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Citations de Julie de Lestrange (149)


Moi, j'ai perdu mon mari lorsque j'avais 40 ans. Si la vie avait dû s'arrêter à ce moment-là, j'en aurais gâché plus de la moitié. C'aurait été idiot, vous ne pensez pas ?
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Je ne voudrais pas me ronger de l’intérieur. Selon mon père, c’est l’une des causes premières du cancer.
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L’éducation construit des ponts comme elle les démolit parfois.
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Ma sœur traverse l’existence comme les enfants, les rivières. En sautant de pierre en pierre. S’éclaboussant, tombant parfois, se relevant, et toujours en riant. Je voudrais avoir cette force.
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Lorsqu'il éteignit la lumière, tout le monde se mit à chanter. Nathan souffla la flamme, émerveillé, avant de fondre sur le paquet que son grand-père brandissait. Un peu en recul sur le canapé, Alexandre prit le temps d'observer la scène. Depuis quelques années, il avait contracté cette habitude. Au moins la maladie de son fils lui avait-elle appris l'immédiateté de la vie, son caractère insaisissable , le fait que chaque seconde s'échappait dans le temps, et que rien , finalement, n'était plus concret que le présent. Jamais il ne revivrait cette minute là, entouré des gens qu'il aimait profondément, qui composaient son bonheur, sa raison d'être et ses tourments. Ce moment était unique, et mentalement, il s'ingéniait à le photographier.
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Car tout les opposait. Marie partageait un trois-pièces avec ses parents, quand il errait seul dans un immense appartement. Elle connaissait tous les plans gratuits de Paris et lui tous ceux qui s'achetaient. Elle était rive droite, il était rive gauche. Il était à droite, elle était à gauche. Elle était bohème, il était bourgeois. Et pourtant, au fond de lui, couvait cette certitude qu'il n'avait plus le choix, qu'il était ferré, et que, bon gré mal gré, contre vents et marées, il devait vivre quelque chose avec cette fille-là.
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« Il existe autre chose.
Avant, je baignais dans la lumière et l’obscurité.
Désormais, c’est autre chose. J’en suis sûr. Même si j’en ignore la nature. Rien ne me permet de l’expliquer. Je sais seulement que j’ai peur. Ça, je le sais. Je le sens. Tout mon être me le crie.
Froid, aussi. Mais d’un froid qui provient de l’intérieur. Qui le vrille les entrailles, les tord, les essore pour en extraire le jus. Cela me prend dès que j’entends du bruit. Car j’entends, oui. »
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L’important, avait préconisé Henri, est de ne pas avoir de regrets.
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A présent qu'il était grand, sa grand-mère lui apparaissait comme une toute petite chose. Sa mamie, qu'il appelait désormais "ma petite mamie", n'était plus une grande personne. Au fil des ans, elle était devenue cette créature fragile aux cheveux blancs, à la peau fine et tannée, et aux doigts gonflés d'arthrose. Elle s'habillait très simplement, sa seule coquetterie consistant en un solitaire monté sur griffes qu'elle ne quittait jamais, offert un jour ancien de fiançailles, et en une petite croix dorée qui avait autrefois appartenu à sa mère et qui disparaissait le plus souvent sous ses corsages. Mais ce qui frappait surtout chez Micheline, pour qui la rencontrait, c'était son regard d'un bleu très vif, souriant et aimant, qui s'éclairait quand elle était heureuse et, s'il n'y avait eu autour ce corps en dégression, lui aurait donné l'air d'avoir vingt ans. Ce regard-là était précieux et n'était pas un regard de vieux.
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Alexandre reçu le premier rayon au visage. Il pense à sa grand-mère et la salua intérieurement. Il ne savait pas exactement ce à quoi il croyait, mais il se figurait volontiers qu'elle était là, quelque part dans la lumière de ce rayon, flottant dans le beau, heureuse et bienveillante, veillant sur eux. Il la remercia pour tout ce qu'elle avait fait pour lui. En premier lieu pour cet amour inconditionnel qui s'était traduit par des câlins, des chansons et des vacances passées à ses côtés. Enfin par mille petites attentions qu'il était incapable d'énumérer mais qui constituaient en lui une base aussi solide que du ciment.
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Mais, ensuite, il faut continuer. En gardant à l'esprit que tout est éphémère. Laisse-moi t'épargner le suspens : tu as perdu ton frère et tu perdras les autres aussi. Ou alors, ce sont eux qui te perdront. Ce n'est qu'une question de temps. C'est la seule vérité qu'on sache et qui nous oblige à vivre dans le présent. Alors vis, nom de Dieu. Vis de ton mieux. Profite. Fais ce que tu veux.
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L'illusion serait de ne s'y croire jamais seul [à l'hôpital], alors que, paradoxalement, on y est très isolé.
Chaque patient est cloîtré dans une chambre dont il ne sort presque jamais. Le personnel soignant circule, mais n'est pas là pour faire la conversation. (...)
On se salue à la machine à café, on esquisse un sourire, puis on revient à ce qui préoccupe. Chacun est concentré sur sa douleur
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- Je me dis que mes enfants sont à moi, mais ne m'appartiennent pas.
Ce sont des individus indépendants. Je ne sais pas quelle existence ils auront.
En ce qui me concerne, j'ai juste le devoir de les élever.
Et de les aimer.
Si c'était à refaire, je referais tout pareil. Sans rien changer.
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Si la rencontre n'avait pas eu lieu, il n'aurait pas eu à endurer cette souffrance terrible, ce sentiment d’échec accompagné de celui de perte, cette double peine.
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Voir son enfant souffrir est le plus insoutenable des martyrs.
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Les pastilles Vichy, blanches et dures qu'il n'appréciait pas particulièrement, mais dont sa grand-mère raffolait et qu'elle conservait jadis dans un bocal en verre, à l'abri des mains enfantines...
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Papi Henri s'en était allé sans prévenir et laissait derrière lui un grand vide. C'étaient quelques rêves inexaucés, des enfants déboussolés, une épouse orpheline, mais pour les abriter heureusement un chalet... et celui d'à côté.
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Le vertige le prit. Il avait si peu vécu. Il avait oublié les trois quarts des choses qu'il avait faites et le reste lui semblait insipide. Qu'avait-il fait de tout ce temps ? Il n'en avait aucune idée. Il avait profité, c'est certain, mais en même temps, de ce profit, rien ne restait. Il n'avait rien construit. Une évidence le frappa comme la foudre : il devait vivre, donner une direction à sa vie. Cela lui parut subitement aussi indispensable que l'oxygène qu'il respirait. Il avait suffisamment traîné. A son âge, beaucoup étaient mariés avec des enfants, d'autres triomphaient dans le métier de leur rêve, quand dans le pire des cas ce n'était pas ces mêmes qui réussissaient tout à la fois. Jusqu'à ce jour, il n'avait pas envié ces gens. Lui avait le temps. Il était jeune encore. Mais ce n'était pas vrai. Il n'était plus si jeune que cela. Vingt-huit ans...
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Quoique, à bine y réfléchir, il ressentait bien au-delà de ce sentiment une immense impression de gâchis. Il n'était pas fier de lui. Il avait vingt-six ans et se séparait de la femme de sa vie. L'échec lui donnait la nausée. Il se sentait perdu, ne savait plus dans quelle direction aller.
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Il se complaisait dans ce tourbillon qui était le parfait alibi et lui permettait d’échapper à sa vie. De n’honorer aucun de ses devoirs sans avoir à se justifier. Le travail était sa priorité.
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