J'ai vécu une vie remplie de honte. Je suis incapable de comprendre autrui... j'étais inquiet à l'idée que ma conception du bonheur divergeait radicalement de celles des autres. J'en gémissais chaque nuit, il m'est même arrivé de frôler la folie.
Il faut être dément pour se suicider.
L'ennui est un des visages de la mort.
D'un seul coup, c'est la fin du tunnel, une page qui se tourne, la lumière qui revient quand on ne l'attendait plus.
Au fond, c'est une jouissance que d'attendre l'épouvante.
Les problèmes non réglés font les comportements qui font les nouveaux problèmes, une spirale à laquelle il faut mettre fin.
Quant on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur.
On ne devient pas pervers, on le demeure.
Je suis un poisson ascendant mayonnaise.
Il est souvent plus simple de répéter ses crimes que d'essayer de se racheter.
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C'est un ravin paisible parsemé d'éclats de verre brisé... On l'a baptisé "val miroitant" car il scintille toujours comme un étrange et sombre joyau.
- C'est un art merveilleux... on peut faire parler son coeur à travers la marionnette. Les mouvements du pantin traduisent les sentiments de celui qui le manipule. C'est la musique de notre âme que nous donnons à voir à notre public. Ces poupées de bois n'en sont que l'instrument. Leur vie et leur mort sont suspendues à nos propres émotions... car elles nous obéissent au doigt et à l'œil.
Au collège, on m'avait surnommé "le mort" à cause de mon teint blafard.
Les brimades étaient permanentes. Beaucoup d'élèves pensaient que c'était ma faute si Suzue Tanaka s'était suicidée. Seule Midori se faisait du souci pour moi. Mais je devais absolument l'éviter. En attendant, mon amour pour elle ne faisait que grandir. Mon coeur me faisait souffrir.
- Je vous aime à en mourir !
- Alors mourez !
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"Jusqu'à la forme même de la ville... on dirait que tout ici cherche à nous entourer et à nous étouffer. Nous entourer et nous étouffer... comme une spirale... oui, c'est ça... comme une spirale infernale qui nous entraîneraient peu à peu vers les ténèbres." # Shuishi
Disséquez-moi ! Autopsiez-moi ! Vite !
Rassemblons-nous!
Allez tous ensemble !
Seul, on s'emmerde...
Soyons tous copains...
Soyons tous copains...
Donons-nous la mains...
Soyons cœur contre cœuf...
Association des millions de solitaires
Depuis le début de sa carrière, il emporte les lectrices et les lecteurs dans des situations familières, du quotidien, qui dégénèrent progressivement. Le décalage est d'abord si discret que nous plongeons (avec les personnages) dans cette sorte de liminarité, suspendus entre la vérité, l'incrédulité et le bizarre qui étend doucement ses membres pour s'emparer de tout le reste. Dans Zone Fantôme, le liminal s'exprime aussi bien par une expérience physique que spirituelle.