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Citations de Jules de Goncourt (93)


Jamais l'imagination n'approchera des invraisemblances et des antithèses du vrai.
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La littérature, c'est ma sainte maîtresse, les bibelots, c'est ma putain : pour entretenir cette dernière, jamais la sainte maîtresse n'en souffrira.
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L'envie - et l'envie du haut en bas de la société -, c'est la grande maladie nationale. J'ai eu un oncle très riche et très avare, qui aurait donné de son argent - et pas mal - pour voir tomber du ministère Lamartine, qu'il ne connaissait pas du tout.
Cet oncle était le représentant de la grande bourgeoisie française, qui souffre des poèmes créés par les poètes, des victoires gagnées par le général, des découvertes mises au jour par le savant. Car, en effet, toute la notoriété, tout le retentissement, tout le bruit glorieux qui se fait en France, autour d'un nom français, semble se faire au détriment de tous les français. A toute affirmation d'une supériorité, chacun, en France, jaunit un peu et chacun sent l'ictère rongeur mordre à son foie jaloux.

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Il se pourrait bien que ce grand 89, que personne, même parmi ses ennemis et ses antagonistes, n'aborde dans un livre qu'avec toutes sortes de salamalecs, ait été moins providentiel aux destinées de la France qu'on ne l'a supposé jusqu'ici. Peut-être va-t-on s'apercevoir que depuis cette date, notre existence n'a été qu'une suite de bas et de hauts - de hauts, quand un homme de génie se trouvait là par hasard -, une suite de raccommodages de l'ordre social, forcé de demander à chaque génération un nouveau sauveur. La Révolution française a tué la discipline de la nation, a tué l’abnégation de l’individu, entretenue par la religion et quelques autres sentiments idéaux. Et ce qui avait survécu de ces sentiments, notre premier sauveur l’a achevé avec la phrase de son premier ministre : “Enrichissez-vous!”, notre second sauveur avec son exemple et celui de sa cour qui disait : “Jouissez!”. Et quand toutes les religions étaient bien mortes, on faisait, par le suffrage universel, du sentiment destructif et désorganisateur du bas de notre nation la véritable souveraineté française.
Quatre-Vingt-Neuf eût pu inaugurer le gouvernement d’un autre peuple, d’un peuple aimant sérieusement la liberté et l’égalité, d’un peuple instruit, jugeur, de libre examen. Mais pour le tempérament sceptique, blagueur et gogo de la France, Quatre-Vingt-Neuf me semble destiné à devenir le régime mortel.
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Le chic actuel d'une femme est le mauvais genre distingué.
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Les révolutions, un simple déménagement! Ce sont les corruptions, les passions, les ambitions, les bassesses d'une nation et d'un siècle, qui changent tout simplement d'appartement avec de la casse et des frais. De morale politique, point; et le succès pour toute morale. Voilà les faits, les choses, les hommes, la vie, la société.
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Il y a deux infinis en ce monde : en haut, Dieu; en bas, la bassesse humaine.
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Il n'y a pas plus de justice dans l’état civilisé que dans l'état sauvage. Où les biceps faisaient la loi, les protections font le droit.
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Il n'y a que la langue des femmes pour être méchante comme une maladie vénérienne.
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C'est une chose étonnante que, depuis que l'hérédité n'existe plus en droit, elle existe d'une façon terrible et étonnante en fait, avec des excès et des privilèges exorbitants, inconnus de l'Ancien Régime. Et chose encore plus étrange, ce n'est plus privilèges d'une hérédité de sang, c'est l'hérédité monstrueuse du mérite personnel, le bénéfice de la place acquise par le père.
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Le temps guérit de tout - même de vivre.
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Montégut, le cousin de Daudet, qui fait la cuisine de l'Intransigeant, après dîner, dans une réminiscence reconnaissante, se met à parler de son opération chez les frères Saint-Jean-de-Dieu, des trois mois qu'il y a passés, de son premier lever, de son premier regard par la fenêtre, dans ce jardin qu'il avait vu à son entrée, tout dépouillé, complètement mort, et où la pousse d'une petite bande d'herbe, le faisait pleurer bêtement. Montégut s'étend sur les soins maternels, donnés par ces hommes, ces gardes-malades appartenant tout entiers à la souffrance, et si en dehors de la vie du siècle, que celui qui le soignait, et qui était à Paris depuis dix ans, n'était sorti que trois fois de la maison, une fois pour aller à Notre-Dame, une autre fois au Sacré-Cœur, une autre fois pour une visite semblable. Il célèbre leur discrétion à l'égard de votre vie, de vos opinions, de vos lectures, de vos journaux, et ne trouve dans sa mémoire comme blâme de ses relations, quand il recevait la visite des actrices du Théâtre-Libre, ou de femmes du quartier Latin, en toilette exubérante, que ce rappel ironique du frère qui le soignait, jetant à haute voix dans ce monde féminin : "C'est l'heure de votre lavement !"
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Mardi 5 décembre.—Daudet m'a amené hier, le docteur Rendu, médecin de l'hôpital Necker, qui m'a mis à l'huile de Harlem. Cette huile de Harlem, ordonnée par un médecin de ce temps, est un médicament qui semble avoir été inventé par un hermétique moyenageux, et dont le prospectus commence ainsi: «En Jésus Christ se trouvent tous les trésors de guérison, tant du corps que de l'âme.» Au fond, un médicament qui doit avoir une terrible action, car après en avoir pris quelques gouttes, il vous remonte de l'estomac des fumées, qui ont l'odeur de l'asphalte en fusion, pour la réparation des trottoirs.
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6 janvier (1866).—Dîné avec Flaubert à Croisset. Il travaille décidément quatorze heures par jour. Ce n'est plus du travail: c'est la Trappe. La princesse lui a écrit de nous, au sujet de notre préface: «Ils ont dit la vérité, c'est un crime!
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Des journées, où dans le vide, l'ennui, le souci de la journée éternellement longue, on cherche à endormir, dans un dormichonnement, le cruel présent
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Là, après avoir fumé sept ou huit londrès, le tabac et le chloral faisant leur effet, Daudet a un peu dormichonné.
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Trois marches à monter, et derrière la porte un établi hors de service, sur lequel, les coudes posés à plat, une vieille dormichonne, brinqueballant de la tête comme les gens sommeillant en voiture. 
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Au fond, la femme, je le vois partout, n'est occupée que de l'homme et de l'humanité de l'homme. La femme : deux paires d'ailes autour d'un phallus.
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On n’entend que le trotte-menu du lapin dans les feuilles
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On dit que la vérité embête l'homme et il est juste qu'elle l'embête, parce qu'elle n'est pas gaie. Le mensonge, le mythe, la religion sont bien plus consolants. Il est plus agréable de se figurer le génie sous la forme d'une langue de feu que de le voir une névrose.
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