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Citations de José Alvarez (33)


Subitement, la salle se tut. Surgi du noir, le maître des lieux, Pepe
Marchena, s’assit devant son pupitre, génie démoniaque dominant sa voix
tel un taureau fougueux. Un duende dévastateur s’éleva, complice du vent
du désert. Un miracle. Enfin, sous le regard des spectateurs encore envoûtés
par l’écho de sa voix, il présenta une inconnue : « Carmen Amaya, si jeune
et si frêle, et qui déjà possède un duende, un embrujo exceptionnel. » Inès,
totalement sous le charme, se sentit cette nuit-là partir loin, très loin, du
cauchemar de la guerre.
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« Comblé par ses expériences photographiques, Helmut n’en demeure pas moins attentif à la situation politique ainsi qu’aux tourments vécus par sa famille. La haine à l’égard des juifs, les injures proférées à leur endroit l’inquiètent davantage qu’elles ne le bouleversent. Le fossé qui s’est creusé entre les deux communautés est incommensurable. Ces hommes et ces femmes humiliés, révoltés ou résignés, s’ils en réchappent, ne cesseront jamais de crier leur indignation. Le mal est fait, ainsi que l’inventaire des horreurs qui traversent le monde. On ne meurt pas par hasard. » (p. 41&42)
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« Helmut rencontre le succès sans rien renier de ses ambitions. Son travail est d’un érotisme qui flirte avec la perversité, de quoi choquer les âmes bien-pensantes et faire trembler les rédactrices de mode prises à leur propre jeu, entre crainte et séduction. Ses clichés sont fréquemment refusés mais qu’à cela ne tienne, il récidive de plus belle tout en étant conscient que ses photos sont osées, très osées même au regard de ce qui est publié voire couramment admis par les annonceurs et les lecteurs. Mais les faits sont têtus. Helmut n’a-t-il pas toujours prôné la liberté absolue dans son travail, ne jamais transiger, ne jamais se soumettre à une vision consensuelle ? Un créateur ne doit pas se laisser dicter sa conduite. Avec le soutien de June, il est prêt à affronter la vie comme on prend possession d’un empire sur lequel on ambitionne de régner. L’important, c’est de trouver son style, inventer un monde singulier, le sien, sans concessions et sans se soucier du jugement d’autrui, en l’occurrence une bourgeoisie encore repliée sur ses vieilles valeurs, alors que la plupart des lectrices et des amateurs se reconnaissent déjà dans son travail, une majorité stimulée par la vision d’une femme affranchie, maîtresse d’elle-même. Un créateur moquant dans ses photographies en noir et blanc les fantasmes masculins. » (p. 180)
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« Le travail d’Helmut Newton sur le corps, celui de la femme dans toute son acception devenu sa problématique artistique, au même titre que le fait divers chez Weegee, la nature morte chez Weston ou le reportage chez Cartier-Bresson, s’est imposé, faisant de lui l’un des grands explorateurs des mythologies refoulées de notre époque et dont certains clichés ont accédé au statut d’icônes du XXe siècle. » (p. 368)
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On ne se comporte pas de la même façon devant l’objectif d’Helmut Newton. On donne plus de soi-même. En tout cas, on essaie d’être un autre, de se surpasser dans l’espoir de mieux capter l’attention du maître.
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A sept ans, âge auquel les enfants sont effrayés par les courses de taureaux, je suppliais mes oncles de m’emmener aux corridas. Ni la charge des picadors ni la mise à mort ne me faisaient baisser les yeux. Alors que mes camarades édifiaient des châteaux de sable sur la plage, j’impressionnais les adultes par ma maîtrise de la tauromachie.
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Dans notre union, quelque chose nous dépassait que nous peinions à cerner, échappant à l’analyse, quelque chose charrié par le passé, extérieur à nous-mêmes. Ce dont nous étions certains cependant, ce à quoi nous nous accrochions, c’était, plus forte que tout, une confiance mutuelle, absolue. Un serment, un lien indestructible, une parole qui serait toujours honorée. Nous nous appartenions l’un l’autre au-delà de la mort. Un miracle.
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Tu es pour moi une petite sœur incestueuse. Notre amour a toujours été dicté par l’appétit. Un mot terrible, certes, mais exact. Une faim insatiable, pleine de fougue, alimentée par le désir de proies à dévorer. Bien moins un plaisir qu’une fringale, une nécessité à satisfaire. Le sexe est une modalité de la faim. C’est pourquoi certaines espèces dévorent leur conjoint, le mâle qui les féconde.
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Le seul moyen de retrouver ce que j’avais perdu et qui m’empêchait de dormir était de me perdre moi-même. Mon sexe, mes excès n’étaient plus reliés qu’à ma conscience malheureuse. Prenant la forme de l’expiation, le plaisir me projetait dans une vacuité qui m’interdisait de fixer toute pensée sur autre chose que le stupre. Je n’étais plus parjure, mais victime. Une victime immergée dans une solitude tragicomique, enfermée dans la geôle de ses débordements. Mes excès nourrissaient mon humiliation.
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C’est bien connu, l’amour est fait pour punir ceux qui aiment.
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« J’ai trop aimé d’individus, souvent en vain. Ce qui mérite réellement d’être vécu ne s’adresse qu’à une personne, une seule. »
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On ne peut se représenter l’agrément d’une chose à laquelle on n’a pas goûté et je conserve, indélébile, le souvenir de cette rencontre qui me mit au supplice, possédé d’une ivresse d’eux – d’une haine d’eux, pourrais-je dire aussi. Une rencontre, n’est-ce pas une énigme qui nous projette vers un espace mystérieux que nous ne déchiffrerons qu’en y affrontant nos interrogations ?
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J’observais le soulèvement populaire avec passion, sans y prendre part. En y repensant aujourd’hui, je songe à ce que sont devenus nombre de militants de l’époque – souvent les plus enragés –, rattrapés par la convention la plus improductive, la plus petite-bourgeoise, ou vautrés dans le lucre, ayant abdiqué tout honneur – hoquetant des prises de position forcément nobles quand elles servent leurs intérêts – et toute dignité. La contestation a engendré des saints ! A croire que la rédemption est la conséquence de l’opposition. Grinçante parodie de l’humanité, d’une foi qui prétend bénéficier du monopole de la vérité. Nombreux hélas ! sont ces renégats. Un seul des combattants de la première heure conserve aujourd’hui toute mon estime.
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La haine se nourrit de l’envie, pareille à la palpitation de la houle sur les flots . Ainsi, elle empoisonne tout amour – ou presque – et le rend tragique, insupportable.
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L’impossible nous précipitait l’un vers l’autre, décuplant notre désir avec une ivresse ravageuse, blasphématoire. Nos jambes nouées, tandis que ses mains se brûlaient encore à ma peau, elle murmura ce soir-là : « Perdre, c’est posséder indéfiniment en esprit. »
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Je n’ai jamais recherché le bonheur. L’idée même du bonheur m’attriste et me dégoûte comme un objet poisseux, une ordure. Non que je veuille à tout prix que ma vie soit semée d’embûches, que mes amours soient malheureuses, mais, il me faut l’admettre, ma complexion souffre d’un vice de forme dont j’ignore l’origine.
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Hormis nos commodités sexuelles, nous n’avons jamais rien eu à partager. Je me suis attaché à elle, alors qu’elle m’attirait dans une mélancolie sans espoir, m’entraînant dans sa perte. Je ne suis pas doué pour la vie domestique, moins encore pour le jeu social. Ma technique est celle des ramasseurs de balles, l’art des coups liftés me passe au-dessus de la tête. Du fond de ma paralysie, je quitte, apaisé, l’indignité et le châtiment dans lesquels je m’étais réfugié.
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Entre Patrick et Diana, il manquait un maillon qui n’était pas que social. En raison de son aisance innée et de son talent, Patrick imposait son goût, son esthétisme. N’avait-il pas créé les fétiches de toute une génération, et, selon l’échelle des valeurs qui dominaient à cette époque, cela lui conférait une vraie gloire.
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La chronologie de l’affection ignore l’exactitude et l’amitié vit longtemps dans l’absence délibérée du temps qui passe. Il est souvent difficile de se souvenir où l’on a aperçu, pour la première fois, ceux qui sont entrés, pour un temps ou pour toujours, dans le cercle intime de l’amitié.
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Le mot « glamour » n’était pas en vogue à cette époque. Nous nous vivions comme des personnages fitzgéraldiens. Non sans naïveté, nous pensions échapper à la vanité du monde en nous isolant. Nous nous mettions en scène avec naturel et marquions nos différences avec détachement alors que se jouait en chacun de nous une tragédie secrète. Cependant, chacun, à sa façon était sincère.
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