Black paradox

J'ai beau être un passionné de culture et littérature japonaise, je suis toujours très réticent au manga, ce qui n'est sans doute pas aberrant vu ma faible appétence pour la BD occidentale. Donc, en tant que total néophyte, je ne me sens guère qualifié pour critiquer très utilement dans ce domaine ! Mais bon, je vous livre quand même brièvement le pitch de ce "Black paradox", pour ce que j'en ai compris du moins...

Quatre adultes, peut-être des trentenaires, deux hommes et deux femmes aux noms improbables (Pitan et Tableau pour eux, Marseau et Baratchi pour elles), qui apparemment ne se connaissaient pas avant, se retrouvent pour orchestrer leur suicide. Mais, première étrangeté, ils ont chacun leur double humanoïde, de sorte qu'ils ne savent plus trop eux-mêmes si leur voisin n'est pas un fake. Etrangeté bien plus grande encore, l'estomac de Pitan, ou son double, se met bientôt à grossir, grossir, jusqu'à éclater et libérer des milliers de boules, des paradonites, sorte de pierres précieuses qui constitueraient autant de mini-portes vers un autre monde, et qui seraient en réalité autant d'âmes humaines dont l'énergie est prodigieuse. Et que cherche le séducteur Dr Suga, qui semble tirer les ficelles ? En huit courts récits enchevêtrés, ces personnages évoluent, jusqu'au dénouement et au lever de ces mystères.

Une lecture distrayante et originale, avec une tonalité futuriste et macabre, qu'on appelle paraît-il edo-guro, inspirée par le style du célèbre romancier Edogawa Rampo. le trait est dynamique et fin à la fois.
Deux courtes histoires dans la même veine clôturent l' ouvrage, en guise de bonus, dont une cauchemardesque de femme à la langue toxique et baladeuse...

Une agréable découverte !

On commence par un suicide collectif pour être embarqué dans une histoire totalement hallucinante. J'avoue avoir décroché au bout d'un moment car cette surenchère pratiquée par l'auteur peut finir par être lassante. C'est bien la première fois que cela m'arrive avec cet auteur qui maintient généralement le suspense à son comble malgré de grosses ficelles.

En effet, on va se retrouver avec une histoire de pierre précieuse emprisonnant les âmes. J'ai eu une impression d'étirement de l'histoire originale. On va se perdre totalement avec les doubles des personnages au point de ne plus savoir qui est qui. Cela part dans toutes les directions. du coup, il n'y aura plus de crédibilité et on décroche.

Le dessin est toujours de qualité. Cependant, en ce qui me concerne, cela ne suffira pas à combler le manque d'un scénario cohérent. C'est tout le paradoxe ! Un Jingo Ito moins bon que d'habitude.

Junji Ito est un mangaka que j'aime beaucoup, parce que ses oeuvres sont totalement barrées ! Que ce soit le dessin comme l'histoire, il réussit toujours de très très bons mangas, et j'avais donc hâte de découvrir ce Black Paradox si compliqué à trouver. L'histoire est la suivante : quatre personne décident de se suicider ensemble pour diverses raisons, mais rien ne va se passer comme ils l'espéraient. Entre une voiture conduite par leurs Doubles, un robot et des pierres merveilleuses, ils vont petit à petit être plongés dans un cauchemar situé aux limites même de la foi.

Encore une fois, Junji Ito nous sert une histoire qui ne ressemble à rien d'autre, une idée hallucinante et hallucinée, servie par un dessin glauque, sombre, et qui magnifie l'ambiance déjà oppressante. J'ai trouvé l'histoire un tout petit peu moins fluide que sur d'autres de ses oeuvres, mais elle reste néanmoins très très bonne !

La fin du manga permet également de découvrir deux histoires courtes, dont celle d'une femme qui n'a décidément pas sa langue dans sa bouche.