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Critiques de Jules Barbey d`Aurevilly (289)
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Les Diaboliques

Oeuvres irréelles, empreinte de mystère, où les femmes semblent immatérielles. Femmes vicieuses, passionnées, imprévisibles. Telles sont les nouvelles constituant Les Diaboliques.



J'ai apprécié la belle plume d'Aurevilly, marqué par l'humour et le dandysme. Il écrit ses personnages toujours avec beaucoup de justesse et de précision. On s'attache et dresse un portrait très rapidement des personnages qu'il nous présente, grâce à son talent d'écriture. J'ai senti son influence et son adhésion au monarchisme dans ses écrits, mettant en valeur et en avant des milieux aristocrates, autant que son attachement pour sa terre natale Normande, propre au roman Aurevillien. Néanmoins, malgré cette qualité, j'ai trouvé que l'auteur tournait trop autour du pot, il met du temps à mettre en place son histoire. Ce qui a pour conséquence de créer des longueurs au récit, et particulièrement dès le début.



Les personnages sont les choses les plus importantes de ses œuvres et de son écriture. J'ai d'ailleurs a l’impression qu'ils sont plus importants que l’histoire, ils représentent à eux même la narration. Cela s'explique notamment par le fait que chaque histoire est racontée directement par quelqu'un à une autre, rajoutant une perspective, une opinion de l'histoire propre au narrateur. Comme dit précédemment, les personnages sont tous appréciables, du moins les narrateurs. Des dandys sympathiques, sociables et intéressants. De l'autre côté, les personnages des récits racontés sont plus lointains et mystérieux, par le fait que nous n'avons qu'une perspective des personnages : celui du narrateur lui-même. Nous rencontrons des femmes sans scrupules, décrites avec beaucoup d'émerveillement, de force et revêtant un caractère sournois. Les femmes dominent, font ce qu'elles veulent, détruisent pour leur opportunisme ou par amour. Des femmes empreintes d'un caractère presque sacré.



Ma nouvelle préféré est certainement "Le bonheur est dans le crime", mettant en scène un amour tel que même le crime ne l’entache pas. Nous retrouvons dans les nouvelles les thèmes de l'amour, l'adultère, la vengeance, le meurtre. Des thèmes sombres que les personnages incarnent parfaitement, dans une atmosphère construite avec brio. Néanmoins, le propre d'une nouvelle est de marquer, surprendre par son caractère court. J'ai eu l'impression à chaque nouvelle qu'une grande révélation sera faite, mais au final, pas de grande chute, pas d'émerveillement, de sursaut, de surprise. J'ai été un peu déçue des fins de ce fait.



En bref, je m'attendais à certaines choses dans ces nouvelles qui n'ont pas atteint mes attentes. Malgré une qualité indéniable de la plume de l'auteur et l'écriture saisissante de ses personnages, j'ai senti beaucoup de longueurs.
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Les Diaboliques

J'ai profité d'un long week-end à l'étranger pour lire cet ouvrage qui détonait un peu avec l'ambiance festive et agréable des vacances. Mais son titre m'intriguait et une fois que ma curiosité est titillée, rien ne peut m'arrêter. La préface annonçait le ton du livre et je suis contente de l'avoir lu car cela m'a évité une fâcheuse surprise qui aurait pu se solder par une note encore plus catastrophique.

Comme le précise le résumé, nous sommes en présence de six nouvelles. Personnellement je ne suis pas fan de ce genre littéraire car les histoires sont souvent trop courtes et la chute brutale, laissent le lecteur sur sa fin. Ce livre m'a semblé nébuleux et flou. Certaines nouvelles sont restées des énigmes pour moi.

Le thème tourne autour des femmes : elles sont décrites comme des démons tentateurs, des masques d'hypocrisie, assoiffées de sexe, pétris de désirs et de fourberies. La description de la femme ne pourrait être aussi caricaturale, limitée et obscène ! Les hommes, eux, sont des dandys, amateurs de jeux, souvent passifs par rapport aux agissements des femmes.

Les intrigues se déroulent dans l'aristocratie française du XIXème siècle, marquée par les révolutions. On sent une nostalgie de l'époque de l'Ancien Régime où la noblesse dominait la société et les moeurs. L'auteur accorde un mépris et une condescendance profonde pour les bourgeois et autres gens du peuple. Cet aspect m'a moins gênée que la description presque bestiale de la femme.

Barbey d'Aurevilly essaie de plonger le lecteur dans une atmosphère sombre, inquiétante mêlée de suspens. Mais, il y a trop de descriptions qui noient une intrigue bien mince. le style d'écriture est très recherché, soutenu mais totalement indigeste. J'ai du relire certaines phrases plusieurs fois pour bien comprendre le sens. En effet, les phrases sont très (très! très!) longues, et arrivées au bout, on oublie déjà de quoi il était question.

Cette lecture fut un ennui total et j'ai beaucoup peiné pour terminer ces six nouvelles. Je ne le recommande absolument pas !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Les Diaboliques

Livre étudié à la fac. J'avais adoré. L'ambiance de ces histoires sombres...
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Les Diaboliques

A travers ces six récits effroyables, Barbey d'Aurevilly raconte la passion amoureuse, dévorante, diabolique, au delà de toute morale. Du bonheur que n'assombrit pas le crime à la vengeance d'une femme amoureuse, de la jalousie d'une mère à l'amour d'une fille pour l'amant de sa mère, de l'athée endurci qui va confier au prêtre une bien douloureuse relique à la jeune fille possédée par un amour mortel… toutes ces histoires tiennent du Diable.



Si la sensualité est sans limites, si le crime est dicté par les plus noirs ou les plus célestes desseins, rien ne l'arrête quand la pureté se mêle aux plus sombres désirs, jusqu'à jeter une fière duchesse espagnole dans la déchéance de la prostitution. Et dans ces calmes petites villes de Normandie où le temps semble parfois arrêté, un pot de fleurs peut dissimuler de bien lourds secrets, un rideau cramoisi de bien lugubres souvenirs, comme si la vie avait tenté de s'y épanouir pour être étouffée sous le poids du quotidien. Car la mort guette, une mort parfois tragique parfois héroïque, celle des splendeurs passées, des époques perdues.



Barbey nous transporte sur des chemins sombres, dans ces nuits obscures de l'âme humaine où parfois le ciel se déchire sur une lueur rouge comme une trace de sang dans laquelle il va tremper sa plume de conteur...diabolique ! Et on s'en délecte.
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Les Diaboliques

Curieux catholique que ce Barbey, qui comme artiste, a compris que seuls le Diable et ses prestiges pouvaient faire de bonne littérature. Crimes parfaits, vices cachés, bonheurs superbement étrangers à toute morale, sont les sentiments et situations que l'on rencontre dans les nouvelles de ce recueil. Pour ne pas les déflorer, disons que Barbey reprend à Balzac l'art de la longue exposition, où narrateur (surtout le narrateur) et personnages sont bien campés avant d'agir, l'un en racontant et en faisant souvent l'étalage de sa verve et de son esprit, les autres pour jouer le drame muet ou secret de la passion. Du mal, l'auteur tire des effets littéraires magnifiques, suivant les leçons de son grand modèle Baudelaire. Avec Balzac et Baudelaire, on est sûr d'évoluer dans la bonne littérature.



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Les Diaboliques

Je me laisse tenter par des lectures qui sortent de mes sentiers habituels. Je suis alors tombé sur "Les Diaboliques " dont le nom ne m'était pas inconnu.



Quel curieux recueil de nouvelles ! Ne le lisez pas en espérant quelques frissons ou scandales car les mœurs ont bien évolué depuis que Barbey d'Aurevilly les a publié il y a 150 ans... Ces six nouvelles se situent entre la Restauration et la Monarchie de Juillet, période de transition d'une société aristocratique à une société de bourgeoisie. Cela permet à Barbey d'Aurevilly de décrire magnifiquement les derniers instants d'un monde qu'il regrette tant (un peu trop de nostalgie peut être...)



Il faut le reconnaître, Barbey d'Aurevilly a une très belle plume. Peut-être en était il trop conscient tant certains passages sont longs et exigeants, bien que non nécessaires au bon déroulement de l'intrigue.



Quasiment toutes les nouvelles souffrent d'une mise en place bien trop longue avec un amas de détails et de précisions qui ne serviront pas par la suite. Il faut aussi s'attendre à une quantité impressionnante de références historiques et littéraires qui complexifie la lecture pour qui ne sort pas d'hypokhâgne. Il m'aura fallu finir les deux premières nouvelles avant d'être habitué à cette exigence de lecture.



Mis à part ces quelques défauts, j'ai particulièrement apprécié la description psychologique de chaque personnage, les nombreuses différences entre chaque intrigue et la part de mystère qui les entoure. Je retiendrai particulièrement "Le Bonheur Dans Le Crime" et "La Vengeance d'une Femme".



Ces nouvelles sont donc inégales, assez exigeantes, mais offrent avec du recul un moment de lecture enrichissant sur une période charnière de notre histoire. À lire à tête reposée, au calme plutôt qu'à la plage !
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Les Diaboliques

Une référence à relire.
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Les Diaboliques

Il faut mettre l’œuvre en contexte pour comprendre la portée de l’œuvre : la peur du Diable et de ses passions dévorantes, le traditionalisme, le dandysme, le royalisme, etc. On trouve même ses thèmes décadents. Mais il me semble que cet auteur est moins nouvelliste que romancier. Mon sentiment reste assez mitigé, donc je n’irai pas non plus jusqu’à vous dire de vous le fournir impérativement.
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
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Les Diaboliques

Ce recueil de nouvelles est le premier ouvrage que j’ai tiré de ma BookJar.

Et il était temps! Je pense qu’il attendait dans ma PAL depuis plus de 6 ans!



Je m’étais acheté ce livre après avoir dévoré une nouvelle de l’auteur « Le bonheur dans le crime ». J’avais adoré cette nouvelle et j’avais envie de lire les autres textes de Barbey d’Aurevilly. Cela me permettait aussi de lire un auteur classique par la même occasion.



Le recueil est composé de 6 nouvelles, soit dans l’ordre : « Le Rideau Cramoisi », « Le Plus Bel Amour de Don Juan », »Le Bonheur Dans le Crime », »Le Dessous de Cartes d’Une Partie de Whist », »A Un Dîner d’Athées » et enfin « La Vengeance d’une Femme ».



Mais je l’ai laissé végéter dans ma PAL très longtemps sans même y penser…pour le reprendre maintenant.



Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce ne fut pas une lecture heureuse.

Tout d’abord, les circonstances n’étaient pas vraiment réunies…en vacances avec ma famille, je n’ose pas imaginer le nombre de fois où je lisais une phrase pour le reposer aussitôt, pour relire quelques mots et ainsi de suite.

Bien évidemment, ma lecture en a pâti.



Après, je me dis que si j’avais apprécié ma lecture, j’aurais trouvé un moyen de lire le recueil d’une traite. Je n’ai pas retrouvé ce qui m’avait tellement plu dans la nouvelle « Le bonheur dans le crime », je me suis même plusieurs fois ennuyée.



Pour chaque nouvelle, j’ai fini par me dire » tout ça pour ça… » ce qui n’est pas vraiment un très bon signe…

J’ai trouvé que l’intrigue (si parfois on peut vraiment appeler cela une intrigue) mettait 30 pages sur 40 à s’installer (que de bavardages!!!) et que finalement, l’histoire en elle-même pouvait tenir en moins d’une dizaine de pages.

Alors que d’habitude, j’adore lire les descriptions, les explications, ici, au bout d’une nouvelle, je n’en pouvais plus et je devais me retenir de ne pas sauter des pages.



Et j’ai trouvé les histoires en question pas vraiment intéressantes. Ne valant peut-être pas absolument la peine d’être racontées (je pense surtout au « Rideau cramoisi » et « Le Plus Bel Amour de Don Juan »).



Il faut évidemment remettre cette lecture dans le contexte et je veux bien croire qu’en 1857, ces intrigues et ce recueil aient pu choquer…mais cela n’a pas suffit. Et puis, je n’aime pas trop quand les histoires sont laissées sans réponse, ce qui n’a pas amélioré mon avis!



Ce qui sauve ce livre de la déception c’est tout d’abord l’écriture, qui est magnifique à certains passages. Et toujours cette nouvelle, Le bonheur dans le crime, que j’aime toujours autant.



Mais autrement, je vais m’arrêter là dans la découverte de cet auteur et passer sans regret au suivant!



—————————————



Une lecture donc pas particulièrement agréable, je l’ai trouvé longue et pas vraiment passionnante : je n’ai pas retrouvé ce qui m’avait plu dans la nouvelle que j’avais dévoré il y a plusieurs années.

Je suis donc passée à côté de cet ouvrage. Dommage.
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Les Diaboliques

Les Diaboliques/Jules Barbey d’Aurevilly (1808-1889)

C’est toujours un plaisir de relire un écrivain comme Barbey d’Aurevilly qui vous raconte des histoires incroyables dans un style merveilleux qui s’illustre en de belles phrases bien construites de mots bien choisis.

La première des six nouvelles intitulée « Le rideau cramoisi » met en scène le vicomte de Brassard, un dandy de la cinquantaine, capitaine à la retraite qui voyage avec le narrateur. Un homme porté sur les femmes ce vicomte :

« Je lui ai connu sept maîtresses, en pied, à la fois, à ce bon bragard du XIX é siècle. Il les intitulait poétiquement les sept cordes de sa lyre. »

Alors qu’il a dix sept ans, jeune soldat pensionnaire chez des bourgeois, apparaît à table un beau soir Alberte leur fille, dix sept ans également, telle l’infante du tableau de Velasquez, calme, réservée et impassible.

Et notre jeune militaire va connaître son premier galon d’aventure, une aventure peu ordinaire qui va mettre à l’épreuve son audace et son impudeur. La toute jeune et belle Alberte va le mener par le bout du nez à tel point que bien que sachant que les femmes nous font tous plus ou moins valeter, il n’imaginait pas une telle histoire :

« Elle me tenait éveillé cette Alberte d’enfer, qui me l’avait allumé dans les veines, puis qui s’était éloignée comme l’incendiaire qui ne se retourne pas … J’avais l’expérience des spasmes voluptueux d’Alberte, et quand ils la prenaient, ils n’interrompaient pas mes caresses… »

À noter que cette nouvelle est autobiographique et que le vicomte n’est autre que Barbey d’Aurevilly lui-même.

Dans la seconde nouvelle, « Le plus bel amour de Don Juan », une ténébreuse adolescente se rêve enceinte de l’amant de sa mère dont elle est secrètement amoureuse.

« …ces jeunesses vert tendre, ces petites demoiselles qui sentent la tartelette et qui, par la tournure, ne sont encore que des épluchettes, mais tous étés splendides et savoureux, plantureux automnes, épanouissements et plénitudes, seins éblouissants battant leur plein majestueux au bord découvert des corsages, et sous les camées de l’épaule nue, des bras de tout galbe… ». Quel style !

Le meilleur régal du Diable, c’est l’innocence !

Dans la nouvelle intitulée « Le bonheur dans le crime », Hauteclaire la bretteuse empoisonne l’épouse de son amant avant de goûter avec lui le bonheur parfait dépourvu de tout remords.

Dans « À un dîner d’athées », l’auteur nous convie en l’hôtel particulier de M. de Mesnilgrand où se déroule tous les vendredis des dîners pas très catholiques, c’est le moins que l’on puisse dire : au cours de ces repas, « on mariait fastueusement le poisson à la viande, pour que la loi d’abstinence et de la mortification prescrite par l’Église fût mieux transgressée.

Cela assaisonnait le dîner du vieux M. de Mesnilgrand et de ses satanés convives de faire gras les jours maigres, et, par-dessus leur gras, de faire un maigre délicieux. Un vrai maigre de cardinal !»

Des odalisques et des femmes telle que Rosalba, l’épouse du sieur Ydow, fréquentent et animent ces soirées, une femme dont on peut dire sans risque de se tromper « qu’il y a plus loin à son premier amant que de son premier à son dixième » !

« C’était sûrement le Diable qui dans un accès de folie avait créé Rosalba, pour se faire plaisir, du Diable, de fricasser, l’une après l’autre, la volupté dans la pudeur et la pudeur dans la volupté, et de pimenter, avec un condiment céleste, le ragoût infernal des jouissances qu’une femme puisse donner à des hommes mortels…On était toujours au début avec elle, même après le dénouement ! Elle fût sortie d’une orgie de bacchantes, comme pâmée, à demi-morte, on retrouvait la vierge confuse, avec la grâce toujours fraiche de ses troubles et le charme auroral de ses rougeurs… »

Jusqu’au jour où Ydow, son époux, ouvre les yeux et se vautre dans l’abjection et la bourbe avec Rosalba dans un scène plutôt gore.

La dernière nouvelle de ce recueil, « La vengeance d’une femme » met en scène une femme de noble ascendance italienne qui mariée par convention à un grand d’Espagne, le duc de Sierra Leone, va connaître le plus platonique des amours avec un certain don Esteban.

Mais après maintes péripéties, la duchesse finira par vengeance à l’encontre de son mari qui se débarrassera horriblement de don Esteban, dans les bas-fonds de Paris où en qualité de duchesse elle offrira inexorablement aux hommes son corps magnifique. Pour le déshonneur.

« Les Diaboliques », publiés en 1874, content six histoires de femmes pécheresses, animées de passions inavouables ou adultérines pouvant aller jusqu’au crime au cours de saturnales d’un autre temps.

Les six histoires sont basées sur des faits vrais.

L’auteur fut cependant accusé d’outrages aux bonnes mœurs. C’est Gambetta qui plaida la cause de Barbey d’Aurevilly auprès du gouvernement et l’affaire fut étouffée.

Auteur d’un style somptueux et luxuriant , Barbey d’Aurevilly ne peut résister à se fourvoyer dans de nombreuses digressions et allusions à la mythologie ou des personnages peu connus qui alourdissent le propos.







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Les Diaboliques

Aristocrate normand confit de catholicisme, d'opium et d'alcool, Barbey d'Aurevilly fut un des plus formidables anticonformistes de son époque. Ses histoires baroques d'un romantisme noir sentent souvent le fagot.....
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Les Diaboliques

Dans ce livre, ne cherchez pas la moralité car vous ne la trouveriez pas.



La parité du côté sombre du Mal est extrêmement bien respectée.



Côté homme que ce soit Don Juan ou le vieux militaire qui se remémore avec autant d'effrois que d'émois.



Côté femme, ne croyez pas que cela soit plus moral.



Que ce soit Alberte la soi-disant ingénue ou la fine lame de Haute - Claire, telle la Panthère noire du zoo sont redoutables.



Mais une chose est sûre. C'est que dans chacun de ses personnages, il y a l'âme humaine.



Celle que nous pouvons avoir selon les circonstances.



Que ne fait-on pas par amour ?



" J'irais jusqu'au bout du monde,

Je me ferais teindre en blonde ...

Si tu me le demandais ?"



Voilà ce que l'on peut faire par amour et même devenir une bonne.



Alors qui sont vraiment "Les Diaboliques"?



L'homme ? La femme ? Ou tout simplement l'Amour ?



A vous de vous faire votre propre définition du terme "diabolique" en lisant ce bijou littéraire qui aurait pu être écrit l'année dernière ou dans un millénaire tant ce thème est universel.
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Les Diaboliques

Un grand merci à ma copine de blog Rose Prune (encore !) pour ce joli cadeau reçu au cours de notre échange de colis. Barbey d’Aurevilly signe ici plusieurs nouvelles pour le moins originales, où les femmes exercent un pouvoir magnétique. Tour à tour manipulatrices, perfides, méprisantes, vengeresses ou encore froides et insoumises, ces femmes se montrent tout à la fois passionnées ou tout simplement amoureuses… Le XIXème siècle. Des portraits féminins. Il n’en fallait pas moins pour me séduire ! Si j’ai grandement apprécié me plonger dans ces intrigues envoûtantes, je vous avoue avoir eu plus de mal avec l’écriture du grand Barbey d’Aurevilly. Si je reconnais qu’il est un très bon conteur, qu’il sait tenir en haleine, j’ai parfois ressenti une impression de trop : trop de descriptions qui traînent en longueur, trop de bavardages qui peuvent lasser. J’ai donc été charmée par les intrigues de ces nouvelles, par la beauté de certaines phrases, beaucoup moins par l’esprit « bavard » qui s’en dégage (mais ceci reste une affaire de goût avant tout).



Ce recueil comporte six nouvelles : Le rideau cramoisi, Le plus bel amour de Don Juan, Le bonheur dans le crime, Le dessous de cartes d’une partie de whist, À un dîner d’athées, La vengeance d’une femme.



Le rideau cramoisi



Lorsqu’un jeune lieutenant rencontre Albertine, la fille de ses logeurs, celui-ci n’a plus qu’une idée en tête : la séduire. Seulement la toute jeune femme se montre on ne peut plus déroutante. Ignorant totalement son prétendant le jour, ceci ne l’empêche nullement de le rejoindre dans sa chambre certaines nuits. Jusqu’à ce que le drame survienne… Étrangement, cette nouvelle reste ma préférée du recueil. Pour mes questionnements autour du comportement ambigu d’Albertine. Pour son atmosphère. Pour la chute si inattendue de l’intrigue, et le désarroi du narrateur. Une chose est sûre : elle aura réussi à marquer mon esprit.



Le bonheur dans le crime



Un zoo. Une femme et une panthère se font face. Curieusement, la plus humaine aura le dessus sur l’autre. Cette femme se nomme Hauteclaire. Lorsqu’elle rencontre le comte de Savigny, marié à la noble et languissante Delphine, c’est le coup de foudre ! Hauteclaire entreprend alors de se faire engager comme servante au château. Le décès par empoisonnement de la maîtresse de maison, survenu peu de temps après, ne sera alors pas pour faire taire les mauvaises langues… Barbey d’Aurevilly signe ici une nouvelle étonnante. Je crois avoir été stupéfaite par l’aplomb et la détermination de Hauteclaire. Si cette fois-ci je m’attendais peut-être au dénouement de l’intrigue, j’ai aimé son atmosphère pour le moins glaçante.



La vengeance d’une femme



Paris. La nuit. Un jeune dandy décide de suivre une jolie femme jusqu’à son lieu de destination. Cette femme n’est autre qu’une grande dame espagnole, ayant sombré dans la prostitution pour… se venger de son mari ! En cause : le meurtre de son amant, son unique amour. Pour se venger, la duchesse de Sierra-Leone n’a plus qu’un objectif : salir ce qui importe le plus aux yeux de son mari, son honneur. Seule nouvelle du recueil a être rapportée par une femme (la duchesse elle-même), ceci contribue peut-être à la rendre d’autant plus cruelle et pétrifiante.



En résumé, j’ai plutôt apprécié cette balade dans des intrigues aux dénouements aussi glaçants que totalement inattendus (pour la plupart). Barbey d’Aurevilly nous plonge dans diverses thématiques telles que l’amour, l’adultère, le meurtre ou encore la vengeance. Chaque final est toujours abrupt : le lecteur ne doit donc pas s’attendre à recevoir des explications objectives quant aux curieux dénouements de ces nouvelles. Si je vous avoue avoir parfois ressenti une certaine frustration, cette stratégie fonctionne tout de même plutôt bien. Car même si j’aurais peut-être apprécié accéder davantage aux pensées de nos Diaboliques, elle contribue ainsi à les rendre d’autant plus énigmatiques.
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Les Diaboliques

Dans Les Diaboliques, on plonge dans les abîmes de la conscience humaine, entre criminels irrécupérables et apparences parfaitement sauves. Les horreurs dépeintes y sont machiavéliques, leurs auteurs rarement confondus, et la vie continue sans encombre.

Vision assez noire de la bonne société du 19ème siècle, ces nouvelles sont assez agréables à lire cependant.
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Les Diaboliques

Après une période d'adaptation au style , à la longueur des descriptions, quel enchantement ! Des histoires étonnantes, curieuses, des personnages magnifiquement croqués, fond cette lecture un moment hors du temps.
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Les Diaboliques

C'est une relecture des nouvelles de Barbey d'Aurevilly après leur découverte il y a vingt ans. À l'époque, je n'avais été sensible qu'à l'anecdote contée, et l'écrivain est un redoutable conteur, aujourd'hui j'ai découvert bien d'autres registres dans son écriture.

Tout d'abord, s'y exprime la nostalgie d'une époque. La plupart des nouvelles évoquent la Normandie, la vie provinciale au moment de la Restauration et donc le dernier flamboiement d'une certaine noblesse avant son inéluctable déclin. La société a changé, la Révolution, puis l'Empire, ont porté sur le devant de la scène sociale une nouvelle classe, la bourgeoisie. Il ne reste souvent à la petite noblesse qu'une existence ruinée par la perte de son statut social et un style de vie enfermé dans les conventions et le souvenir d'une grandeur passée. Les filles de cette noblesse sont vouées au célibat (Le dessous de cartes d'une partie de whist) faute de dot, et les hommes tuent leur ennui entre les salles d'armes et les parties de whist (Le bonheur dans le crime). le mépris de Barbey d'Aurevilly pour les moeurs bourgeoises (Le rideau cramoisi) et les officiers de l'époque napoléonienne (À un dîner d'athées) transparaît dans des remarques lapidaires sur l'existence terne des gens sans condition et sur la brutalité d'une armée de sac et de corde.

La seconde chose qui m'a intriguée chez Barbey est la référence récurrente au religieux. Il l'aborde par ses contraires, l'athéisme du docteur Torty (Le bonheur dans le crime) ou l'anticléricalisme blasphématoire des convives de Mesnilgrand (À un dîner d'athées), mais aussi par l'évocation d'hommes de religion dont la bonté ou la naïveté est abusée par la perversion de l'âme humaine : le curé de Saint-Germain-des-Prés est trompé par la confession d'une fillette de treize ans qui se croit séduite et déshonorée (Le plus bel amour de Don Juan), le confesseur de la comtesse du Tremblay de Stasseville aura tout ignoré de ses crimes (Le dessous de cartes d'une partie de whist) et le chapelain de l'hôpital de la Salpêtrière croit au repentir de la duchesse d'Arcos de Sierra-Leone (La vengeance d'une femme). Les jeunes filles sont élevées dans la piété religieuse, font montre de dévotion, mais les passions humaines font peu de cas de la morale chrétienne. L'homme ou la femme peut vivre sans Dieu (Le bonheur dans le crime), ce qui veut dire sans rempart contre le crime et, surtout au ban de la société. La plume de l'écrivain peut se faire moralisatrice chez ce défenseur de la religion catholique.

L'ironie de Barbey d'Aurevilly est mordante. Elle passe dans le cynisme des personnages – le comte de Ravila a « la volonté repue, souveraine, nonchalante, dégustatrice du confesseur de nonnes » devant le spectacle de ses douze anciennes maîtresses (Le plus bel amour de Don Juan) –, dans la peinture d'une société oisive et avide d'histoires corsées : le souper offert par la comtesse de Chiffrevas dans « son boudoir de pêcher ou… de péché », et moque l'hypocrite appréhension de la jeune Sibylle devant le récit du narrateur (Le dessous de cartes d'une partie de whist). Il y a parfois un art du détournement assez jouissif, ainsi le Don Juan est finalement séduit par la fille et non la mère, et les jeunes filles fondent sur les scapulaires et les croix de mission comme sur de la verroterie.

La dernière nouvelle du recueil – qui est ma préférée – aborde la question du roman et de sa finalité qui serait de montrer le véritable visage de la société. Il y a de nombreuses raisons de lire et relire Les Diaboliques qui, au moment de leur parution, apparurent comme un outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs. La première est la férocité des portraits qui se cache derrière les conventions d'une société dévoyée par sa perte des repères.
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Les Diaboliques

Ce recueil de six nouvelles d’histoires de femmes « diaboliques » traînait dans ma bibliothèque depuis des années et j’étais à la fois attirée par le côté sombre des récits et incertaine d’être séduite car, si les pavés classiques ne me font pas peur, je suis souvent passée à côté de nouvelles (Théophile Gautier, Carmen de Mérimée…). Autant dire que le rendez-vous « Les classiques, c’est fantastique » et son thème de mars dédié aux livres que l’on croit détester, que l’on s’attend à ne pas aimer, tombait à pic : je ne suis pas férue de nouvelles et mes doutes concernant ce recueil étaient élevés. Malheureusement, si je ne lui dédie qu’une toute petite critique, c’est que mes doutes se sont confirmés. J’ai lu péniblement deux nouvelles et j’ai abandonné à la troisième (après avoir tenté de la lire en diagonale).

Pourquoi ?

Parce que c’est long. C’est insupportablement long. Avec des introductions à n’en plus finir, des descriptions qui occupent les trois quarts de la nouvelle, ces nouvelles démarrent au moment de s’achever, laissant une impression non pas glauque, surprenante ou marquante, mais juste un goût de « tout ça pour ça ? ».

En prime, les notes en fin de volume de mon édition apportent parfois des précisions intéressantes (pas toujours), mais en prime révèlent parfois des éléments de l’intrigue à venir, ce que j’ai trouvé très agaçant. Quand il se passe deux choses dans une nouvelle et que la fin est annoncée dans une note alors qu’il reste trente pages à lire, ça ne motive pas vraiment.

Bref, j’ai essayé de le reprendre, de persévérer, mais non, c’était trop d’ennui pour moi.
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Les Diaboliques

Ces six nouvelles narrent des histoires de femmes tentatrices, d'hommes manipulés, de destins mis à sac à cause du sexe et des faiblesses qu'il génère...



Même si on se laisse embarquer dans certaines histoires, même si la plume de Barbey d'Aurevilly vaut clairement le détour, d'immenses digressions entravent la lecture. Les histoires sont toutes coulées dans le même moule, ce qui fait qu'au bout de trois nouvelles on sait pertinemment ce qui se passera, ou comment cela se passera, dans les autres.

Si certains récits sont haletants de suspense et ingénieux, je n'ai toutefois pas du tout accroché à l'idée maîtresse qui consiste à accuser la femme (la "diabolique") de tous les maux masculins. Si les hommes s'embarquent dans des affaires douteuses, n'est-ce pas plutôt parce qu'ils ne savent pas résister à l'attirance naturelle ? Les femmes qui se vengent ne le font-elles pas tout simplement pour dénoncer certains abus ? Au final, les femmes ne seraient pas soi-disant "diaboliques" si les hommes ne cherchaient pas le plaisir derrière chaque chair nue. Quelle hypocrisie que d'associer le Diable à la Femme quand l'Homme est lui-même coupable du pire ! Tout cela parce que la société catholique dirige le mode de pensée et crée le "péché de chair"...

Bref, je pourrais pérorer un moment sur le sujet alors j'arrête. M'est avis que pour avoir une bonne vue d'ensemble des critiques de Barbey d'Aurevilly, la lecture des trois premières nouvelles est amplement suffisante.
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Les Diaboliques

Des nouvelles sombres et belles qui marquent au fer rouge. Malgré les digressions (il y a plusieurs narrateurs) qui rendent la lecture un peu ardue, nous sommes happé par cet univers de passions démesurées où le sexe sert de vengeance et d'exutoire aux héroïnes (La vengeance d'une femme). Ces diaboliques nous fascinent car elles prennent le pouvoir dans un monde très masculin et très conventionnel. Elles y apportent le désordre, le trouble, la beauté, la mort. Eros et Thanatos sont indissolublement liés pour notre plus grand plaisir. A lire et à relire pour la beauté de la langue aussi...
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Les Diaboliques

Cet ouvrage est donc composé de nouvelles qui tourne autour de figures féminines. Dans l’ensemble, j’ai trouvé cela intéressant et j’ai aimé trouver ce genre de personnages féminins. Mais la plume de Barbey d’Aurevilly n’a pas su me séduire pour cette première !



Les histoires avaient un immense potentiel avec un côté effrayant et obscur autour de ces femmes de divers âges et statuts sociaux. J’avais hâte de me plonger dans cette lecture et finalement… Déception due à la plume de l’auteur qui est bien trop lent, trop long et qui finalement fini par passer à côté de ses histoires. J’ai trouvé cette plume lourde et franchement loin de celle que j’aime comme Maupassant par exemple qui lui aussi, aborde les figures féminines notamment les prostituées.

Dommage, car ici le côté “horreur” me donnait vraiment envie, et tout est tombé à plat et j’ai vraiment dû m’accrocher pour terminer ma lecture, espérant que l’une de ces histoires me charme. Les personnages avaient du potentiel, le fond aussi !!
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