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Critiques de Jonathan Rabb (23)
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Le second fils

Dernier tome de la trilogie Berlinoise. Et j'avoue... enfin la fin !!!!!





Jonathan Rabb doit vraiment souffrir de schizophrénie... Autant le premier volet Rosa était bon sans plus... autant le second était un véritable embrouillamini où le lecteur se perdait notamment dans l'enquête policière.





Le résumé du livre est le suivant. Les nazis sont ont pouvoir et les discriminations antisémites commencent à s'instaurer. Hoffner est poussé par son patron à prendre une retraite méritée (étant de mère juive, cela lui permettra également de partir par la grande porte et non d'être jeté comme un déchet). Hoffner n'hésite pas longtemps surtout que ce travail lui a coûté beaucoup. En effet, la relation avec son fils aîné est inexistante : Sascha adhère aux théories nazies d'une part et sa haine pour son père est telle surtout depuis l'assassinat de sa mère (voir Rosa). Quant à Georgi, il a bien grandit et travaille en tant que journaliste. Il est également le seul lien entre le père et le frère.

Hoffner ne profite pas longtemps de sa retraite. Son fils Georg est considéré disparu en Espagne à la veille de la révolution franquiste.





Après avoir lu Une guerre d'extermination de Paul Preston dernièrement, j'ai apprécié de me plonger dans cette bulle historique assez méconnue ; mais, désolé de le dire, Jonathan Rabb a schématisé au maximum cette période dure de l'histoire. Lire ce roman policier après avoir lu le livre de Paul Preston, cela met en exergue les défaillances du livre sur les aspects dits historiques de l'histoire.





Par contre.... désolé de le dire... Jonathan Rabb désire nous proposer une saga policière dite "historique" mais le résultat est vraiment bâclé. le lecteur est noyé dans les détails, dans les descriptions sans fin... l'enquête sert uniquement de fil conducteur sans grand intérêt et l'on se retrouve comme dans les deux premiers avec une base policière similaire. Je me suis littéralement forcé à le terminer... en le noyant au milieu d'autres lectures ("allez un chapitre de Rabb et tu pourras lire 5 d'un autre livres")



Grosse déception littéraire. Contente d'avoir acheté les 3 livres en occasion. Ainsi cette trilogie ne m'aura coûté que 3€... et des heures d'ennuis.
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L'homme intérieur

Je suis mitigée comme un mitigeur après cette lecture. Le premier roman consacré à l'inspecteur de la Kripo Nikolaï Hoffner, Rosa, qui avait pour cadre la révolution spartakiste et la mort des deux leaders Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, m'avait laissée sur ma faim.

Ce n'est pas le second volume, L'homme intérieur, qui va me réconcilier avec le style de Jonathan Rabb. Cette fois-ci, Hoffner traque le meurtrier d'un ponte de l'UFA (Universum Film AG) et il y a de quoi saliver quand on s'intéresse au cinéma allemand de l'entre-deux guerres, qui connaissait un âge d'or. Mais voilà, l'intrigue est si étrangement traitée qu'une chatte n'y retrouverait pas ses petits, et que l'on perd patience.

J'ai quand même bien aimé la toile de fond historique. Jonathan Rabb évoque avec talent le fonctionnement de l'UFA, la machinerie commerciale qui se heurte à des difficultés pour diffuser ses films à l'étranger, les figures du studio comme Peter Lorre ou Lang qui réalise Métropolis. Rabb restitue bien l'atmosphère qui règne en cette fin des années 20 dans la République de Weimar, le bouillonnement culturel, le courant expressionniste, l'essor de la scène homosexuelle dans la capitale allemande et la montée du National Socialisme. Mais toutes ces qualités n'ont pas suffi à me faire oublier le traitement de l'intrigue. Je tenterai tout de même la lecture du Second fils, sur les Olympiades de Barcelone en 1936.
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Rosa

Vous avez aimé La trilogie berlinoise, de Philip Kerr, et les mésaventures de l'ex-commissaire Bernie Gunther sous le IIIe Reich et dans les décombres de l'empire du mal ? Vous ne pourrez que dévorer ce roman de Jonathan Rabb. L’auteur a inséré avec brio son intrigue dans les interstices de l’histoire en s’ emparant du mystère du cadavre de Rosa Luxemburg , " Rosa la Rouge, la petite Juive qui a tenté d'importer la révolution de Lénine à Berlin ", tuée le 15 janvier 1919 à 47 ans par la milice paramilitaire contre-révolutionnaire, et dont le corps avait été jeté dans le Landwehrcanal de Berlin. Entre son assassinat et la découverte du cadavre, il s’est écoulé quatre mois dont on ne sait rien et c’est sur cette période que Rabb a laissé libre cours à son imagination.



La révolution spartakiste vient d’être écrasée après la mort des deux leaders socialistes Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht . Berlin est sur les cendres encore chaudes du soulèvement. Dans cette ambiance de naufrage de la vieille Allemagne impériale, le commissaire Nikolaï Hoffner qui travaille à la Kripo (police criminelle) doit mener une enquête particulièrement difficile. Il est sur les traces d'un tueur en série qui s'en prend à des femmes qu'il taillade dans le dos après les avoir étranglées. L’affaire prend une tout autre dimension lorsque l’on retrouve, en ce mois de janvier 1919, le corps de Rosa Luxemburg, le dos scarifié  ! Très vite, la Polpo (police politique) s'empare de l'affaire et dérobe le corps. Malgré les mises en garde répétées de ses supérieurs, Hoffner n'a pas l'intention de se laisser intimider. Sa vie privée se révélant chaotique, le policier, aidé de son fidèle assistant Fichte, s'enfonce dans une enquête aux vastes ramifications.



En mêlant enquête criminelle et complot politique, Jonathan Rabb a réussi un roman captivant qui embarque le lecteur au cœur des convulsions de la société allemande. Qu'il nous fasse visiter l'appartement de Rosa Luxembourg et découvrir sa bibliothèque et sa correspondance ou qu’il nous présente un certain Albert Einstein ou Leo Jogisches, ce militant prolétarien éprouvé, qu'il nous promène dans les galeries d'art de Berlin ou dans les foyers de vagabonds, qu'il passe au crible la presse de l'époque ou le comportement de la police politique, Rabb fait preuve d'une grande justesse de ton et d'une grande érudition. C'est avec bonheur qu'il nous promène dans les différents quartiers et milieux de Berlin. On sent sa fascination pour cette "ville du verbe" de 1919, qui va bientôt devenir la capitale européenne des plaisirs et de la bohème. Juste avant d'être soumis au joug d'un petit caporal et de ses chemises noires à tête de mort. Ce premier épisode des enquêtes de Nikolaï Hoffner (Rosa est le premier volume d’une trilogie) est tout simplement passionnant. Les amateurs de polars historiques ne seront pas déçus !

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L'homme intérieur

Second volet de la trilogie Berlinoise mettant en scène l'inspecteur Hoffner au milieu de la montée du national-socialisme en Allemagne.





L'homme intérieur se situe 8 ans après le premier volet "Rosa". Hoffner est appelé dans les bureaux de l'UFA (société qui réalise des films et équivalent de nos jours de la Warner Bros par exemple) où un homme gît dans une baignoire mort. Ce simple mort va conduire Hoffner sur une enquête plus vaste avec comme point de mire la fin du cinéma muet au profit du cinéma sonore.





Tout d'abord, j'ai trouvé celui-ci plus agréable à lire par rapport au premier qui donnait une lecture par moment lourde et pesante, et cela grâce au changement de traducteur ^^ On n'y pense pas souvent mais un bon traducteur peut apporter un vrai plus au livre.

Ensuite, mon avis est en deux parties. Autant j'ai apprécié l'atmosphère historique.... autant j'ai détesté l'enquête policière qui est selon moi un grand foutoir innommable :(



Côté intrigue, ce roman comme le précédent fait partie de la série Grands Détectives des éditions 10/18 mais pour moi, il n'a vraiment rien d'un roman policier puisque celle-ci est juste la trame de base de tout le récit. Je conçois cette trilogie beaucoup plus comme une fresque historique relatant la vie d'un homme, Hoffner ainsi que ses deux fils : Sascha devenu membre des milices SA et, Georg qui lui semble encore hésiter à opter pour un camp.





Dans l'Homme intérieur, Jonathan Rabb nous propose de revenir sur la fin de l'âge d'or du cinéma muet et les balbutiements du cinéma américain. Nous découvrons ici les premiers pas du cinéma parlant avec les premiers essais, les rivalités entre les studios américains et allemands afin d'être les premiers à réussir.



Jonathan Rabb nous démontre aussi dans cette intrigue l'importance de ce moyen de communication de masse qui verra son utilité lors de la Seconde Guerre mondiale pour endoctriner le peuple allemand. Tout dans ce livre est une histoire de complot entre différentes sphères de la société avec pour seul objectif... le pouvoir. L'enquête menée par Hoffner permet de comprendre toutes les ramifications qui donneront justement la possibilité au parti national-socialiste de réussir.





Côté historique, ce livre permet également une immersion dans la vie quotidienne des Allemands. La fin de la Première Guerre mondiale est vécue comme une injustice totale puisque l'Allemagne ne peut décider de son avenir sans en référer aux vainqueurs. Des partis extrêmes se créent sous forme de milice SA qui profite de ce mécontentement en cherchant des coupables : les juifs, les homosexuels, les communistes. Un terreau providentiel pour ce qui suivra.



Par contre, côté enquête policière.... c'est brouillon pour ne pas dire plus ^^ !!!!! Jonathan Rabb semble vouloir allié roman policier et faits historiques réels mais, dans ce second opus, le résultat donne l'impression d'une enquête X équations qui au final perde le lecteur. Trop de personnages inutiles, de scènes sans lien avec l'intrigue, de digressions, de virages, de tournure.... que le lecteur reste sur le carreau ^^





Au final, j'ai une envie folle de crier non pas sur le meurtrier mais sur le personnage qui est assassiné dans les premières pages : il n'aurait pas pu mourir ailleurs et nous éviter tout cet embrouillamini !!!!!!!



Espérons que le dernier volet de la trilogie sera plus abouti.

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L'homme intérieur

Voilà un roman policier historique qui avait tout pour plaire : une enquête policière dans le Berlin de la fin des années 20, une incursion dans le cinéma, le voisinage de la pègre… Pourtant, j’ai failli à plus d’une reprise abandonner cette lecture. La faute en incombe à une intrigue décousue, passant du coq à l’âne, sans logique.



Un comptable de la UFA est retrouvé mort dans une baignoire au sein même des studios UFA (Universum Films Ag). L’inspecteur principal Nikolaï Hoffner est chargé de déterminer s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre. Ses recherches l’amènent à découvrir des films érotiques très osés et très novateurs, car parlants à une époque où les films sont encore muets. Le mobile du meurtre pourrait bien être cette invention allemande ajoutant du son à l’image qui peut damer le pion aux studios d’Hollywood. Ces derniers sont prêts à lancer sur les écrans The jazz singer (Le Chanteur de jazz), le premier film parlant. Leur procédé est basé sur des disques lancés de façon synchrone aux images, avec les risques de décalage que cela entraîne. Hoffner lui recherche un appareil qui permet de lire le son directement sur la pellicule, une avancée majeure, qui peut expliquer pourquoi les Américains s’intéressent tant à la UFA. D’ailleurs, ils mettent dans ses pattes une belle Américaine, Léni, qui veut elle aussi retrouver la machine. L’enquête les conduit à rencontrer Fritz Lang, qui vient de finir Métropolis, dont les faibles résultats d’exploitation mettent la UFA en difficulté financière, puis un chef des gangs de Berlin, bien connu de Hoffner...



Ainsi résumé, le sujet paraît passionnant. Le Berlin de l’époque est d’une grande liberté, les spectacles se multiplient, la pègre y trouve son compte. Hoffner est à l’aise dans ce contexte. Mais, rapidement, il est perdu dans les méandres de son enquête – et, pire que tout, le lecteur aussi. Les scènes se succèdent dans un fouillis total. Le lecteur tente de comprendre comment Hoffner est parvenu à ce stade de ses investigations en relisant les dernières pages lues. En vain…

Rabb ne détaille pas trop le personnage de Hoffner : ce policier agit comme le ferait un privé, sans grand lien avec le siège de la Kripo à l’Alexanderplatz. L’enquête policière perd en crédibilité. Il a deux fils, dont un apparaît comme par miracle à la UFA, l’autre s’étant engagé auprès d’un groupuscule bruyant : le NSDAP. Les relations de Hoffner avec ses enfants sont froides, on devine que la mort de leur mère y est pour quelque chose (sans doute faut-il se référer à un autre titre de cette série, puisque Rabb est l’auteur d’autres romans). Hoffner fond pour la belle Américaine qu’on lui met dans les pattes, comme le ferait un privé californien, mais sans que le lecteur comprenne comment cet attelage peut continuer à se fréquenter, alors que l’un manipule l’autre.

Certes, dans la partie finale, Rabb parvient laborieusement à unir les différentes strates de son récit, après que Hoffner ait multiplié les erreurs d’analyses. Le comble est que l’auteur livre en fin d’ouvrage des explications sur les évènements réels qui l’ont inspiré. Lire ces seules pages permet d’imaginer le roman magistral qu’aurait pu être L’homme intérieur, si Rabb s’était un minimum attelé à mettre de la logique dans son récit.

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Rosa

A la page 80 je me suis posée cette question : Où suis-je ?

Incapable de savoir ce que je venais de lire, ni ce que l'auteur avait l'intention de me faire voir.

Je viens de lire que ce texte était inédit. Est ce à dire qu'aucun éditeur américain n'en voulait ?

Pas si bête le Yankee...
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Rosa

Premier tome de la trilogie Berlinoise de Jonathan Rabb.





Une trilogie où l'enquête est prétexte à une plongée dans l'Histoire de l'Allemagne entre les deux Guerres mondiales. C'est sombre, froid, cynique, mais incroyablement vivant.

Dans ce premier tome, Rosa, l'action se déroule après la Première Guerre mondiale. Les Allemands après le traité de Versailles doivent acquitter des paiements à titre de réparation aux pays vainqueurs ; le pouvoir en place est instable avec la montée des courants révolutionnaires.





Hoffner, inspecteur à la Kripo ne se préoccupe pas de politique. Il a déjà de quoi s'occuper avec une enquête monstrueuse : des femmes sont retrouvées assassinées dans tout Berlin, le dos lardé de coup de couteau et faisant apparaître un dessin étrange. Personne dans Berlin ne s'intéresse à cette affaire jusqu'au jour où le corps de Rosa Luxemburg est lui aussi retrouvée et présentant les mêmes caractéristiques. L'enquête prend d'un coup une dimension politique et Hoffner comprend qu'en plus de résoudre une affaire criminelle, il va devoir également surveiller ses arrières...





Jonathan Rabb nous offre ici un roman policier prenant et réaliste. Il a su mélanger avec brio faits historiques avérés - Rosa Luxemburg étant un des visages connus des révolutionnaires dont le corps a été découvert en mars 1919, quelques semaines après avoir été arrêtée - et fiction. L'auteur nous propose ici de revenir sur cet espace-temps entre son arrestation et la découverte de son corps en nous proposant une enquête mêlant folie, politique, pouvoir, démence, complot. Le résultat est bluffant de réalisme. Le personnage principal, Hoffner est utilisé comme un personnage "narrateur" permettant au lecteur de faire ce lien avec l'histoire. Rapidement, les faits historiques prennent le pas sur l'enquête.





Les personnages rencontrés dans ce roman sont des âmes brisées. Hoffner n'est pas un inspecteur "idéalisé", mais un être cynique, insensible suite aux horreurs de la guerre. Nous avons ici un personnage tout en complexité qui se dévoile peu à peu au fil de l'enquête et des sentiments qu'il développe peu à peu avec la victime, Rosa Luxemburg.

Rosa Luxemburg quant à elle, nous est présentée à la fois comme militante révolutionnaire, se battant pour ses idées, mais aussi, d'un point de vue "privée" avec des échanges de correspondances, des écrits. Jonathan Rabb a su nous rendre ce personnage historique vivant au travers des yeux de l'inspecteur Hoffner, dont l'obsession devient croissante.





Côté historique, on ressent dans ce livre les prémisses du nazisme. L'instabilité du pouvoir en place fragilise la société allemande qui peine à se reconstruire aux travers des dédommagements financiers réclamés par les pays vainqueurs, l'instauration d'une république et la montée de partis révolutionnaires "Les Rouges" qui cherchent à prendre le pouvoir... Cette société allemande est comme un noyé tentant de rester à la surface alors que de lourdes charges la pousse dans les profondeurs. Le résultat commence à se faire ressentir avec la recherche d'un coupable se traduisant par un sentiment anti-juif massif, une montée des opinions nationalistes... les prémisses du nazisme.





Jonathan Rabb a su nous proposer un roman policier historique saisissant et réaliste dans l'Allemagne d'entre les deux guerres. Une ambiance retranscrite dans ces pages qui donnent le frisson.

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Le second fils

Comme vous le savez peut-être, il existe au moins trois « trilogies berlinoises ». La plus connue, celle de l’écrivain écossais Philip Kerr, met en scène Bernie Gunther. La seconde, celle de l’écrivain allemand Volker Kutscher, met en scène Gereon Rath. La troisième, celle de l’écrivain américain Jonathan Rabb, met en scène Nikolaï Hoffner. Les points communs à ces trois trilogies sautent aux yeux : 1) le personnage principal est, ou a été pendant une partie de son parcours, Kriminalkommissar ou Kriminaloberkommissar de la Kriminalpolizei (inspecteur ou inspecteur principal, à ne pas confondre avec le Kriminaldirektor, le commissaire divisionnaire), bon, ce sont des flics quoi, on est bien à chaque fois dans une trilogie de polars ; 2) les aventures du héros se situent principalement à Berlin ; 3) le héros officie au début des années 30, il croise donc des nazis à chaque coin de rue.

Le second fils est le troisième roman de la trilogie de Jonathan Rabb, qui fait suite à Rosa et à L’homme intérieur.

Nous sommes à la veille des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Hitler est installé depuis trois ans au pouvoir et les persécutions contre les Juifs ont commencé. Nikolaï Hoffner sent le vent tourner quand, après des années de bons et loyaux services, son patron à la Kripo lui recommande expressément de prendre sa retraite, un conseil d’ami, car la mère de Nicolaï étant juive ukrainienne, lui aussi est « techniquement » juif. Or les nazis, depuis avril 1933, ont instauré la Berufsbeamtengesetz interdisant aux Juifs d’occuper des emplois dans la fonction publique. Nikolaï Hoffner, passé à travers les mailles du filet, fait ses cartons sans regret. Il ne sera pas inquiété eu égard aux nombreux services rendus (comme ceux racontés dans les deux tomes précédents).

Nicolaï a deux fils : Sascha et Georg. Le premier, attiré par l’idéologie du IIIème Reich, a commencé une carrière prometteuse de nazi dans l’ombre de Joseph Goebbels, il s’est bien entendu éloigné de son père. Le second est journaliste et caméraman chez Pathé Gazette.

Le nouveau retraité profite de sa liberté retrouvée pour se rendre en Espagne, à la recherche de son plus jeune fils Georg, dont on est sans nouvelles. Georg devait couvrir les Olympiades populaires de Barcelone (sorte de JO organisés en protestation contre les JO de Berlin) qui seront interrompues par le putsch de Franco. Mais la mission de Georg n’était-elle pas une couverture ? Georg était-il en service commandé ?

Lancé sur les traces de ce fils, qui le précède de peu, de Barcelone à Badajoz, à travers une Espagne à feu et à sang, Nicolaï croisera sur sa route des combattants républicains et des combattants franquistes, des truands, des SS, des espions allemands, russes et britanniques. Il rencontrera Mila, une jeune femme médecin engagée du côté des républicains qui fera un bout de chemin avec lui, voire plus si affinité. Il ira jusqu’au bout de sa quête, jusqu’au dénouement époustouflant qui pourrait rivaliser avec ceux des meilleures tragédies grecques.

Le troisième roman de cette trilogie (qui peut se lire séparément) est à découvrir d’urgence pour sa toile de fond historique assez peu exploitée dans les romans policiers (la guerre civile espagnole), pour son scénario haletant, pour le caractère bien trempé de ses personnages, et pour le coup de théâtre final. Que demander de plus ? Encore un peu de Rabb ? Il reste encore deux tomes bien copieux, on peut donc aller se resservir…
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Rosa

Attention, roman très long, très lent et très détaillé.

Si vous aimez les intrigues qui vont vite, passez votre chemin.

Mais si vous être prêts à découvrir un roman policier très différent et très noir, alors ce roman est définitivement pour vous.



L'intrigue se déroule peu après la Première Guerre mondiale, à Berlin. Comme le titre l'indique, Rosa Luxemburg est un personnage récurrent qui, sous-tend le récit : on la sent présente tout au long de l'enquête d'Hoffner, notamment parce qu'elle le fascine et qu'il sait (comme seul un flic expérimenté peut le savoir) que "l'énigme Rosa" peut lui permettre de résoudre l'enquête assez compliquée qui lui est tombée sur les bras.



Les détails sont nombreux et ralentissent parfois le récit, mais ils ont toujours leur place dans l'histoire, puisqu'ils permettent de mieux situer les personnages et les événements dans un passé assez lointain et finalement un peu méconnu.



L'ambiance est, comme je l'ai déjà dit, assez noire. Plus d'une fois au cours de ma lecture, j'ai eu l'impression d'être plongée dans un film tel que "Le troisième homme" de Carol Reed, tant l'ambiance est comparable. On se retrouve dans les rues de Berlin, le soir ou la nuit, avec un psychopathe en liberté et des rivalités policières qui tombent mal (vu qu'elles n'aident pas à attraper le psychopathe en question...).



Bref, il faut s'accrocher pour venir à bout de ce pavé, mais il en vaut la peine.
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L'homme intérieur

Lecture mitigée pour ce roman policier; les points forts sont la description du milieu du cinéma la UFA avec la présence de Fritz Lang, la galerie de portraits, des personnages assez bien décrits, mais malgré un contexte intéressant, on se perd vite dans les méandres des différents évènements qui se succèdent et les dialogues et pensées du flic sont souvent nébuleuses voire fumeuses. Un petit anachronisme (à vérifier) quand en 1927 date des évènements le flic se sert de glaçons dans le réfrigérateur (est-ce que c'était un électroménager courant à l'époque ?) mais je joue un peu les teignes....
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L'homme intérieur

Un article élogieux sur cet ouvrage paru dans un magazine m'avait laissé espéré le meilleur. Hélas !!

L'intrigue est des plus déconcertante : un inspecteur de police doit enquêter sur le meurtre d'une personnalité du cinéma du Berlin des années 20. Du cadavre, de sa personnalité, il n'est pratiquement pas question tout au long de l'enquête. Le héros se trouve confronté à quelques bobines de films classés X, puis se voit partir à la recherche d'une invention révolutionnaire pour le monde du 7e art, avant de tomber finalement sur des entrepôts stockant tout autre chose que du matériel cinématographique... On ne sait plus ce que l'on cherche ni quel est le but de l'enquête... Et finalement, on se fiche de savoir qui a tué - et même pourquoi.

Les clichés sont là : Berlin décadente, un peu de sexe, de drogue, de mafia et un zeste de nazis... Bref, rien d'original.

Mais le plus perturbant, c'est le style narratif : c'est parfois complètement décousu. On a l'impression d'arriver au milieu d'une scène ou d'une conversation. Je pense que ceci est fait pour nous faire pénétrer les méandres de l'esprit du héros - mais du coup le récit perd en clarté.

Un autre ouvrage de cet auteur doit paraître chez 10/18 - collection que j'adore au demeurant. Mais le prochain volume de Jonathan Rabb restera sur le rayon de mon libraire !
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Rosa



Rosa, c'est Rosa Luxembourg, l'égérie du mouvement spartakiste éxécutée en 1919, après une tentative manquée de révolution réprimée dans le sang. Jonathan Rabb, jeune écrivain américain, s'empare de la figure de Rosa L. et imagine un roman criminel nourri de réalité historique. Au coeur de l'Histoire, un mystère scelle une intrigue à suspense. Rosa n'a pas été abattue par la milice des corps-francs mais par un serial killer, auteur de 5 crimes au même rituel macabre. L'enquête s'engage dans un Berlin sombre, déchiré, crépusculaire et traumatisé par la guerre.
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Rosa

Un drôle de policier que j'ai eu là entre les mains... parfois trépidant, à d'autres moments plutôt "lent", mais une intrigue cependant bien ficelée, sombre & torturée à souhait. Pourtant ce n'est pas tant les aventures du "Kriminalkomissar Hoffner" qui m'ont fait chavirer pour ce roman, mais la description permanente faite par l'auteur de ce Berlin du début des années vingt : la citée crasseuse, l'hiver triste et froid, l'antisémitisme qui arrive au galop dans une société dévastée par la pauvreté et l'angoisse, sur les ruines d'une révolution avortée.

Des moments étranges passés en compagnie de cet ouvrage qui m'auront autorisé une immersion dans un univers fascinant, un univers qui laisse cependant peu de place à l'espoir...
Lien : http://testivore.com/rosa/
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Le second fils

Un peu confus dans la construction, mais reste intéressant.
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Le second fils



Une nouvelle et sans doute dernière aventure de Nicolaï Hoffner pour ce troisième opus de "la trilogie berlinoise"

Ah oui pardon « la trilogies berlinoises », ça vous dit forcément quelque chose. Attention celle-ci n’est pas à confondre avec celle qui met en scène Bernie Gunther dans le Berlin des années 30 écrite par le regretter Philip Kerr. Ou encore « La trilogie Berlinoise » ou Babylon Berlin de Volker Kutscher, une série de romans policiers qui met en scène le commissaire Gereon Rath à Berlin pendant la République de Weimar. Non cette Trilogie Berlinoise là est celle de Jonathan Rabb ou l’on retrouve le héros de ces romans Nikolaï Hoffner, un inspecteur de la Kripo (abréviation de Kriminalpolizei, la police criminelle). Les deux premiers romans se passaient dans le Berlin des années 1920. Ce troisième oups est un peu différent.

D’ailleurs de quoi parle « Le second fils » : A la veille des jeux Olympiques de 1936, l'inspecteur en chef Nikolai Hoffner a été renvoyé de la police criminelle en raison de ses origines juives. Son fils cadet, Georg, est en Espagne. Il est sensé couvrir les Olympiades anti-fascistes de Barcelone, interrompues par la révolution espagnole et le putch de Franco. Sans nouvelles de lui, Hoffner part à sa recherche. De Barcelone à l'Extrémadure, il traverse un pays au bord du chaos.

A la guerre, l'innocence est la première victime.

Bon cette trilogie berlinoise là n’en est pas vraiment une et j’avoue elle n’a pas l’intensité des deux précédentes. Pour autant dans les deux premiers il nous fait découvrir une capitale allemande à la fois très vivante mais aussi très sombre car la défaite de 14-18 a un goût amer. Dans ce dernier opus, on entrevoit irrémédiablement l’étendu européen de la tragédie de la première guerre mondiale qui a entrainé partout envie de vie et envie de liberté mais aussi elle a réveillé les nationalismes de tout poil. Et l’Europe n’a jamais été aussi proche du cataclysme à venir !


Lien : https://collectifpolar.com/
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L'homme intérieur

Berlin en 1928. Sa décadence, ses excès sur fond de crise économique. Dans cet univers, le cinéma et ses sociétés de production sont un secteur profitable et convoité par les américains notamment. Un meurtre se produit et le commissaire Höffner mène l’enquête. Au début de sa lecture j’avais le sentiment de lire un ersatz d’une oeuvre de Philippe Kerr, moins clair, sans humour’, très noir. Je crois que je n’ai absolument rien compris à l’intrigue trop complexe et confuse dans sa rédaction. Pourtant je n’ai pas abandonné, car le héros très très humain m’a séduite. A déconseiller si vous recherchez une lecture aisée et relaxante, à essayer si le Berlin des années noires vous intéresse....
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L'homme intérieur

thème intéressant mais on se perd dans cet "homme intérieur"
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Rosa

Long, beaucoup trop long ; pesant, bien pesant. Un roman qui aurait pu être plus palpitant si l'auteur n'écrivait pas comme s'il était payé au mot... Peu de relation à Rosa Luxembourg par rapport au volume de l'ouvrage. Déception.
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Rosa

Berlin, 1919. Alors que la révolution spartakiste prend fin dans le sang, le commissaire Nicolaï Hoffner est à la poursuite d'un psychopathe qui tue des femmes puis leur découpe des bandes de peau dans le dos. Et voilà qu'on découvre un cinquième cadavre qui n'est autre que celui de Rosa Luxemburg. Mais a-telle vraiment été victime du même assassin ? L'enquête de Hoffner l'amène à penser que derrière le tueur en série se cache un complot aux ramifications inquiétantes.



J'ai beaucoup aimé ce livre. Je l'ai trouvé très intéressant d'un point de vue historique et avec une enquête policière bien ficelée. L'aspect historique c'est d'abord la présentation de la révolution spartakiste et du personnage de Rosa Luxemburg, très présente dans le roman même si elle est morte. Et puis surtout Jonathan Rabb excelle à brosser la situation de l'Allemagne de l'après première guerre mondiale : les jeunes hommes décimés, les difficultés du nouveau gouvernement qui se met en place, l'antisémitisme latent, les prémices du nazisme.



A la maison notre héros avec ses sympathies socialistes s'oppose violemment à son fils adolescent fier d'être Allemand et qui reproche à son père d'être à moitié Russe. Ce héros pas très héroïque avec ses faiblesses, ses relations familiales compliquées, colle parfaitement à l'ambiance du Berlin de l'époque. Mais c'est un homme qui réfléchit ce qui le rend sympathique et lui permet de résoudre cette affaire délicate. Pour pister le tueur en série il analyse sa façon d'agir et son mode de fonctionnement. Il y a du suspense et des rebondissements inattendus. Plusieurs fois je me suis fait surprendre parce que l'auteur ne nous mène pas toujours où on croit que l'on va aller.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'homme intérieur

L'homme intérieur, deuxième aventure du Kriminal-Oberkommissar Hoffner, se déroule huit ans après Rosa et a bien été écrit après pourtant il est paru avant en France. Etrange, non ? Certes les deux histoires sont indépendantes cependant il est fait plusieurs fois allusion à cette première enquête qui a eu des conséquences traumatisantes pour le héros. Maintenant que les deux sont publiées, autant rétablir l'ordre.



Berlin, 1927. Dans les studios cinématographiques de l'UFA un producteur est retrouvé mort dans sa baignoire. C'est manifestement un crime maquillé en suicide. A la poursuite de l'assassin l'inspecteur croisera Fritz Lang ainsi que l'inventeur d'un ingénieux système de sonorisation du cinéma -invention qu'Hollywood aimerait bien neutraliser. Il utilisera de nouveau les services d'Alby Pimm, parrain berlinois et reprendra contact avec son fils Alexander qui est maintenant membre du tout jeune parti nazi.



Cette lecture est pour moi une déception car je n'ai pas tout saisi de l'intrigue que j'ai trouvée bien compliquée. Il y a des dialogues où au bout de trois répliques je ne sais plus qui parle et j'ai beau relire cela ne m'éclaire guère. C'est un peu agaçant. Finalement, qui a tué et pourquoi ? Je serais bien en peine de le dire. Je crois que si j'avais découvert Jonathan Rabb avec L'homme intérieur je n'aurais pas poursuivi ce qui aurait été dommage pour Rosa.
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Où se situe le château du baron au début de l'histoire ?

En Normandie
En Angleterre
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Thème : Candide de VoltaireCréer un quiz sur cet auteur

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