifs ,qui présentent des caractéristiques marquées qui a leur tour les prédisposent à la corruption bolchévique ,au vol , au meurtre,et à toutes sortes d'autres manifestations néfastes.
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Au-delà, le chauffeur bifurqua derrière une série de tours d’habitation entièrement désertées et me mena au pied de la dernière d’entre elles.
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Un grand bateau tout illuminé arrivait, avec deux hautes cheminées qui vomissaient une épaisse fumée noire, et le son des voix et d’une musique joyeuse étaient encore plus fort que le clapotement monotone de la roue à aubes qui brassait l’eau.
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Les premiers métiers à tulle anglais, secret jalousement gardé, sont passés en contrebande en France au lendemain des guerres napoléoniennes grâce à des ouvriers fuyant les taxes douanières ; c’est un Lyonnais, Jacquard, qui les a modifiés pour produire de la dentelle, en y introduisant une série de cartons perforés qui déterminent le patron. Des rouleaux, en bas, alimentent l’ouvrage en fil ; au cœur du métier, cinq mille bobines, l’âme, sont serrées dans un chariot ; puis un catch-bar (nous gardons en français certains termes anglais) vient tenir et balancer ce chariot avec un grand clappement hypnotique, d’avant en arrière...
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Le travail à l'usine connaît une stricte ségrégation sexuelle : les hommes créent les motifs, percent les cartons, montent les chaînes, surveillent les métiers et gèrent les similaires qui les desservent ; leurs femmes et leurs filles, elles, aujourd'hui encore, restent wheeleuses, dégraphiteuses, raccomodeuses, effileuses et plieuses. Les traditions sont fortes.
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Longtemps, on rampe sur cette terre comme une chenille, dans l'attente du papillon splendide et diaphane que l'on porte en soi. Et puis le temps passe, la nymphose ne vient pas, on reste larve, constat affligeant, qu'en faire ?
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« Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l’air, le manger, le boire et l’excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif. »
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... c'est vrai que les insultes que les gens préfèrent , qui leur viennent le plus spontanément aux lèvres, révèlent en fin de compte souvent leurs propres défauts cachés, car ils haïssent naturellement ce à quoi ils ressemblent le plus.
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- Que les ordres restent toujours vagues, c'est normal, c'est délibéré...
Ceux qui insistent pour avoir des ordres clairs ou qui veulent des mesures législatives n'ont pas compris que c'est la volonté du chef et non ses ordres qui comptent, et que c'est au receveur d'ordres de savoir les déchiffrer et même anticiper cette volonté. Celui qui sait agir ainsi est un excellent national-socialiste, et on ne viendra jamais lui reprocher son excès de zèle, même s'il commet des erreurs.
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- Tiens, le mois prochain, c'est la Fête des mères. Tu pourrais lui envoyer tes vœux.
- Qu'est-ce que c'est que cette fête ?...
- C'est le Maréchal (Pétain) qui l'a instituée, il y a 2 ans. Pour honorer la maternité."
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Le Deutschland est le seul pays d'Europe qui ne se désigne pas géographiquement, qui ne porte pas le nom d'un lieu ou d'un peuple comme les Angles ou les Francs, c'est le pays du "peuple en soi" ; deutsch est une forme adjectivale du vieil allemand Tuits, "peuple". C'est bien pour ça qu'aucun de nos voisins ne nous appelle de la même façon : Allemands, Germans, Duits, Tedeschi en italien qui dérive aussi de Tuits, ou Niemtsy en Russie, ce qui veut justement dire "les Muets", ceux qui ne savent pas parler, tout comme Barbaros en grec.
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Un homme d'un certain âge, à la mise distinguée...s'approcha de moi. Il tenait un très jeune garçon dans ses bras... Il avait peut-être 2 ans.
- Je sais ce que vous faites ici, dit posément l'homme. C'est une abomination. Je voulais simplement vous souhaiter de survivre à cette guerre pour vous réveiller dans 20 ans, toutes les nuits, en hurlant. J'espère que vous serez incapable de regarder vos enfants sans voir les nôtres que vous avez assassinés.
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Le savoir de Voss... semblait vivre en lui presque comme un organisme, et Voss jouissait de ce savoir comme d'une amante, sensuellement, il se baignait en lui, en découvrait constamment de nouveaux aspects, déjà présents en lui mais dont il n'avait pas conscience et il y prenait le pur plaisir d'un enfant qui apprend à ouvrir et à fermer une porte ou à remplir un seau de sable et à le vider.
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Pour avoir sa propre République, un peuple doit impérativement avoir une langue littéraire, c'est-à-dire écrite.
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Maintenant, si vous considérez que dans le langage de tous les jours on utilise rarement plus de 500 mots et une grammaire assez rudimentaire, je peux sans doute assimiler à peu près n'importe quelle langue en 10 ou 15 jours.
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Le lendemain je me réveillai désemparé, avec comme une haine triste collée dans la tête.
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Je m'assis en tailleur sur les draps et fumai cigarette sur cigarette en réfléchissant. La lueur d'un réverbère, blafarde, filtrait par les volets fermés. Ma pensée emballée, affolée, s'était muée en vieil assassin sournois, nouvelle Macbeth, elle égorgeait mon sommeil.
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À la frontière on avait jeté un pont flottant.tout à côté, vautrées dans les eaux grises du Bug émergeaient encore les travées gauchies du pont métallique dynamité par les Soviétiques.
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....Par exemple, si vous êtes français, considérez votre petite aventure algérienne, qui a tant traumatisé vos concitoyens. Vous y avez perdu 25 000 hommes en sept ans, en comptant les accidents : l’équivalent d’un peu moins d’un jour et treize heures de morts sur le front de l’Est ; ou bien alors de sept jours environ de morts juifs. Je ne comptabilise évidemment pas les morts algériens : comme vous n’en parlez pour ainsi dire jamais, dans vos livres et vos émissions, ils ne doivent pas compter beaucoup pour vous.
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