Le chocolat amincit les peines,
il console quand on n’a pas deux bras sous la main pour vous serrer.
Envie de ça comme un caprice distrait la douleur.
Ça commence comme un rien et ça finit dans une longue traînée d'amertume. Elle a le trac car bientôt il l'aimera dans la normalité ou pire, par habitude.
Elle est comme ces papillons qui s'accouplent dans le noir et que l'on retrouve tournant, fous, autour de lumières artificielles.
Paris avale les grandes solitudes et les recrache sur ses trottoirs comme des avertissements.
Il faut qu'elle trouve de la peau, qu'on la prenne, qu'elle sente en elle un corps et que son corps se gorge d'amnésie.
Il lit derrière le visage encombré de Lola le deuil qui se cache. Le personnage qu'elle a créé pour lui échapper.
Le chocolat amincit les peines, il console quand on n'a pas deux bras sous la main pour vous serrer.
Elle s'est enfoncée dans le lit avec le serpent et sa vieille angoisse qui comme un rat s'est faufilée dans toutes les failles et a fait les poubelles de son crâne.
Il sent en elle un point de démence, un de ces points qui soulèvent les sentiments.
Elle rentre chez elle après une journée passée à la perdre
« C’est pas humain d’avoir personne. Personne. » (p. 85)
« Elle a le trac car bientôt il l’aimera dans la normalité ou pire, par habitude. Et c’est insupportable. » (p. 8)
« Ton silence est sa lente noyade. » (p. 41)
« Combien d’hommes, de morceaux d’hommes, de petites ordures y a-t-il là-dedans ? Combien en faudra-t-il encore ? » (p. 23)
Ils ont en commun ce regard flou d’une eau dans laquelle on jette des cailloux.
Accablés par la haine, remplis de fureur, les hommes détruisent à coup de pierre tout ce qu'ils trouvent. Jusqu'à la beauté. Et les glaciers fondent, fondent. La terre brûle. Les mers se soulèvent. Le ciel est sale. L'eau potable devient dispensieuse, c'est insupportable.
J'ai dix-sept ans et je suis bonne; les rousses sont à la mode. J'ai changé de bahut, le ciel est sans nuages. J'ai des camarades de classe. Je fume des cigarettes, des Camel. Je porte des jupes courtes et des collants déchirés. Les filles regardent mes cheveux longs, épais, rouges, qui traînent dans mon dos. Les miracles n'arrivent pas que dans les films, mais chez le coiffeur. Je passe du chien au félin, du caniche à la lionne en deux heures, toilettage express. p. 55
Je ne sais quel triste monde se cache à l’intérieur de mon père, une déchèterie, une carrosserie rouillée ou une nuit pâle. Je l’observe comme un paysage qui défile, flou, dans les trains. Daniel, clerc de notaire, est une ombre qui passe, une flaque d’eau. Je ne rencontre dans ses traits que l'ennui. Il est là, retourné comme un gant, à l'envers de lui-même. Seul Cassis semble lui donner une place au monde. Est-ce que tous les pères sont liquides, impénétrables. Point positif, il me passe tout: il s'en branle. p. 35
La dignité est un sacerdoce et l'océan a de ces horizons qui vous font prendre le large.