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Citations de José Eduardo Agualusa (207)


Tu as des armes, ou quelque chose avec quoi on pourrait se défendre ?
Des armes ? Non. Mon père m’a enseigné une chose : la violence est toujours une capitulation de l’intelligence. Il faudra qu’on se défende avec notre tête.
J’espère que la tienne sera assez dure.
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Voyage : Tout mouvement par lequel une personne s’approche d’une autre personne. Les mouvements de fuite ne sont pas des voyages.
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Dans la langue joyeuse des néphélibates, le mot qui veut dire rêve ou plutôt l’éclat de rire qui veut dire rêve est le même que celui qui veut dire vie.
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Rêver : Exercice consistant à imaginer l’impossible, pour ensuite le réaliser. Comme voler.
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Voler. Ah, voler !
On naît sans ailes, mais avec la capacité d’en rêver.
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Voler : Effort tendant vers l’oubli et qui consiste à extirper de son esprit tout le poids du réel.
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Tous les rêves sont inquiétants, parce qu'ils sont intimes. Ils sont ce qu'on a de plus intime. L'intimité est inquiétante.
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Les personnes qui manquent aux autres vont au paradis. Le paradis est l'espace que nous occupons dans le coeur des autres.
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- Vous avez remarqué que le soleil qui donne des couleurs aux grenades, ou fait dorer la peau après un après-midi à la plage, est le même qui jaunit et efface les photos de notre jeunesse? demandai-je à Hossi. La lumière rehausse les couleurs de tout ce qui vit et décolore ce qui est inanimé. Le soleil allume les vivants et éteint les morts.
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Je n’ai pas peur de l’avion. Je n’en ai jamais eu peur. Je souffre d’un mal plus rare, qui s’en approche: les aéroports m’angoissent. En y pensant mieux, ce ne sont pas les aéroports. C’est la police des aéroports. C’est la police, en général. On sait qu’on vient d’un pays du tiers-monde quand on a plus peur des policiers que des voleurs.
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La passion est un moment de folie. Les gens qui se marient par amour devraient être considérés comme irresponsables, et ces mariages devraient être annulés. […] Seuls les gens lucides devraient être autorisés à se marier. Je ne comprends pas, alors qu'il est interdit de conduire en état d'ébriété, pourquoi il n'est pas interdit de se marier ivre ou amoureux fou, ce qui est la même chose. Le mariage n'est pas si différent d'une voiture. Mal conduit, il peut blesser beaucoup de gens, à commencer par les enfants. Si on était lucide, on ne se marierait que par intérêt, comme mes parents.
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Il y a de la vérité, même s'il n'y a pas de vraisemblance, dans tout ce qu'un homme rêve.

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Au catechisme, un vieux pretre a la voix mourante et au regard fatigue a tente, sans conviction, de m'expliquer en quoi consistait l'Eternite. Je pensais que c'etait un autre nom pour les grandes vacances. Le pretre parlait d'anges et je voyais des poules. Jusqu'a aujourd'hui, d'ailleurs, les poules sont ce que je trouve le plus semblable aux anges. Il nous parlait de la beatitude et je voyais les poules en train de gratter au soleil, de creuser des nids dans le sable, de faire rouler leurs petits yeux de verre, en une pure extase mystique. Je ne parviens pas a imaginer le paradis sans poules. Je ne parviens meme pas a imaginer le bon Dieu, allonge paresseusement sur une molle couche de nuages, sans le voir entoure d'une gentille legion de poules.
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- Pouvons-nous penser à votre livre comme un hommage à Kafka et à toute la grande littérature occidentale ?
- Vous pouvez penser ce que vous voulez, répond Cornelia exaspérée. N'importe quel roman, s'il est assez bon, est un hommage aux dizaines ou centaines qui l'ont précédé. Dans ma bibliothèque, comme dans la vie, je ne classe pas les livres selon la nationalité des auteurs. Je ne demande pas aux gens d'où ils viennent. Ce que je veux savoir c'est qui ils sont. Alors je leur demande ce qu'ils aiment lire.
- C'est pourtant un classement possible, celui de la bibliothèque, insiste Jussara. Comment organisez-vous la vôtre ?
- Selon la couleur des tranches. Rouge, orange, jaune, vert, bleu...
Le public rit.
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Dans les jours anciens, ajouta-t-elle, les Africains regardaient la mer et ce qu'ils voyaient c'était la fin.
La mer était un mur, et non pas une route. A présent, les Africains regardent la mer et ils voient un chemin ouvert aux Portugais, mais qui leur est interdit.
Dans l'avenir, m'assura-t-elle, cette mer sera une mer africaine. Le chemin par lequel les Africains inventeront le monde.
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Luzia se réveille couchée sur le côté, avec la sensation qu'il y a quelqu'un allongé, immobile, derrière elle. Cela arrive fréquemment, et pourtant elle s'affole à chaque fois. Il est un peu plus d'une heure du matin. La jeune femme se lève, ouvre la porte qui donne sur la terrasse et sort. L'air chaud et humide se colle à son corps comme un peignoir de soie. Il y a un homme assis sur le ponton, face à la mer mais il n'y a pas de mer. L'eau semble avoir reculé presque jusqu'à l'horizon. Les silhouettes des barques enterrées dans le sable se dressent à la rencontre de la Voie lactée. Elle pense qu'elle pourrait vivre pour toujours dans cette île. Elle s'imagine pendant un court instant vieillir à l'une des tables de café Âncora de Ouro, en regardant les enfants qui jouent dehors devenir des vieux, et donc elle décide que non, il vaut mieux continuer de vivre à Luanda, nourrie de l'énergie bruyante de la grande ville, pleurant parfois, mais riant le plus souvent, même quand tout semble perdu.
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Le Kubango prend le nom d'Okavango en traversant la frontiere avec la Namibie. C'est un grand fleuve qui n'a pas le destin commun a ses pareils: il ne debouche pas dans la mer. Il ouvre des bras genereux et meurt en plein desert. D'une mort sublime, genereuse, qui emplit de verdure et de vie les sables du Kalahari.
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Au Brésil, une de ses amies lui avait prêté le premier roman de Daniel, qu’elle n’avait pas aimé. « Cest emmerdant et prétentieux », avait-elle dit en rendant le livre. Au bout de quelques années, alors qu’elle vivait au Cap, elle l’avait relu et il lui avait semblé différent. Elle avait ri toute seule. Elle avait pleuré, bouleversée, en se rendant compte que la narratrice du roman c’était elle, dans un passé qu’elle n’avait jamais habité. Elle avait ainsi découvert que personne ne lit le même livre deux fois. Un peu plus tard, elle se rendrait compte que personne ne lit les mêmes livres – en lisant les mêmes livres.
(p. 76-77)
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Cette nuit-là, dans le campement où nous passâmes la nuit, Domingos Vaz me raconta, avec une somme précieuse de détails, quelques-unes des cérémonies et des superstitions en usage chez les sauvages auxquelles il avait assisté. Je sentis, en l'écoutant, que je pénétrais au sein de l'Enfer et j'en fus rempli de terreur. Tant d'années écoulées, contemplant par-dessus mes frêle épaules le tumulte du passé, je sais aujourd'hui que ces pratiques ne sont pas plus diaboliques que tant d'autres dont je fus témoin au sein de l'Eglise catholique. Violences, injustices, iniquités insondables me paraissent encore plus viles que celles commises par les impies, car si ceux-là ignorent Dieu, les chrétiens fautent en Son Nom.
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- Non, mais sérieusement. Tu n'as pas l'impression qu'il y a quelque chose qui ne va pas?
- Presque tout.
- Je veux dire, sur cette île.
- Tu as cette impression, à cause d'Internet. Ou plutôt, parce que nous n'avons plus Internet.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Tu es en état de privation d'une réalité virtuelle depuis plusieurs jours. D'ailleurs l'expression "réalité virtuelle" est curieuse...
- Je sais, une contradiction dans les termes.
- Nous passons de plus en plus de temps plongés dans cette réalité irréelle. Et privés d'elle, nous nous inquiétons. Il se passe quelque chose de pareil si nous passons dix heures d'affilée concentrées dans la lecture d'un beau roman. Au moment où nous posons le livre et nous nous levons, le monde autour de nous nous paraît faux, incohérent et peu solide.
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